Des territoires de la Bienveillance

 


Ma motivation est la promotion de la bienveillance à travers l'idée de Société et de Territoires de la Bienveillance.

J'évoque sur ce blog de nombreux enjeux sociétaux, et des urgences climatique, écologique, sociale, sanitaire, humanitaire, démocratique, ... 
Je suis convaincu que ces enjeux méritent d'être envisagés au sein de territoires, et de manière écosystémique. A savoir que les territoires sont vivants, reliés et qu'ils sont interdépendants. La bonne santé de l'un dépend de celle des autres, et ne doit pas se construire sur le dos d'autres territoires.

Territoires et 4 dimensions indissociables de la bienveillance

Je propose d'adopter une logique holistique (chaque territoire est en même temps un tout, et fait partie d'un ou plusieurs touts), en lien avec ma modélisation de 4 dimensions indissociables de la bienveillance.


Ainsi chaque entité (individu, être vivant, collectif ou communauté) est un territoire de bienveillance qui interagit avec d'autres territoires et avec les membres qui composent ce territoire.

Si je me mets à l'échelle de l'individu, son territoire lui fait endosser plusieurs responsabilités de bienveillance. Voyons ce que cela donne en interagissant avec d'autres territoires. Et je prends précisément ici, l'individu dans son foyer :
  • porter attention (veillance) et prendre soin (bien) de sa santé physique, psychique et sociale ;
  • porter attention et prendre soin de ses aspirations et de son besoin de singularité ;
  • porter attention et prendre soin de chacun des autres membres du foyer ;
  • porter attention et prendre soin de la cellule familiale en tant que communauté, et contribuer justement à cette cellule, et aux propres responsabilités de bienveillance de la cellule envers ses autres territoires d'appartenance et d'interaction.


En notant que l'interconnexion entre deux territoires crée la réciprocité de la bienveillance. Ici, la bienveillance des autres membres de la famille à l'individu, et celle de la cellule familiale en tant que responsabilité communautaire envers lui, notamment quand il s'agit en commun de le soutenir parce qu'il est en difficulté.

Les territoires d'un individu

Toujours au niveau de l'individu, on peut mettre en évidence les territoires de bienveillance auxquels il peut jouer sa responsabilité de bienveillance, avec une attention et une contribution plus ou moins forte. 
En voici une liste non exhaustive. 


Et à chaque fois, on prend conscience qu'il s'agit d'une relation à cultiver : la relation à soi (intériorité, relation au corps), les relations interpersonnelles avec une diversité de niveaux de proximité et faisant de chaque relation une relation vraiment unique, la relation aux collectifs et communautés d'appartenance (cellule familiale, famille au sens plus large, travail, associations, ...). Et des relations qui peuvent être plus ou moins appropriées en considérant les différentes strates géographique partant de la commune jusqu'à l'échelle planétaire. Et j'ajoute une dimension centrale : chacun est nature et partie intégrante de la nature.

La motivation à la bienveillance étant liée notamment, mais pas seulement, au sentiment d'appartenance et de préciosité : 

Je me sens pleinement membre de ce territoire et il m'est tellement précieux que je ferai ce qu'il faut pour contribuer à sa bonne santé.

Nécessité d'une approche holistique et d'une vision large de la bienveillance

Si je suis convaincu de l'utilité de travailler la bienveillance au niveau de territoires, en revanche il faut y mettre une condition indispensable : une approche holistique considérant l'interdépendance entre les territoires.

Par exemple, vouloir travailler la bienveillance à l'école perdrait beaucoup de son efficacité si on ne le travaille pas en coopération avec le territoire de la famille et les territoires associatifs (activités de loisirs des enfants). Par ailleurs le travail de la bienveillance à l'école en terme de bonnes relations entre les élèves dans la cour d'école mérite d'être considéré avec le travail de la bienveillance des enseignants envers les élèves, de celle des élèves envers les enseignants, de la même chose entre personnel technique et administratif d'une part et élèves d'autre part, de la même chose entre les différents corps de métier, de la même chose entre parents et enseignants, de la même chose entre le rectorat et les enseignants, ...

Et la bienveillance, ce n'est pas seulement se parler gentiment et s'entraider en cas de besoin : c'est envisager plein de sujets : les motivations des uns et des autres, leurs conditions de vie sur place, la reconnaissance distribuée sous toutes ses formes (dont la rémunération des personnels), l'intégrité physique et psychique, l'état des locaux et le niveau d'équipement, la qualité de la nourriture à la cantine, les méthodes pédagogiques, ...

En commençant peut-être par ...

Il n'est pas toujours facile d'intéresser un territoire auquel on appartient à la bienveillance. J'ai fait plusieurs tentatives de mon côté et il faut pouvoir trouver des compères de cheminement pour aider le collectif ou la communauté à se saisir d'enjeux de bienveillance collectivement.

L'échelle qui me semble la plus facile c'est ... déjà soi-même : comment puis-je être bienveillant à mon échelle par rapport aux 4 dimensions indissociables de la bienveillance : mon hygiène de vie, mes aspirations, mes interactions avec autrui humain ou non humain, et tous les collectifs et communautés auxquels j'appartiens. On peut le faire aussi dans des relations amicales. 

A titre personnel, je l'ai investi particulièrement avec ma femme pour mon couple et avec mon ami Christian dans notre relation amicale. J'essaye de pratiquer la bienveillance à mon échelle dans mes différents territoires d'appartenance, mais j'évoque ici celles dans lesquels nous cheminons explicitement dans la bienveillance, avec un niveau de réflexivité qui nous fait nous voir marcher et nous aider à aller vers plus de bienveillance.

J'ai pu constater de nombreuses fois dans les couples et les familles en quoi on pouvait être amené à ne pas se parler gentiment, à ne pas prendre de gants. Alors, j'invite à commencer par cet enjeu : celui de porter attention et soin aux personnes qui nous sont le plus précieuses et qu'on peut avoir tendance à traiter avec trop de rudesse ou pas assez de douceur.

La double unification : constitué de vivant parmi le vivant, humain dans l'humanité

Il y a un enjeu de double unification, quel que soit les fils que l'on tire, les territoires que l'on explore, les territoires qui se saisissent de la bienveillance à la fois comme objectif fondamental et guide des attitudes, des décisions et des actions :
  • Humain dans l'humanité : l'être humain fait partie d'écosystèmes humains, façon poupées russes, notamment par la géographie : chacun fait partie (en prenant l'exemple d'un individu français) d'un quartier ou d'un hameau, d'une commune, d'une communauté de communes, d'un canton, d'un département, d'une région, de la France, de l'Europe, du continent européen et fait partie de l'humanité ; avec d'autres êtres humains, répartis sur la planète qui méritent d'être considérés avec humanité et fraternité, du plus proche au plus éloigné (notamment géographiquement)
  • Constitué de vivant parmi le vivant : En considérant la notion de holon (faire partie d'un tout et être un tout), l'être humain composé d'organes et de microbiotes est constitué au niveau le plus élémentaire de cellules et de microbes. Un niveau élémentaire du vivant. Et inversement en remontant, l'être humain fait partie intégrante du vivant, avec d'autres espèces avec qui il peut coopérer plutôt que de les exploiter en tant que supra prédateur au sommet d'une pseudo pyramide des espèces, que l'on peut philosophiquement remplacée par une approche écosystémique avec des populations qui vivent ensemble dans un même territoire et sont interdépendantes (et pourquoi ne pas envisager ce même renversement de paradigme pour le monde pyramidal du travail ?).


Individuellement et collectivement, dans les différents territoires nous avons besoin d'être doublement touchés dans notre cerveau et dans notre cœur par celles et ceux qui sont nos semblables, plus ou moins. Et de pouvoir aussi les toucher (dans les différents sens du terme) en respectant et en essayant d'assurer leur intégrité.

Je résume de la façon ma pensée et ma conviction pour cheminer dans la bienveillance, par la bienveillance et vers plus de bienveillance, chacun à sa mesure et collectivement aussi à nos mesures dans les différents territoires :

"Je suis la nature, partie intégrante, pensante, agissante et bienveillante de la nature avec et pour les autres espèces de la nature et le futur du vivant. 
Je suis humain partie intégrante, pensante, agissante et bienveillante de l'humanité, avec et pour les autres êtres humains et le futur de l'humanité"





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