Coopérenne - Quels enjeux ?


 


La stratégie de coopération "Coopérenne" a vocation à répondre à des enjeux directement reliés à des problématiques :
  • Activer la coopération dans des situations où nous ne le faisons pas assez. C'est relié aux problématiques suivantes :
    • Nous avons tendance à réduire beaucoup de nos interactions, notamment en terme de consommation, à une approche immédiate, en recherchant le profit maximum ou/et le coût minimum sans considérer les impacts court, moyen et long terme, direct ou indirect. "J'achète, point. Si je dois commencer à réfléchir au pourquoi, comment, ... je n'en sors plus". Et quelques fois on en arrive à acheter pour presque rien, de la m... - désolé pour la trivialité ---. Une m... qui, au bout du compte, même si elle n'a presque rien coûté, est toujours trop cher par rapport à ce que ça a servi. Sachant que par ailleurs, le moins disant au niveau du prix, s'avère souvent aussi le moins disant en terme de conditions de travail. "De la m... produit dans des conditions de m...". L'accélération des rythmes représentant une cause importante avec une forme de facilité.
      Et pourtant, certaines de ces interactions sont répétées plusieurs fois de suite, voire régulièrement avec les mêmes interlocuteurs, entreprises, ... donnant l'opportunité de construire une vraie relation d'attention réciproque, où chacun trouve l'autre précieux et est prêt à ne pas maximiser ses profits et/ou minimiser ses coûts dans une logique gagnant-gagnant, qui, effectivement, est gagnante pour chacun. Non seulement sur l'aspect financier, mais aussi en terme de qualité de la relation, de satisfaction des produits ou services échangés, de confiance, de convivialité, de bien-être psychique.
    • Le sentiment de manque de temps ne nous incite pas à coopérer car nous savons que si la coopération permet d'aller plus loin ensemble, de voir plus grand, d'ouvrir le champs des possibles, en revanche, elle nécessite du temps pour se construire, pour interagir. Et les situations sont assez fréquentes où on se fait la réflexion qu'on serait plus rapide à décider et à faire tout seul. Par ailleurs, on a du mal à imaginer des coopérations, notamment quand on s'investit dans une association, sortant de la logique binaire : soit on s'y investit à fond (le cas échéant jusqu'au surengagement), soit en reste à la périphérie, dans une logique utilitariste. Alors que l'on peut construire des coopérations où le fonctionnement est distribué en une quantité de rôles répartis sur beaucoup de personnes, plutôt que concentrée sur une poignée de personnes qui s'épuisent.

  • Gérer avec fluidité et bienveillance les situations où la coopération est grippée ou fait des couacs. C'est relié aux problématiques suivantes : 
    • Nous avons tendance à voir dans les changements d'avis des autres des trahisons ou de l'indécision mettant à mal la coopération. Avec une triple raison : nous allons trop vite dans la construction de la coopération et dans la réaction à nos tensions. Et par ailleurs, nous acceptons difficilement les changements d'avis des autres, alors que nous-mêmes trouvons bien normal de changer d'avis de notre côté (cf ma chronique Changeons d'avis sur ... le changement d'avis). Confiance et effet miroir constituent des leviers pour faire face aux tensions.
    • Nous avons tendance à prendre la mouche trop facilement dès qu'une tension naît en nous. Avec deux réactions diamétralement opposées, qui peuvent s'enchaîner selon le principe de la goutte d'eau qui fait déborder le vase : la première étant de ne rien exprimer, tout en gardant sa tension, en ruminant, en emmagasinant crescendo du ressentiment (effet paillasson). La deuxième réaction étant disproportionnée et ne laissant aucun doute sur un potentiel malentendu (effet hérisson). Dans les deux cas, la communication bilatérale n'est pas au rdv et envenime la coopération qui prend du plomb dans l'aile. Indulgence et communication sont deux leviers à activer pour désamorcer et régler les tensions.
    • Nous avons tendance, individuellement et collectivement à nous fixer des objectifs irréalistes, et précisément une décorrélation entre les ambitions et les moyens associés. Dès lors, se met en place un (grand) écart entre ce à quoi nous voulions arriver et la réalité. Et notre bien-être psychologique est directement à la taille de l'écart entre les objectifs et la réalité. Que l'on attribue cet écart à soi-même (déficit d'estime de soi) ou à d'autres ou à l'écosystème d'appartenance dont la gouvernance a décidé/imposé les objectifs, la taille de l'écart et la non réduction de cet écart crée de la tension dans les coopérations. La lucidité des objectifs et des moyens, conjugués à la co-décision (décider ensemble entre parties prenantes concernées) constituent des leviers pour minimiser les risques de tensions et leurs régulation.

  • Mettre la qualité de la relation à soi, à autrui et à nos écosystèmes d'appartenance au centre de nos motivations et de nos comportements. C'est relié aux problématiques suivantes : 
    • L'accélération des rythmes, la société de consommation, la virtualisation, la culture de l'ego et la place grandissante des écrans et objets connectés dans nos vies nous conduisent à de multiples déconnexions : à nos aspirations les plus profondes, à notre corps, à nos proches, à la nature, à la réalité, à ce qui nous est précieux, à nos besoins essentiels, à nos responsabilités vis-à-vis des futures générations, et plus généralement à ce qui nous est éloigné dans l'espace et dans le temps. 
    • Les relations dans les différentes sphères de vie sont souvent envisagées de manière éphémère, dans une logique utilitariste qui fait laisser de côté les individus et les écosystèmes qui sont censés n'apporter rien ou ne plus rien apporter (selon la formule consacrée "ne pas calculer quelqu'un")

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