Les choses désagréables que l'on nous dit à notre propos
Vous connaissez l'expression "entrer par une oreille et sortir par l'autre". Une expression qui peut résumer la saine attitude que l'on peut adopter quand quelqu'un nous dit quelque chose de désagréable méchamment à propos de nous-mêmes. Une attitude pour ne pas accorder d'importance aux propos, d'autant plus quand ils ne sont pas pertinents.
Maintenant, s'ils peuvent nous être utiles, on pourra toujours y revenir plus tard pour en extraire la substantifique moelle, mais la priorité du moment est de ne pas se laisser entraîner dans une spirale de rumination contre l'autre et/ou soi-même. Elle est aussi de faire comprendre avec bienveillance à l'autre qu'il est inutile qu'il recommence, ou alors seulement dans un mode constructif et bienveillant.
Les pensées sur nous-mêmes
Outre les propos désagréables qui peuvent nous être servis par autrui, il y a aussi les pensées négatives sur nous-mêmes. De la même façon que pour les mots que l'on nous dit, nous pouvons ne pas accorder notre attention aux pensées qui nous envahissent sur nous-mêmes. Le docteur Russ Harris, auteur du livre "Le piège du bonheur", excellent livre de vulgarisation sur la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT - Acceptation and Commitment Therapy), livre un chiffre : 80% de nos pensées sont négatives. Et beaucoup sont d'un côté non pertinentes (il y a à boire et à manger) et d'un autre côté une partie d'entre elles sont des pensées sur soi-même avec son lot de pensées dévalorisantes, anxiogènes, autoculpabilisantes, ... Il y propose des modalités très pratiques pour faire face à nos pensées et émotions désagréables, et notamment l'idée d'expansion (autre formulation de celle d'acceptation) pour leur faire de la place tout en refusant de les suivre dans une spirale qui peut s'avérer à la fois descendante et grande consommatrice de notre énergie, de notre vitalité et de notre attention.
La méthode "Olé !"
J'ai élaboré en 2018 la méthode "Olé !" présentée à l'époque sur lesverbesdubonheur.fr dans l'article La méthode "Olé !" face aux affronts et à l'autoflagellation.
Elle avait cette double visée : les propos qui nous sont adressés par autrui à nous-mêmes et aussi les pensées désagréables sur nous-mêmes. J'y décris un intérêt spécifique : celui de pouvoir l'activer à n'importe quel moment d'une rumination, qu'elle ait débuté il y a 2 minutes ou qu'elle soit récurrente depuis des années. Je ne développe pas plus ici et vous renvoie sur l'article en référence.
Les choses désagréables que l'on nous dit sur autrui
Pour la médisance sur autrui dont on nous abreuve, la stratégie mérite d'être un peu différente : en effet, la passivité, la non-réaction face à de la médisance est souvent très exactement ce qu'attend la personne médisante. Et ne rien faire est une forme de complaisance qui ne garantit qu'une seule chose : c'est la reproduction à l'infini de cette médisance dans la suite de la relation avec cette personne. Outre le fait qu'il serait très probablement présomptueux de croire que cette vipère ne crache pas sur nous dès notre dos tourné, la qualité d'une relation n'a rien à faire de la médisance qui agit comme un poison et peut finir un beau jour à la façon de la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Faire preuve d'assertivité (affirmation de soi) en refusant d'entrer dans le jeu de la personne complaisante me semble relever d'une approche gagnant-gagnant et de la bienveillance envers soi-même, la personne médisante et évidemment la personne sujet de la médisance.