Edition du 9/11/2025
Il existe une relation étroite entre bienveillance et robustesse — une relation vivante, exigeante, probablement assez méconnue.
- La bienveillance, pour ne pas se réduire à une gentillesse molle ou à une intention morale, a besoin d’être robuste : c’est-à-dire enracinée, lucide, capable de tenir dans la durée, y compris dans les complexités et les tensions de la vie.
- De son côté, la robustesse, si elle n’est pas reliée à la bienveillance, peut basculer dans la dureté et reproduire ce qu’elle prétend dépasser : la logique de la performance pour la performance, la force érigée en modèle, la maîtrise contre le vivant.
Elle ne devient un nouveau paradigme que si elle s’ancre dans le soin, l’attention et la relation.
Autrement dit :
La bienveillance a besoin de la robustesse pour être vraiment opérationnelle.
La robustesse a besoin de la bienveillance pour rester pleinement humaine.
C’est ce lien — vivant, éthique et pratique — que je vous propose dans ce dossier.
La robustesse selon Olivier Hamant
Olivier Hamant est chercheur en biologie végétale (INRAE, ENS de Lyon). Il explore la robustesse comme principe fondamental du vivant, en opposition directe avec le concept de performance et dans une approche disruptive (radicale).
Au cœur de la pensée d'Olivier Hamant se trouve la distinction entre deux logiques :
- La Performance : Définie comme la combinaison de l'efficacité (atteindre un objectif) et de l'efficience (le faire avec le moins de moyens possible ... et toujours de moins en moins ... et toujours de plus en plus vite). Ce modèle, dominant dans nos sociétés, vise l'optimisation maximale. Il crée des systèmes très performants dans des conditions stables, mais un double prix exorbitant : ça les rend fragiles et vulnérables au moindre imprévu, et avec des externalités négatives (coûts supportés par les tiers, et notamment, l'environnement)
- La Robustesse : Définie comme la capacité d'un système à maintenir sa stabilité et sa viabilité malgré les fluctuations internes et externes. La robustesse rime donc avec souplesse. La robustesse permet la viabilité dans un monde devenant de plus en plus instable et en pénurie de ressources.
- l'inefficience (l'exemple phare est la photosynthèse, dont le rendement énergétique est très faible, inférieure à 1 %),
- l'hétérogénéité,
- la lenteur
- et la redondance.
- accepter une part d'inefficience,
- valoriser la diversité
- valoriser la redondance,
- et créer des systèmes capables d'encaisser les chocs inévitables d'un monde en fluctuation.
- Passer de l'optimisation à la sous-optimalité.
- Passer du contrôle au lâcher-prise (accepter l'hétérogénéité).
- Passer de la canalisation à l'autonomie locale (rendre les solutions réparables et adaptables par les citoyens).
Le "ET pondéré" pour situer la Robustesse par rapport à la Performance
- Le "CONTRE" (Performance vs Robustesse) : C'est l'état que critique Hamant. On a tout misé sur la performance, en opposition à la robustesse (qu'on voit comme un coût, une surcharge, une inefficacité).
- Le "grand méchant OU" (Performance ou Robustesse) : C'est un choix binaire, simpliste. "Dois-je être performant ou robuste ?"
- Le "ET pondéré" (Culture de la robustesse avec ce qui est nécessaire de performance) : C'est la voie de la complexité. Le système doit être fondamentalement robuste (c'est sa base, sa priorité) et, sur cette base, il peut se permettre d'intégrer de la performance de manière ciblée, maîtrisée et non-hégémonique.
L'Archipel imbriqué thématique de la robustesse et de la bienveillance
"Rien de trop"
Texte qui était gravé sur le fronton du Temple de Delphes
"Le mieux est l'ennemi du bien"
Montesquieu, puis Voltaire
1. L'archipel de la sagesse systémique (L'échelle du collectif et du vivant)
- Robustesse vs. Performance (Olivier Hamant) : L'ancrage de l'archipel dans la nécessité de choisir la plasticité et la diversité du vivant face à l'homogénéisation fragile.
- Résilience vs. Illusion de Maîtrise (Arthur Keller) : L'acceptation du risque et le retour à la simplicité et l'autonomie locale face à la complexité qui mène à l'effondrement.
- Entraide vs. Compétition (Pablo Servigne) : La reconnaissance que l'Entraide est le principe fondamental de la robustesse collective et que la compétition est le moteur de l'optimisation.
- Sobriété Heureuse vs. Croissance Illimitée (Pierre Rabhi) : Le cadre éthique qui valorise la suffisance et la conscience des limites, réduisant la dépendance aux systèmes fragiles.
- Résonance vs. Accélération (Hartmut Rosa) : la robustesse naît de notre capacité à entrer en résonance avec le monde : non pas le maîtriser ou s’y protéger, mais nous laisser affecter, répondre et être transformés, dans une relation vivante et bienveillante.
- Présence vs. Téléchargement (Théorie U - Otto Scharmer) : Devenir robuste, c’est apprendre à écouter le futur émergent : suspendre le contrôle, se relier profondément aux autres, agir depuis un espace d’ouverture et de présence bienveillante, pour que le changement soit co-créé plutôt qu’imposé.
- Autogouvernance vs. Contrôle (Organisations Opales - Frédéric Laloux) : la robustesse collective repose sur des organisations qui cultivent confiance, autonomie et sens partagé : des structures où la bienveillance n’est pas un supplément moral, mais la condition d’une évolution organique et durable.
- Antifragilité vs fragilité (Nassim Nicolas Taleb) : La reconnaissance que si le choc arrive, la meilleure réponse est le développement (vu comme une opportunité donnée par la crise). La nécessité de la bienveillance est un garde-fou indispensable contre le risque éthique (le cynisme et les accrocs à la bienveillance) de cette quête de gain qui peut dériver vers une quête de la performance
|
Auteur |
Concepts comparés |
Rapport à l’incertitude / aux
erreurs |
Finalité recherchée |
Risque associé |
Image / métaphore |
|
Olivier Hamant |
Performance vs Robustesse (au sens vivant) |
- Performance : optimisation, homogénéisation,
vulnérabilité accrue- Robustesse vivante : plasticité, diversité,
variabilité, transformation par les perturbations |
Capacité à durer et évoluer dans le
changement |
Système trop optimisé = effondrement à la moindre
perturbation |
Permaculture vs monoculture |
|
Arthur Keller |
Illusion de Maîtrise (Complexité/Optimisation) vs |
Illusion de Maîtrise : Suroptimisation des flux
tendus, négligence des réserves. Résilience : Acceptation du risque,
retour à la simplicité et à l'autonomie locale. |
Retrouver la viabilité systémique face à la
vulnérabilité globale due à la complexité. |
Effondrement des systèmes trop interdépendants et trop
complexes. |
Le phare qui continue de fonctionner après une tempête
mondiale. |
|
Pablo Servigne (L'entraide, l'autre loi de la jungle, Le réseau des tempêtes) |
Compétition vs Entraide |
Compétition : force motrice de l'optimisation
(fragilisante). Entraide : principe organisateur fondamental de la
robustesse collective. |
Assurer la viabilité systémique et la survie
collective par la coopération et la redondance. |
L'individualisme fragilise l'ensemble face à un choc
systémique. |
Les fourmis construisent un radeau par coopération. |
|
Pierre Rabhi (Philosophie/Agroécologie) |
Croissance Illimitée vs Sobriété Heureuse |
Croissance Illimitée : Surexploitation des
ressources, négation des limites. Sobriété Heureuse : Conscience des
limites, recherche de l'autonomie et de l'autosuffisance. |
Atteindre la plénitude par la conscience de la
suffisance, réduisant la dépendance aux systèmes fragiles. |
Épuisement des ressources et dépendance aux marchés
volatiles. |
Le Colibri fait sa part face à la forêt qui brûle. |
|
Hartmut Rosa (Résonance) |
Accélération vs Résonance |
L'Accélération (Performance) mène à l'aliénation et
à la rigidité. La Résonance (Robustesse) est une réponse du soi au
monde qui crée de la connexion et du sens. |
Créer une relation durable et vivante au monde,
source d'énergie et de robustesse existentielle. |
Perte de connexion, sensation d'aliénation et de rigidité. |
La corde tendue (Accélération) vs l'écho juste
(Résonance). |
|
Théorie U |
Téléchargement vs |
Téléchargement (Rigidité/Passé) : action basée sur
les schémas anciens. Présence (Robustesse) : capacité d'ouvrir
l'esprit, le cœur et la volonté pour percevoir de nouvelles possibilités
d'action. |
Innover et agir à partir d'un futur émergent,
renforçant la capacité d'adaptation collective. |
Répéter les erreurs du passé par rigidité de pensée. |
Le U : descendre dans la conscience pour remonter vers
l'action nouvelle. |
|
Frédéric Laloux |
Contrôle/Prédiction vs |
Contrôle (Performance/Fragilité) repose sur la
hiérarchie rigide et la prédiction. Auto-Gouvernance (Robustesse) est
l'organisation vue comme un système vivant qui s'adapte par l'autonomie et le
sens. |
Atteindre la capacité d'auto-adaptation du système,
lui permettant de prospérer dans le désordre. |
Rigidité, lenteur à s'adapter, perte d'énergie. |
La pyramide de contrôle vs l'organisme vivant. |
|
Nassim Nicholas Taleb (Antifragile) |
Fragile, Robuste, Antifragile |
- Fragile : craint les chocs |
Croissance par le stress, expérimentation, essais-erreurs |
Illusion de contrôle si on cherche trop à optimiser |
L’hydre : on coupe une tête, deux repoussent |
2. L'archipel de la régulation physioneurologique et psychologique (L'échelle du choix et de l'émotion)
- Sam’suffit vs. Monsieur Plus (Barry Schwartz) : Le choix cognitif qui protège l'énergie et l'attention en visant une solution suffisamment bonne, et pas plus.
- Optimaliste vs. Perfectionniste (Tel Ben-Shahar) : La gestion émotionnelle qui accepte l'erreur comme apprentissage pour construire une robustesse personnelle durable. Nous sommes ici dans le domaine de la psychologie positive.
- Flexibilité vs. Rigidité Psychologique (Thérapie ACT) : L'art d'accueillir l'inconfort sans fusionner avec les pensées pour agir en accord avec ses valeurs (la robustesse rime avec la souplesse).
- Cortex Cingulaire Antérieur vs. Striatum (Sébastien Bohler) : La régulation par le sens de la partie de notre cerveau (striatum) qui nous conduit à la dérive du "Tout de suite, encore, encore plus, sans limite et après moi le déluge"
- Théorie Polyvagale et Fenêtre de Tolérance : La base biologique qui explique que la Robustesse est la capacité à maintenir le système nerveux dans la zone de sécurité optimale (Ventral).
|
Auteur |
Concepts comparés |
Rapport à l’incertitude / aux
erreurs |
Finalité recherchée |
Risque associé |
Image / métaphore |
|
Barry Schwartz |
Monsieur Plus (Maximizer) vs Sam’Suffit
(Satisficer) |
- Monsieur Plus : veut la meilleure option,
difficulté à choisir- Sam’Suffit : accepte « assez bien », agit |
Action efficace sans surcharge mentale |
Insatisfaction chronique si on « maximise » |
Faire les courses avec 300 choix de confitures |
|
Tal Ben-Shahar (L’apprentissage de la perfection) |
Perfectionniste vs Optimaliste |
- Perfectionniste : refuse l’erreur, souffre du
jugement- Optimaliste : accepte l’erreur comme apprentissage |
Bien-être durable et progression réaliste |
Burnout, anxiété de performance |
Échelle où chaque barre est une tentative |
|
Thérapie ACT (Acceptance and Commitment Therapy) |
Rigidité psychologique vs Flexibilité
psychologique |
- Rigidité : évitement de l’inconfort, fusion avec
les pensées |
Agir avec discernement dans l’incertitude, aligné avec ses
valeurs |
Perte de sens, enfermement dans des schémas défensifs |
Boussole intérieure : présence, valeurs, engagement |
|
(Le bug humain, Où est le sens ?) |
Striatum vs |
Striatum : Moteur de la recherche de gain sans fin
(Performance). CCA : Moteur de l'anticipation et de la régulation
(Robustesse). |
Maintenir l'équilibre neurologique et réguler la soif du
"Mieux". |
Quête de gain obsessionnelle menant à la destruction des
écosystèmes et de soi. |
Le circuit de la récompense face au régulateur. |
|
Théorie Polyvagale (Stephen Porges) |
Sympathique/ |
Sympathique/Dorsal : états de lutte/fuite ou
d'effondrement (Fragilité). |
Capacité de réguler le système nerveux pour rester en zone
optimale d'apprentissage. |
Blocage dans le stress (Sympathique) ou le figement
(Dorsal). |
Le frein et l'accélérateur du système nerveux. |
|
Fenêtre de Tolérance |
Hors de la Fenêtre vs Dans la Fenêtre vs |
Hors de la Fenêtre : Hyper ou Hypo-activation
(Fragilité). |
Action mesurée et capacité à traiter l'information sans
débordement émotionnel. |
Hyper-activation (anxiété, colère) ou Hypo-activation
(épuisement, dissociation). |
Le curseur d'un thermostat émotionnel. |
3. L'archipel de la pratique corporelle (L'expérience de la robustesse au niveau individuel)
- Systema (Souplesse-Robustesse) : La preuve que l'efficacité en situation incertaine passe par le relâchement et l'absorption (souplesse) plutôt que par la force brute (rigidité).
- Marche Japonaise (Alternance) : L'illustration que durer nécessite de la variabilité et des marges (le calme est un investissement) plutôt qu'une accélération constante.
|
Auteur |
Concepts comparés |
Rapport à l’incertitude / aux
erreurs |
Finalité recherchée |
Risque associé |
Image / métaphore |
|
Systema |
Force Brute vs Souplesse-Robustesse |
La Force Brute (Performance) est rigide. La Souplesse
permet d'absorber, de relâcher et de s'adapter au stress (Robustesse). |
L'efficacité en situation incertaine par la gestion de
l'énergie et la flexibilité corporelle. |
Se figer et s'opposer au choc. |
Le roseau plie mais ne rompt pas. |
|
Accélération Permanente vs Alternance |
Accélération Permanente : optimisation sans réserve
(Fragilité). Alternance : phase de calme créant de la marge et de la
réserve (Robustesse). |
Durer sur le long terme sans épuisement par la gestion des
réserves et la variabilité du rythme. |
L'épuisement par l'excès de performance constante. |
Les cycles naturels de temps fort et temps faible. |
Une conception robuste de la Bienveillance
|
Élément de modélisation |
Contribution à la robustesse |
|
Les 3 enjeux de la Bienveillance |
Robustesse par la clarté : Permet d’articuler des pôles en tension (tolérance/intolérance, autonomie/cadre, douceur/fermeté…), évitant les excès unilatéraux. Il rend la
bienveillance ajustable, contextuelle et vivante. |
|
L’échelle en 3 segments (bienveillance / absence de
bienveillance/ malveillance) |
Robustesse par la responsabilité : Introduit une zone grise souvent ignorée,
permettant un discernement fin, une responsabilisation des postures
passives et la prévention de la non bienveillance |
|
Les 4 dimensions indissociables (Moi Je / Vous en
Moi / Moi dans des Nous / Toi et Moi) |
Robustesse structurelle : Assure une cohérence systémique de la
bienveillance, du personnel au collectif. Elle évite les déséquilibres et les
angles morts, et en particulier la vigilance au surengagement |
|
Robustesse relationnelle : Propose une coopération durable et indulgente,
capable de traverser les tensions sans rupture. Elle favorise la robustesse relationnelle face aux tensions. |
|
|
Robustesse régulatrice : Fait des tensions des signaux de vitalité plutôt
que des dysfonctionnements. Elle renforce la capacité d’ajustement et de
réparation. Elle favorise la durabilité des relations. |
|
|
Le processus en verbes (observer – penser – ressentir – décider – s’exprimer – agir) |
Robustesse de l'action : Offre une grammaire opérationnelle de la
bienveillance, permettant de ritualiser les postures et d’éviter les
automatismes délétères. |
|
La relation transformatrice et ses 7 dynamiques |
Robustesse évolutive : Ce qui se transforme résiste mieux à l’usure et à la complexité. Distribue les responsabilités dans la relation, favorise
la co-construction, la régulation mutuelle et l’évolution
partagée. |
|
La grille des responsabilités |
Robustesse de lucidité : Rend visibles les gestes de bienveillance, permet de stimuler,
valoriser ou ajuster les postures sans jugement. |
|
La réciprocité de bienveillance dans les relations asymétriques |
Robustesse structurelle : Permet une bienveillance mutuelle adaptée aux rôles et
aux contextes (parent-enfant, élu-citoyen…), sans exiger pour autant une
symétrie qui serait irréaliste. |
|
La vision fractale et transposable |
Robustesse structurelle : Chaque outil ou principe peut être appliqué à toutes
les échelles (individu, groupe, territoire), assurant une cohérence
d’ensemble. |
Des piliers de la robustesse avec le prisme de la bienveillance
- Un cadre :
- 1) La Bienveillance en 4 dimensions indissociables et réplicables qui constitue le châssis
- Des postures :
- 2) Le Temps régulateur, comme condition sine qua non
- 3) La Joie, comme énergie vitale
- 4) La Curiosité moteur infatigable d’exploration et de renouvellement
- 5) La Lucidité et l'Humilité pour une conscience incarnée
- 6) La Tempérance en antidote à la culture de la performance et à la fuite en avant
- 7) L'Acceptation pour absorber les inévitables fluctuations
- 8) Le Contentement en tant qu'ancrage émotionnel, faisant appel à l'appréciation, la gratitude et la reconnaissance
- Un pont de décision :
- 9) La Respiration régulatrice comme outil d'ancrage
- 10) L'Ecoute vivante comme pont relationnel
- 11) Le Discernement comme boussole
- 12) L'Engagement juste en tant que régulateur d'énergie
- Des dynamiques :
- 13) L'Improvisation vivante comme source de spontanéité et de créativité
- 14) L'Interdépendance vivante dans la coopération et l'entraide
- 15) La Régulation comme dynamique de création de sécurité et de soutien
- 16) L'Apprentissage adaptatif comme dynamique de plasticité permettant d'apprendre, de reconnaître, de réguler et d'évoluer
Le cercle vertueux Bienveillance - Coopération - Robustesse
- La bienveillance crée un climat de sécurité psychologique et sociale : chacun peut s’exprimer, expérimenter, se tromper sans crainte du jugement. → Cela favorise la coopération.
- La coopération permet de mutualiser les savoirs, les ressources et les forces. Le collectif devient capable d’absorber les aléas sans s’effondrer.
→ Cela renforce la robustesse du système. - La robustesse, une fois installée, réduit le besoin de contrôle, de compétition et de domination. Le système devient plus stable, moins anxieux
→ Ce climat nourrit à son tour la bienveillance, car la peur et la méfiance diminuent, et à l’inverse la sérénité et la confiance se développent.
La bienveillance, la coopération et la robustesse se
co-construisent mutuellement. Aucun de ces éléments ne domine l’autre.
C’est une dynamique écologique et non compétitive, où la
valeur d’un système ne réside pas dans sa performance maximale, mais dans sa
capacité à durer, à apprendre et à préserver ses équilibres.
Et bien entendu, le piège énorme serait de faire de ces
éléments des objets de … performance ou d’objectifs, et encore pire, objets de
mesures.
En effet, à l’instar de la bienveillance, la robustesse
n’est pas un état, ni une destination, ni même un objectif. C’est un
cheminement, une écologie de la relation.
Elle ne se construit pas dans l’isolement, mais dans
l’échange, le dialogue, la tension féconde entre les différences.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire