Une conception robuste de la Bienveillance


Les différents éléments de modélisation sur lesquels j'ai travaillé depuis fin 2019 forment un ensemble robuste sur plusieurs aspects :

Les 3 enjeux de la bienveillance - Robustesse par la clarté

Les 3 enjeux de bienveillance Faire du bien, ne pas faire de mal, et signaler, dénoncer et faire face au mal vont à l'opposé d'une bienveillance qui serait une posture naïve ou passive. C'est plutôt une force active, capable de discernement, de courage, et de protection



Pour reprendre l'idée de “ET pondéré” évoquée pour le duo Robustesse ET Performance dans la page Bienveillance et robustesse, le duo— tolérance ET intolérance à l’intolérable — est ce qui lui donne son épaisseur morale et prépare sa robustesse opérationnelle.

Comparons cette vision avec 2 autres façons la tolérance et l'intolérance :

  • Le "OU" (Tolérance pure) : C'est la vision naïve. Une société qui tolère tout, y compris les forces (la malveillance, l'intolérance) qui veulent la détruire, s'autodétruira.
  • Le "CONTRE" (Intolérance pure) : C'est le totalitarisme.
  • Le "ET pondéré" (Ma conception) : C'est une bienveillance mature. La tolérance est la règle (le poids principal), mais elle se protège en définissant une exception (le poids secondaire, mais vital) : l'intolérance active face à ce qui la menace (l'intolérable).

Une bienveillance limitée à “faire le bien et ne pas faire de mal” devient vite une forme d’innocuité sociale : elle évite le conflit, l’inconfort, la confrontation. Elle peut même devenir complice de l’injuste par omission. C’est ce que je dénonce comme une bienveillance “Bisounours” — molle, insipide, fragile.

À l’inverse, j'introduis une boussole du discernement et de la responsabilité d'action :

  • Tolérance : ouverture à la pluralité, à la différence, à l’imperfection.
  • si nécessaire, l'Intolérance à l’intolérable : refus de la malveillance, de l’abus, de la violence, de la domination et de la passivité qui tourne le dos à une bienveillance attendue voire demandée.

Ce n’est pas une contradiction, mais une coexistence exigeante : savoir accueillir ET savoir dire non, s'opposer et intervenir directement ou indirectement. 

On peut considérer l'intolérance à l'intolérable comme le système immunitaire de la bienveillance : il ne doit pas s'activer tout le temps (ce serait une maladie auto-immune, de l'intolérance pure), mais il doit absolument s'activer face à une menace réelle (la malveillance). C'est le cas par exemple de la non-assistance à personne en danger. Ne pas activer cette "petite part" d'action (dénoncer, signaler) n'est pas neutre : c'est déjà faute lourde, une complicité passive qui rend le système fragile et laisse la voie libre à la malveillance.

Avec la conjugaison de ces 3 responsabilités, la bienveillance devient robuste, juste, protectrice. Elle l'est d'autant plus quand dans le "Comment" de la confrontation à l'intolérable, elle reste dans la bienveillance et ne s'autorise pas à se comporter de manière malveillante, violente, agressive, ...

L'échelle de la Bienveillance en 3 segments - Robustesse par la responsabilité

L'échelle de la bienveillance en 3 segments Bienveillance - Absence de bienveillance - Malveillance refuse la vision binaire, simpliste et incomplète bien/mal pour introduire une zone grise qui peut virer au rouge : l’absence de bienveillance, souvent négligée mais pourtant source de souffrance, de délitement, voire de complicité passive. 

En effet, l’indifférence et la passivité peuvent être aussi destructrice - voire quelques fois pires - que la malveillance. La bienveillance exige une attention active.



La robustesse par l'introduction du segment central "Absence de Bienveillance"

En introduisant le segment central "Absence de bienveillance", je fais sortir la bienveillance d'une vision binaire "Bienveillance / Malveillance, et voilà en quoi cela joue en terme de robustesse :
  • La fragilité du binaire : Un modèle binaire est fragile. Il ne voit pas les signaux faibles. On est "bienveillant" jusqu'au moment où l'on bascule en "malveillant", souvent sans comprendre la transition.
  • La robustesse par le segment central "Absence de Bienveillance": La "zone grise" est un indicateur de vulnérabilité. Quand une personne ou un collectif s'abstient de bienveillance de manière chronique envers un sujet/objet potentiel de bienveillance, cela peut générer et amplifier une atteinte à leur santé. Autant d'occasions de montrer "tu existes" qui sont gâchées et par accumulation peuvent conduire au sentiment de ne pas exister, de ne pas (plus) compter.

La robustesse par le contenu du segment Malveillance

Ce segment concerne non seulement les actes malveillants, et donc les actes des agresseurs, mais aussi des comportements qui ne relèvent pas de l'agression :
    • la négligence portant conséquence, notamment envers les enfants, les personnes âgées, les personnes porteuses de handicap.
    • l'absence d'acte des témoins d'une agression ou de négligences qui auraient dû intervenir directement ou indirectement et qui se sont abstenus de le faire
      Il est important de noter que l'absence de réaction face à un acte maltraitant ou à une négligence portant à conséquence n'est pas à considérer comme une absence de bienveillance mais bel et bien comme relevant de la malveillance. Cet aspect particulier de cette modélisation trouve son écho dans la loi française puisque l'assistance à personne en danger est punie par la loi. Les lois nationales et internationales, qui, soit dit en passant, devraient prendre à bras le corps l'enjeu de la non assistance à planète en danger.

La robustesse par le discernement

Commençons par la passivité face à des actes malveillants. Comme expliqué précédemment, s'ils portent ou pouvaient porter à conséquence, cette passivité relève dans ma modélisation à de la malveillance ; et cela en cohérence avec la législation sur le cas particulier de la non assistance à personne en danger.

En revanche, si les actes dont on est témoin ne portent pas à conséquence, alors ils relèvent de l'absence de bienveillance du témoin. En notant ce bémol et ce point vigilance qui fait appel aussi au discernement : lorsqu'ils sont répétés et deviennent chroniques, ils peuvent atteindre à la santé physique, mentale, sociale de la victime et auquel cas, nous nous retrouvons dans une situation passivité malveillante.

Le discernement joue aussi sur les motivations et raisons de la passivité qui peuvent être plurielles et interdépendantes. En voici quelques-unes :

  • En faisant référence à la théorie polyvagale, la passivité peut être inconsciemment générée par l'état polyvagal de sidération (état vagal dorsal).
  • L'égoïsme et l'indifférence.
  • L'état de fatigue qui empêche d'avoir les ressources physiques et/ou mentales nécessaires selon sa propre conception de la (des) façons dont il faut réagir.
  • Un problème de gestion émotionnelle face notamment au manque d'envie et à l'impatience.
  • Le déni.
  • Une sous-estimation de la situation, notamment via des pièges cognitifs.
  • La peur des conséquences, notamment si cela devait aboutir à une rupture de la relation ou une explosion de l'écosystème concerné (ex : le cas d'inceste dans une famille).
Le discernement concerne en même temps : 
  • la caractérisation d'un acte par rapport aux 3 segments.
  • les raisons et motivations qui ont conduit à l'acte.
  • le caractère intentionnel ou non intentionnel.
Un discernement qui se joue sur trois temporalités :
  • Passé : Comment analyser un acte qui s'est déroulé ?
  • Présent : l'aide à la décision du moment
  • Futur : Comment se voit-on agir dans telle situation si elle advenait ? Et comment ne pas renouveler un acte malveillant du passé en essayant de retenir les leçons et de grandir ?

La robustesse contre le jugement inconditionnel

IL EST TRES IMPORTANT DE NOTER que l'échelle sert à évaluer (auto-évaluation, évaluation, co-évaluation) un comportement d'une personne dans une situation donnée, et non la personne elle-même, de manière inconditionnelle, et encore moins de manière binaire bienveillant/malveillant. C'est la clé de sa Robustesse Éthique et de sa Fonctionnalité.

1. Robustesse par la Séparation de l'Acte et de l'Être
Juger une personne en tant que telle comme "malveillante" crée une étiquette rigide qui empêche le changement, la croissance et le pardon. Un tel système est fragile car il mène à l'exclusion radicale, définitive et potentiellement injuste.

Par contre, en évaluant le comportement dans une situation donnée, cela permet à la personne de se situer dans le temps et l'espace. Un acte de malveillance ne fait pas de la personne un Malveillant permanent, mais un individu ayant agi malveillamment à cet instant précis dans la situation en question, intentionnellement ou non.

Cette distinction fondamentale est vitale pour la Relation Transformatrice et la Stratégie Coopérenne. Elle permet d'appliquer l'empathie, le pardon et l'indulgence à la personne tout en exigeant la correction du comportement, soutenant ainsi la pérennité du lien social.

2. Une vision "Nuage de Points" : Robustesse par la Dynamique
Cette échelle peut être utilisée en compilant les situations types (ou précises) d'une personne sous forme d'un "nuage de points" tout au long de l'échelle. C'est une puissante métaphore de la robustesse par la dynamique :

  • Vision large : Le nuage de points permet de cartographier la complexité et les contradictions humaines. Cela évite les jugements simplistes. Avec une connaissance de la théorie polyvagale, cela permet de considérer aussi l'état polyvagal dans lequel une personne s'est trouvée dans chaque situation. Et on observera que les actes bienveillants relèvent le plus souvent de l'état vagal ventral et que l'absence de bienveillance et la malveillance de l'état sympathique ou vagal dorsal
  • Vision différentiée en fonction de la sphère de vie : Les nuages de points comparés entre plusieurs sphères de vie peuvent mettre en évidence des différences, éventuellement notables entre sphères de vie et mettre en évidence que des capacités de bienveillance mises en œuvre dans une sphère de vie sont des points d'appui pour évoluer vers plus de bienveillance dans les autres sphères de vie dans lesquelles il y aurait des accrocs de bienveillance (ex : être bienveillant au travail, mais avoir des points d'absence de bienveillance dans la sphère familiale)
  • Indicateur de croissance et d'ajustement : L'analyse du nuage de points (sa densité, les zones où la personne est plus ou moins présente) devient une aide à la décision pour l'individu et les collectifs. Elle permet d'identifier les domaines prioritaires où concentrer les efforts de croissance.
  • Lien avec la modélisation de la bienveillance en 4 dimensions : Le nuage peut être différencié selon les sphères de vie (une relation, une sphère de vie), ce qui ancre directement l'évaluation du comportement dans les 4 Dimensions du modèle (par exemple, évaluer les comportements dans la sphère Vous en Moi vs. la sphère Toi et Moi). Il y a également un enjeu d'harmonie à trouver dans la bienveillance sur ces 4 dimensions, en évitant notamment de construire la bienveillance sur une dimension au détriment de la bienveillance sur une autre ou d'autres dimensions. C'est notamment le cas du surengagement qui fait sous-investir la sphère "Vous en Moi" et possiblement "Moi Je".

En conclusion, en insistant sur l'évaluation du comportement plutôt que de la personne, l'échelle de la bienveillance devient un outil de développement et d'accompagnement plutôt qu'un outil de condamnation, renforçant considérablement la robustesse sociale et la capacité d'évolution du système.

L'échelle de la bienveillance vue comme une boussole

Cette échelle se conjugue avec les 3 enjeux de la bienveillance pour constituer la boussole du discernement et de la responsabilité d'action. Le discernement étant un aspect déterminant pour la passivité face à la malveillance et la négligence, qui donc, selon les cas, peuvent relever de l'absence de bienveillance ou de la malveillance. En cela, elle pourrait servir d'outil de diagnostic de robustesse.

Elle est le mécanisme de garde-fou de l'ensemble de la modélisation. Elle force à l'évaluation du risque de conséquence et intègre la complexité humaine (motivations plurielles), conférant à l'ensemble du système une Robustesse Éthique, Légale, Relationnelle, Psychologique et Systémique.

Elle permet :
  • de découvrir l'invisible,
  • d'agir avant qu’il ne soit trop tard,
  • de responsabiliser sans pour autant accuser,
  • de grandir sans pression à partir des erreurs,
  • de co-construire une culture du soin et du courage, en associant toutes les parties prenantes.

Les 4 dimensions indissociables et réplicables de la Bienveillance - Robustesse structurelle

Ma modélisation fractale en 4 dimensions est l'élément qui garantit l'équilibre et la réplication de la bienveillance, deux piliers de la robustesse systémique.

Les 4 dimensions sont :
  • Moi Je (Aspirations profondes, être)
  • Vous en Moi (Individu : organes, santé physique et psychique, prendre soin de soi ; collectif : prendre soin de ses membres)
  • Toi et Moi (Interactions, Relation à autrui)
  • Moi dans des Nous (Collectifs, Écosystèmes, Contribution)




La robustesse est tissée par l'équilibre et l'interdépendance.

Elle réside dans l'idée que ces dimensions sont interdépendantes et indissociables et fait face deux types de fragilité :
  • Contre les déséquilibres : Un système est fragile s'il surinvestit une dimension au détriment des autres (ex: burnout de l'altruiste qui sacrifie Vous en Moi, et Moi Je pour Moi dans des Nous). L'exigence de maintenir l'équilibre rend le système stable et résilient aux épuisements.
  • Contre la fragmentation : Le modèle étant fractal, il se réplique à toutes les échelles (individu, couple, organisation, territoire). Cela assure une cohérence structurelle du micro au macro, rendant le système global robuste. La bienveillance appliquée à soi (Vous en Moi) renforce la capacité d'être bienveillant aux autres (Toi et Moi) et aux écosystèmes d'appartenance (Moi dans des Nous), et inversement.
Conclusion : Les 4 dimensions définissent le périmètre de la robustesse. Elles imposent de veiller simultanément à l'intérieur, à l'extérieur, au personnel et au collectif, empêchant ainsi la négligence qui cause la fragilité. Une robustesse qui nécessite toujours une primauté (et non une exclusivité) à la bienveillance à soi-même pour être en capacité physique et mentale d'être bienveillant au-delà de soi.

La stratégie Coopérenne - Robustesse relationnelle



C'est une autre déclinaison du "ET pondéré" appliqué à une stratégie :
  • La fragilité de la stratégie CRP (Coopération - Réciprocité - Pardon) simple : La stratégie CRP (Tit-for-Tat / donnant-donnant) est performante mais fragile. En effet, une réciprocité stricte ("œil pour œil") peut mener à une spirale de défiance sans fin à cause d'un simple malentendu. Par ailleurs, le CRP, pris au pied de la lettre, autorise à répondre à la malveillance par de la malveillance.
  • La robustesse de la stratégie "Coopérenne" : Cette stratégie introduit une temporisation pour prendre de la hauteur sur la relation et d'essayer de comprendre les motivations et contexte dans lequel une trahison pourrait avoir eu lieu (et c'est bien ce côté conditionnel et interrogatif qui introduit une forme de robustesse). En acceptant de ne pas réagir à chaud, de ne pas maximiser son élan à vouloir répondre coup pour coup, on sacrifie la performance immédiate (la justice par soi-même) au profit de la robustesse à long terme (la "pérennité" de la coopération).
On ajoute une "petite part" de tolérance à l'erreur (robustesse) pour éviter qu'un système de coopération (performance) ne s'effondre à la première erreur. L'erreur pouvant intervenir non seulement de l'autre partie mais aussi de soi-même par mauvaise interprétation des faits, gestes et intentions de l'autre partie.

La prévention et gestion des tensions - Robustesse régulatrice




L'intégration de la gestion des tensions fait passer la bienveillance du statut d'idéal à celui de mécanisme d'auto-régulation (homéostasie), essentiel à toute structure robuste.

La Tension : Un Signal, Non un Échec

L'approche est robuste par la définition donnée au mot "tension" :
  • Elle n'est pas considérée comme un dysfonctionnement, mais comme un signe de vitalité et un écart entre le réel et l'attendu. Ceci est un principe fondamental de l'auto-correction (similaire au concept d'erreur dans l'ingénierie robuste).
  • Elle distingue la tension "Problème" (à corriger) et "Opportunité" (signe d'évolution ou de changement). Cela permet de ne pas sur-réagir ou, à l'inverse, d'ignorer les signaux d'alerte.

Robustesse par la Détection et le Traitement Précoce

La robustesse face aux conflits (qui sont des tensions non régulées) passe par un cycle d'action : Prévenir / Identifier / Signaler / Écouter / Traiter.

  • Prévention & Identification : Le processus en 6 verbes (Observer-Penser...) est le premier outil de prévention, car il permet de détecter les signaux faibles individuellement.
  • Signaler & Écouter : Cela active la responsabilité réciproque dans les 4 dimensions. L'individu a la responsabilité de signaler (Être vu), et le collectif a celle d'écouter (Voir), évitant le risque de désengagement ou de pourrissement.
  • Traitement graduel : Le processus graduel pour les tensions interpersonnelles (et le fait de discernement pour renvoyer un problème systémique au niveau collectif) assure que la résolution est faite au bon niveau d'échelle (principe de la robustesse distribuée), évitant la contagion ou la surcharge inutile d'un niveau donné.

Conclusion : Le traitement des tensions est le système immunitaire de la bienveillance. Il assure que les chocs (tensions) sont absorbés et transformés, garantissant la pérennité du système.

La processus en 6 verbes - Robustesse de l'action



A travers ce processus, la bienveillance est rendue non-réactive, pensée, ressentie, réflexive, et donc non-fragile.

  • La fragilité de l'impulsivité : Une bienveillance qui ne serait que "Ressentir ==> Agir" est impulsive. Elle est fragile car elle est une simple réaction à un stimulus, sans filtre.
  • La robustesse du processus : Cette modélisation impose un temps de latence délibéré et un cheminement entre le stimulus et la réponse. En commençant par Observer et Penser (contextualisation, discernement) avant Ressentir, Décider,; s'Exprimer et Agir, est empêchée la réaction "à chaud".
Ce processus (Observer -> Penser -> Ressentir -> Décider -> S'exprimer -> Agir) est la définition même d'une réponse robuste par opposition à une réaction fragile. Il intègre le discernement (cette "petite part de prudence dans l'audace" - référence à Edgar Morin) avant l'action (l'"audace" d'agir avec bienveillance), garantissant que l'action est adaptée et non une simple impulsion qui pourrait être maladroite, voire nuisible.

Les relations transformatrices et ses 7 dynamiques - Robustesse évolutive

L'intégration de la relation transformatrice et des 7 dynamiques de responsabilité parachève la modélisation en garantissant la capacité d'évolution du système, un pilier fondamental de la robustesse face au changement.



La Relation Transformatrice : Échapper à la Stagnation

Dans mon modèle, la bienveillance n'est pas un état figé, mais un processus évolutif et exigeant.
  • Le concept : Une relation bienveillante ne se contente pas d'être agréable; elle doit générer une transformation positive et une autonomisation pour les deux parties, en intégrant l'altérité et l'influence réciproque.
  • La robustesse : Ce besoin de transformation constante empêche le système de sombrer dans la complaisance ou la stagnation (des formes insidieuses d'Absence de Bienveillance). Il assure que le lien s'adapte aux évolutions (internes et externes), le rendant anti-fragile.

Les 7 Dynamiques de Responsabilité : Réciprocité Active

Ces 7 dynamiques (souvent construites sur une structure de responsabilité personnelle, réciproque et de la relation elle-même) mettent en œuvre les trois Enjeux de la Bienveillance en assurant la charge symétrique du maintien du lien.

La grille de responsabilités en 11+10 points - Robustesse de lucidité

La grille des responsabilités transforme la bienveillance d'une intention vague en un ensemble d'actions concrètes et mesurables, renforçant la robustesse par la lucidité.




Voici en quoi elle joue des rôles pour la Robustesse :

  • Rendre l'invisible visible : La grille catalogue les gestes de bienveillance (les 11 gestes de bienveillance et les 10 gestes de non-bienveillance ou de malveillance). En les rendant explicites, elle permet de stimuler, valoriser ou ajuster les postures et les comportements de manière factuelle, sans tomber dans le jugement moral.
  • Éviter l'arbitraire : Elle sert de référentiel commun pour évaluer l'effort de bienveillance de soi ou d'autrui. Ceci est crucial pour la robustesse, car elle réduit l'incertitude et l'ambiguïté dans les relations, sources principales de tensions et de fragilité.
  • Soutenir l'enjeu n°3 (Signaler/Dénoncer) : En cas de défaillance (geste de malveillance ou absence de geste), la grille fournit les éléments de langage concrets nécessaires pour signaler le problème de manière lucide et non émotionnelle, permettant ainsi une meilleure gestion des tensions.

La réciprocité dans les relations asymétriques - Robustesse structurelle

Ce concept reconnaît que la symétrie totale est souvent irréaliste (ex: parent-enfant, élu-citoyen). Il assure la Robustesse Structurelle en adaptant l'exigence de bienveillance aux rôles.

Voici en quoi elle joue des rôles pour la Robustesse :

  • Adapter la Bienveillance : La robustesse n'est pas l'uniformité, mais la capacité à s'adapter aux contraintes. Ici, la réciprocité est mutuelle, mais adaptée aux rôles et aux contextes. Par exemple, la bienveillance attendue d'un parent (responsabilité de protection) n'est pas la même que celle d'un enfant (responsabilité de communication et de non sursollicitation).
  • Prévenir la frustration : Exiger une symétrie irréaliste dans une relation asymétrique conduit à la frustration et à la rupture. En acceptant l'asymétrie des rôles tout en exigeant la réciprocité de l'intention et de l'attention, le modèle prévient cette fragilisation.
  • Soutenir les 4 Dimensions : Il garantit que le collectif (Moi dans des Nous) ou la figure d'autorité (rôle asymétrique) prend ses responsabilités spécifiques pour soutenir le bien-être (Vous en Moi) des membres, renforçant ainsi la structure globale.

La vision fractale et transposable - Robustesse structurelle

La vision fractale est le pilier de la Robustesse Structurelle car elle garantit la cohérence et la réplicabilité de l'ensemble des éléments de modélisation de la bienveillance, quelle que soit l'échelle d'application.

Voici en quoi elle joue des rôles pour la Robustesse :

  • Cohérence d'ensemble : Un système robuste est un système dont les principes de base restent constants. Le fait que chaque outil ou principe puisse être appliqué à toutes les échelles (individu, groupe, territoire) assure une cohérence d'ensemble. Cela signifie que les causes d'une tension dans une équipe sont analysées avec les mêmes outils que les causes d'un mal-être individuel.
  • Mise à l'échelle : La robustesse d'un système dépend de sa capacité à grandir sans se déformer. La transposabilité fractale permet au modèle de bienveillance d'être mis à l'échelle – de l'individu à l'entreprise, au territoire ou à la société – sans perdre en pertinence ou en efficacité.
  • Universalisme pratique : Cette vision permet de soutenir les trois enjeux de bienveillance de manière uniforme, évitant l'effet de "silos" où la bienveillance serait forte à un niveau (ex: Toi et Moi) mais faible à un autre (ex: Moi dans des Nous).





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