samedi 10 septembre 2022
La bienveillance via la justesse et la fluidité sur quelques verbes cardinaux
lundi 22 août 2022
Lâcher prise face au désagréable
Les choses désagréables que l'on nous dit à notre propos
Vous connaissez l'expression "entrer par une oreille et sortir par l'autre". Une expression qui peut résumer la saine attitude que l'on peut adopter quand quelqu'un nous dit quelque chose de désagréable méchamment à propos de nous-mêmes. Une attitude pour ne pas accorder d'importance aux propos, d'autant plus quand ils ne sont pas pertinents.
Maintenant, s'ils peuvent nous être utiles, on pourra toujours y revenir plus tard pour en extraire la substantifique moelle, mais la priorité du moment est de ne pas se laisser entraîner dans une spirale de rumination contre l'autre et/ou soi-même. Elle est aussi de faire comprendre avec bienveillance à l'autre qu'il est inutile qu'il recommence, ou alors seulement dans un mode constructif et bienveillant.
Les pensées sur nous-mêmes
Outre les propos désagréables qui peuvent nous être servis par autrui, il y a aussi les pensées négatives sur nous-mêmes. De la même façon que pour les mots que l'on nous dit, nous pouvons ne pas accorder notre attention aux pensées qui nous envahissent sur nous-mêmes. Le docteur Russ Harris, auteur du livre "Le piège du bonheur", excellent livre de vulgarisation sur la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT - Acceptation and Commitment Therapy), livre un chiffre : 80% de nos pensées sont négatives. Et beaucoup sont d'un côté non pertinentes (il y a à boire et à manger) et d'un autre côté une partie d'entre elles sont des pensées sur soi-même avec son lot de pensées dévalorisantes, anxiogènes, autoculpabilisantes, ... Il y propose des modalités très pratiques pour faire face à nos pensées et émotions désagréables, et notamment l'idée d'expansion (autre formulation de celle d'acceptation) pour leur faire de la place tout en refusant de les suivre dans une spirale qui peut s'avérer à la fois descendante et grande consommatrice de notre énergie, de notre vitalité et de notre attention.
La méthode "Olé !"
J'ai élaboré en 2018 la méthode "Olé !" présentée à l'époque sur lesverbesdubonheur.fr dans l'article La méthode "Olé !" face aux affronts et à l'autoflagellation.
Elle avait cette double visée : les propos qui nous sont adressés par autrui à nous-mêmes et aussi les pensées désagréables sur nous-mêmes. J'y décris un intérêt spécifique : celui de pouvoir l'activer à n'importe quel moment d'une rumination, qu'elle ait débuté il y a 2 minutes ou qu'elle soit récurrente depuis des années. Je ne développe pas plus ici et vous renvoie sur l'article en référence.
Les choses désagréables que l'on nous dit sur autrui
Pour la médisance sur autrui dont on nous abreuve, la stratégie mérite d'être un peu différente : en effet, la passivité, la non-réaction face à de la médisance est souvent très exactement ce qu'attend la personne médisante. Et ne rien faire est une forme de complaisance qui ne garantit qu'une seule chose : c'est la reproduction à l'infini de cette médisance dans la suite de la relation avec cette personne. Outre le fait qu'il serait très probablement présomptueux de croire que cette vipère ne crache pas sur nous dès notre dos tourné, la qualité d'une relation n'a rien à faire de la médisance qui agit comme un poison et peut finir un beau jour à la façon de la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Faire preuve d'assertivité (affirmation de soi) en refusant d'entrer dans le jeu de la personne complaisante me semble relever d'une approche gagnant-gagnant et de la bienveillance envers soi-même, la personne médisante et évidemment la personne sujet de la médisance.
vendredi 5 août 2022
Equation des responsabilités de bienveillance
Une amie très proche s'est donnée la mort récemment. J'ai ressenti l'envie et le besoin de partager des enjeux de bienveillance inspirés de sa vie, de sa mort tragique et également d'autres personnes que j'ai pu côtoyer ces dernières années. Des personnes qui ont montré, voire exprimé, des signes d'épuisement du fait d'un surengagement dans leur vie professionnelle, associative ou familiale.
L'engagement à un projet, à un collectif, une communauté, ou à s'occuper ou à prendre soin d'autrui relève d'un premier terme d'une équation de la responsabilité de bienveillance : la bienveillance envers autrui ou envers un écosystème d'appartenance, à considérer à la première personne du singulier :
- je suis bienveillant envers toi (relation interpersonnelle en tant qu'humain, dans le cadre de mon travail, en tant que bénévole,... ) ;
- je suis bienveillant envers ma cellule familiale, l'entreprise à laquelle je contribue, l'association dans laquelle je suis bénévole, ma communauté religieuse, ma commune, mon pays, la planète, ... En ce sens, je veille et je participe à la bonne santé de chaque écosystème et à leur vitalité.
Quel que soit le bénéficiaire de cette bienveillance, la valeur que j'accorde à ce bénéficiaire est prépondérante. Dans une logique de cohérence et d'alignement, plus il me sera/semblera précieux, et plus je lui porterai de l'attention et plus je dépenserai de l'énergie à prendre soin de lui, en prenant conscience de l’interdépendance des choses, faisant de la bienveillance un ensemble de sujets et d'objets d’attention indissociables.
Cet engagement peut bénéficier de moteurs extrêmement puissants prenant la forme d'injonctions extérieures et d'introjections : "Sois fort(e) !", "Fais des efforts !", "Tu dois réussir !", "Fais plaisir !", "Donne une bonne image !", "Prends soin de ...!",... Il y a d'autres moteurs aussi puissants, tels que le diktat du faire, de l'avoir, de l'urgence, de la vitesse, de la réduction des coûts, de la mode, de l'excellence, …. Des moteurs qui peuvent surchauffer, s'emballer, tomber en panne, rendre l'âme.
Un grand nombre de produits motorisés utilisés par l'industrie ou par les particuliers prévoient des cycles de fonctionnement, des programmes d'entretien, des détecteurs de surchauffe qui peuvent couper le moteur si besoin.
Autant de mécanismes que, bizarrement, on ne retrouve pas souvent pour les humains. On pourrait même dire que la vie des machines fait l'objet de plus d'attention, de réflexion, de prévention que celle de la vie des humains, notamment dans le monde du travail.
Quand le surengagement se fait jour, notamment quand la personne concernée émet des plaintes, des demandes, apparaît le 2ème terme de l'équation de la responsabilité de bienveillance : la bienveillance envers soi-même.
Un tel niveau de responsabilité qui sonne souvent comme une forme de rappel à l'ordre à la personne en question : "Prends soin de toi !", qui peut s'ajouter à la liste des injonctions citées précédemment, quelque fois vécue comme injonction paradoxale. Une invitation qui peut surajouter une couche culpabilisante à la situation difficile vécue et qui peut s'accompagner d'autres phrases comme "Tu en fais trop !", "Tu es trop perfectionniste !", "On ne te l'a pas demandé !", “Laisse tomber, ce n’est pas ta responsabilité !”, ... teintées de maladresse, de mauvaise foi, de cynisme ou de manipulation, voire en multicolore.
Ce type d'invitation, sans autre forme de geste de bienveillance, et notamment pour aider à trouver des solutions alternatives, représente en réalité un minimum syndical de bienveillance envers personne en danger qui peut se révéler contre-productif voire malveillant quand il relève de la perversion.
En réalité, cette 2ème responsabilité mérite d'être appréhendée à la première personne du singulier, en tout temps, et pas seulement en zone de turbulence : je veux prendre soin de moi et je prends soin de moi.
Pour avoir un bon équilibre de responsabilité de la bienveillance, il faut nécessairement un 3ème terme à l'équation, réciproque du 1ier terme : la bienveillance d'autrui et de mes écosystèmes d'appartenance envers moi-même. Ce qui signifie :
- 1/ qu'ils acceptent que je prenne soin de moi ;
- 2/ et qu'ils prennent soin de moi.
Si cela fait appel à la responsabilité de bienveillance extérieure à moi, elle engage aussi la mienne et mes capacités d'assertivité. Notamment pour affirmer mon aspiration et ma détermination à prendre soin de moi, pour inviter à la réciprocité de bienveillance et pour rappeler à l'ordre face à des actes malveillants envers moi ou à une insuffisance de bienveillance à mon égard : étant donné que je suis bienveillant en conscience envers autrui ou un écosystème, j'attends en retour de la bienveillance de manière équitable (pas forcément en réciprocité stricte), dans une logique gagnant-gagnant.
Nous aboutissons ainsi à l'équation suivante :
Équilibre des responsabilités de bienveillance =
Ma bienveillance envers autrui et mes écosystèmes d'appartenance
+ Ma bienveillance envers moi-même
+ La bienveillance d'autrui et de mes écosystèmes d'appartenance envers moi-même.
Ma conviction est que bon nombre de burnouts et de suicides par désespoir trouvent en partie leur source dans une défaillance de cet équilibre de bienveillance, avec une insuffisance voire une absence des deux derniers termes de l'équation et un premier terme qui prend une place exagérée et dangereuse, mais tellement profitable pour les personnes et écosystèmes qui bénéficient des actes de la personne surengagée.
C'est un vrai enjeu de société, notamment dans le secteur de la santé, de l'éducation, dans le milieu associatif, pour les parents isolés, pour les femmes vivant dans des cellules familiales relevant du patriarcat, pour les aidants familiaux, chez les autoentrepreneurs, les entrepreneurs, commerçants, agriculteurs, dans les syndicats, chez les élus,... toutes les personnes qui se donnent corps et âme avec une insuffisance ou une absence
- de garde-fou pour leur qualité de vie,
- et de considération par autrui de ce qu'elles font, de ce qu'elles sont, de leur état de santé, de leur qualité de vie, de leur besoin de reconnaissance et de justice.
Une telle équation peut aider à tirer de justes et nécessaires enseignements d'évènements dramatiques consécutifs du sur engagement, et à bâtir des écosystèmes bienveillants prévenant et régulant le surengagement.
Je publie en parallèle sur lesverbesdubonheur.fr le billet Un "prends soin de toi" qui passe mal en lien avec le présent article.
dimanche 26 juin 2022
De la médisance à la bienveillance
J'ai découvert il y a quelques semaines une vidéo extraite de l'émission "C à vous" sur France 5 dans laquelle André Dussolier a dit un texte de Victor Hugo que j'ai trouvé très savoureux.
J'ai eu l'envie d'écrire un texte pour rebondir sur ce poème de Victor Hugo, en contextualisant avec cette ère de communication numérique à tout va, et en reliant avec l'enjeu de la bienveillance sur lequel je travaille depuis 2019 et qui fait l'objet de ce présent site internet.
J'interprète ces deux textes successivement dans la vidéo ci-dessous :
vendredi 8 avril 2022
Tirons des fils de l'empathie en lien avec la bienveillance - Partie 3
Télécharger la version pdf de la carte mentale résumant cet article en 3 parties.
L'empathie peut-elle être malveillante ?
L'empathie n'est pas toujours dirigée dans un but bienveillant. Et c'est tout l'intérêt d'inscrire l'empathie dans un objectif de veiller sur l'autre et de lui porter soin si possible/nécessaire.
Tirons des fils de l'empathie en lien avec la bienveillance - Partie 2
L'Attention Réciproque
Tirons des fils de l'empathie en lien avec la bienveillance - Partie 1
Il nous arrive de croiser des personnes ou d'avoir dans notre entourage des personnes dont le manque d'empathie à nos yeux est flagrant, avec la tentation de leur accoler virtuellement l'étiquette "manque d'empathie" dans nos pensées et dans nos propos.
Article épinglé
Problème DE bienveillance et AVEC la bienveillance
Voici un bref constat en deux points sur ce qui ne va pas selon moi avec la bienveillance actuellement dans notre société. Avant d'en ...

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