tag:blogger.com,1999:blog-1502389353321752742024-03-07T13:32:20.003+01:00Autour et Au tour de la bienveillanceBlog dédié à la présentation de mes travaux de modélisation de la bienveillance et de mon idée de Société et Territoires de la Bienveillance.
Olivier HoeffelOlivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.comBlogger31125tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-81852984041612688612024-03-07T11:37:00.006+01:002024-03-07T13:31:48.936+01:00La bienveillance aux enfants victimes de violences sexuelles, contrecarrée par l'absurdité et de la surdité<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJREM4Iv_ol0-_TZZoN176X-CZnan09frMFtcVQcEQQ479FZIhOsry7IqIcKABpIAOhUEA2o9VC2BFkcEXwuKhyZ7Zn_ABOdRsWypJR-Qbx2MhQ33iFa_119RJTqDR1j0vivHVvmlicY_6j6n7wKoJ7nqnSizjWfwH0bmEXH-6YjsctI28-bhTBc5-KEI/s1280/absurdit%C3%A9%20surdit%C3%A9.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJREM4Iv_ol0-_TZZoN176X-CZnan09frMFtcVQcEQQ479FZIhOsry7IqIcKABpIAOhUEA2o9VC2BFkcEXwuKhyZ7Zn_ABOdRsWypJR-Qbx2MhQ33iFa_119RJTqDR1j0vivHVvmlicY_6j6n7wKoJ7nqnSizjWfwH0bmEXH-6YjsctI28-bhTBc5-KEI/w640-h360/absurdit%C3%A9%20surdit%C3%A9.jpg" width="640" /></a></div><p>En prenant de la hauteur face au fléau de l'inceste et des violences sexuelles faites aux enfants, et face aux mésaventures invraisemblables vécues par la CIIVISE, la commission en charge de ce fléau, j'observe la conjugaison de <b>deux types de comportements qui font obstacle gravement à la bienveillance</b>. </p><p>Le premier relève de l'<b>absurdité</b> et le deuxième de la <b>surdité</b>. Et pour chacun d'eux, je vais faire le parallèle entre ces deux niveaux : d'une part, les situations vécues par les enfants victimes de violences sexuelles et par les personnes protectrices, et d'autre part la situation vécue par la CIIVISE et les dégâts collatéraux sur les victimes. J'évoquerai d'autres enjeux de société dans un futur article, car <b>absurdité et surdité sont en réalité légions dans notre société</b>.</p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Petit rappel du mauvais scénario auquel est confronté la CIIVISE depuis quelques mois</span></h2><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Voici résumé, par le visuel suivant, l'historique des événements marquants à partir de la fin de l'été 2023 :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicYRlIgubyzFfQcowkXdl4nnsWFvvq2SlAVlOApPSh2jAUrK8L9ryMJbxLN6bGE74pfaIb86oJabdki_JSdShZF9-YbttDnqG2x0dyHGuMb5oVSZo83cL0hcqGt3f1VipV7o4noxtb_jMu0IOlZgSvIauaeECgHTiaqYeaOPSB3rvZv7XHMNSqu3fwsbI/s1280/Image1%20(1).png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="612" data-original-width="1280" height="306" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicYRlIgubyzFfQcowkXdl4nnsWFvvq2SlAVlOApPSh2jAUrK8L9ryMJbxLN6bGE74pfaIb86oJabdki_JSdShZF9-YbttDnqG2x0dyHGuMb5oVSZo83cL0hcqGt3f1VipV7o4noxtb_jMu0IOlZgSvIauaeECgHTiaqYeaOPSB3rvZv7XHMNSqu3fwsbI/w640-h306/Image1%20(1).png" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Un mauvais scénario orchestré par les gouvernements successifs Borne puis Attal qui, par leurs décisions, ont à la fois :</div><span><a name='more'></a></span><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>stoppé la dynamique extraordinaire installée par l'équipe historique (2021-2023) sachant que chaque jour qui passe, ce sont des enfants qui se font agressés ou violés, </li><li>décrédibilisé la commission par le choix et le comportement des co-présidents de la dite CIIVISE2,</li><li>et ajouté une surcouche d'anéantissement pour les enfants victimes devenus adultes, et notamment chez les 30 000 personnes qui ont eu l'immense courage de témoigner pour aider la commission à élaborer des préconisations qui répondent vraiment aux situations réelles rencontrées par les victimes et les personnes protectrices. Je pense que les deux gouvernements n'ont absolument pas pris la mesure des impacts émotionnels et psychiques de leurs décisions sur des êtres humains qu'ils auraient dû épargner, parce que c'est tout simplement la responsabilité de notre société et de l'Etat.</li></ul></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">A ce jour, un mouvement, assez éparpillé, mais conséquent, soutient le retour de la CIIVISE historique.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">A contrario, c'est un défi d'aller chercher les voix qui soutiennent les décisions et la persévérance des décisions d'évincer le juge Durand. Il suffit de passer quelques minutes avec un moteur de recherche sur internet et d'observer les réactions sur les réseaux sociaux pour constater l'isolement du gouvernement dans cette affaire. Affaire d'autant plus incompréhensible, qu'aucun argument sérieux n'a jamais été donné sur l'éviction de l'équipe historique. Le seul message en boucle étant de la légèreté d'une plume teintée de cynisme "Ce n'est pas une question de personne, la CIIVISE n'appartient à personne".</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><h2 style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">L'absurdité comme obstacle de la bienveillance</span></h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Voyons la définition du mot "absurde" dans le Larousse :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><b><blockquote><i>"Qui est contraire à la raison, au sens commun, qui est aberrant, insensé"</i></blockquote></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Un mot central que je veux mettre en évidence "Raison". J'évoquerai d'autres mots par la suite, et notamment "Cœur".</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">L'absurdité, c'est donc quand des décisions formelles ou informelles, ou dans l'automatisme des actions, on va dans un sens illogique, paradoxal.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><h3 style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: large;">L'absurdité dans le traitement des affaires d'inceste et de violences sexuelles</span></h3><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Le travail de la CIIVISE historique, relayé par des paroles fortes du juge Edouard Durand a mis en évidence que notre société globalement, et notamment le système judiciaire, se comporte de manière absurde avec les enfants victimes et les personnes protectrices.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Il y a d'abord les paradoxes plusieurs fois évoqués par le juge Durand dans ses prises de parole :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>On dit aux enfants "<i>Parlez, dites-nous si on vous a fait du mal</i>". Sauf que quand ils prennent la parole, souvent on les soupçonne de mentir, d'être manipulés par leur mère pour faire un mauvais coup au père. Ce soupçon étant justifié par une théorie vaseuse facilement contestable et contestée appelée SAP (Syndrome d'Aliénation Parentale). SAP qui en quelque sorte construit une doctrine catastrophique pour les enfants et les mères protectrices. Et en passant, face à une telle doctrine, heureusement non partagée par beaucoup d'acteurs, il faut donc une doctrine puissante, institutionnalisée pour la mettre à mal. C'est bien la raison pour laquelle la commission a clairement posé dans le slogan qui résume cette doctrine : "<b><i>On te croit, on te protège</i></b>".</li><li>On dit aux mères "<i>C'est votre devoir de protéger vos enfants</i>". Seulement, quand un enfant se confie à sa mère et que la mère veut protéger son enfant, elle se heurte elle aussi au SAP. Et dès lors qu'elle refuse de remettre son enfant à son père agresseur (quand le couple est séparé), elle prend le risque que l'enfant soit confié au père, et possiblement d'aller elle en prison.</li><li>On dit aux médecins de faire des signalements quand ils ont connaissance de cas, sauf qu'ils risquent des mesures disciplinaires par l'ordre des médecins selon la façon dont ils auront procédé.</li></ul><div>Au-delà des paradoxes, le juge Edouard Durand a mis en avant les enjeux d'une juste hiérarchisation des priorités et à ne pas opposer un principe avec deux autres :</div><div><ul style="text-align: left;"><li>Pour l'enfant : le devoir de protection des enfants,</li><li>Pour le présumé agresseur : la présomption d'innocence,</li><li>Pour la "sauvegarde" de la famille : le protection de l'institution familiale et l'autorité parentale</li></ul><div>Et force est de constater que dans notre société, les deux derniers prennent le pas sur le premier, alors que la priorité des priorités est de protéger l'enfant immédiatement. Dans notre société on cherche d'abord à protéger l'agresseur d'une hypothétique erreur judiciaire avant de protéger l'enfant, en laissant l'affaire d'Outreau polluer notre raison et nous conduire à l'inhibition de l'action.</div></div><div><br /></div><div>Pourquoi est-ce absurde ? Il suffit de se reposer sur les statistiques et les études qui ont été menées sur le sujet. Dans la quasi totalité des cas, ce que dit l'enfant s'inscrit dans la réalité (95% des cas selon le pédopsychiatre, médecin légiste et expert auprès des tribunaux Jean-Marc Ben Kemoun qui se réfère à des études anglo-saxonnes). </div><div>En se laissant obnubiler par la présomption d'innocence, pour 5% des agresseurs (au plus, car c'est sans compter sur l'expertise dans l'écoute des enfants qui permet aussi d'écarter des paroles qui ne seraient pas dans la réalité), on laisserait 95% des enfants sans protection ?</div><div><br /></div><div>De plus, comme le dit le juge Edouard Durand, il ne s'agit pas d'opposer la protection de l'enfant et la présomption d'innocence : il faut avoir une lecture juste de la présomption d'innocence pour qu'elle n'annihile pas le devoir de protection. C'est le sens notamment de la préconisation n° 26 (et préconisation-clé n°5) du rapport de la CIIVISE :</div><blockquote><div>"<i><b>Créer une Ordonnance de Sûreté de l’Enfant (OSE) permettant au juge aux affaires familiales de statuer en urgence sur les modalités d’exercice de l’autorité parentale en cas d’inceste parental vraisemblable</b></i>"</div></blockquote></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Autrement dit, la raison veut et demande qu'en cas de suspicion vraisemblable d'inceste par le père (agresseur non condamné, présumé innocent), le juge peut se prononcer pour que l'enfant ne puisse plus être sous son emprise, entre ses griffes. C'est une raison qui bien entendu protège l'enfant, mais est tellement libératrice pour la mère et l'entourage protecteur. Parce qu'imaginez, vous, lectrice ou lecteur de mon article qui avez la chance de ne pas avoir été dans la situation d'avoir un enfant victime d'inceste ou de violences sexuelles (et j'en fait partie moi aussi) : quelle souffrance insupportable, quel sentiment abyssal d'impuissance si vous deviez remettre votre enfant à son père agresseur (ou à sa mère dont le nouveau conjoint serait l'agresseur), ou pire, voir se mettre la justice en marche pour vous retirer votre enfant et le confier à l'agresseur (ou à la mère dont le conjoint serait l'agresseur) ? Et là, ce n'est plus seulement la raison que ça interpelle, c'est le cœur.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Cette préconisation qui va dans le sens de la prise d'une mesure conservatoire, est d'abord une mesure conservatrice du bon sens.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><h3 style="clear: both;"><span style="font-size: large;">L'absurdité dans la situation rencontrée par le CIIVISE</span></h3></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Dans mon bref résumé relatant les décisions des gouvernements Borne et Attal de ne pas maintenir la CIIVISE historique apparaît déjà l'absurdité de cette décision. Je vais en dire quelques mots supplémentaires pour évoquer plusieurs dimensions d'absurdité à travers la liste suivante :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>Quantitativement et qualitativement, la CIIVISE historique a réalisé un travail remarquable salué par les associations, les victimes, au niveau de la représentation nationale (notamment la Délégation aux droits de femmes du Sénat), la presse ... sauf par le gouvernement particulièrement absent comme contributrice à l'applaudimètre. Il est absurde que la CIIVISE et ses membres n'aient pas reçu de signes de reconnaissance.</li><li>Le gouvernement a été absent de la journée de restitution du rapport public en novembre 2023. Comment ne pas y voir au-delà de l'absence de reconnaissance, un déni de reconnaissance : le gouvernement refuse de s'associer aux conclusions du travail de la CIIVISE, après avoir laissé planer le doute que la CIIVISE pourrait ne pas être maintenue au-delà du 31 décembre 2023</li><li>Toujours, sur le champ de la reconnaissance, les gouvernements, non seulement n'ont pas remercié les victimes qui ont témoigné, mais ont significativement réduit la place des victimes dans la composition de la dite CIIVISE 2. De plus, ils n'ont visiblement pas anticipé les réactions diverses et variées - notamment des victimes - que pourraient susciter leurs décisions. Le bon sens aurait voulu qu'ils l'intègrent à leurs réflexions.</li><li>"On ne change pas une équipe qui gagne", un principe de bon sens bien connu de tous qui semble tout à fait convenir à la situation. Et pourtant, les gouvernements sont allés contre ce principe de bon sens.</li><li>Il est absurde quand on tient vraiment à faire passer une décision à laquelle beaucoup sont opposés de donner un minimum d'arguments qui tiennent la route. </li></ul></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">En résumé, l'absurdité a été l'obstacle de la reconnaissance, de la confiance à l'équipe historique, et de la bienveillance aux victimes.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Le problème de l'absurdité, c'est que quand on persiste dans l'absurdité, on en vient à y ajouter la surdité.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><h2 style="clear: both;"><span style="font-size: x-large;">La surdité comme obstacle de la bienveillance</span></h2><div class="separator" style="clear: both;">Puisque je me suis offert une transition, je vais inverser l'ordre des deux niveaux évoqués précédemment, et je vais donc continuer dans la foulée avec ...</div><div class="separator" style="clear: both;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both;"><div class="separator" style="clear: both;"><h3 style="clear: both;"><span style="font-size: large;">La surdité dans la situation rencontrée par le CIIVISE</span></h3></div></div></div>On aurait pu penser que le gouvernement Attal au vu de la levée de bouclier créée par la décision d'éviction de l'équipe historique de la CIIVISE, aurait su entendre les réactions, donner les explications qui n'avaient pas été données, et au mieux revenir sur une décision ; ce qui ne serait pas la première fois sous la 5ème république, d'autant plus à l'occasion d'un changement de gouvernement.<div><br /><div>Une double opportunité offerte par la fugace durée de vie de la présidence et de la vice-présidence de la dite CIIVISE 2.</div><div><br /></div><div>L'impression de surdité persiste en ce 7 mars 2024 depuis le 10 décembre 2024. Ce qui renforce le sentiment d'absurdité. Nous voilà donc dans un cercle vicieux, absurdité, surdité.</div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both;"><b style="background-color: #fcff01;">Un cercle vicieux qui conduit à un gâchis, à un résultat perdant-perdant pour toutes les parties prenantes.</b></div><div class="separator" style="clear: both;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both;"><b style="background-color: #fcff01;">Quand on se donne les moyens de faire appel à la raison inspirée de bienveillance, on cherche exactement le contraire : un cercle vertueux nourri par la coopération gagnant-gagnant. </b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><h3 style="clear: both;"><span style="font-size: large;">La surdité dans le traitement des affaires d'inceste et de violences sexuelles</span></h3><div>J'ai fait référence précédemment au paradoxe auquel est confronté l'enfant : il est invité à parler mais une fois qu'il a parlé, il risque d'être considéré comme un menteur. On veut bien l'entendre, mais ...</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>soit on ne le croit pas,</li><li>soit on le croit MAIS on ne fait rien pour le protéger ; et ce, pour les raisons absurdes évoquées précédemment (mauvaise gestion de la présomption d'innocence et de l'autorité parentale) ou par un sentiment d'impuissance face à une institution non ou insuffisamment soutenante, à un système judiciaire qui peut ne pas être protecteur. Ce qui peut conduire à un questionnement "<i>Si je signale, est-ce que je ne vais pas faire plus de mal que de bien ?</i>". Questionnement qui mérite oh combien d'être confronté à d'autres points de vue au risque de prendre une bien mauvaise décision pour l'enfant.</li></ul></div><div>Et quand la libération de la parole ne se transforme pas en acte, c'est comme si l'enfant se heurte à un mur. Il y a là une forme de surdité : "<i>Je viens de te parler mais tu fais comme si tu ne m'avais pas entendu. Parce que si tu m'avais vraiment entendu, tu me protègerais !</i>"</div><div><br /></div><div><b>La surdité peut être aussi de l'aveuglement : je ne veux pas voir</b>. Il s'agit ici des situations où une personne suspecte, voire est au courant de violences sexuelles sur un enfant, mais fait semblant de n'avoir rien vu ni rien entendu, oreille cousue, bouche cousue.</div><div><br /></div><div>On reboucle ainsi souvent avec l'absurdité. Car ce qui motive dans bien des cas cette forme de surdité, c'est le risque de faire exploser la famille, alors qu'en réalité, dès lors qu'il s'agit d'un inceste par un adulte (principalement le père), de fait, l'explosion a déjà eu lieu, même si elle a été silencieuse. </div><div><b>Un père qui a agressé sexuellement son enfant a symboliquement déchiré son livret de famille</b>. <b>Parce que, anéantir un enfant dans une famille, c'est anéantir cette famille.</b> </div><div><b>Ce n'est ni l'enfant, ni un entourage familial, ni le voisinage, ni le personnel éducatif, ni le médecin ... qui va signaler l'acte qui sera le destructeur de la famille : c'est l'agresseur. C'est le bon sens et la raison qui le disent.</b></div><div><br /></div><div>Donc, là aussi, on observe un cercle vicieux absurdité-surdité. Et c'est bien <b style="background-color: #fcff01;">tout le mérite de la CIIVISE historique d'avoir planté une doctrine forte et 82 préconisations présentées comme un tout pour extirper notre société et nos institutions de ce cercle vicieux et basculer dans un cercle vertueux de bienveillance : raison - cœur. La raison face à l'absurdité, le cœur face à la surdité et au cynisme</b>.</div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><br /><br /><p></p></div></div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-85531665059489576652024-02-26T14:39:00.029+01:002024-02-26T14:52:03.024+01:00A trop tirer le fil ... du "Faire"<p> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidxifwLoxaH0lSDugJ3pjBHarupbEGCq32dnAjUN9DZzbgLqyjvzaVNbOBg-wXMq-h7ObRviP4XZLnxfHFGhP7eI9mhchSy3GRGb4-nfs38TSwfirZEcW-QsKfQFL65mIhKQCBDjKQNbmTvOlmNihnQu8_x2KL-Ok5XN3MyzyGwNXyGkrNiZ70qrpymFI/s1280/man-1633667_1280.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="959" data-original-width="1280" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidxifwLoxaH0lSDugJ3pjBHarupbEGCq32dnAjUN9DZzbgLqyjvzaVNbOBg-wXMq-h7ObRviP4XZLnxfHFGhP7eI9mhchSy3GRGb4-nfs38TSwfirZEcW-QsKfQFL65mIhKQCBDjKQNbmTvOlmNihnQu8_x2KL-Ok5XN3MyzyGwNXyGkrNiZ70qrpymFI/w640-h480/man-1633667_1280.jpg" width="640" /></a><br /><br /></p><p>Je constate autour de moi depuis plusieurs années un phénomène qui habite beaucoup de personnes dans toutes leurs sphères de vie et quasiment tous les collectifs de toutes sortes (entreprises capitalistiques, coopératives, administrations, travailleurs indépendants, associations, collectifs de circonstance, communautés, ...) auxquels j'ai pu être confronté : <b>le diktat conjugué du "Faire" et de l'urgence</b>.</p><p>Or, à trop tirer le fil du "Faire" ...</p><p></p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>On <b>privilégie les solutions faciles</b> à mettre en œuvre même si elles ont de <b>gros inconvénients</b> - que l'on va minimiser -, <b>au détriment de solutions moins faciles mais vraiment satisfaisantes</b>,</li><li>On va dans <b>l'immédiateté</b> sans prendre en compte le long terme, voire le moyen terme non plus.</li><li>On <b>use les organismes humains, physiquement et psychiquement, et non humains</b> (le vivant et les ressources de la planète),</li><li>On se dit <b>pragmatique </b>alors qu'on est en réalité dans le <b>cynisme</b>, voire la <b>maltraitance</b>, selon les principes bien connus "la fin justifie les moyens" et "on ne fait pas une omelette sans casser des œufs" se donnant ainsi l'autorisation à commettre des <b>dégâts collatéraux</b>. </li><li><b>Le collectif oublie de prendre soin de ceux qui font, ceux qui le porte, et ces derniers s'oublient eux-mêmes</b>.</li></ul><div>Considérons 3 questions autour du "Faire" :</div><div><ul style="text-align: left;"><li><b>Pourquoi</b> : pourquoi je fais les choses ?</li><li><b>Quoi</b> : qu'est-ce que je vais faire ?</li><li><b>Comment</b> : comment je vais le faire ?</li></ul><span><a name='more'></a></span><div><br /></div><div>Nous sommes indéniablement dans une société centrée sur le "Faire" et sur le "Quoi", avec une sauce indigeste aux ingrédients suivants "urgence", "encore plus", "le plus vite possible et le moins coûteux possible". Une société régie par un striatum tout puissant à l'échelle sociétale et individuelle comme l'a décrit Sébastien Bohler dans son livre "<a href="https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Le_Bug_humain" target="_blank">Le bug humain</a>".</div></div><div><br /></div><div>Les dérives du striatum, organe de notre cerveau, étant résumées dans le schéma suivant inspiré de son livre :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYRDOP-QTcYxSrkKEbkdiPnQC5em2m72M5zFPj-fUuLMuAdoXbkU3HOrAtzJph8db-fTQBoo-UCbMpwZhb7GiIs3EbAUJ9kAbJma4wLiDd9b_dbV83aBFHMmH4L3l1VklGRmis3OzedfdZpVT5myEMlXbC7NI4b2LtcDrmp95-JNv6MOYGoZ4FhXQDRQc/s640/Diapositive5.PNG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="640" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYRDOP-QTcYxSrkKEbkdiPnQC5em2m72M5zFPj-fUuLMuAdoXbkU3HOrAtzJph8db-fTQBoo-UCbMpwZhb7GiIs3EbAUJ9kAbJma4wLiDd9b_dbV83aBFHMmH4L3l1VklGRmis3OzedfdZpVT5myEMlXbC7NI4b2LtcDrmp95-JNv6MOYGoZ4FhXQDRQc/w640-h480/Diapositive5.PNG" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div>Selon moi, indéniablement <b>le <span style="font-size: large;">grand perdant</span> du trio "Pourquoi", "Quoi" et "Comment" est le "<span style="font-size: large;">Comment</span>"</b>.</div><div><br /></div><div>Le "Pourquoi", on s'en intéresse à la constitution des collectifs et des projets, sans pour autant que ce soit systématique. Le "Pourquoi on fait" tout de même assez souvent, mais par contre, beaucoup moins le "Pourquoi chacun fait". Ce qui pose la question de <b>la <span style="background-color: #fcff01;">résonance</span> entre la raison d'être collective et la raison d'être individuelle qui constitue un enjeu capital à la fois de la vitalité du collectif et du bien-être psychique et physique de l'individu</b>.</div><div><br /></div><div>Avec les deux schémas suivants inspirés et adaptés du modèle des quadrants de Ken Wilber évoqué par Frédéric Laloux dans son livre <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Reinventing_Organizations_:_Vers_des_communaut%C3%A9s_de_travail_inspir%C3%A9es" target="_blank">Reinventing organizations</a>, apparaissent 4 niveaux de résonance :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-GLxDTD-SsTEvga1Kq7lKl1YHVXVZ0VCOC00GwPllkFwUIHqCNmDN231UjQTooLQ_NMfl3YXuwJv1D1Ezu3mamkIXho-_MGJR1MMED52NXQaGO4DckbDtaYniYeeajG_CDa6d-hgXu7H_hM7reD2-Fwpv5VEE6zxcH5FCmIUrE28rBIeWpX-3RQ5UfB4/s960/4%20quadrants%201.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-GLxDTD-SsTEvga1Kq7lKl1YHVXVZ0VCOC00GwPllkFwUIHqCNmDN231UjQTooLQ_NMfl3YXuwJv1D1Ezu3mamkIXho-_MGJR1MMED52NXQaGO4DckbDtaYniYeeajG_CDa6d-hgXu7H_hM7reD2-Fwpv5VEE6zxcH5FCmIUrE28rBIeWpX-3RQ5UfB4/w640-h480/4%20quadrants%201.jpg" width="640" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkItzekXPMTMKXlyQzrdcEbhsr58Qg9NTHPjtZeJNjDXqUXDfF48XNxLAMiWkYZ0KuH7YMYHw6yFTqVNeZQMdt8o_-FjDJhe5z5358xoX_CyA-1IYQcnbRpqILqOIERpSraObztOjHlR-5_J-s-QZwvV7VT8OYHaIfimgGAPLHPwreIVaCFJzbhsYZXBM/s960/4%20quadrants%202.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkItzekXPMTMKXlyQzrdcEbhsr58Qg9NTHPjtZeJNjDXqUXDfF48XNxLAMiWkYZ0KuH7YMYHw6yFTqVNeZQMdt8o_-FjDJhe5z5358xoX_CyA-1IYQcnbRpqILqOIERpSraObztOjHlR-5_J-s-QZwvV7VT8OYHaIfimgGAPLHPwreIVaCFJzbhsYZXBM/w640-h480/4%20quadrants%202.jpg" width="640" /></a><br /><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>entre moi et moi, <b>entre mes valeurs et aspirations profondes d'une part, et mes actions d'autre part</b>,</li><li>entre moi et mon collectif : <b>entre mes valeurs et les valeurs du collectif</b>,</li><li><b>entre l'affichage du collectif de ses valeurs, et la réalité des processus internes et externes</b>,</li><li><b>entre les processus tels qu'ils sont décrits, les objectifs assignés, et la réalité de mon travail</b> (différence entre travail prescrit et travail réel).</li></ul></div>Et puis il y a d'autres niveaux de résonance bien connus qui se travaillent individuellement et collectivement :<div><ul style="text-align: left;"><li><b>Entre ce qu'on pense et ce qu'on dit</b>, avec l'enjeu de bienveillance, de non-violence de savoir dire les choses difficiles (ex : "Non, je ne peux/veux pas faire", "Je ne suis pas d'accord", "Ce que tu as fait pose problème", ...) et toute vérité qui n'est pas forcément à dire complètement et à l'instant T.</li><li><b>Entre ce qu'on dit et ce qu'on fait</b>, sachant que les écarts entre les deux ne sont pas forcément de l'ordre de la dissonance (nous sommes tous en mouvement dans des écosystèmes en mouvement et il est donc normal d'avoir à évoluer).</li><li><b>Entre ce qu'on (a) fait et ce qu'on dit de ce qu'on (a) fait</b>, notamment quand ce n'est pas glorieux et qu'il serait bon de dire pour réparer ou pour ne pas reproduire des erreurs.</li></ul><div>Ce que je constate, et sans aucune exception dans mon expérience : dès qu'on met en marche un collectif, <b>le "Comment" et le sujet des différents niveaux résonance - notamment entre les 3 éléments du trio "Pourquoi-Quoi-Comment" - sont presque totalement invisibilisés par l’impatience, l’urgence du passage à l'action et le sentiment d'urgence omniprésent</b>, y compris dans les activités de loisirs et de détente. </div><div><b>Ce qui débouche invariablement tôt ou tard sur de la dissonance et des impacts négatifs dans toutes sortes de domaine : santé, efficacité, qualité, confiance, engagement, reconnaissance, ...</b></div><div><br /></div><div>Dans le meilleur des cas, on fait un <b>travail </b>– d’une poignée de personnes - <b>sur les valeurs</b> qui vont être affichées, quelques fois sur le mur du hall d'accueil des visiteurs, <b>mais qui ne se traduiront pas dans les comportements ni à l'intérieur du collectif ni à l'extérieur</b>.</div><div><br /></div><div style="text-align: left;">Or, il faut bien être conscient que <b>les valeurs s'incarnent justement par le "Comment"</b>. <b>Une série de "Comment" qui font la réalité de la bienveillance et de la coopération gagnant-gagnant</b> :</div><p></p><div><ul style="text-align: left;"><li><b>Comment investir les différents enjeux de résonance</b></li><li><b>Comment </b><b>faire bien</b> (qui conjugue Qualité, Qualité de Vie au Travail et efficacité)</li><li><b>Comment prendre soin de ceux qui font, ceux qui sont en amont, en aval, à côté, ...</b> (qui conjugue Qualité de Vie au Travail et Responsabilité Sociale des Entreprises)</li><li><b>Comment décider</b> (enjeu d'autonomie, de confiance, de coopération responsabilisante, de démocratie)</li><li><b>Comment gérer les tensions</b> (enjeu de Qualité de Vie au Travail et d'efficacité)</li><li><b>Comment prendre de la hauteur</b> (notamment pour observer la dynamique des raisons d'être)</li></ul><div><b>Des "comment" qui nécessitent de se donner du temps, de mettre le <a href="https://laqvt.fr/le-temps-sur-la-table/" target="_blank">temps sur la table</a></b>.</div><div><br /></div><div>Et c'est tout un cheminement comme je le montre dans le schéma suivant :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnB268lhJWYPDDOyCDRuqVExp8Qk4eI5E2YEQVHw-zTYD7KYGv4kf7viO1crMOJgu-wthMjREhhOJhRL5osbuGhtsLcFlnI7g6AY9-WwYQf2-aU11YXXDzr5cvfKA2Pr2Qd4QwAeZ0Yzh_neWnG7tq2yiS415spHqn_KvOJ8rU1P8IPNYEPC4f_bmXK68/s630/motivation-et-temps-630x472%20(1).jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="472" data-original-width="630" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnB268lhJWYPDDOyCDRuqVExp8Qk4eI5E2YEQVHw-zTYD7KYGv4kf7viO1crMOJgu-wthMjREhhOJhRL5osbuGhtsLcFlnI7g6AY9-WwYQf2-aU11YXXDzr5cvfKA2Pr2Qd4QwAeZ0Yzh_neWnG7tq2yiS415spHqn_KvOJ8rU1P8IPNYEPC4f_bmXK68/w400-h300/motivation-et-temps-630x472%20(1).jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div>Et puis il y a aussi l'enjeu de savoir investir d'autres verbes que le verbe "Faire" : "être", "apprécier", "gratifier", "coopérer", ... (cf mon article <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2021/09/du-faire-au-vivre-pleinement-chronique.html" target="_blank">Du "faire" au "vivre pleinement"</a>)</div><div><br /></div><div><b><span style="background-color: #fcff01; font-size: large;">Et donc, s'il y a urgence, c'est de sortir de l'urgence, de poser le stylo, et de travailler sur le "Comment on agit avec bienveillance et dans une coopération gagnant-gagnant".</span></b></div></div><div><b><span style="background-color: #fcff01; font-size: large;"><br /></span></b></div><div><b><span style="background-color: #fcff01; font-size: large;">L'enjeu majeur n'est pas de faire, le plus possible, le plus vite possible, le plus rentablement possible ... mais de se donner le temps individuellement, collectivement et coopérativement de concevoir une vie engagé-e dans des actions en lien avec nos aspirations les plus profondes ; des actions bienveillantes envers nous-mêmes, autrui et nos écosystèmes d'appartenance.</span></b></div><p></p><h2><br /></h2><p></p></div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-53286253879605092732024-02-08T09:47:00.003+01:002024-02-08T09:51:09.125+01:0057 jours et quelques de trop, vus à travers la loupe de la bienveillance<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7bN6IS1oWd1_SmBBs9vQei9JAKFxr-UsCU5YFCVwQ2-jMy9yjXesbc_ba3vQWuHc0iGw6WvOaM_qlpgNWsSqTPpneyKHPlMvqcKNff2FFfMgFwPaHI-2g6GjekXIp-siCx-p2VbIALZ2QXIEz6ER2O5Hnvlt8zq3unC3bsjNKaWL8MEoVSo7iaf7Js_M/s1280/dominoes-665547_1280.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="833" data-original-width="1280" height="416" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7bN6IS1oWd1_SmBBs9vQei9JAKFxr-UsCU5YFCVwQ2-jMy9yjXesbc_ba3vQWuHc0iGw6WvOaM_qlpgNWsSqTPpneyKHPlMvqcKNff2FFfMgFwPaHI-2g6GjekXIp-siCx-p2VbIALZ2QXIEz6ER2O5Hnvlt8zq3unC3bsjNKaWL8MEoVSo7iaf7Js_M/w640-h416/dominoes-665547_1280.jpg" width="640" /></a></div><p>Mardi 6 février 2024, Sébastien Boueilh, le Président de la dite "CIIVISE 2", était interviewé sur le plateau de l'émission de télé Quotidien. C'était le lendemain de son intronisation par la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin. La CIIVISE, c'est la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants. Elle a réalisé un travail extraordinaire qui a abouti à 82 préconisations qui pourraient mettre notre société en ordre de marche coordonnée face à l'inceste et aux violences sexuelles, à contribuer à faire société bienveillante. </p><p>Il a évoqué dans cette émission 57 jours difficiles pour lui : "<i><b>Ces 57 secondes de silence ont représenté les 57 jours où du moment qu’on a été nommé, on a fait l’objet de critiques, d’insultes, de tout ce qu’on peut imaginer, justement grâce à ces réseaux sociaux. C’est affligeant.</b></i>" </p><p>Alors, moi qui me suis investi dans la modélisation d'une <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/contours-dune-societe-et-de-territoires.html">Société et de Territoires de la Bienveillance</a>, et qui depuis mi-décembre 2023 ai décidé de m'engager derrière la CIIVISE historique en tant que citoyen et humain doté d'un cœur, d'une raison et d'une conscience, je vous propose une lecture à la fois distanciée et personnelle de ces 57 jours à travers deux éléments de modélisation que j'ai conçus : une échelle de la bienveillance en <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/echelle-de-la-bienveillance-en-3.html">3 segments : malveillance, absence de bienveillance et bienveillance,</a> et <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/3-enjeux-de-bienveillance-faire-du-bien.html">3 enjeux centraux de bienveillance : faire du bien, ne pas faire de mal et dénoncer, affronter, signaler le mal</a>.</p><p>J'ai déjà consacré 4 articles autour des travaux et de l'historique de la CIIVISE :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li><a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2024/01/3-enjeux-de-bienveillance-face-linceste.html">3 enjeux de bienveillance face à l'inceste</a>, le 19 janvier 2024</li><li><a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2024/01/il-faut-sauver-ciivise-juge-durand.html">Il faut sauver la CIIVISE et le juge Edouard Durand</a>, le 10 janvier 2024</li><li><a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2023/12/le-juge-durand-retablir-la.html">Le juge Durand : rétablir la bienveillance et l'idée de bienveillance</a>, le 16 décembre 2023</li><li><a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2023/11/rapport-de-la-ciivise-sur-les-violences.html">Rapport de la CIIVISE sur les violences sexuelles faites aux enfants</a>, le 17 novembre 2023</li></ul><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">57 jours de trop pour qui ?</span></h2><div>Le 10 décembre 2023, le gouvernement à travers sa Secrétaire d'Etat à l'Enfance Charlotte Caubel a annoncé le renouvellement de la CIIVISE MAIS - et c'est là que ça coince très sérieusement - en <b>changeant les co-présidents</b> (le terme "éviction" a été consacré par les observateurs et les victimes de cette décision) et en faisant évolué ses missions.</div><div><br /></div><div>A cette date précise ont démarré les 57 jours difficiles que Sébastien Boueilh a évoqués. </div><div><br /></div><div>Avec les deux casquettes que j'ai décidé de porter dans cette article, je comprends que Sébastien Boueilh ait pu ressentir un mauvais accueil par une partie de la population à sa nomination. Oui, si je me mets à sa place et si je lis la plupart des réactions sur les réseaux sociaux, ça me toucherait, ça me ferait mal de me voir attaquer alors que je défends une bonne cause. Par leur quantité de réactions négatives, par la violence de certaines, et aussi parce que Sébastien Boueilh a été aussi une victime de violences sexuelles.</div><div>Sauf ... que je ne suis pas à sa place, et que si j'avais été à sa place, je n'aurais pas accepté de prendre la suite du juge Edouard Durand et que j'aurais démissionné comme les autres membres qui l'ont fait par ailleurs. J'aurais côtoyé et appris à connaître un serviteur de l'Etat et de la cause des enfants absolument hors norme et j'aurais été fier d'avoir pu contribuer à changer la donne sur le sujet de l'inceste et des violences sexuelles, étant déjà investi moi Sébastien Boueilh en tant que fondateur et président de mon association Le colosse aux pieds d'argile.</div><div>Donc oui, je comprends que Sébastien Boueilh ait pu souffrir 57 jours et que cela puisse continuer. Et si j'étais à sa place, je retournerai à bien faire mon travail dans mon association, là où je suis reconnu par toutes les parties prenantes que je côtoie. Vous connaissez la tirade dans Les fourberies de Scapin de Molière : "<i>Que diable allait-il faire dans cette galère ?</i>". Voilà le fond de ma pensée.</div><div><br /></div><div>ET je comprends encore mieux que <b>d'autres aient pu souffrir, aient vu leurs souffrances s'amplifier</b>. Il s'agit en premier lieu <b>des enfants victimes de violences sexuelles devenus adultes, et encore plus particulièrement celles et ceux qui sont venus témoigner auprès de la CIIVISE</b>. <b>30 000 personnes qui ont vu leur souffrance repartir en flèche après avoir eu l'espoir d'une CIIVISE qui les a écoutés, crus, qui les a reconnus</b>. </div><div>Il est sûr que chaque souffrance est particulière, mais voilà, il y a d'un côté la souffrance d'un président et de sa vice-présidente, et de l'autre la souffrance presque certaine d'au moins 30 000 personnes parce qu'il y a aussi toutes celles qui n'ont pas témoigné. Je rappelle le chiffre effroyable : <b>5,5 millions de personnes ont été victimes de violences sexuelles dans leur enfance</b>.</div><span><a name='more'></a></span><div><br /></div><div>Alors, il y a la comparaison des nombres : 2 face à beaucoup, beaucoup plus de personnes. Mais il y a aussi un autre point crucial à prendre en compte : <b>le président et la vice-présidente ont fait le choix de s'exposer à une situation dont ils devaient bien se douter qu'elle allait susciter une énorme incompréhension</b>. Probablement l'ont-ils sous-estimé, mais il y a donc une différence entre eux deux et les autres : les deux premiers ont choisi de s'exposer à des réactions d'incompréhension, de colère et inévitablement quand on connait la psychologie humaine : des réactions malveillantes. <b>Les victimes, elles ont été mises devant le fait accompli, elles ont été remises en situation d'impuissance</b>.</div><div>Et c'est ce moment de mon propos que je vais me saisir de deux de mes éléments de modélisation de la bienveillance : l<b>a bienveillance, ce n'est pas seulement de faire du bien et de ne pas faire du mal : il s'agit aussi de dénoncer les faits et les situations où l'on pense qu'il y a un problème de bienveillance</b>.</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9-_JbHqehLqTbBHRNszjbyPIg4RRZ9RrDsQr9unXwseyEDZSizLuX0JSncrpaPB9kxD-uIQN2AdIDiv2pMzytHZ9JdvTw2AkWKmuZPvVHkX8gS6ub5nAblcHA2Smx5f0c92dHhPltl3wr0n_-GOOUduBIxPoUmOYR0jmgdjnWoTu5HsJ5YTJEPvXNmd0/s1100/3%20enjeux.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1100" data-original-width="1100" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9-_JbHqehLqTbBHRNszjbyPIg4RRZ9RrDsQr9unXwseyEDZSizLuX0JSncrpaPB9kxD-uIQN2AdIDiv2pMzytHZ9JdvTw2AkWKmuZPvVHkX8gS6ub5nAblcHA2Smx5f0c92dHhPltl3wr0n_-GOOUduBIxPoUmOYR0jmgdjnWoTu5HsJ5YTJEPvXNmd0/s320/3%20enjeux.jpg" width="320" /></a></div><br /><div><br /></div><div>C'est d'ailleurs <b>un enjeu central de l'inceste et des violences sexuelles : dénoncer un acte dont on aurait la connaissance</b>. Car ne pas le faire, c'est de la <b>non assistance à enfant en danger</b>, un acte de malveillance comme je l'indique dans l'échelle suivante :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkJpVdRmP0DGj5ms14gqZA1PHiq0sy2d8h38massIdx12jdgZ-EpdOvdGFwgadGN2DbpKzBQL_kluR7A34v5LgW_lDD7269BeEdovTMDpey7gEWHzxs3FEwL70DAVp0VwUk_RA061aa7fp6a4DfJc_6jzb7sSDgWW8wb8CokEM0XBisGTaDgOUEOgUwi8/s960/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkJpVdRmP0DGj5ms14gqZA1PHiq0sy2d8h38massIdx12jdgZ-EpdOvdGFwgadGN2DbpKzBQL_kluR7A34v5LgW_lDD7269BeEdovTMDpey7gEWHzxs3FEwL70DAVp0VwUk_RA061aa7fp6a4DfJc_6jzb7sSDgWW8wb8CokEM0XBisGTaDgOUEOgUwi8/w640-h480/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div><b>Quand des victimes et des citoyennes et citoyens dénoncent la décision du gouvernement qu'ils jugent préjudiciable pour les enfants, ils s'inscrivent dans un enjeu de bienveillance</b>. <b>La difficulté, est ensuite d'exercer cet enjeu en restant dans la limite de ne pas faire du mal aux personnes incriminées. Et c'est super compliqué</b>. Je le dis clairement pour l'expérimenter depuis 57 jours et quelques. La frontière est tellement ténue, d'autant plus dans un monde où malheureusement on constate que pour se faire entendre d'autorités qui donnent l'impression d'être sourdes, il faut mettre un rapport de force (exemple récent avec le monde agricole).</div><div><br /></div><div>Les enfants victimes de violences sexuelles devenus adultes n'ont pas choisi ce scénario auxquels la plupart n'étaient pas préparés. <b>Ils avaient fondé un énorme espoir que la société allait enfin leur donner de la reconnaissance, prendre en charge leur parcours de soin et de réparation, et surtout faire que les passages à l'acte soient considérablement réduits par la fin du système d'impunité</b> dénoncé par le juge Edouard Durand. En effet, il connait parfaitement les mécanismes qui pourront faire la <b>transition d'un cercle vicieux à un cercle vertueux </b>et les expose à qui veut bien les entendre de manière limpide<b>.</b></div><div><br /></div><div>Je ne vous dirai que quelques mots de ma propre souffrance qui me semble tellement petite par rapport aux autres. Mais il me semble normal aussi de dire qu'elle existe. Je fondais tellement d'espoir dans la CIIVISE et dans son porte drapeau et cheville ouvrière le juge Edouard Durand dont j'ai expliqué tout le bien que je pense dans mes articles, que la décision du gouvernement m'a fait souffrir et continue à me faire souffrir</div><div>Je pense aux 160 000 enfants et aux 5,5 millions d'adultes impactés par une décision gouvernementale qui selon moi n'est ni dans la justice (la reconnaissance du formidable travail réalisé par les membres de la CIIVISE et du témoignage des victimes), ni dans la dans justesse. Elle me reste totalement incompréhensible. Elle le reste certainement pour toutes les victimes puisqu'<b>aucun argument sérieux n'a jamais été donné dans les 57 jours et quelques qui ont suivi</b>.</div><div>Et <b>l'absence d'arguments, ça enflamme, ça fait empirer la situation. Pourquoi ? Parce qu'on n'a même pas la possibilité de porter contestation à des arguments</b>.</div><div><br /></div><div>Sébastien Boueilh a reproché au juge Edouard Durand son silence. Mais c'<b>est en réalité le silence du gouvernement quant aux raisons de l'éviction du juge Edouard Durand qui a mis le feu aux poudres</b>, et il s'agit, il me semble, de remettre les choses à leur place.</div><div><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Il est largement temps d'arrêter cette séquence de 57 jours et quelques</span></h2><div>Il est vraiment temps de mettre fin à cette <b>séquence de souffrance et de dépense considérable d'énergie</b> pour tant de personnes, y compris pour Sébastien Boueilh et de quelques personnes dont je n'ai pas encore parlé en terme de souffrance : <b>la souffrance du juge Edouard Durand et de tous les membres de la commission qui ont démissionné</b> par solidarité et par inquiétude sur la pérennité des produits du travail de la commission et d'un point fondamental martelé régulièrement par le juge Edouard Durand : les fondations par une doctrine claire et forte. Notamment "<b>On vous écoute, on vous croit, on vous protège</b>".</div><div><br /></div><div>Quel choc pour ces membres ! Et en plus, un choc qu'ils ont senti venir sans vraiment y croire tellement le soutien des victimes, des associations, des professionnels et des commissions et délégations des parlements était unanime. Je m'explique : le gouvernement n'a fait acte ni de présence ni de soutien à la présentation des résultats du travail de la commission en novembre 2023. On pouvait y lire une forme de désaveu et un mauvais présage, non ? </div><div><br /></div><div>Je résume ce scénario clairement perdant-perdant :</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>la CIIVISE fait un travail presque <b>unanimement reconnu </b>(presque puisque ce n'était manifestement pas le cas du gouvernement)</li><li>il suffisait de reconduire la commission en faisant évoluer ses missions au vu de ce qui avait été réalisé et des nouveaux enjeux, notamment avec le développement de la pédocybercriminalité</li><li>Au contraire, <b>le juge Edouard Durand est évincé</b></li><li><b>Sont nommées deux personnes</b>, dont une avait démissionné pour <b>désaccord </b>avec la préconisation d'obligation de signalement par les médecins, et l'autre s'était positionné contre la poursuite de la CIIVISE et contre l'imprescriptibilité des actes des crimes sexuels</li><li><b>Plus de la moitié des membres de la commission démissionne dans la foulée</b></li><li><b>La presse fait largement écho à l'incompréhension et à l'inquiétude du juge Durand et de démissionnaires</b></li><li><b>Plusieurs tribunes et pétitions appellent au retour du juge Durand</b></li><li><b>Des soutiens de la Ciivise se mettent en place sur les réseaux sociaux</b>, et notamment <a href="https://sites.google.com/view/soutien-ciivise/accueil" target="_blank">Soutien Ciivise</a> avec qui je coopère activement.</li><li><b>Le lancement mi-janvier 2024 de la dite Ciivise 2 est reporté</b> du fait du remaniement du gouvernement</li><li>Il finit par avoir lieu le 5 février 2024 dans une<b> forme de précipitation</b> (annoncé le vendredi pour le lundi suivant)</li><li><b>La vice-présidente est mise en cause pour violences sexuelles dans le cadre d'une expertise de <a href="https://www.youtube.com/watch?v=qt2DUHwlRGw" target="_blank">Louison, victime d'inceste</a></b>, et plus largement sur une <b>pratique dénoncée par des pairs</b> interrogés par la presse, et notamment par le pédopsychiatre, médecin légiste et expert auprès des tribunaux Jean-Marc Ben Kemoun (j'ai mentionné ce grand professionnel dans mon premier article en référence en début d'article).</li><li><b>Sébastien Boueilh interrogé dans l'émission Quotidien est manifestement peu à l'aise quand on lui demande d'évoquer les 82 préconisations, même pour en donner les plus urgentes</b>. </li><li><b>La vice-présidente se met en retrait et est mise en retrait le 7 février 2024</b> par Sébastien Boueilh au nom de la commission</li></ul><span style="background-color: #fcff01;"><b>Conclusion</b>, autant avec la CIIVISE la vision et les propos me semblent clairs, construits, limpides, évidents, avec à sa tête une personne déterminée, extrêmement compétente, empathique</span></div><div><span style="background-color: #fcff01;"><br />autant la dite CIIVISE 2 me donne malheureusement à travers les propos de Sébastien Boueilh une impression brouillonne, approximative, tâtonnante, inquiétante, égocentrée face à de tels enjeux. Je renvoie à <a href="https://www.tf1.fr/tmc/quotidien-avec-yann-barthes/videos/invite-sebastien-boueilh-nouveau-president-de-la-ciivise-74644351.html" target="_blank">l'interview de Sébastien Boueilh</a> pour que vous vous fassiez votre propre opinion, sans pour autant juger, ce qui n'est pas facile.</span></div><div><br /></div><div>J'appelle comme beaucoup, beaucoup d'autres à revenir à un <b>scénario gagnant-gagnant</b>, à savoir que le gouvernement revienne sur sa décision. Tous les gouvernements quels qu'ils soient dans l'histoire des 40 dernières années ont su revenir sur des décisions dont ils ont bien su voir qu'elles ne pouvaient pas passer en l'état face à des réactions de la population ou d'une ou plusieurs corporations.</div><div><br /></div><div><b style="background-color: #fcff01;">Il serait vraiment gagnant-gagnant que le gouvernement en décision concertée avec Sébastien Boueilh demande au juge Edouard Durand de se remettre à la tâche à la tête d'une CIIVISE fidèle à elle-même, aux victimes, à sa doctrine, à ses 82 préconisations et dans la justesse par rapport aux évolutions des risques de violences sexuelles dans note société. Une CIIVISE qui soit soutenue par le gouvernement, les parlementaires, les professionnels de l'enfance, la justice, les forces de l'ordre, les associations, les victimes et toute la population.</b></div><div><br /></div><div><br /></div><p></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-56815989164797520912024-01-19T08:20:00.020+01:002024-02-08T08:42:29.282+01:003 enjeux de bienveillance face à l'inceste<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFf2fNhxXX2E3VgV8Ebc28EDN8-ZbOu21hY6zQOVEH9uJSJZlr1iAn82SOccDqhglf38wUyBy5G87IIhaRj7P_Kz41bEOpFFQCr9K4Nt8_8clfFZ8I6dRjQKYxoXty7eeokQvHjIjgj-5AMzL94gT9OGsRgAFo4SQ_M6WE5sep0B-AKitxYIdnXFhen3g/s1100/3%20enjeux.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1100" data-original-width="1100" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFf2fNhxXX2E3VgV8Ebc28EDN8-ZbOu21hY6zQOVEH9uJSJZlr1iAn82SOccDqhglf38wUyBy5G87IIhaRj7P_Kz41bEOpFFQCr9K4Nt8_8clfFZ8I6dRjQKYxoXty7eeokQvHjIjgj-5AMzL94gT9OGsRgAFo4SQ_M6WE5sep0B-AKitxYIdnXFhen3g/s320/3%20enjeux.jpg" width="320" /></a></div><br /><p><br /></p><p>En novembre 2023, j'ai consacré un article à trois enjeux indissociables de bienveillance. Article que j'ai transformé en page à l'occasion de la rédaction du présent article dans la mesure où il m'est paru important que ces 3 enjeux constituent un élément de ma modélisation en tant que tel. Cette page s'intitule <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/3-enjeux-de-bienveillance-faire-du-bien.html">3 enjeux de bienveillance : faire du bien, ne pas faire de mal, et signaler/dénoncer le mal</a>.</p><p>Ce présent article est né de mon engagement en tant que citoyen depuis quelques semaines sur le sujet sociétal et crucial de l'inceste, de mes interactions sur le sujet, notamment avec le collectif Soutien Ciivise (<a href="https://www.facebook.com/profile.php?id=61554406294697" target="_blank">sur Facebook</a>, <a href="https://www.instagram.com/soutienciivise/" target="_blank">sur Instagram</a>), et presque à chaud hier jeudi 18 janvier 2024 et ce vendredi 19 janvier 2024 aux deux événements dans le cadre de la caravane <a href="https://mouvenfants.fr/" target="_blank">Mouv'Enfants</a> organisée par Arnaud Gallais en partenariat avec <a href="https://www.facebook.com/profile.php?id=61550681882605" target="_blank">C3S</a> (Corse Stratégie Santé Sexuelle) et notamment la radio associative <a href="https://fr-fr.facebook.com/Nustrale/" target="_blank">Frequenza Nostra</a> en 4 étapes en Corse. Le premier événement à Ajaccio se passant hier au tribunal d'Ajaccio.</p><p>Je commence par faire un parallèle. Dans la page de référence évoquée en introduction, j'ai imaginé la situation où un homme agresse sexuellement une femme dans la rue. Tout passant a obligation par la loi d'intervenir, soit directement, soit en faisant appel aux forces de l'ordre, sous peine d'être poursuivi pénalement pour non-assistance à personne en danger. Jusque-là, je pense être à peu près entendable.</p><span><a name='more'></a></span><p><br /></p><div>Alors, imaginez maintenant un homme agressant sexuellement un enfant dans sa famille. 160 000 enfants sont victimes d'inceste par an, 1 toutes les 3 minutes. Majoritairement des filles, et presque exclusivement par une personne de sexe masculin. Il s'agit bien entendu d'un niveau particulièrement élevé de malveillance et de maltraitance (à l'extrême gauche d'une <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/echelle-de-la-bienveillance-en-3.html">échelle de la bienveillance allant de la malveillance à la bienveillance</a>). C'est un crime.</div><div>Continuons sur le registre de l'imagination. Une personne dans la famille est parfaitement au courant de ses agissements, mais se tait et laisse le calvaire de l'enfant perdurer, éventuellement pendant des années (un enfant peut ainsi être victime jusqu'à 3 000 viols par le même agresseur dans son enfance). Cela s'appelle non-assistance à personne en danger. </div><div>Imaginons aussi que l'enfant se confie à sa mère, qui se confie à un médecin mais en demandant au médecin de garder cette information pour lui. Et que ce médecin considère que le secret médical et que la relation de confiance (théorique ou réelle) avec la mère sont plus forts éthiquement que son obligation de faire un signalement à la justice.</div><div><br /></div><div>Question : êtes-vous prêt à m'entendre si je fais un parallèle avec le cas du viol de la femme en pleine rue, et que nous sommes en situation de non-assistance de personne en danger ? Je n'en suis pas sûr. Et par contre, je suis sûr que la société dans son ensemble ne considère pas le non signalement d'inceste comme de la non-assistance à personne en danger. Autre question : cela voudrait-il dire qu'un enfant ne serait pas une personne ?</div><div><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Notre rôle de citoyen, d'être humain, ce n'est pas seulement de faire du bien</span></h2><div>Prendre soin de nos propres enfants, petits-enfants, c'est la moindre des choses me direz-vous. Selon la loi, les parents ont parmi leurs devoirs celui de protéger leurs enfants. </div><div><br /></div><div>Alors, si protéger est la moindre des choses, constatons avec les chiffres donnés par la CIIVISE et par d'autres institutions précédemment, que prendre soin de ses propres enfants n'est pas chose partagée par la totalité des parents puisque 160 000 enfants par an sont victimes d'inceste et violences sexuelles (sans compter les violences non sexuelles) et que 5,5 millions d'adultes ont été victimes de violences sexuelles dans leur enfance. Combien cela fait-il d'agresseurs dans la nature ? Je ne vous donne pas la réponse car à ma connaissance, il n'y a pas d'estimation. Serait-ce trop effrayant d'oser imaginer tirer un tel fil ? Je referme cette parenthèse pour ce qui concerne le présent article.</div><div><br /></div><div>Prendre soin de nos enfants au jour le jour répond à un premier enjeu : <b style="background-color: #fcff01;"><span style="font-size: large;">Faire du bien</span></b>.</div><div><br /></div><div>Faire du bien - à ne pas confondre avec "faire plaisir" - est un enjeu d'importance aussi quand des cas d'inceste sont signalés : il faut prendre soin de l'enfant victime. Il y a des fois où il faut prendre soin aussi des agresseurs et je pense précisément aux cas où un enfant mineur est agressé par un autre enfant mineur. Agression non pas par perversion mais parce qu'il a vu des choses qu'il n'aurait jamais dû voir - des vidéos pornographiques - et qu'il a voulu faire ensuite comme les adultes. Phénomène très inquiétant qui monterait en flèche.</div><div><br /></div><div>Faire du bien, c'est :</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>offrir un espace bienveillant pour écouter l'enfant</li><li>écouter l'enfant, </li><li>le croire et le valoriser, le conforter pour sa démarche,</li><li>et le protéger immédiatement, d'autant plus s'il le demande explicitement. </li></ul></div><div><br /></div><div>C'est à la fois une responsabilité individuelle et collective, les deux devant être coordonnées, soudées, indissociables, ancrées, ...</div><div><br /></div><div>Quand un enfant libère sa parole, il cherche aussi à se libérer de sa souffrance. Et donc apparaît un deuxième enjeu d'une importance probablement largement sous-estimée : <span style="background-color: #fcff01;"><span style="font-size: large;"><b>Ne pas faire de mal</b></span></span>, à entendre ici, <b>ne pas ajouter des souffrances supplémentaires à la souffrance déjà vécue</b>.</div><div>Ne pas écouter, ne pas croire, ne pas protéger sont autant de souffrances qu'il faut absolument éviter à l'enfant. Et si on fait bien le "écouter" et le "croire", n'allons surtout pas croire que la souffrance du "ne pas protéger" serait largement compensé par le fait du bienfait donné par le "écouter" et "croire".</div><div>Nous ne devons pas nous en accommoder, ni individuellement, ni collectivement.</div><div>"Protéger les enfants immédiatement" tel est l'interpellation impérative qui nous a été adressée par la CIIVISE, et notamment dans la bouche du juge Edouard Durand.</div><div><br /></div><div>Ne pas faire de mal, passe aussi par la définition d'un processus coordonné où l'enfant ne soit pas obligé d'avoir à répéter N fois les explications des actes dont il a été victime. C'est aussi la façon dont il est interrogé, les mots que l'on utilise. Tout cela passant par de la formation, un axe important de la CIIVISE qui a d'ailleurs publié un fascicule de formation/sensibilisation aux professionnels de l'enfance.</div><div><br /></div><div>Et pour revenir au début de mon article, nous avons bien entendu un 3ème sacré enjeu à vraiment saisir enfin correctement : <span style="background-color: #fcff01;"><span style="font-size: large;"><b>Signaler, Dénoncer, faire face au mal</b></span></span></div><div><br /></div><div>Et là, je vais formuler différemment ce que dit le juge Edouard Durand : nous ne pouvons pas nous cacher derrière le petit doigt, ou plutôt, un certain nombre de petits doigts. Je vais en énumérer quelques-uns et probablement que j'en oublie :</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>"ça va détruire la famille !" : Mais qui a détruit de fait la famille en s'en prenant à l'enfant ? </li><li>"on sait que les enfants peuvent affabuler" : selon des études, 95 (97 ?)% des révélations des enfants s'appuient sur la réalité. Alors, si on pousse à l'absurde, sur 100 enfants victimes signalées, on en protègera aucun sous prétexte qu'il y en aurait 5 qui pourraient ne pas dire la vérité ? Et on n'aurait aucun moyen de détecter les non vérités ?</li><li>"le secret médical" : mais ne s'agit-il pas de hiérarchiser les choses ? L'obligation de signaler doit passer avant toute autre considération. Si un médecin devait briser la confiance, l'intégrité de la vie d'un enfant ne passe-t-il pas avant le lien de confiance entre un patient et son médecin ?</li><li>"c'est de la sphère privée, c'est délicat" : sauf que le délicatesse n'est pas du côté de l'agresseur.</li><li>"c'est bien connu, c'est toujours au messager qu'on s'en prend" : il faut prendre ses responsabilités, et c'est aussi à notre société de valoriser et de protéger les protecteurs, les messagers au même titre que sur d'autres sujets de société, il faut protéger les lanceurs d'alerte</li><li>"Ca n'est pas normal, mais après tout ça n'est pas si grave, ce n'est qu'une enfant, elle aura vite oublié" : cela semble assez irrecevable.</li></ul></div><div>Si signaler, alerter, dénoncer, faire face au mal est un devoir, souvent individuel, il faut qu'en face il y ait le devoir de notre société de recevoir à tous les échelons avec sérieux, détermination, rapidité ces signalements en pleine lucidité des risques pour l'enfant, et en utilisant le feedback (je te tiens au courant toi lanceuse-lanceur d'alerte, déjà par un accusé de réception et puis des suites que je donne).</div><div><br /></div><div>Je m'arrête en quelques mots sur la sémantique : un sujet évoqué à la réunion de ce vendredi : le mot "dénoncer" est-il opportun ? Deux positions auraient pu paraître opposées sur le sujet. En réalité, elles m'ont semblé complémentaires : quand un membre d'une famille, un voisin, signale, alerte sur une suspicion d'inceste, utiliser le mot "dénoncer" peut être connoté négativement : le traitre, le fossoyeur de la famille. Son utilisation peut en effet représenter un obstacle au signalement et à la prise en charge le plus tôt possible de l'inceste, notamment pour éviter les tergiversations de la personne témoin. C'est d'ailleurs sûrement un élément de la prévention : légitimer et valoriser les lanceuses et lanceurs d'alerte. Maintenant, "dénoncer" les propos du Président de la République sur Depardieu par exemple, ça va plutôt dans le sens de combattre le fléau des violences faites aux enfants et aux femmes, et le fléau des fake news.</div><div><br /></div><div>Les 3 enjeux indissociables de bienveillance tels que je les ai modélisés prennent tout leur relief et peuvent offrir une grille de lecture des enjeux pour la protection des enfants victimes d'inceste, et je les résume pour terminer :</div><div><ul style="text-align: left;"><li>faire du bien, protéger,</li><li>ne pas faire - surajouter - du mal, par des maladresses, par un processus "écouter - croire - protéger" avorté,</li><li>signaler, alerter dès lors que l'enfant se confie, et idem quand un repérage laisse à penser que ....</li></ul><div><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Dans un système grippé, ça donne quoi d'aborder ces 3 enjeux ?</span></h2></div><div>La CIIVISE par la voix du juge Edouard Durand a dit les mots suivants lors de son audition par la Délégation aux droits des femmes du Sénat le 9 novembre 2023 : "<i><b><span style="background-color: #fcff01; font-size: large;">Si 3% des mis en cause pour viol sur mineurs sont condamnés, c’est que nous vivons dans un régime d’impunité</span><span style="font-size: medium;"> </span></b></i>".</div><div><br /></div><div><div>A noter que le pédopsychiatre, médecin légiste et expert auprès des tribunaux Jean-Marc Ben Kemoun expliquait à Ajaccio que dans un pays comme la Tunisie, les statistiques sont inversées : il y a 90% de suite dans les dossiers contre 90% de sans suite en France, comme quoi, il n'y a aucune raison que l'impunité face à l'inceste soit une fatalité. Il a poursuivi en disant que la France était considérée par les anglosaxons comme "un pays de pédocriminels". La France, pays de pédocriminalité dans le sens où elle est "relativement admissible jusqu'il y a peu", tolérée et non ou mal punie. Outre le chiffre donné par le juge Edouard Durand, la France est le 3ème pays hébergeur de contenus pédopornographiques au monde avec des moyens dérisoires pour y faire face. <span style="background-color: #fcff01;"><b>Encore aujourd'hui le 19 janvier 2024, <a href="https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2024/01/un-experts-urge-france-protect-children-incest-and-all-forms-sexual-abuse" target="_blank">l'ONU exhorte la France à protéger les enfants contre l'inceste et toutes les formes d'abus sexuels</a></b></span>.</div></div><div><br /></div><div>Alors, quand il est connu et largement répandu, y compris chez les professionnels en charge de l'enfance, que la France impose et maintient un régime d'impunité -, il n'est finalement pas surprenant que l'enjeu de "signaler le mal" soit difficile à mettre en pratique. Pourquoi ?</div><div><br /></div><div>Parce que faire un signalement (enjeu 3 "Signaler/dénoncer le mal") quand on est sûr que l'on va faire du bien (enjeu 1 "Faire du bien") à l'enfant et aux personnes protectrices et de ne pas leur procurer du mal inutilement (enjeu 2 "Ne pas faire du mal"), c'est largement plus facile que faire un signalement dans un régime d'impunité, où émergent selon moi alors trois enjeux supplémentaires cruciaux que j'évoquerai dans un prochain article :</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>le <b><span style="font-size: large;">discernement</span></b> qui doit permettre de prendre des décisions les moins mauvaises possible à défaut des meilleurs possible dans un système grippé, voire sclérosé ; le discernement qui doit permettre de gérer au mieux des injonctions paradoxales qu'il faut savoir hiérarchiser, ce qui n'est pas facile, surtout si on est isolé. Le discernement qui nous fait partager un socle commun, une boussole commune : protéger l'enfant immédiatement. Le discernement qui fait que l'absence de preuve physique (dans plus de 95% des cas selon le docteur JM Ben Kemoun) ne doit pas être l'alpha et l'oméga. Le discernement à partir des chiffres : pourquoi ne pas croire avant tout l'enfant puisqu'on sait que "<i><b>dans 95% des cas, ce que dit l'enfant s'inscrit dans la réalité</b></i>". Le discernement qui interroge les objets de notre tolérance d'une part, de notre indignation d'autre part (cf mon article <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2020/12/tolerance-et-indignation-chronique-sur.html" target="_blank">Tolérance ET Indignation</a>)</li><li>La <b><span style="font-size: large;">bonne gestion des ambivalences</span></b> et la <b><span style="font-size: large;">culture du ET au lieu du OU</span></b> : oui, il y a régime d'impunité et en même temps il y a des professionnels qui font la preuve tous les jours qu'il est possible de le fissurer et de prendre en charge de manière efficace et humaine les enfants et celles et ceux qui les protègent. Et puis il y a la CIIVISE qui a fait un travail considérable pour mettre notre société définitivement sur la bonne voie. D'où l'importance qu'elle puisse être maintenue dans sa doctrine et avec le juge Edouard Durand (cf <a href="https://www.change.org/p/moi-ineste-ciivise-je-vous-demande-de-me-sauver" target="_blank">ma pétition</a> et <a href="https://view.genial.ly/659fcba4ff7f070014864586/interactive-content-maintenez-la-ciivise-avec-le-juge-durand" target="_blank">les différentes mobilisations référencées par Soutien Ciivise</a>). Il y a les victimes et associations de victimes qui se battent sans relâche pour qu'aucun enfant ne puisse subir les violences et traumatismes subis. Ces deux premiers enjeux étant étroitement liés avec le 3ème enjeu :</li><li>la construction de dynamiques qui permettent de <b><span style="font-size: large;">passer de l'impuissance solitaire</span></b> de bon nombre d'acteurs de l'enfance <b><span style="font-size: large;">à une puissance coopérative</span></b>. Une impuissance qui fait un douloureux écho à l'impuissance des enfants victimes et de leurs parents protecteurs - disons statistiquement : les mères protectrices - Un enjeu que j'avais déjà posé en 2018 pour un autre sujet de société : la Qualité de Vie au Travail (QVT) (cf dossier <a href="http://laqvt.fr/im-puissance/" target="_blank">De l’impuissance solitaire à la puissance coopérative</a> sur laqvt.fr). Il y a le potentiel de coopération entre les professionnels, et il y a aussi face à ce régime d'impunité, différentes formes de coopération entre ceux qui agissent "contre", ceux qui agissent au sein d'un système pour le faire bouger et ceux qui agissent "à côté".</li></ul><div>Autant de points que je développerai donc dans un prochain article.</div></div><div><br /></div><div>Je donne <a href="https://www.facebook.com/Nustrale/videos/313036244500313" target="_blank">le lien vers une vidéo de la prise de parole du Docteur Jean-Marc Ben Kemoun publiée par Frequenza Nostra</a>. Sa prise de parole démarre au timecode 9mn30</div><div><br /></div><div>Vous voulez un bref aperçu de mes éléments de modélisation de la bienveillance : alors suivez le parcours interactif que j'ai intitulé "Jedi de la bienveillance" :</div><div><br /></div><div><br /></div>
<p></p><div style="width: 100%;"><div style="height: 0px; padding-bottom: 50%; padding-top: 0px; position: relative;"><iframe allowfullscreen="true" allownetworking="all" allowscriptaccess="always" frameborder="0" height="800" scrolling="yes" src="https://view.genial.ly/6204bcf02c3df500116055cb" style="height: 100%; left: 0; position: absolute; top: 0; width: 100%;" type="text/html" width="1600"></iframe> </div> </div><p></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-82311643605062090722024-01-10T15:06:00.019+01:002024-01-11T09:30:24.211+01:00Il faut sauver la CIIVISE et le juge Edouard Durand<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhH_Fep1Fy4ECITKiw4mDUEk-qulqeTVE-Xw_QbC6F5hi-5_Mcqtp3yVnCX-1p6nymRJycqLTu1k6MxUG7Y5FSsHAOeBNHVo4CIWM7sFF_jnOFYanS50DSuCGxN1uUAitidJLVpZz71EWOVjnsatiu_Xdjn4mMN236FxQ3W_he3-2HHzjzKYnrAdTsJ7fk/s3300/Ineste%20CIIVISE%20puzzle.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2475" data-original-width="3300" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhH_Fep1Fy4ECITKiw4mDUEk-qulqeTVE-Xw_QbC6F5hi-5_Mcqtp3yVnCX-1p6nymRJycqLTu1k6MxUG7Y5FSsHAOeBNHVo4CIWM7sFF_jnOFYanS50DSuCGxN1uUAitidJLVpZz71EWOVjnsatiu_Xdjn4mMN236FxQ3W_he3-2HHzjzKYnrAdTsJ7fk/w640-h480/Ineste%20CIIVISE%20puzzle.jpg" width="640" /></a></div><br /><p>J'ai eu l'occasion à deux reprises récemment d'évoquer la CIIVISE et le juge Edouard Durand : <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2023/11/rapport-de-la-ciivise-sur-les-violences.html">Rapport de la CIIVISE sur les violences sexuelles faites aux enfants</a> et <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2023/12/le-juge-durand-retablir-la.html">Le juge Durand : rétablir la bienveillance et l'idée de bienveillance</a>. Pourquoi ? Parce que j'ai vu dans les travaux de la CIIVISE et la façon de faire, un exemple de ce que l'on peut faire en matière de bienveillance, une illustration de ce que pourrait être une <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/contours-dune-societe-et-de-territoires.html">Société et des Territoires de la Bienveillance</a>. </p><div><p>C'est aujourd'hui l'homme et le citoyen qui s'exprime, avec toujours en filigrane le sujet de la bienveillance. Je propose mon résumé des événements qui se sont produits depuis le 11 décembre 2023.</p><p>Ce jour là, le gouvernement a mis fin au suspense
concernant l'avenir de la <a data-mce-href="https://www.ciivise.fr/" href="https://www.ciivise.fr/" target="_blank"><strong><span face=""Calibri",sans-serif" style="mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">CIIVISE</span></strong></a>
(Commission <span><b><span style="font-size: large;">Indépendante</span></b> </span>sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites
aux Enfants) : il maintient cette commission au-delà du 31/12/2023, mais il
change les orientations et écarte les deux-coprésidents Edouard Durand et
Nathalie Mathieu, malgré la demande forte des associations de victimes et la <a href="https://drive.google.com/file/d/1C7GWtlzLbZLEtwTrEKSltqiAGlmLLLoZ/view?usp=sharing" target="_blank">lettre ouverte du 13 novembre 2023 de la Délégation aux droits des femmes du Sénat</a>.</p><p></p><p class="MsoNormal"><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">A la suite de cette annonce et des propos tenus par
Charlotte Caubel la Secrétaire d'Etat à l'Enfance, 11 membres - plus de la moitié - annoncent le
14/12/2023 leur démission (<a data-mce-href="https://www.liberation.fr/societe/familles/lutte-contre-linceste-choques-et-en-colere-neuf-membres-de-la-ciivise-demissionnent-20231214_G552SEB7PFGVXOC4BFYERLWVN4/" href="https://www.liberation.fr/societe/familles/lutte-contre-linceste-choques-et-en-colere-neuf-membres-de-la-ciivise-demissionnent-20231214_G552SEB7PFGVXOC4BFYERLWVN4/" target="_blank">article dans Libération</a>). Le 4/1/2024, ils expriment à nouveau leur inquiétude et
leur colère (<a data-mce-href="https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/inceste-la-ciivise-change-et-nous-sommes-tres-inquiets-par-douze-membres-demissionnaires-20240104_ZOH7YGFD7BGTTEQJJHNPGM7ER4/" href="https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/inceste-la-ciivise-change-et-nous-sommes-tres-inquiets-par-douze-membres-demissionnaires-20240104_ZOH7YGFD7BGTTEQJJHNPGM7ER4/" target="_blank">article dans Libération</a>). Le même jour, plusieurs associations joignent leur voix
dans une tribune (<a data-mce-href="https://blogs.mediapart.fr/collective-des-meres-isolees/blog/040124/le-backlash-gouvernemental-dans-la-lutte-contre-les-violences-intrafamiliales" href="https://blogs.mediapart.fr/collective-des-meres-isolees/blog/040124/le-backlash-gouvernemental-dans-la-lutte-contre-les-violences-intrafamiliales" target="_blank">Blog de Médiapart</a>).</p><p class="MsoNormal"><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">Le 7/1/2024, nouvelle tribune portée par des activistes et
le compte <a data-mce-href="https://www.instagram.com/soutienciivise/" href="https://www.instagram.com/soutienciivise/" target="_blank">instagram @soutien
CIIVISE</a> (<a data-mce-href="https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/070124/la-ciivise-remerciee-pour-son-efficacite-quand-une-reelle-protection-des-enfants" href="https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/070124/la-ciivise-remerciee-pour-son-efficacite-quand-une-reelle-protection-des-enfants" target="_blank">Blog
de Médiapart</a>), <a data-mce-href="https://www.facebook.com/profile.php?id=61554406294697" href="https://www.facebook.com/profile.php?id=61554406294697" target="_blank">présent
également sur Facebook</a>.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">Par ailleurs, une mobilisation a lieu sur les réseaux
sociaux autour des hashtags #Ciivise, #SoutienCiivise, #MeTooInceste.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">Le 8/1/2024, je lance une pétition avec une approche singulière :
me mettre dans la peau de la CIIVISE : <a href="https://www.change.org/ineste-ciivise" target="_blank">« Moi, Ineste CIIVISE, je
vous demande de me sauver ! »</a><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">Alors qu'un remaniement est en cours, il est probablement temps que l'ensemble des parties
prenantes joignent leurs voix pour peser le soutien de la société tout entière
à l'équipe formidable qui a largement fait bouger les lignes et facilité la
libération de la parole de 30 000 enfants victimes d'inceste devenus adultes.
Une équipe qui est donc inquiète de l'avenir qui sera réservé aux 82
préconisations qu'elle a faites, à la préservation de la doctrine et à la
nécessaire et juste prise en charge que la société doit faire pour la
réparation du traumatisme des adultes touchés. </p><p class="MsoNormal">Il s'agit aussi que les 30 000 personnes (imaginez ce chiffre !) qui ont témoigné (un "mouvement social" comme le nomme le juge Edouard Durand) puissent trouver enfin des dispositifs à la hauteur de leur traumatisme. Des dispositifs qui leur soient accessibles sur leur territoire et pris en charge par la société.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">En résumé : rejoignons la Délégation aux droits des femmes
du Sénat, les associations de victimes, les victimes, les professionnels qui
soutiennent la CIIVISE mais qui ne se sont pas exprimés, les entourages des
victimes, ... pour <span style="font-size: large;"><b>inverser la décision du 11 décembre 2023 et assurer la
continuité des actions avec un extraordinaire porte-flambeau et cheville
ouvrière : le juge Edouard Durand</b></span>.<o:p></o:p></p><p class="MsoNormal">Je vous invite à faire entendre votre voix comme vous l'entendez compte tenu des différents canaux possibles. Et je vous invite notamment à signer la pétition née de la société civile (moi, citoyen lambda , engageant son cœur, sa raison, sa conscience et sa responsabilité) que j'ai lancée.</p><p class="MsoNormal">Cliquer <a href="https://www.change.org/ineste-ciivise" target="_blank"><span style="font-size: large;"><b>ICI</b></span></a> pour accéder à la pétition.</p><p class="MsoNormal">Et surtout ... <span style="font-size: medium;"><b>propagez l'information tout autour de vous</b></span>, et largement mieux que moi qui ne suis franchement pas un as en la matière.</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXACmTXMFkc26mgm7JSZXuny0NqaaDuNIZmAqKGZoOOyHoPdfIyDoILeWC5noRlkhzjab98RiR0plGAG0kAAGTPRxXH82dngED3LeRYgWmrX0XxC2-acUDXK-eHV8UXvE7ggkSBr5CQeZOhR0b4avlFqVTHEpUH0tA8FqP1MfVc2hUO0S7lAkEZ81Hs3U/s1968/QR-Code%20Ineste%20rouge.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1968" data-original-width="1968" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXACmTXMFkc26mgm7JSZXuny0NqaaDuNIZmAqKGZoOOyHoPdfIyDoILeWC5noRlkhzjab98RiR0plGAG0kAAGTPRxXH82dngED3LeRYgWmrX0XxC2-acUDXK-eHV8UXvE7ggkSBr5CQeZOhR0b4avlFqVTHEpUH0tA8FqP1MfVc2hUO0S7lAkEZ81Hs3U/s320/QR-Code%20Ineste%20rouge.png" width="320" /></a></div><br /><p class="MsoNormal"><br /></p><p class="MsoNormal"><br /></p><p></p></div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-84441544558435591762023-12-16T13:46:00.057+01:002024-01-16T16:03:04.346+01:00Le juge Durand : rétablir la bienveillance et l'idée de bienveillance<p>Le présent article est consacré au juge Edouard Durand, co-président de la CIIVISE (Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants). Commission qui vient d'être prolongée par le gouvernement au-delà du 31 décembre 2023 MAIS en évinçant le juge Edouard Durand, d'une manière que j'essaierai de qualifier dans la fin de cet article.</p><p>J'ai découvert le juge Durand - que je ne connais pas personnellement - à l'occasion de la publication du rapport de la CIIVISE le 17 novembre dernier. En consultant l'actualité autour de cette publication, j'ai relevé à plusieurs reprises le qualificatif "bienveillant" à son sujet. Etant donné mon implication sur l'enjeu de la Bienveillance dans notre société, cela a suscité mon intérêt et j'ai commencé à chercher des vidéos pour voir et écouter ses propos. Et j'ai très vite compris en quoi ce qualificatif me semblait tout à fait pertinent et très en lien avec la vision de la bienveillance que je promeus.</p><p>J'inclus ci-dessous deux vidéos : celle de l'audition de la CIIVISE devant la commission des lois de l'Assemblée Nationale le 19 juillet 2023 et celle devant la délégation aux Droits des Femmes au Sénat le 9 novembre 2023. Deux auditions où la CIIVISE était représentée par le juge Durand.</p><p>Les deux vidéos : </p>
<script src="https://cdn.jsdelivr.net/hls.js/latest/hls.min.js"></script><video controls="" id="hls-player" style="height: 360px; width: 640px;"></video><script>var player = document.getElementById('hls-player'); var url = 'https://anorigin.vodalys.com/videos/definst/mp4/ida/domain1/2023/07/6eme_20230719084800_1.mp4/master.m3u8'; if(Hls.isSupported()) {var hls = new Hls(); hls.loadSource(url); hls.attachMedia(player); } else {player.setAttribute('src', url); } player.addEventListener('loadeddata', function() {player.currentTime = 1512.00;} );</script>
<iframe allowfullscreen="true" frameborder="0" height="360" scrolling="no" src="https://videos.senat.fr/iframe.4130775_654c802eb1ce5" width="640"></iframe><span><a name='more'></a></span><div><br />
<div style="text-align: left;"><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Des chiffres pour planter le décor</span></h2><p>Je rappelle quelques chiffres, oh combien révélateurs, qui résultent des travaux de la CIIVISE et qui sont évoqués par le juge Durand :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li><span>Une estimation de <b style="font-size: large;">160 000 enfants</b></span> sont touchés par des violences sexuelles par an.</li><li>Environ 10% de la population adulte a été victime de violences sexuelles dans son enfance (14,5% des femmes et 6,4% des hommes), à savoir <b><span style="font-size: medium;">5,5 millions</span></b> de femmes et d'hommes.</li><li><b><span style="font-size: medium;">Dans 60% des cas</span></b> où un enfant exprime à un professionnel qu'il a subi des violences, <b><span style="font-size: medium;">le professionnel ne fait rien</span></b>. En notant que chaque fois qu'un enfant signale et qu'il n'est pas entendu, qu'on lui dit qu'il ment, alors il subit un second anéantissement qui s'ajoute à celui des violences sexuelles.</li><li><b><span style="font-size: medium;">73% des plaintes sont classées sans suite</span></b>.</li><li>Seules <b><span style="font-size: medium;">3% des plaintes donnent lieu à la condamnation des agresseurs</span></b>.</li><li>Seulement <b><span style="font-size: medium;">1 000 condamnations par an</span></b>.</li><li><b><span style="font-size: medium;">30 000 témoignages</span></b> recueillis par la CIIVISE. "<i><b>C'est un mouvement social. C'est un problème d'ordre public, de santé publique, de politique publique</b></i>".</li></ul><div><p>Autre chiffre pour essayer de faire bouger les choses en tendant une perche économique, si l'argument éthique n'était pas suffisant : le <b><span style="font-size: medium;">coût annuel estimé de ces actes de violence</span></b>, <b>à la fois "<i>coût du déni</i>" et "<i>coût d'impunité des agresseurs</i>"</b> : <b><span style="font-size: medium;">9,7 milliards d'euros</span></b>, dont 60% représentent les conséquences à long terme des violences sexuelles subies dans l'enfance. Impacts en terme de santé, de vie sociale, sur l'insertion professionnelle ("<i>Qui aurais-je été si je n'avais pas été violé(e) ?</i>").</p><p>Je vais prendre maintenant quelques extraits de ces deux auditions, en prenant une partie des thèmes qu'il a abordé. Je ne le fais pas de manière exhaustive car il y a une telle richesse dans ses interventions qu'il me faudrait plus d'un article pour en faire le tour.</p></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Un constat glaçant au-delà des chiffres</span></h2><div>Le juge Durand cite les propos de l'anthropologue <a href="https://centrenorbertelias.cnrs.fr/equipes-de-recherche/chercheurs/dorothee-dussy/" target="_blank">Dorothée Dussy</a> pour résumer la situation actuelle concernant la prise en compte des violences sexuelles envers les enfants par notre société : "<b><i>Le système social</i> <i>a pour fonction de transformer un crime en non crime</i></b>". Il exprime aussi les choses sans complaisance pour notre société : "<i><b>Des enfants sont violés sous nos yeux aveugles</b></i>".</div><div><br /></div><div>Il y a incontestablement déni. Mais comment définir le déni ? Voici comment le juge Durand en parle de manière plurielle : "<b><i>Ca n'existe pas, ça n'est pas vrai, ça n'est pas grave, ça ne nous regarde pas, ça n'a pas de conséquences, ce n'est pas si grave.</i></b>" Comme quoi, quand on parle du "déni", on prend conscience qu'il peut prendre des formes différentes, et notamment à travers une banalisation, une sous-évaluation, une sous-considération.</div><div><br /></div><div>"<i><b>Pourquoi y-a-t-il autant de classements sans suite, pourquoi y-a-t-il aussi peu de condamnations ? Pourquoi est-ce que la société transforme un crime en un non crime ? Parce qu'elle hésite à interdire ou à tolérer le viol des enfants. C'est aussi simple que ça</b></i>."</div><p></p><p>Il parle aussi d'un phénomène d'inversion des culpabilités, autrement dit, la société marche sur la tête : "<i><b>Nous avons des mécanismes d'inversion des culpabilités, de protection et d'invisibilisation des violences sexuelles faites aux enfants</b></i>". </p><p>Il rapporte par exemple que <b>des mères sont condamnées et incarcérées pour avoir refusé le droit de garde au père suite au signalement par l'enfant à la mère de violences sexuelles commises par le père</b>.</p><p>Il a reçu à la fois <b>des appels de pédopsychiatres et de parents, en pleurs, qui se trouvent impuissants pour protéger des enfants victimes de violences sexuelles</b>. </p><p>Il déroule de manière très éclairante et convaincante la mécanique infernale de renversement de culpabilité : "<i><b>On dit à ces enfants quand ils sont au commissariat ou à l'hôpital ou au tribunal : "qui est-ce qui t'a dit de dire ça ?" Que dit l'enfant ? << C'est maman ! >>. Replacez-vous dans votre enfance, parce que vous l'avez été comme moi. Quand un enfant a mal, à qui il le dit : à sa mère ! Et quand l'enfant a mal parce qu'il a été victime de viol, la mère dit << il faut que j'aille au commissariat. C'est quoi un commissariat ? Là où il y a des policiers qui protègent les enfants. Tu vas devoir leur dire. Alors, [au commissariat], on dit à l'enfant :<< Mais qui t'a dit de le dire ? >>. Il répond << C'est maman >>. Et nous on dit, c'est sa mère qui lui a dit de le dire. Donc c'est que l'enfant ment.</b></i>"</p><p>A la date de l'audition à l'Assemblée Nationale, 2, 3 préconisations sur 20 ont été mises en œuvre. 82 préconisations ont été publiées finalement le 17 novembre 2023 (cf mon article <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2023/11/rapport-de-la-ciivise-sur-les-violences.html">Rapport de la CIIVISE sur les violences sexuelles faites aux enfants</a>).</p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">La CIIVISE comme espace de reconnaissance</span></h2><p>Face à cela, le juge Durand qualifie la CIIVISE comme un espace de reconnaissance qui mérite/nécessite d'être maintenu, et c'est l'avis des députés de la commission qui se sont exprimés.</p><p>La doctrine de la CIIVISE est : "<i><b>On vous croit et vous ne serez plus jamais seuls</b></i>", propos initialement tenus par le Président Emmanuel Macron pour le lancement de la commission. </p><p>Le rôle, la doctrine de la CIIVISE s'adresse aux enfants victimes aujourd'hui et aux adultes qui ont été victimes dans leur enfance : </p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>aux enfants : "<i><b>Je te crois, je te protège, tu ne sera plus jamais seul</b></i>". </li><li>aux adultes : "<i><b>Nous vous croyons, nous aurions dû vous protéger</b></i>" </li></ul><div>Comme il y a et il reste beaucoup de choses à faire bouger, le constat malheureusement à ce jour est que la société dit "<b><i>Quand tu auras 50 ans, tu iras à la CIIVISE. On te dira qu'on aurait dû te protéger</i></b>". Ce qui est déjà une avancée certes, mais bien sûr tellement pas en réponse aux violences subies maintenant.</div><div><br /></div><div>Alors "<b><i>Il y a urgence, car les souffrances générées par les viols et les violences sexuelles ne disparaissent pas au bout de quelques mois, ou quelques années ; elles durent toute la vie. Ce que j'appelle le présent perpétuel de la souffrance.</i></b>" Phénomène d'autant plus aggravé que les personnes se heurtent "<b><i>au mur de la prescription</i></b>". Rappelons que les crimes sexuels bénéficient d'une prescription de 20 ans à compter de la date des faits Par exemple, un adulte ayant violé un enfant de 12 ans dans son entourage familial de 12 ans, ne pourra plus être poursuivi dès lors que l'enfant devenu adulte aura 32 ans. </div><p></p><p>Il y a la nécessité d'instaurer une <b><i>législation plus impérative</i></b> dès lors qu'un acte de violence sexuelle est dénoncé, et 3 préconisations ont été faites par la CIIVISE à ce sujet :</p><p></p><ol style="text-align: left;"><li>"<b><i>Suspendre les poursuites pénales pour non présentation d'enfants quand une enquête est en cours pour inceste.</i></b></li><li><b><i>Suspendre de plein droit par l'effet de la loi l'exercice de l'autorité parentale et du droit de visite du parent faisant l'objet de poursuite pénale pour inceste. Il faut protéger l'enfant sans attendre. Aucun principe n'est contraire à la raison humaine et les principes fondamentaux du droit n'ont pas été conçus pour générer l'impunité des agresseurs.</i></b></li><li><b><i>"Le retrait systématique de l'autorité parentale en cas de condamnation du parent pour inceste. Ce n'est pas une peine [idée sous-jacente de double peine], c'est la conséquence civile d'une décision pénale</i></b>"</li></ol><p>Et puis la CIIVISE préconise un parcours de soin spécialisé, avec une formation de l'ensemble des acteurs amenés à prendre en charge les victimes. Faute de quoi, des propos maladroits peuvent être utilisés par certains, des positions faussement de neutralité ou d'attentisme renforçant le sentiment de culpabilité des victimes instillés par les agresseurs et leur désespoir.</p><p>"<b><i>Dans l'idéal, il faut dispenser les soins dans l'année qui suit le fait traumatique. Seulement, on ne peut pas soigner l'agneau quand il est encore dans la gueule du loup. Il faut donc le mettre en sécurité immédiatement</i></b>". Ce qui pose la question des priorités, de la hiérarchisation des enjeux et j'y reviendrais dans la prochaine section. Ici : on met en sécurité avant de soigner. Ce qui devrait paraître comme une évidence n'est malheureusement par la réalité vécue par les enfants victimes selon l'analyse de la CIIVISE.</p><p>Il lui est posé la question : qu'est-ce qui a changé au niveau de notre société depuis le lancement de la commission.</p><p>Il répond "<b><i>Ce qui a changé, c'est une prise de conscience d'un problème général et une désapprobation de principe ... Ce qui n'a pas changé, c'est ce qui se passe pour chaque enfant victime et pour chaque adulte qui a été un enfant victime</i></b>." </p><p>Dans une audition au sénat, il l'exprime de la manière suivante "<i><b>L'idée s'effrite devant chaque enfant réel</b></i>".</p><p>Autrement dit, la société se comporte avec compassion par rapport à un phénomène mais concrètement les choses n'ont pas vraiment changé pour la prise en charge des victimes. Il est urgent de <b>passer à une dynamique impérative de protection</b>.</p><p>La première préconisation est rentrée dans la procédure du code pénal par un décret du 23/11/2021. Le juge Durand met un sérieux bémol : <b>il voudrait être sûr que ce décret est appliqué</b>. Il exprime la crainte d'une <b>injonction paradoxale</b> : si un parent témoin ne protège pas son enfant victime de violence sexuelle, il peut être poursuivi pour complicité, et s'il veut révéler la violence, il peut être suspecté de manipulation. "<b><i>Le législateur doit choisir son camp ... quand on ne sait pas, on doit choisir de protéger l'un ou l'autre, et autant protéger l'enfant</i></b>".</p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">La bonne hiérarchisation des besoins et des principes</span></h2><div>Pour la 2ème préconisation, selon lui, le parlement a réduit le périmètre d'une loi proposée par Isabelle Santiago, députée. Sur cette question il n'hésite pas à exprimer clairement devant la commission sa déception et sa colère. "<b><i>La législation impérative, c'est ne pas soumettre la protection à l'aléa des représentations subjectives de la multiplicité des professionnels qui interviennent auprès des enfants violés. La plupart d'entre eux pensent que le besoin fondamental d'un enfant, c'est d'être avec ses deux parents. Alors que le besoin fondamental de tout enfant est le besoin de sécurité ... je suis en attente de dispositions extrêmement claires</i></b>". </div><div><br /></div><div>Cela m'a renvoyé à la pyramide le Maslow et l'idée qu'il faut que toutes les parties prenantes soient en conscience de hiérarchiser les besoins, les exigences. Je rejoins complètement le juge Durand : la motivation de conserver un enfant avec ses deux parents ne devrait passer qu'après l'exigence qu'il soit en sécurité. D'ailleurs, j'imagine qu'avec beaucoup de bon sens, il s'agirait de ne pas opposer ses deux besoins en priorisant le lien familial car un parent qui abuse de son enfant ne répond plus bien évidemment au besoin d'amour. Violer l'intimité d'un enfant est un acte d'anti-amour.</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtjJK41LyQH1Ej_I7XAhNnMVbzeFxsfOMPfNOMZsX_Anv-_EAMx3rqLBoQB0pFZofCYyhlg2LJ2u3r5wTnowf6XKJnkrMXaFTIcIDaYhdDyssUpUEUk4ZPAztOYDnFDTUqqeE6w_TMX8KI2reZUcPNkN77LEEoVPBWFBNmBBShnPr8At3EYXT4G1F6L34/s1920/langfr-1920px-Pyramide_des_besoins_de_Maslow.svg.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1161" data-original-width="1920" height="388" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtjJK41LyQH1Ej_I7XAhNnMVbzeFxsfOMPfNOMZsX_Anv-_EAMx3rqLBoQB0pFZofCYyhlg2LJ2u3r5wTnowf6XKJnkrMXaFTIcIDaYhdDyssUpUEUk4ZPAztOYDnFDTUqqeE6w_TMX8KI2reZUcPNkN77LEEoVPBWFBNmBBShnPr8At3EYXT4G1F6L34/w640-h388/langfr-1920px-Pyramide_des_besoins_de_Maslow.svg.png" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div>Il poursuit l'idée de la priorité du besoin de sécurité de la manière suivante : "<b><i>Moi, j'ai compris comme juge des enfants, en m'intéressant aux violences conjugales et à l'inceste, que la plus grande inégalité entre les êtres humains est celle qui sépare les personnes qui vivent dans une maison qui est un lieu de sécurité et les personnes qui vivent dans une maison qui est un lieu de danger et de confrontation à la mort. Vous pouvez me dire tout ce que vous voulez, ce soir je vais rentrer chez moi et je serai en sécurité. Pas tout le monde. Et on ne peut pas grandir dans une maison qui est un lieu de danger. Il en va de la société que nous voulons construire</i></b>".</div><div><br /></div><div>Et pour ce faire, il faut déjà protéger les enfants victimes et les parents protecteurs : "<b><i>Il faut que l'enfant qui révèle des violences et son parent protecteur aient la garantie inconditionnelle de la protection. Il faut protéger le parent protecteur qui protègera l'enfant victime</i></b>".</div><div><br /></div><div>A l'occasion de ma recherche d'informations autour de l'éviction du juge Durand, j'ai découvert le terme SAP : Syndrome d'Aliénation Mentale. Je cite un extrait de wikipédia : "<i>Le fait qu'un parent manipule son enfant de manière que l'enfant développe une vision négative de l'autre parent, voire que l'enfant se mette à refuser de voir l'autre parent</i>.". On voit bien là tout l'enjeu de poser la bonne doctrine en première intention : est-ce celle de protéger les enfants ou celle d'éviter que des parents manipulent leurs enfants ? </div><div><br /></div><div>Quand un enfant signale des violences sexuelles dont il a été victime, </div><div><ul style="text-align: left;"><li>faut-il d'abord le croire et l'écouter en première intention, </li><li>ou faut-il le soupçonner d'être manipulé par sa mère (puisque dans la plupart des cas, le violeur est un homme, et statistiquement en première position, le père ?)</li></ul></div><div>A cette question, la CIIVISE dont ses deux co-présidents ont clairement fixé "on te croit, on va te protéger". Et d'après les informations que je vois circuler sur Internet, la position de la future co-présidente serait plutôt la recherche en première intention d'une manipulation. On voit bien que la première doctrine est centrée sur l'enfant, l'écoute et la protection. La deuxième est centrée sur l'adulte, la peur du mensonge, l'enfant étant considéré comme un acteur secondaire objet de manipulation.</div><div><br /></div><div>Le juge Durand enchaîne sur un télescopage de principes qui ne se font pas au bénéfice de la victime "<i><b>Nous interposons toujours des principes entre l'enfant et la protection, entre l'agresseur et la loi : le principe de la présomption d'innocence, nous ne cessons de lui faire des bras d'honneur. Elle a un périmètre extrêmement circonscrit qui est la procédure pénale. Point. Le principe de la charge de la preuve et du contradictoire, il en va de même. Au nom du principe du contradictoire, on organise des confrontations entre l'agresseur et la victime. De sorte que nous ne respectons pas le principe du contradictoire parce que nous empêchons la victime de s'exprimer si elle est en présence de son agresseur. Il faut savoir les droits de qui nous voulons protéger</b></i>."</div><div><br /></div><div>Donc comme pour les besoins amour-sécurité, non seulement notre société s'appuie sur une mauvaise hiérarchisation, mais en plus, en mettant en avant un principe non prioritaire qu'on ne respecte en réalité même pas. C'est le cas ici mentionné : on invoque le principe du contradictoire qui sera biaisé par le pouvoir d'empêchement de la parole de l'enfant par l'adulte agresseur du fait éventuellement de sa seule présence, de son regard. Autrement dit, on veut donner la parole aux deux parties et les confronter, alors qu'une partie s'est vu la parole interdite par l'autre et se trouvera sous l'emprise de son agresseur, qui de plus n'est pas un inconnu et avec lequel la victime a un lien affectif et une ambivalence à devoir gérer (je t'aime, je ne veux pas te faire du mal, tu me fais du mal, tout en disant que tu m'aimes) et d'éventuelles menaces.</div><div><br /></div><div>S'agissant de la confrontation lors d'un procès, le juge Durand donne la métaphore suivante "<i><b>Un procès n'est pas un terrain vague où tous les coups sont permis</b></i>".</div><div><br /></div><div>D'où l'importance par ailleurs de comprendre la stratégie de l'agresseur.</div><div><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Une approche par le passage à l'acte</span></h2><div>Une forme de prévention importante repose justement sur la compréhension de la stratégie de l'agresseur et les mécanismes du passage à l'acte. "<b><i>Tous les pédocriminels ne sont pas des pédophiles. C'est donc une approche par le passage à l'acte. Le mode opératoire me semble fondamental. Une approche par le jugement éthique du passage à l'acte. Le juge que je suis regretterai de ne pas dire que la seule raison pour laquelle une juridiction pénale peut déclarer un être humain coupable d'une infraction, c'est parce que l'infraction commise résulte d'un choix de la personne qui la commet. Sinon, la personne est pénalement irresponsable. Si la violence est un choix, c'est qu'il est possible de ne pas être violent</i></b>".</div><div><br /></div><div>La violence est un choix. La bienveillance est un choix. L'indifférence est aussi un choix. Ce sont des choix éthiques. En cela, ça fait écho à mon <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/echelle-de-la-bienveillance-en-3.html">échelle de la bienveillance en 3 segments</a> : malveillance, absence de bienveillance et bienveillance.</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhI06R1MTFccC6UIPuBhe4TRNxKFxh5ivGTtAGXASPJzxc-fzKOoSwV0qtk7G5beTaiYAnAjxyMHq_ASnOA9EKhFGCubO3R4LDkIf6Ru4qrtfIp7wsUYGdBmAEBIKlfW3CCCrHrV_N8h_2bvVzpx63jlKce9TuXVRCaK5tjXClK5v5Ywxx-wpkx4NfxJVg/s960/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhI06R1MTFccC6UIPuBhe4TRNxKFxh5ivGTtAGXASPJzxc-fzKOoSwV0qtk7G5beTaiYAnAjxyMHq_ASnOA9EKhFGCubO3R4LDkIf6Ru4qrtfIp7wsUYGdBmAEBIKlfW3CCCrHrV_N8h_2bvVzpx63jlKce9TuXVRCaK5tjXClK5v5Ywxx-wpkx4NfxJVg/w640-h480/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div>"<b><i>C'est ce que la CIIVISE appelle la stratégie de l'agresseur. Comprendre cette stratégie, c'est se rendre capable une stratégie de protection. Sa stratégie résulte d'une recherche de sa proie, il l'isole, il crée un climat de peur et de terreur, il passe à l'acte, il inverse la culpabilité, il impose le silence, il recherche des alliés, il assure son impunité. A chaque étape de la stratégie de l'agresseur, il faut opposer une stratégie de protection.</i></b>" Et c'est que la CIIVISE s'est employée à faire en publiant un fascicule de formation pour les professionnels qui donne étape par étape des conseils, une stratégie commune à tous les professionnels pour contrecarrer la stratégie des agresseurs, qu'ils soient adultes ou enfants (quand il s'agit d'un enfant agressé sexuellement par un autre enfant).</div><p></p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Un raisonnement en partant du cas des enfants handicapés</span></h2><p>Les enfants handicapés sont malheureusement plus à risque, et encore plus ceux qui ne sont pas en mesure de s'exprimer. Des proies faciles en quelques sortes pour les agresseurs.</p><p>"<b><i>A partir de cette attention particulière aux enfants handicapés, nous avons construit un raisonnement sur la protection pour tous les enfants.</i></b>"</p><p>Le juge Durand évoque 3 grandes dimensions de l'attention et la juste conscience que toutes les parties prenantes doivent avoir :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>"<b><i>Dans l'organisation de l'espace (l'architecture) ;</i></b></li><li><b><i>Dans le discours des adultes sur l'intimité ;</i></b></li><li><b><i>Et dans la pratique de l'adulte dans le respect de l'enfant.</i></b>" </li></ul><p></p><p style="-webkit-text-stroke-width: 0px; color: black; font-family: "Times New Roman"; font-size: medium; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-variant-ligatures: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: 2; text-align: left; text-decoration-color: initial; text-decoration-style: initial; text-decoration-thickness: initial; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: 2; word-spacing: 0px;"></p><ul style="-webkit-text-stroke-width: 0px; color: black; font-family: "Times New Roman"; font-size: medium; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-variant-ligatures: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: 2; text-align: left; text-decoration-color: initial; text-decoration-style: initial; text-decoration-thickness: initial; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: 2; word-spacing: 0px;"></ul><p></p><h2 style="-webkit-text-stroke-width: 0px; color: black; font-family: "Times New Roman"; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-variant-ligatures: normal; letter-spacing: normal; orphans: 2; text-align: left; text-decoration-color: initial; text-decoration-style: initial; text-decoration-thickness: initial; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: 2; word-spacing: 0px;"><span style="font-size: x-large;">Rétablir l'idée de bienveillance </span></h2><p>La CIIVISE, dont son co-président le juge Durand, a pour vocation de rétablir la <b>bienveillance auprès des adultes qui ont été violés et agressés dans leur enfance</b>. Elle l'a fait à travers l'espace ouvert, l'invitation à témoigner, l'écoute, l'empathie et la volonté farouche de porter haut leurs voix, leurs souffrances, leurs besoins.</p><p>Bien évidemment elle est tout autant <b>bienveillante envers les 160 000 enfants qui sont concernés de nos jours par de les violences sexuelles</b>. Et il faut bien comprendre que tous les témoignages des adultes aspirent aussi à que cela cesse pour les enfants d'aujourd'hui, un peu dans le sens "<i>Plus jamais ça !</i>"</p><p>Et c'est bien le sens d'une bonne partie des 182 préconisations de la CIIVISE. Et il s'agit d'<b>une mauvaise foi caractérisée</b> de dire en paraphrasant "<i>La CIIVISE 1 a écouté les adultes, et il est temps maintenant que la CIIVISE 2 s'occupe des enfants</i>". C'est grosso modo ce qui est ressorti des propos de la secrétaire d'Etat et du nouveau co-président pour présenter la CIIVISE 2.</p><p>Mais au-delà du rétablissement de la bienveillance envers les enfants violés et les adultes violés dans leur enfance, je trouve en regardant les vidéos que <b>le juge Durand, par son attitude et ses propos,</b> <b>rétablit ou établit une vision de la bienveillance très éloignée, si ce n'est à l'opposé d'un terme galvaudé, dénué de réalité, sans consistance comme peuvent l'avoir beaucoup</b>.</p><p>Je vois dans la bienveillance manifestée par le juge Durand bon nombre d'aspects que j'ai pu modélisés sur la bienveillance, avec une dimension probablement première : celle de l'<b>exigence</b>. <b>La bienveillance, c'est exigeant, voire super exigeant</b>. Ca nécessite de la <b>dépense d'énergie</b>, de <b>refuser la complaisance</b>, d'<b>affirmer</b> ses croyances, ses valeurs, ses principes, sa doctrine. Ca nécessite aussi de <b>se donner du temps </b>pour <b>écouter</b>, pour l'<b>empathie</b>, pour la <b>compassion</b>, pour une <b>curiosité exploratrice</b> qui permet de mieux comprendre l'autre, de rechercher des bonnes pratiques, de les analyser, de coopérer (alors que souvent, on va plus vite en décidant et agissant seul).</p><p>Je ne pourrais pas être exhaustif dans cet article, mais voici d'autres dimensions de la bienveillance que je décrypte dans les propos du juge Durant :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>Il fait appel à plusieurs reprises au <b>bon sens</b>, ce qui me semble un ingrédient important de la bienveillance. Le bon sens étant souvent un <b>antidote contre le déni</b>, contre le mensonge à soi-même. </li><li>Un bon sens qui va de pair avec l'idée de <b>cohérence</b>. Et notamment la cohérence entre le constat et l'action. <b>On constate l'ampleur du phénomène de l'inceste : il faut agir sans attendre</b>. <b>On constate un cas d'inceste pour un enfant. Il faut le protéger immédiatement</b>. <b>Il ne sert pas à grand-chose d'être bienveillant par la pensée et/ou l'intention si cela ne se transforme pas en actes bienveillants.</b> <b>Il ne sert pas grand-chose d'être bienveillant par la parole si cela ne se transforme pas en actes bienveillants.</b></li><li>Il y a un terme qu'il n'a pas utilisé, mais qui transpire selon moi dans son attitude : l'<b>humilité</b>. Et dans l'humilité, il y a une bonne part de <b>lucidité</b>, et la <b>juste reconnaissance</b> de sa valeur, de ses valeurs, de ses actes, de ses résultats, en mettant à la juste place <b>sa propre contribution et la contribution d'autrui</b>. Et je suis convaincu que celles et ceux qui l'ont écarté ont vu non pas de l'humilité mais au contraire de l'arrogance et un donneur de leçons. Démontrant ainsi un manque d'empathie et/ou une réaction défensive.</li><li>La capacité à utiliser le <b>ET </b>d'ouverture et ne pas tomber dans le OU de fermeture. On s'occupe des adultes violés dans l'enfance ET des enfants violés aujourd'hui. </li><li>Comme j'ai pu l'expliquer plus haut, il y a aussi la capacité à <b>hiérarchiser</b>, à fixer les priorités, à <b>faire des choix courageux</b> <b>et à les assumer</b>. On protège les enfants avant de mettre l'autorité parentale comme doctrine première. Hiérarchiser renvoie à une capacité qui me semble déterminante : le <b>discernement</b>. Le discernement qui s'appuie sur une grande honnêteté intellectuelle pour éviter le déni.</li><li>La capacité à <b>confronter</b>, à <b>dénoncer</b>, à dire les choses telles qu'elles sont, non pas de manière accusatrice mais pour faire évoluer les choses vers plus de bienveillance. <b>La bienveillance n'est pas molle. Elle peut être dérangeante</b>. Elle peut déranger la facilité, le confort, une forme de neutralité qui évite de prendre position et d'agir. Je renvoie à mon article <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2023/11/la-bienveillance-il-ne-suffit-pas-de.html">La bienveillance : il ne suffit pas de faire du bien et ne pas faire du mal</a></li><li>La capacité à <b>prendre soin de soi au même titre que l'on prend soin des autres et des écosystèmes auxquels on appartient</b>. Le juge Durand explique avoir fixé ses conditions pour devenir co-président de la CIIVISE : il a demandé à être co-président à plein temps pour éviter d'avoir à mal faire son travail de juge et son travail de co-président. Je renvoie à mes <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/4-dimensions-indissociables-et.html">4 dimensions indissociables de la bienveillance</a>.</li><li>Un lien étroit existe entre bienveillance, <b>reconnaissance </b>et <b>confiance</b>. Il y a aussi l'importance de l'<b>appréciation</b>. On voit bien dans les auditions du juge Durand par les députés et sénateurs en quoi se manifeste une appréciation mutuelle ; l'appréciation étant un préalable à la reconnaissance et à la gratitude. La CIIVISE et le juge Durand ont voulu créer un climat de confiance avec les victimes et avec les associations de victimes.<b> Et c'est aussi au nom de cette confiance envers les victimes que la moitié des membres de la CIIVISE et le juge Durand ruent dans les brancards face à la décision du gouvernement, et non par réaction de leur ego</b>. Il est vrai qu'il est tellement facile de leur faire acte d'antipathie en leur renvoyant "<i>Personne n'est indispensable</i>", phrase qui - soit dit en passant - est souvent porteuse de cynisme, de manipulation, de malveillance et de refus de reconnaissance.</li><li>"<b><i>La protection est aussi systémique que le déni</i></b>" a dit le juge Durand. D'une manière plus générale, je promeus aussi l'idée que la bienveillance est aussi systémique que la malveillance, la violence, l'indifférence.</li><li>Et comme je l'ai exprimé précédemment : <b>la bienveillance est un choix. C'est un choix de doctrine, c'est un choix de société, ce sont des choix dans tous nos actes du quotidien au sein de nos couples, de nos familles, de nos organisations de travail, dans nos associations, dans nos relations amicales, de voisinages, dans tous nos écosystèmes d'appartenance, dans notre rapport à la planète et aux générations futures</b>.</li></ul><p></p><p><br /></p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Bien sûr qu'il eut fallu maintenir et qu'il faut rétablir la CIIVISE dans sa doctrine, et avec le juge Edouard Durand</span></h2><div><div>En se donnant le temps de regarder une de ces deux vidéos, il me semble que la réponse devient évidente pour qui n'a jamais écouté ou vu le juge Durand.</div><div><br /></div><div>A noter à la fin de la vidéo au Sénat, qu'on voit qu'il pressentait son éviction et qu'il a dû être confronté à des résistances et des réactions défensives auprès du gouvernement qui n'a même pas daigné envoyer un de ses membres à la réunion publique de présentation de son rapport en novembre dernier.</div><div><br /></div><div>A noter aussi la forte impression qu'il dégage auprès des sénatrices, sénateurs, députées et députés à la fois pour son travail et celui de la CIIVISE. Avec des élus chaque fois exprimant leur soutien du maintien de la CIIVISE (j'y vois aussi implicitement le maintien du juge Durand).</div><div><br /></div><div>Je note aussi la réaction de trois sénatrices :</div><div><br /></div><div>La première, Colombe BROSSEL (timecode 1:09:05) qui indique "<i><b>Merci pour ce que vous dites, même si cela peut paraître étrange de remercier quelqu'un qui vous met un uppercut dans le ventre</b></i>" après l'avoir écouté <b>ET </b>pour autant qui considère que le maintien de la #CIIVISE est indispensable car ses actions relèvent du "<b>bien public</b>"</div><div><br /></div><div>La deuxième, Marie MERCIER (timecode 1:15:05) dont on sent qu'elle est particulièrement investie sur le sujet de l'inceste pose la question "<b><i>Pourquoi faut-il autant d'énergie pour sauver les plus vulnérables d'entre nous ? Une loi a été votée il y a deux ans. Pourquoi on n'arrive pas à protéger les enfants ? On ne peut même plus avoir confiance dans l'application de cette loi. Quand on parle des mineurs, ça reste mineur. On avancera que lorsqu'on aura fait des mineurs une cause majeure. ... Ma seule question est : Monsieur le juge : comment vous allez ? ... On a besoin de vous, on a besoin que vous nous donniez la force de dire tout ça, de continuer de le répandre</i></b>"</div><div><br /></div><div>La troisième, Marie-Claude LERMYTTE ancienne assistante sociale pendant 33 ans pour un département. Elle a exprimé être bousculée par rapport à ses pratiques (Timecode 1:19:55) "<b><i>J'ai pris une très grosse claque ce matin ... je m'aperçois qu'on ne fait jamais bien ... qu'on est souvent à côté de la plaque même quand on pense être dans le mieux que l'on pourrait faire pour l'enfant</i></b>".</div><div><b>ET </b>une sénatrice qui pour autant ne s'est pas braquée par le constat et les préconisations de la CIIVISE. </div><div><b>ALORS </b>: <b>c'est très exactement ce type de réaction que l'on devrait attendre selon moi du gouvernement, des institutions, des professionnels. Ne pas se braquer parce que l'on entend des mots qui remettent en cause, non pas pour critiquer mais pour faire évoluer notre société</b>.</div><div><br /></div><div>Tout le monde n'est pas forcément d'accord avec toutes les préconisations de la CIIVISE. Et alors ? Cela n'empêche pas d'entrer dans un dialogue, déjà pour essayer de bien se comprendre.</div><div><br /></div><div>De mon point de vue, Marie MERCIER plante bien l'enjeu central : <b>pourquoi faut-il autant d'énergie pour faire passer le bon sens : celui de protéger les enfants</b>. ET j'ajoute <b>pourquoi faut-il passer autant d'énergie à devoir dénoncer l'éviction du juge Durand et le détricotage de la doctrine de la CIIVISE ?</b></div></div><div><b><br /></b></div><div><b><span style="font-size: large;"><span style="background-color: #fcff01;">Pour terminer, je vous invite à signer deux pétitions :</span></span></b></div><div><ul style="text-align: left;"><li><b><span style="font-size: large;"><span style="background-color: #fcff01;"> la <a href="https://www.mesopinions.com/petition/enfants/maintien-ciivise-nathalie-mathieu-edouard-durand/221512" target="_blank">pétition soutenant le maintien de la CIIVISE avec Nathalie Mathieu et Edouard Durand</a> lancée par Mouv'Enfants</span>.</span></b></li><li><span style="background-color: #fcff01;"><b><span style="font-size: large;">la pétition que j'ai lancée postérieurement à la publication initiale de cet article : </span></b><span style="font-size: large;"><b><a href="https://www.change.org/p/moi-ineste-ciivise-je-vous-demande-de-me-sauver" target="_blank">Moi, Ineste CIIVISE, je vous demande de me sauver !</a></b></span></span></li></ul></div><div><br /></div><div>NB : La première pétition a été lancée par le mouvement Mouv'Enfants le 19 novembre 2023, alors que probablement les membres de la CIIVISE sentaient qu'elle pouvait ne pas être maintenue, ni dans sa doctrine, ni dans sa présidence. Ce mouvement a été lancé par Arnaud Gallais, membre de la CIIVISE et cofondateur de Mouv'Enfants. Depuis, l'annonce de la nouvelle orientation de la commission (peut-on encore l'appeler la CIIVISE ?) et de l'éviction du Juge Edouard Durand, cette pétition recueille aussi les réactions des personnes qui désapprouvent la décision du gouvernement et demandent un maintien de la CIIVISE dans sa doctrine et le retour du juge Edouard Durand à la (co)présidence (la co-présidente ayant manifesté son souhait de ne pas être reconduite).</div><div><br /></div></div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-75527488031500558432023-12-11T08:34:00.004+01:002023-12-12T17:38:48.798+01:00Voir et donner à voir | Exemple : les RERS, des pratiques de bienveillance - Partie 1<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidJPW36OdEcNYKobGd8cMTe0QYIqtQnUZtNiKJtNUePV-oGCA6h6zJLCxw1w-nUza4qAf4oJ1DhGGbz_aPdbr74GJCah4wGuszu6wgf4zyHz3iwe9u10AjZlAWCesZ6uyZj8miOzHRMywrDRGpFnhjP4cCgGLZ8IOgjyjVv0_n3borDTFeFuGFi4yGQUs/s2481/Image%20RERS.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2475" data-original-width="2481" height="399" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidJPW36OdEcNYKobGd8cMTe0QYIqtQnUZtNiKJtNUePV-oGCA6h6zJLCxw1w-nUza4qAf4oJ1DhGGbz_aPdbr74GJCah4wGuszu6wgf4zyHz3iwe9u10AjZlAWCesZ6uyZj8miOzHRMywrDRGpFnhjP4cCgGLZ8IOgjyjVv0_n3borDTFeFuGFi4yGQUs/w400-h399/Image%20RERS.png" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><p>Dans le cadre de la série <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2023/12/voir-et-donner-voir-pour-mettre-la.html">Voir et Donner à voir pour mettre la bienveillance en musique</a> que j'ai démarrée par deux articles sur mon blog <a href="http://lesverbesdubonheur.fr" target="_blank">lesverbesdubonheur.fr</a>, je vais prendre dans ce troisième article un exemple de dispositif hautement bienveillant dans lequel les deux dynamiques "<b><i>Voir</i></b>" et "<b><i>Donner à voir</i></b>" sont centrales.</p><p>Dans un premier article intitulé <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2023/11/voir-et-se-rendre-visible-et-accessible.html">Voir et (se) rendre visible et accessible : une double dynamique de Bienveillance et d'Attention Réciproque</a>, j'ai évoqué l'enjeu d'une telle dynamique pour la bienveillance et pour une bonne coopération dans notre société.</p><p>J'y ai évoqué l'intérêt pour chacun individuellement et aussi pour chaque communauté et collectif de se donner du temps pour <b>voir </b>et <b>donner à voir</b> situations, émotions, besoins, aspirations, être et faire.</p><p>"Voir" et "Donner à voir" sont deux dynamiques essentielles pour faciliter les partages de savoirs, l'altruisme et la coopération. Des échanges pour lesquels peuvent se jouer des enjeux de réciprocité. Et dès lors, il est intéressant de distinguer deux types de réciprocité : la réciprocité stricte et la réciprocité ouverte.</p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Jouons au jeu "Je sais ... Je ne sais pas ..."</span></h2><div>Dites, ça vous dirait de jouer à un jeu avec moi ? Partons sur l'hypothèse hyper réaliste que vous avez répondu très spontanément "Oui". </div><div>Je vous propose donc un jeu que j'ai appris avec <a href="https://www.heber-suffrin.org/" target="_blank">Claire Héber-Suffrin</a>, fondatrice avec son mari du dispositif de Réseaux d'Echanges Réciproques de Savoirs, <a href="https://www.rers-asso.org/" target="_blank">RERS</a> pour les intimes (l'association FORESCO est le mouvement français des RERS).</div><span></span><span><a name='more'></a></span><div><br /></div><div><br /></div><div>Ce s'appelle "<i><b>Je sais ... je ne sais pas ...</b></i>". La règle du jeu est très simple : lancez successivement et spontanément "<i>Je sais ...</i> " et dites une chose que vous savez (faire) puis "<i>Je ne sais pas ...</i>" et une chose que vous ne savez pas (faire). Je vous suggère de héler une ou plusieurs personnes autour de vous, là maintenant, ou un peu plus tard, pour jouer avec vous.</div><div><br /></div><div>Je commence : "<i>Je sais repérer les escroqueries sur internet et ... je ne sais pas utiliser correctement une scie circulaire</i>". A vous !</div><div>...</div><div>Bon, puisque c'est à nouveau à mon tour : "<i>Je sais utiliser une méthode mnémotechnique pour retenir une liste de courses et ... je ne sais pas comment on cuisine ces desserts légers avec des couches qui se superposent</i>". A vous !</div><div>...</div><div>C'est encore à moi. Ca revient vite à mon tour ! "<i>Euh ... je sais comment créer un blog gratuit et sans publicité (ex lesverbesdubonheur.fr) et ... je ne sais pas dessiner, mais alors pas du tout !</i>"</div><div><br /></div><div>Quand j'ai fait ce jeu au sein d'un petit groupe animé par Claire Héber-Suffrin, avant que l'on commence ce jeu, il y a une des personnes qui se sentait très embarrassée quand on lui demandé plus formellement si elle avait des savoirs qu'elle pouvait transmettre. Au cours du jeu, elle a fini par "lâcher" (vous savez, le "lâcher" du fameux "lâcher prise") qu'elle avait une activité de loisirs artistiques qu'elle savait faire. Le lendemain (2ème et dernier jour de formation) elle nous a amené plusieurs de ses créations qui nous ont laissé bouche bée. Pour quelqu'un qui pensait ne rien avoir à transmettre à quiconque, disons que sur son activité passion, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle avait une sacré matière, un sacré savoir-faire.</div><div><br /></div><div>Parce qu'en réalité quand on tend judicieusement la perche comme l'a fait Claire Héber Suffrin avec "<i><b>Je sais ... je ne sais pas</b></i>", s'expriment à la fois des savoirs et des savoir-faire, voire des savoir-être que l'on possède ou que l'on pourrait acquérir (à minima, s'y intéresser).</div><div><br /></div><div>Une fois la perche tendue, on peut être amené à constituer deux listes : </div><div><ul><li>des savoirs et savoir-faire que l'on a et qui ont le potentiel d'être transmis <b>généreusement </b>et <b>humblement</b> à autrui qui en connaît moins que soi (pas besoin d'être un agrégé sur le savoir ou un expert du savoir-faire en question),</li><li>des savoirs et savoir-faire que l'on aimerait bien développer, acquérir ou effleurer si cela était possible facilement, sans se trouver à dépenser de l'argent dans des formations professionnelles, ou même à adhérer à des associations à but non lucratif qui sont en réalité des organismes qui rémunèrent des professionnels, organismes éventuellement créés par des professionnels. Autrement dit, des savoirs et savoir-faire qui se marchandisent. Je ne dis pas que cela ne devrait pas exister, mais je dis en revanche qu'il est bon qu'existe par ailleurs d'autres solutions basées sur la gratuité et l'altruisme, et faisant société (dimensions politique, citoyenne, philosophique, spirituelle, ... et économique).</li></ul></div><div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Des demandes et des offres de savoirs, en réciprocité ouverte</span></h2></div><div>Avec ce petit jeu, on prend conscience que chacune et chacun de nous a le potentiel de transmettre <b>généreusement </b>des savoirs et recevoir d'autres savoirs par autrui, transmis également généreusement. Et pas forcément par la même personne en retour. Et c'est là que l'on voit une différence fondamentale entre l'idée de <b>réciprocité stricte</b> - proche du donnant-donnant, et l'idée de <b>réciprocité ouverte</b> où chacun peut donner et recevoir, et pas en considérant l'autre comme un débiteur ou un créditeur, selon son propre rôle dans l'échange.</div><div><br /></div><div>Je reviens à ce qui est ressorti du jeu que je vous ai proposé. Moi, je suis prêt à transmettre <b>gratuitement</b> à quelqu'un ma méthodologie, mes trucs pour repérer les arnaques. Ce quelqu'un ne me devra rien. En revanche, la personne sera invitée par le même type de jeu, et par de la réciprocité ouverte, à proposer elle-même des savoirs à d'autres. Et <b>la comptabilité</b> de qui donne, qui reçoit, qui donnerait moins et recevrait plus, je vais vous le dire : <b>on s'en fiche, mais alors complètement </b>(c'est déjà jouissif en soi philosophiquement de mon point de vue). Le principal, c'est qu'il y ait globalement un équilibre qui favorise la création d'échanges de savoirs. Un équilibre non pas pour que cela soit juste, mais surtout pour donner de la vitalité à l'écosystème d'échanges de savoirs.</div><div>C'est donc là le principe du RERS : <b>former une communauté de personnes qui ont à la fois des savoirs à proposer et des savoirs à demander, et à faire en sorte de favoriser les échanges de savoirs</b> : à une demande pourrait correspondre une offre.</div><div><br /></div><div>Pour en revenir au sujet de mon article précédent : chaque personne de la communauté se trouve face à deux responsabilités fortes qui méritent d'être investies pleinement : </div><div><ul><li><b>donner à voir</b> : mettre en visibilité ses offres et ses demandes de savoirs ;</li><li><b>voir</b> : s'intéresser aux offres et demandes des autres pour faire émerger les possibilités d'échanges et aussi pour faire émerger d'autres savoirs qu'elle pourrait offrir ou demander. Par exemple, c'est en lisant la liste des offres et demandes que j'ai pu répondre à la demande d'une personne qui cherchait des renseignements sur l'utilisation du logiciel GIMP alors que je n'avais même pas idée de le proposer (en réalité on est chacun tellement rempli de savoirs qu'on ne peut pas tous les énumérer). Et inversement, j'ai trouvé des offres alléchantes de savoirs dont je n'avais pas idée. C'est ainsi que j'ai pu faire la visite de la maison d'une personne qui était entièrement autonome en électricité.</li></ul></div><div>Pour aller un peu plus dans l'explication de l'organisation d'un RERS, il y a néanmoins une équipe d'animation dans chaque RERS pour faciliter les rapprochements entre les demandes des uns et les offres des autres, et aussi pour faire ce travail tout à fait essentiel : aider à faire émerger les offres et les demandes de chacune et chacun, et surtout pour les personnes qui débutent dans le RERS. Il y a aussi notamment à garantir que les échanges de savoirs ne dérivent pas en échanges de services, où pour le coup, la personne qui offre ne transfère plus un savoir mais fait à la place pour répondre à un besoin (souvent pressant) de la personne qui demande et qui devient consommatrice d'un service gratuit au lieu d'actrice.</div><div><br /></div><div><b>MAIS </b>- et c'est bien là l'enjeu que l'on trouve dans bon nombre d'associations d'une manière générale - <b>la vitalité des échanges tient de la bonne contribution de chacune et chacun dans les processus centraux</b>. Sinon, c'est l'équipe d'animation qui essaye de prendre à son compte ce qui n'est pas fait individuellement. Le résultat en terme de vitalité ne pouvant jamais compenser un investissement suffisant de chaque membre, et notamment dans la dynamique "voir" qui a incontestablement un pouvoir d'amplification, y compris dans une logique de cercle vertueux sur l'autre dynamique "Donner à voir". En effet, moi membre d'un RERS, plus je m'intéresse aux demandes et offres d'autrui, plus cela fait émerger potentiellement de nouvelles offres et demandes de ma part, avec un potentiel plus élevé d'échanges. Un point qui pourrait particulièrement parler aux lectrices et lecteurs de cet article faisant partie d'un RERS, et surtout celles et ceux ayant une responsabilité d'animation. De la même façon, plus les rôles d'animation sont répartis sur le plus grand nombre, meilleure sera la vitalité de l'écosystème, et ceci est valable de manière générale pour toute forme d'association, au risque de concentrer les rôles sur un petit nombre de personnes qui finissent par s'épuiser (cf mon article <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2021/03/juste-engagement-dans-less-et-dans-les.html" target="_blank">Juste engagement dans l'ESS et dans les mouvements de transitionS</a>). C'est aussi un enjeu que j'ai appris de la bouche de Claire Héber-Suffrin, et dont j'ai pu constater les impacts négatifs à maintes reprises, quand les collectifs ne l'investissent pas assez.</div><div><br /></div><div>Je donne ci-dessous un schéma que j'ai composé pour expliquer succinctement le fonctionnement d'un RERS sur un exemple d'échanges :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOaNnRyvM9-b21UKx_JULiFDuoMHKfPdRLDfp5sTHGPmduI-xM7GXgsrEvPn3fLC_m0qdY72xigPfjYZhqcHF7geAkBq5qnvagPFTRwj8CtD_z0TtJj29a0nCdpY8Jbeuk_KXfZCEsHZbZyuVrOiPO3QibS_cHDgu4KI2qZrtHRZkn3Sa3Npi5KYjbJgw/s960/RERS.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOaNnRyvM9-b21UKx_JULiFDuoMHKfPdRLDfp5sTHGPmduI-xM7GXgsrEvPn3fLC_m0qdY72xigPfjYZhqcHF7geAkBq5qnvagPFTRwj8CtD_z0TtJj29a0nCdpY8Jbeuk_KXfZCEsHZbZyuVrOiPO3QibS_cHDgu4KI2qZrtHRZkn3Sa3Npi5KYjbJgw/w640-h480/RERS.jpg" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div>Il faut aussi pour ces deux dynamiques un support papier et/ou informatisé pour enregistrer les offres et demandes, pouvoir les consulter et faciliter les rapprochements. Ce qui répond aux enjeux "<b>Donner à voir ... sur quel support, par quels moyens ?</b>" et "<b>Voir ... sur quel support, par quels moyens ?</b>".</div><div><br /></div><div>Dans une prochaine partie, j'expliquerai en quoi selon moi les RERS sont porteurs de pratiques de bienveillance, tout en me centrant sur les deux dynamiques centrales "Voir" et "Donner à voir".</div><div><br /></div><div>Comment ne pas terminer cette première partie sans un petit clin d'œil au Troc Savoirs de la Cabane (<a href="http://www.lacabaneaprojets.fr/" target="_blank">La Cabane à Projets</a>, Créon, Gironde), à tous les membres de l'équipe d'animation qui se sont succédés depuis sa création (et particulièrement Frédéric Foucault). Un petit clin d'œil également bien sûr à Claire et Marc Héber-Suffrin, Roger Parisot et aux contributrices et contributeurs à la vie du mouvement des RERS.</div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-46569217671955802642023-12-07T18:19:00.000+01:002023-12-07T18:19:06.420+01:00Voir et Donner à voir pour mettre la bienveillance en musique<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBDPIjLkqJ5boN4sH6BlufV_Dg1FofAyZMPF4Z-I_5fKuYE1BcyXJhvnKOpwx85mzqNiElZBjuLDoCdee4KK2oGg47HO0zvAR-rziSKzO6o3abrBKhL4aDnwPF28qmdNAnH22zuupsaQGupqmyW0LpVQzghCrXVUsqyhR176SsKsICyyyYfnRVxM4EWgw/s960/voir%20et%20donner%20%C3%A0%20voir.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBDPIjLkqJ5boN4sH6BlufV_Dg1FofAyZMPF4Z-I_5fKuYE1BcyXJhvnKOpwx85mzqNiElZBjuLDoCdee4KK2oGg47HO0zvAR-rziSKzO6o3abrBKhL4aDnwPF28qmdNAnH22zuupsaQGupqmyW0LpVQzghCrXVUsqyhR176SsKsICyyyYfnRVxM4EWgw/w640-h480/voir%20et%20donner%20%C3%A0%20voir.jpg" width="640" /></a></div><br /><p><br /></p><p>J'ai démarré sur mon blog <a href="http://lesverbesdubonheur.fr" target="_blank">lesverbesdubonheur.fr</a> et sur le présent site internet <a href="http://autourdelabienveillance.fr" target="_blank">autourdelabienveillance.fr</a> une série d'articles croisés autour de l'idée de deux dynamiques indissociables de la bienveillance : Voir et Donner à voir. "Donner à voir" est aussi intitulé selon les articles "(se) rendre visible et accessible".</p><p>Tous les articles de cette série visent à promouvoir l'idée qu'individuellement et collectivement nous avons tout à gagner pour vivre dans la bienveillance à associer deux dynamiques qu'il me semble important de relier :</p><p></p><div><ul style="text-align: left;"><li><b>Voir </b>: individuellement, pour s'intéresser à autrui, à sa situation, à ses émotions, à ses aspirations et à ses besoins. Collectivement pour s'intéresser (sur les mêmes dimensions) aux membres du collectifs et aux autres collectifs, communautés, écosystèmes, et notamment ceux d'appartenance et ceux avec lesquels on coopère. C'est le "veillance" de "Bienveillance". Une "veillance" qui permet ensuite d'activer un deuxième volet : l'action (le "Bien" de "Bienveillance").</li><li><b>Donner à voir</b> : pour être pris en compte et traité de manière bienveillante, pour être considéré de manière bienveillante au sein d'une coopération, d'un collectif, il est important de rendre visible ce qui peut être masqué, dans l'ombre sur les situations, les émotions, les aspirations et les besoins. Et aussi on peut donner à voir ce en quoi on pourrait aider, et plus largement, en quoi on peut apporter une contribution du fait de ses capacités, compétences, ressources, ...</li></ul></div><div>Liste des articles dans leur ordre de publication: </div><ol style="text-align: left;"><li> <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2023/11/voir-et-se-rendre-visible-et-accessible.html" target="_blank">Voir et (se) rendre visible et accessible : une double dynamique de Bienveillance et d'Attention Réciproque</a>, publié sur lesverbesdubonheur.fr. La bienveillance pour une situation donnée repose sur la bonne dynamique de "(Se) Rendre visible et accessible" d'une personne aidée et de "Voir" de la personne aidante. L'Attention Réciproque et l'idée de <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/contours-dune-societe-et-de-territoires.html">Société et de Territoires de la Bienveillance</a> reposent sur la double dynamique "Voir" et "(Se) rendre visible et accessible" par toutes les parties prenantes, chacun ne restant pas le cas échéant sur une seule des deux dynamiques, voire aucune des deux.</li><li><a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2023/12/bienveillance-chacun-une-main-pour.html" target="_blank">Bienveillance : chacun a une main pour donner et une main pour demander et recevoir</a> , publié sur lesverbesdubonheur.fr, invite chacune et chacun à être des ambidextre de la bienveillance, à savoir bien utiliser ses deux mains, sans en favoriser une. Une main pour donner, pour prêter attention, pour l'altruisme et une main pour demander et recevoir les actes bienveillants d'autrui.</li></ol><p></p><p><br /></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-82164012674170857202023-11-17T16:43:00.010+01:002023-11-18T08:24:21.912+01:00Rapport de la CIIVISE sur les violences sexuelles faites aux enfants<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6m2JjcKSHpG84q1e7dgd_AfIq9-DKTHx9iUit2Za4epmFfCGW1JEuhFdTG8G8D67gnreEcaEF2SazzgvOCso6a718-H2Dhibn-vG7HlOd4GnavGOfqvfUMJ0myp3bOkrvLCVgKANKySQGYaHqIeR8rc0uJC9OaUgFvKt0FZ8oCThjG3TvV4_TNccvQzQ/s736/Capture%20d'%C3%A9cran%202023-11-17%20090952.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="736" data-original-width="671" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6m2JjcKSHpG84q1e7dgd_AfIq9-DKTHx9iUit2Za4epmFfCGW1JEuhFdTG8G8D67gnreEcaEF2SazzgvOCso6a718-H2Dhibn-vG7HlOd4GnavGOfqvfUMJ0myp3bOkrvLCVgKANKySQGYaHqIeR8rc0uJC9OaUgFvKt0FZ8oCThjG3TvV4_TNccvQzQ/s320/Capture%20d'%C3%A9cran%202023-11-17%20090952.png" width="292" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Ce vendredi 17 novembre 2023, la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (dite <a href="https://www.ciivise.fr/" target="_blank">CIIVISE</a>) publie un <a href="https://www.ciivise.fr/wp-content/uploads/2023/11/VERSION-DEF-SUR-LE-SITE-1611.pdf" target="_blank">rapport de 756 pages</a> et une <a href="https://www.ciivise.fr/wp-content/uploads/2023/11/Synthese-VF.pdf" target="_blank">synthèse de 36 pages</a> avant d'organiser <b>lundi prochain 20 novembre 2023</b> une <a href="https://www.ciivise.fr/rapport/" target="_blank">réunion de restitution à la Maison de la Radio</a> (cf image ci-dessous extraite de leur site internet).</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDArX-nGWR1nHC1O2g3tEyUK7Aw-AqD8ZcIIZRdMYFJ97aQ16OeYAKtw_0OlZymBlftGPPjDVYkSWbIfcgyCHqWgxogP3Irfl0cnY6jx-Pf2tJxQ7LvYg_ZAZ_7h9bXzggbBIJhFlXv-7-yJAhb4y21tl9_hxS-6-4dicmP0OPT3P9_mBj5DJrCd_SWV4/s1600/IMAGE-SITE.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDArX-nGWR1nHC1O2g3tEyUK7Aw-AqD8ZcIIZRdMYFJ97aQ16OeYAKtw_0OlZymBlftGPPjDVYkSWbIfcgyCHqWgxogP3Irfl0cnY6jx-Pf2tJxQ7LvYg_ZAZ_7h9bXzggbBIJhFlXv-7-yJAhb4y21tl9_hxS-6-4dicmP0OPT3P9_mBj5DJrCd_SWV4/w640-h360/IMAGE-SITE.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><a href="https://forms.diffusion.social.gouv.fr/5a5873edb85b530da84d23f7/Gps116o9TYWrqDzzbiT4QQ/DcHeCZYPS8WzOvTAZ_WT2g/form.html" target="_blank">Lien pour l'inscription obligatoire</a>.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">A noter qu'il est possible d'y participer par visio-conférence (suivre le lien précédent). </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><h2 style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Un état des lieux</span></h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Un état des lieux qui fait froid dans le dos et dont je restitue quelques éléments dans les items suivants :</div><span><a name='more'></a></span><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>160 000 enfants sont touchés par des violences sexuelles par an.</li><li>Environ 10% de la population a été victime de violences sexuelles dans son enfance (14,5% des femmes et 6,4% des hommes). </li><li>Les victimes sont en grande majorité des femmes. 83% des personnes qui se sont confiées à la CIIVISE sont des femmes.</li><li>Les violences sexuelles commencent très tôt : en moyenne vers 8 ans et demi</li><li>Elles sont répétées pendant plusieurs années</li><li>Le violeur n'est pas à chercher en premier lieu à l'extérieur : le "vilain monsieur qui offre des bonbons" représente 8% des cas et dans le cadre institutionnel 11% (la pédophilie dans l'église catholique 1/4 de ces cas). Et donc dans une très grande majorité (83% des cas), les violences sexuelles sont incestueuses. Le cas le plus fréquent : violences commises par le père (27% des cas).</li></ul><div>Voici en deux images des chiffres que j'ai mis sous forme de graphiques :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRGbkNuZLOZ5ViV0ks_hKzd8BTnBAVIEEADzHvfcckPeQdlwyIJxAhnu-WhXZ_F3sZV20bD4xCjKDVThIrNy7ikJZv8O9i05MvRn0gqNEXqOIT5md-m5x3gMQHLtBQar3ZE_jTSMGKxD47amBGQYwFEEZNnFkLrRkF2fGFaGC1C2duK0KsJlwF84ZLjRM/s3002/agresseurs.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2192" data-original-width="3002" height="293" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRGbkNuZLOZ5ViV0ks_hKzd8BTnBAVIEEADzHvfcckPeQdlwyIJxAhnu-WhXZ_F3sZV20bD4xCjKDVThIrNy7ikJZv8O9i05MvRn0gqNEXqOIT5md-m5x3gMQHLtBQar3ZE_jTSMGKxD47amBGQYwFEEZNnFkLrRkF2fGFaGC1C2duK0KsJlwF84ZLjRM/w400-h293/agresseurs.jpg" width="400" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4GaU1krsRBw7-V-hx2TA87PwLX3dupoP2XKrUW5iat53oWT5fTkT7ttKnXp8jgWn30b84Vc0eR5lhwPnoZMYJQky2re8Ya9taD3fQwKqcMPxr7svvw62r8QuSp8oRtbRDL5Hu3MJ0YSXlMKs2CzMaf_-vOmJiJvPbCMqPKegVuiYxdk1pAdJNwJ4k0Zs/s1280/plaintes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4GaU1krsRBw7-V-hx2TA87PwLX3dupoP2XKrUW5iat53oWT5fTkT7ttKnXp8jgWn30b84Vc0eR5lhwPnoZMYJQky2re8Ya9taD3fQwKqcMPxr7svvw62r8QuSp8oRtbRDL5Hu3MJ0YSXlMKs2CzMaf_-vOmJiJvPbCMqPKegVuiYxdk1pAdJNwJ4k0Zs/w640-h360/plaintes.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div><br /></div><div>Quelques mots de ma composition pour résumer les grands enseignements de l'état des lieux, en dressant un portrait type de victime de violences sexuelles dans l'enfance :</div><div><ul style="text-align: left;"><li>Je suis plutôt une fille</li><li>Je suis victime d’inceste depuis l'âge de 8 ans et demi (plutôt que de violence d'une personne en dehors de ma famille)</li><li><b>A/ Je vais me taire, subir ces faits insupportables de manière répétée</b> et je vais subir presque certainement des conséquences psychiques et physiques …</li><li>… avec des conséquences négatives sur ma vie affective et sexuelle</li><li>… et un risque accru de conduites à risques et de subir des violences conjugales plus tard</li><li><b>B/ Si je voulais déposer plainte au-delà de 20 ans après les faits, je me heurterais au couperet de la prescription de 20 ans</b></li><li><b>C/ Si je ne me tais pas au moment des faits</b>, je vais avant tout me confier à ma mère …</li><li>… qui aura plutôt tendance à me croire</li><li>… mais à 45%, on ne va pas agir pour me protéger, y compris si je me suis adressé à un professionnel.</li><li><b>C.1/ Une plainte ne sera plutôt pas déposée</b></li><li><b>C.2/ Et si une plainte est déposée</b>, il y a 1 chance sur 10 qu’elle aboutisse en condamnation, en moyenne 4 ans de prison contre l'agresseur s'il s'agissait d'un viol et 3 ans de prison pour une agression (mais il est fort possible dans ce cas qu'il obtienne une condamnation avec sursis)</li><li>Et mon sentiment sur la procédure pénale sera plutôt négatif</li></ul></div></div><h2 style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Des préconisations</span></h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">La CIIVISE a travaillé sur 82 préconisations autour de 4 axes, dont 10 préconisations-clé qui sont listées ci-dessous en items des 4 axes :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><b>1/ Le repérage des enfants victimes<br /></b><ul style="text-align: left;"><li>Organiser le repérage par le questionnement systématique des violences sexuelles</li><li>Généraliser le repérage des violences sexuelles dans les situations de vulnérabilité spécifiques</li><li>Créer un RDV individuel annuel de dépistage et de prévention centré sur l’évaluation du bien-être de l’enfant</li></ul><b>2/ Le traitement judiciaire</b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both;"><ul style="text-align: left;"><li>Déclarer imprescriptibles les viols et agressions sexuelles commis contre les enfants</li><li>Créer une Ordonnance de Sûreté de l’Enfant (OSE) permettant au juge des affaires familiales de statuer en urgence sur les modalités d’exercice de l’autorité parentale en cas d’inceste vraisemblable</li><li>Ajouter le cousin dans la définition des viols et agressions sexuelles qualifiés d’incestueux</li></ul></div><b>3/ La réparation incluant le soin</b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both;"><ul style="text-align: left;"><li>Garantir des soins spécialisés du psychotraumatisme aux victimes de violences sexuelles dans l’enfance en mettant en œuvre le parcours de soin modélisé par la CIIVISE</li><li>Garantir une réparation indemnitaire prenant réellement en compte la gravité du préjudice et les préjudices spécifiques</li></ul></div><b>4/ La prévention des violences sexuelles</b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>Renforcer le contrôle des antécédents avec le FIJAISV</li><li>Maintenir la CIIVISE</li></ul></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">A noter que la CIISE a été installée par Emmanuel Macron en mars 2021 pour deux ans, puis prolongée le 8 décembre 2022 jusqu'au 31 décembre 2023.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><b>Un enjeu important inscrit en dernière préconisation-clé est que cette commission puisse perdurer au-delà du 31 décembre 2023</b>. Pour reprendre les mots de la synthèse :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><blockquote><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: large;"><i style="background-color: #fcff01;">Cela ne peut pas être refermé. La CIIVISE ne peut pas « éteindre la lumière ».</i></span></div></blockquote><p> </p><h2 style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Pourquoi évoquer ce rapport sur autourdelabienveillance.fr ?</span></h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Outre le fait que le sujet touche particulièrement ma sensibilité, je le mentionne pour deux raisons :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>le besoin affirmé par la CIIVISE que l'existence du rapport soit largement relayée dans le grand public et une forme d'appel à la survie (ou pérennisation) de cette commission ; en cela, c'est une modeste contribution de ma part : je partage en mettant mon grain de sel</li><li>cela me donne l'occasion de plaquer ma modélisation de l'échelle de la bienveillance et celle des 3 dimensions de bienveillance sur cet enjeu</li></ul><div>Et j'enchaîne directement sur l'échelle de la bienveillance dont je redonne un schéma ci-dessous :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijcJTRVXI1IJ4XdXGKcPFNpBgYFU3kcQrNanA4rAjq7wZlu07I4jxS2ZvqE_w_hq7ug2RIoZmGoVsaqiLAB0dznDjKFt8gIMNX2rGRwdwqvzvQLwP2YmzAcQKYNtXXbPyFahPJE6Nrn7_bIF2CAFYHKkZ49beOoug2dAEISCpvhh2WnvfrBioueF9CzEc/s960/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijcJTRVXI1IJ4XdXGKcPFNpBgYFU3kcQrNanA4rAjq7wZlu07I4jxS2ZvqE_w_hq7ug2RIoZmGoVsaqiLAB0dznDjKFt8gIMNX2rGRwdwqvzvQLwP2YmzAcQKYNtXXbPyFahPJE6Nrn7_bIF2CAFYHKkZ49beOoug2dAEISCpvhh2WnvfrBioueF9CzEc/w640-h480/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div>L'agression sexuelle d'un enfant est bien entendu un acte de malveillance le plus à l'extrême gauche de cette échelle. Le mot "trahison" est utilisé dans le rapport pour indiquer le niveau de malveillance dans le cas d'inceste par un parent. C'est aussi le cas pour toutes les personnes en dehors de la famille portant une autorité et une responsabilité de bienveillance qui profitent de leur statut pour abuser sexuellement de l'enfant (c'est notamment le cas pour les prêtres pédophiles).</div><div><br /></div><div>Dans le segment "Malveillance" figurent également les non-réactions des personnes à qui se confient un enfant agressé sexuellement. Il y a évidemment un spectre assez large entre les personnes qui ne veulent pas entendre et/voir, celles qui ne veulent pas croire, celles qui croient mais qui n'osent pas agir, celles qui demandent à l'enfant de se taire (27% des cas où l'enfant se confie à un proche), celles qui culpabilisent l'enfant (22% des cas), ...</div><div><br /></div><div>Ne pas protéger un enfant qui s'est confié de son traumatisme relève de la non-assistance à personne en danger dans ma vision des choses. Une protection qui doit être co-construite avec différentes parties prenantes en ne restant surtout pas isolé. Si un enfant sort de son isolement et qu'on le replonge dans une autre forme d'isolement, il est très probable qu'on ajoute un traumatisme supplémentaire.</div><div><br /></div><div>Je précise qu'il s'agit bien de malveillance et non pas d'absence de bienveillance qui elle ne concerne que le non-signalement de comportements malveillants mineurs.</div><div><br /></div><div>J'en viens aux trois dimensions indissociables de la bienveillance :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5n1nCds5zmO8ws14bImnje4Mbin3nuc8dd159a-2ggiCNx9GpL2wrQ42M1a5WBAc836v9aqJDw8sAK2r9sm6o0ZMNhris8a3hQjU8gh8UHwJZD_cIjNMBnqzORHBtWS__2O-XCKh3II0ioGJrX1nXLNZz94NZM_M4AbnFBWzm1f3tVMv458CfbcVxTh0/s1080/3%20dimensions%20indissociables%20Bienveillance.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1080" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5n1nCds5zmO8ws14bImnje4Mbin3nuc8dd159a-2ggiCNx9GpL2wrQ42M1a5WBAc836v9aqJDw8sAK2r9sm6o0ZMNhris8a3hQjU8gh8UHwJZD_cIjNMBnqzORHBtWS__2O-XCKh3II0ioGJrX1nXLNZz94NZM_M4AbnFBWzm1f3tVMv458CfbcVxTh0/w640-h640/3%20dimensions%20indissociables%20Bienveillance.png" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">La dimension N°2 "Ne pas faire de mal" est celle que l'on doit opposer à l'agresseur et à l'agression.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">La dimension N°3 met en évidence qu'il y a un devoir de bienveillance qui passe par le signalement, la dénonciation, l'affrontement de la situation si on est témoin/confident direct ou indirect pour de tels faits.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Pour en revenir à l'échelle de la bienveillance : <b>il n'y a pas de position neutre </b>: face à une telle situation de violence, soit on prend le taureau par les cornes, dans la bienveillance sans être paralysé par les éventuelles conséquences, soit on ne fait rien et auquel cas, cela relève de la malveillance, de la faute coupable.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Il faut bien considérer que trop souvent il y a une faute coupable de non-protection à plusieurs échelles : individuel familial, individuel professionnel, policière, judiciaire, sociétal et un déficit de coordination entre les différentes parties prenantes.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><b><span style="font-size: large;">Il est temps que l'interdiction des actes sexuels entre adultes et enfants soit vraiment considérée comme une ligne écarlate affirmée, réaffirmée, surveillée, sanctionnée lourdement et dont les dépassements seraient imprescriptibles. Et évidemment que les victimes soient écoutées, protégées, bichonnées.</span></b></div><br /><p></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-88282581400414030012023-11-14T11:53:00.003+01:002024-01-19T06:13:06.690+01:00La bienveillance : il ne suffit pas de faire du bien et ne pas faire du mal<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhOYiqQEVVgG3p8Xw0-pkfrVqnj8pylg-JxyqgFjmRlGoTCF1umxxmqToROc7SNEKacWeiSQ5As7HKnX24wcU5GnARCeQEoevsukOM70mjTFb3Z11IcOnxkorGOPV3LEBx1Dj9mZhlZ1BUm-mkiYwbjtEGHoPzKME7rhbtFv-rnHvYZK4JSIGo36yGhb8/s1080/3%20dimensions%20indissociables%20Bienveillance.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1080" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhOYiqQEVVgG3p8Xw0-pkfrVqnj8pylg-JxyqgFjmRlGoTCF1umxxmqToROc7SNEKacWeiSQ5As7HKnX24wcU5GnARCeQEoevsukOM70mjTFb3Z11IcOnxkorGOPV3LEBx1Dj9mZhlZ1BUm-mkiYwbjtEGHoPzKME7rhbtFv-rnHvYZK4JSIGo36yGhb8/s320/3%20dimensions%20indissociables%20Bienveillance.png" width="320" /></a></div><p>Cet article du 14 novembre 2023 est devenu une page le 19 janvier 2024.</p><p>Voir donc la page <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/3-enjeux-de-bienveillance-faire-du-bien.html">3 enjeux de bienveillance : faire du bien, ne pas faire de mal, et signaler/dénoncer le mal</a>.</p><div><br /></div><p></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-36987077029547609912023-10-08T12:37:00.009+02:002023-10-08T14:51:15.571+02:00Tricoter la bienveillance par le fil de la réciprocité <p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZSujNu5yghQBlwcgVPyfAOBDc7qGhEBYj5swd0rQvd6TPQubu__8vVoGyBJnf7T3-QSCEjnpzBnhlGdfwVuz9Bv6m4hsXMUVG3VG76W9fgtf3fulG-86HTHNx50QSAWP8UJxi0PM2b7O9zWWwe9J6BmPWhuABIuKrMuGvTRkeLHviEyXJa9kcvJTYFTs/s1280/r%C3%A9ciprocit%C3%A9%20bv%20soi%20et%20autrui.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZSujNu5yghQBlwcgVPyfAOBDc7qGhEBYj5swd0rQvd6TPQubu__8vVoGyBJnf7T3-QSCEjnpzBnhlGdfwVuz9Bv6m4hsXMUVG3VG76W9fgtf3fulG-86HTHNx50QSAWP8UJxi0PM2b7O9zWWwe9J6BmPWhuABIuKrMuGvTRkeLHviEyXJa9kcvJTYFTs/w640-h360/r%C3%A9ciprocit%C3%A9%20bv%20soi%20et%20autrui.jpg" width="640" /></a><br /><br /></p><p></p><p>Partons d'une idée qui à la fois n'est pas gagnée dans les esprits et les pratiques, et à la fois est considérée comme un poncif par certains : être bienveillant avec autrui et avec soi-même. </p><p>Il me semble que la formulation la plus utilisée est du type : "commencer par être bienveillant envers soi-même" qui fait écho à l'adage "charité bien ordonnée commence par soi-même".</p><p>Je pense qu'il faut y mettre du discernement car en réalité bien souvent bienveillance à soi et à autrui méritent d'être conjugués au quotidien.</p><span><a name='more'></a></span><p>ET en même temps, le discernement dans les situations de mise en péril de sa propre santé, conduit dans une logique gagnant-gagnant à focaliser son attention pendant un laps de temps nécessaire à faire ce qu'il faut pour soi-même.</p><p>L'annonce faite dans les avions commerciaux avant leur mise en mouvement va dans ce sens : les passagers sont invités en cas de dépressurisation de l'appareil à enfiler le masque prévu à cet effet, AVANT d'aller apporter leur aide à leurs voisines et voisins à enfiler leur propre masque.</p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Tirons le fil de la réciprocité</span></h2><p><b>1/ Je veux être bienveillant envers moi-même. </b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgcclBO4G2CNgnObd4UIf_w_gZTS4BlTLjnYDr3RUBMeNCioLCWXbSOAze4nZ_aekUAZFlJuingYPpJ6Rl7mHojD3MtKtEn_uHdaq889zN4IyiGGFK_db8wgv_NSmYR-duCHR3ToXQ_Dgk5oIsxECjQD9Bmg92qG_t2PiwER80r_1lNp9vGwLxZuGJQZQw/s1280/Diapositive2.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgcclBO4G2CNgnObd4UIf_w_gZTS4BlTLjnYDr3RUBMeNCioLCWXbSOAze4nZ_aekUAZFlJuingYPpJ6Rl7mHojD3MtKtEn_uHdaq889zN4IyiGGFK_db8wgv_NSmYR-duCHR3ToXQ_Dgk5oIsxECjQD9Bmg92qG_t2PiwER80r_1lNp9vGwLxZuGJQZQw/w400-h225/Diapositive2.JPG" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p><p><b>2/ Par réciprocité, tu as ta propre aspiration, ta propre responsabilité à être bienveillant avec toi-même</b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixbL7OUbqDZ7HOwbW2zpU3V1aJ56eec4-NaKUokyoMkevfAwVa6p_p-6-9xsjGTAT9MMXu9oQBhS5OibH2rXxFhNgl2avaJEYX4JC35rNDPm0DixiZq6MoFDHFixau-IaPPm2WVAV0OEnjV1fG5enOGU2ig0GhDHhRsMXTeEbdlpsqqcBu9xzKBZ_x6Ew/s1280/Diapositive3.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixbL7OUbqDZ7HOwbW2zpU3V1aJ56eec4-NaKUokyoMkevfAwVa6p_p-6-9xsjGTAT9MMXu9oQBhS5OibH2rXxFhNgl2avaJEYX4JC35rNDPm0DixiZq6MoFDHFixau-IaPPm2WVAV0OEnjV1fG5enOGU2ig0GhDHhRsMXTeEbdlpsqqcBu9xzKBZ_x6Ew/w400-h225/Diapositive3.JPG" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p><p><b>3/ Revenons à moi : si je veux pouvoir être suffisamment en confort pour prendre soin de moi, il faut que cela te semble légitime.</b></p><p><b>Donc, ce qui me facilitera d'être bienveillant avec moi-même, c'est que tu acceptes cette bienveillance à moi-même, et donc cela constitue de la bienveillance de ta part envers moi.</b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8V8BP7vX_JApZtXXLHNGwf4vSoMbr1Yn2HZi7nY4pJfaEn7fcFUjwAT3iOyISMMUvt00dy1mrmjdLZkwHg-xL9oQ-jdpwQzk9ujl2bMu7KNqg2SeFOWi1_s30Z1TczHgX8UTSaN55pGmEe8bpREvAHykorzujirtKP5l3mdmAHo49TpSoqTKwGstdl1Q/s1280/Diapositive4.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh8V8BP7vX_JApZtXXLHNGwf4vSoMbr1Yn2HZi7nY4pJfaEn7fcFUjwAT3iOyISMMUvt00dy1mrmjdLZkwHg-xL9oQ-jdpwQzk9ujl2bMu7KNqg2SeFOWi1_s30Z1TczHgX8UTSaN55pGmEe8bpREvAHykorzujirtKP5l3mdmAHo49TpSoqTKwGstdl1Q/w400-h225/Diapositive4.JPG" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p><p><b>4/ Et réciproquement, ta bienveillance envers toi-même sera facilitée par ma bienveillance envers toi.</b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoCDwQp2j7cu3jkqVsRuVbOeCxAp9lLZuuZxJ47fGFe1IQjE-IZjxXRZCXERnzjEd3GOWC9GUEITWxTeEp0RdmAG6qc-K-e7N7F4Lb2_3FkopT6UQP8nkxLe30KmboJ7881qeFJN8uwx5iRqbqP-pO469IQGAlU0OWyn7qes6ttZvEn7lpu0jrNwIJT-Q/s1280/Diapositive5.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoCDwQp2j7cu3jkqVsRuVbOeCxAp9lLZuuZxJ47fGFe1IQjE-IZjxXRZCXERnzjEd3GOWC9GUEITWxTeEp0RdmAG6qc-K-e7N7F4Lb2_3FkopT6UQP8nkxLe30KmboJ7881qeFJN8uwx5iRqbqP-pO469IQGAlU0OWyn7qes6ttZvEn7lpu0jrNwIJT-Q/w400-h225/Diapositive5.JPG" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p><p>Tirer ce fil de réciprocité me semble bigrement intéressant car il fait préciser bien des choses, et ici en l'occurrence :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>dans cette logique de réciprocité, cela remet la balle dans mon camp, mais cette fois, tourné vers toi : ma bienveillance, c'est aussi d'accepter que tu prennes soin de toi, que tu te donnes du temps et de l'énergie y compris si ça n'arrange pas mes affaires </li><li>dans ma responsabilité de bienveillance envers toi, se dessine aussi celle de te stimuler, t'inviter, te soutenir, t'aider à prendre soin de toi, et notamment quand ton dévouement, tes engagements se font au sacrifice de ta santé </li></ul><p></p><p><b>5/ En prenant de la hauteur, il apparaît que penser la réciprocité de la bienveillance à soi conduit naturellement à donner de la substance à la bienveillance à autrui. Formulé autrement, la bienveillance à autrui peut découler d'une conception efficace de la bienveillance à soi-même, sous réserve d'investir la question de la réciprocité.</b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1FPUtBzDShJZXWZHZPT_R2J-DNtGzJTHNjsgglFSY9ddQzq9k8MknAIpbteB7HuQe3faDmtlw9OVHYB5sH5-7PfrlCU2Sd_NxCv30pFkt51Pe2l1BiNHtqAGOvsu26ZZWLl_WOTskDTvrfO4jIjR854ViulkGexu6qC1NahooY-QnBOZPEWrjViOvN88/s1280/Diapositive6.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1FPUtBzDShJZXWZHZPT_R2J-DNtGzJTHNjsgglFSY9ddQzq9k8MknAIpbteB7HuQe3faDmtlw9OVHYB5sH5-7PfrlCU2Sd_NxCv30pFkt51Pe2l1BiNHtqAGOvsu26ZZWLl_WOTskDTvrfO4jIjR854ViulkGexu6qC1NahooY-QnBOZPEWrjViOvN88/w400-h225/Diapositive6.JPG" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p><h2><span style="font-size: x-large;">Droits, devoirs et réciprocité</span></h2><p>Je prends maintenant la bienveillance sous le prisme droit/devoir.</p><p>Si je considère la bienveillance à moi-même comme un de mes droits, alors par réciprocité, il me faut considérer que la bienveillance à toi-même est aussi un de tes droits. </p><p>En cela, cela devient un devoir pour moi d'accepter que tu puisses exercer ce droit. Je peux en faire aussi un devoir de t'aider à être bienveillant avec toi-même avec une limite : je dois respecter ton droit à ne pas vouloir exercer ce droit d'être bienveillant avec toi-même. Autrement dit, si je te vois aller dans le mur, je peux t'aider à changer de trajectoire, mais en respectant ta liberté individuelle, ton droit de décider par toi-même. </p><p>Le discernement a aussi sa place dans cet exercice droit/devoir ; par exemple, si ta vie est en danger ou/et si j'ai une responsabilité vis-à-vis de toi (notamment d'adulte à enfant).</p><p>Toujours sur le sujet droit/devoir, je peux par ailleurs me faire aussi un devoir d'être bienveillant envers moi-même, au-delà du droit en la matière.</p><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Bienveillance envers soi-même et autrui : indissociables</span></h2><p>Ainsi, ma conviction est que bienveillance envers soi-même et bienveillance à autrui sont intimement liées, intriquées l'une dans l'autre, avec un liant au nom de "réciprocité".</p><p>J'évoquerai une autre pièce du puzzle dans une prochaine publication : distinguer la relation interpersonnelle et la relation collectif/individu, en m'appuyant également sur la réciprocité qui me semble absolument incontournable et aidante pour investir le sujet de la bienveillance vu comme sujet de société.</p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-56249209799272815492023-01-29T10:43:00.002+01:002023-01-29T10:46:36.847+01:00Relier Bienveillance, Interdépendance et Gratitude<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiP4bVVZLIBk1ZU6ObUl5MfRalcfGtEq7Fbxd-IAtEvSo5OHpgKpNWQoVSPnJkNFftLNUad_8Twavq7oRdUZi9BZN5gCsckKVK67p8UVC6WOMXB9Xi-CDEubD-KGenHQ8VCFS0tm0_344-Sb-49OigljcyQZ768xsDV3UJ8HxAp_udVSJQh7VH3uXV/s718/bienveillance%20interd%C3%A9pendance.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="718" data-original-width="718" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiP4bVVZLIBk1ZU6ObUl5MfRalcfGtEq7Fbxd-IAtEvSo5OHpgKpNWQoVSPnJkNFftLNUad_8Twavq7oRdUZi9BZN5gCsckKVK67p8UVC6WOMXB9Xi-CDEubD-KGenHQ8VCFS0tm0_344-Sb-49OigljcyQZ768xsDV3UJ8HxAp_udVSJQh7VH3uXV/w640-h640/bienveillance%20interd%C3%A9pendance.jpg" width="640" /></a></div><br /><p></p><p>La <b>bienveillance </b>mérite de ne pas être conçue de manière étroite, voire étriquée, focalisée sur soi-même.</p><p>Un autre risque est aussi de confondre (se) faire du bien et (se) faire plaisir (cf mon article sur lesverbesdubonheur.fr <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2021/04/attention-plaisir-le-dessous-des-cartes.html" target="_blank">Attention, plaisir - Le dessous des cartes : tu vas halluciner !</a>)</p><p>J'ai proposé une conception de la bienveillance autour de <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/4-dimensions-indissociables-et.html">4 dimensions indissociables et réplicables</a> :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2gu67OBhcMWybSdN1We1ZttDXOo9SN2Dd854_qS9SjOoNW7hS4SPxWdSmJyTJgaxjLcLsh_706PFqZfUxppPVddg_eCbO0oVW-4ZX9YXrImmKmPU68M7COGeQPT5twGoOGyHxwkJh-fTaV1RWWBJlCVD5XfbL4hfYd6dRneAPjnOchln8qDHrIVl0/s960/4%20dimensions.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2gu67OBhcMWybSdN1We1ZttDXOo9SN2Dd854_qS9SjOoNW7hS4SPxWdSmJyTJgaxjLcLsh_706PFqZfUxppPVddg_eCbO0oVW-4ZX9YXrImmKmPU68M7COGeQPT5twGoOGyHxwkJh-fTaV1RWWBJlCVD5XfbL4hfYd6dRneAPjnOchln8qDHrIVl0/w640-h480/4%20dimensions.jpg" width="640" /></a></div><br /><p>Une bienveillance centrée sur soi-même fait fi des deux dimensions :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>Toi et Moi : quand on ne porte pas attention et soin à autrui, humain ou autre qu'humains ; quelques fois la bienveillance à autrui est partielle : sélective, limitée à quelques personnes (par exemple les proches)</li><li>Moi dans des Nous : quand on ne considère pas et on ne contribue pas à nos écosystèmes d'appartenance : famille, voisinage, commune, ... jusqu'aux niveaux les plus larges : membre de l'humanité, membre du vivant, membre de l'univers.</li></ul><div>La prise en compte de ces deux dimensions nait de la conscience de l'<b>interdépendance</b> dans le monde que nous vivons avec les autres humains et le vivant en général (autres qu'humains). Une évidence, une réalité, une vérité masquées souvent par un orgueil mal placé à la sauce "je me suis fait tout seul, je n'ai besoin de personne, je n'ai jamais rien demandé à personne" ou à une vision très superficielle de la vie.</div><div><br /></div><div>Il est même possible qu'une ou les deux autres dimensions internes manquent à appel, notamment quand il y a confusion entre "bien" et "plaisir", entre motivations intrinsèques (aspirations profondes) et motivations extrinsèques (argent, pouvoir, regard des autres, ...) :</div><div><ul style="text-align: left;"><li>Moi, Je : quand les aspirations les plus profondes ne sont pas investies, enfouies sous les pulsions, les motivations de pouvoir, de biens matériels et de plaisir</li><li>Vous en Moi, quand le corps et le mental souffrent de comportements addictifs néfastes pour la santé (alcool, stupéfiants, dépendance numérique, manque de sommeil, sédentarité, ...)</li></ul></div><p></p><p>L'interdépendance couplée à l'attention constitue la source d'une émotion positive qui cultive les relations et renforce la bienveillance dans un cercle vertueux : la <b>gratitude</b>. Plus nous prenons conscience de l'interdépendance, plus nous remercions la nature et les autres humains pour ce qu'ils nous donnent, plus on a l'élan de leur porter attention et soin.</p><p>Face à l'emballement climatique, à la destruction massive de la biodiversité, à la pollution, à la crise énergétique, à la pauvreté grandissante, aux risques de guerre, aux risques de nouvelles pandémies, aux risques de prise de pouvoir autocratique, ... la bienveillance sur les 4 dimensions évoquées précédemment pourrait être une approche vertueuse et pertinente pour prendre en compte tous ces enjeux. Pour le bien de notre planète et de tous ses habitants, humains et autres qu'humains.</p><p><br /></p><p><br /></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-63258265262177499732023-01-01T12:45:00.005+01:002023-01-01T12:52:45.012+01:00Le Temps et Dame Nature<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisOaOAWR-BnaKctnW4a7oFMqFTByfxLg-WqL1esOvpqHLOr_KG9l-Fli4Ps4PJrNnysZTIuld8ePunVIV4QeBWuMYrmS1ZbzHZKNh7CkBsdw6W_TbS94FUOmTKAFG5TGTSrrplvkY4oEB1ts7zot-fU0jf-3bR7XRcN45smm1HAzr5blREZe1EaI0s/s3300/temps%20et%20dame%20nature.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2411" data-original-width="3300" height="468" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisOaOAWR-BnaKctnW4a7oFMqFTByfxLg-WqL1esOvpqHLOr_KG9l-Fli4Ps4PJrNnysZTIuld8ePunVIV4QeBWuMYrmS1ZbzHZKNh7CkBsdw6W_TbS94FUOmTKAFG5TGTSrrplvkY4oEB1ts7zot-fU0jf-3bR7XRcN45smm1HAzr5blREZe1EaI0s/w640-h468/temps%20et%20dame%20nature.jpg" width="640" /></a></div><p><br /></p><p>Son excellence auto-proclamée Le Temps et toute sa cour paradent en fanfaronnant dans une rare sortie dont l'a supplié sa chérie Urgence pour calmer son peuple.</p><p> Il rencontre sur son chemin en un endroit isolé une femme qui pourrait être resplendissante si elle ne portait pas des traces de coups récents et plus anciens, peut-être de son époux violent ?</p><p> « Quel est ton nom ? » l'interpelle brusquement le Temps qui s'agace du haut de son pur-sang de ne pas l'avoir vu faire ses révérences devant lui, et bien à plat.</p><p> « Je suis Dame Nature » répond-elle aimablement semblant ne pas avoir pris ombrage du ton tonnerre et sans esquisser le moindre mouvement autre que celui de ses lèvres.</p><p>« Et toi, mon fils comment t'appelles-tu et qui sont tes frères à 2 et 4 pieds avec toi ? »</p><p> « Damnée Nature, te voilà bien impertinente de ne pas reconnaître ni saluer comme il se doit ton empereur Le Temps qui fait les horloges et la météo. Et sache que les seules révolutions que l'on considère avec moi sont celles que je préside tous les jours et 24h sur 24 de la planète terre autour d'elle-même » dit-il manifestement très fier de son trait d'esprit que d'aucun pourrait trouver émoussé. </p><p> « Mon fils, comment te voilà élevé étrangement très au-dessus de ton nombril ? Crois-tu vraiment que tu sonnes le La tout autour de toi ? » dit alors Dame Nature.</p><p> « Serais-tu folle, ignorante ou déconnectée des réalités pour ne pas voir ma mainmise totale sur la vie des hommes et des animaux qu'ils croient exploiter, mais qui en réalité subissent ma loi à moi, qu'ils soient sur terre, en mer ou en l'air, l'air de rien » continue Le Temps toujours fort content de lui-même et de ses traits d'esprit du même acabit.</p><p> « Mon fils, je sens à tes mots que tu serais peut-être à la tête d'un château de cartes qui pourrait vite s'effondrer si une des cartes décidait de jouer son propre jeu de l'autodétermination et de la bienveillance, suivie par d'autres au vu des impacts positifs de ce jeu gagnant-gagnant. Et tu retrouverais ni plus ni moins le rôle qui devrait être le tien ».</p><p> « Balivernes et impertinence ! Constate par toi-même ma toute puissance et cette magnifique pyramide qui me fait régner du haut vers le bas et même les machines de tous poils sont à ma botte. Mon tempo bat dans tous les cœurs, toutes les montres, toutes les horloges, tous les agendas, tous les objets électroniques jusqu'aux satellites. Et j'ai même réussi, tout en gardant le même tempo depuis des générations, à accélérer les rythmes. Et tout le monde n'y a vu que du feu. Je suis l’illusionniste ultime » réagit Le Temps en deux temps.</p><p> « Mon fils, je te répète que même si ton illusion fait certes illusion, elle crèvera comme une baudruche, et je compte sur d'autres de mes enfants pour souffler ton château de cartes car aussi mal en point tu me vois aussi mal en point sont ou seront mes enfants à te laisser faire joujou en psychopathe avéré. »</p><p> Le Temps est furieux qu'on puisse lui résister et lui tenir de tels propos de lèse-majesté. Il se saisit de sa plus grande aiguille pour transpercer cette insupportable quand son cheval, lui aussi fils de Dame Nature, envoya d'une ruade son pesant et déplaisant cavalier sur les roses dont il fallut lui enlever les épines et pas seulement du pied.</p><p>L'amoral de cette histoire, facile à trouver, non ?</p><p>Mais pas facile à déloger.</p><p>Alors, joue la carte toi-aussi de l'envoyer sur les roses !</p><p> La 2ème morale c'est que la conversation n'a pas tourné autour de Dame Nature, mais rien malheureusement d'inhabituel dans les temps qui courent ... trop vite. </p><p>Alors, donnons-lui la parole, donnons-nous la parole nous toutes et nous tous enfants de Dame Nature.</p><div><br /></div><br />Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-35086228670084095872023-01-01T10:30:00.002+01:002023-01-01T10:30:23.441+01:00Mes vœux pour 2023<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC6v19aXl5Qw5-zz9hL34M3_PIkzHLEr1DEFER8RTYtWMDLEJbxbtyw_nvT5OEYDh8etEWI5Ps_aRvr6hDiyBFr2omqoHufBqXscdr1343bI_qpUDTOj_eUSQ0AGcVe2sj7VVL8Wt6E__bSpN7XChPgzmp1Tt9dJfleOoZPn2vhcSjPMjwZQ4tgj9y/s1280/2023.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC6v19aXl5Qw5-zz9hL34M3_PIkzHLEr1DEFER8RTYtWMDLEJbxbtyw_nvT5OEYDh8etEWI5Ps_aRvr6hDiyBFr2omqoHufBqXscdr1343bI_qpUDTOj_eUSQ0AGcVe2sj7VVL8Wt6E__bSpN7XChPgzmp1Tt9dJfleOoZPn2vhcSjPMjwZQ4tgj9y/w640-h360/2023.jpg" width="640" /></a></div><p><br /></p>L'état inquiétant de la planète nous invite individuellement et collectivement à plus de bienveillance envers le vivant, à utiliser notre intelligence - celle qui fait considérer l'humanité qu'elle est largement au-dessus du lot des autres espèces - dans le sens de la responsabilité, de l'imagination et de l'efficacité pour réparer et protéger.<p></p><p>Mes vœux à vous qui lisez ces quelques mots de pouvoir vous sentir bien dans la vie, bien entouré, bien dans votre santé physique, psychique et sociale et dans une bienveillance active et réciproque.</p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-42017772577294883892022-12-29T14:04:00.004+01:002023-10-29T08:44:42.125+01:00Ne pâtis pas de l'empathie et de la bienveillance !<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbkKrX1smejPA9b3Xlu9_2lBVxn93O1SSPR60T8IO5K3uxg24uyNt9JEdYGFblT4c-yzk6KtSOyHGnTDzFVKPmKPZlWSZ-yfZrkcFQXuAxBw20O_qX2CFuzAWyjhs67GjqIBWjUlbnNMzv6rwOJ8VCK-AFbkl0HiBnugKivhWZzquC3Y5-D5ACC6EX/s3300/bien%20mal%20soi%20autrui.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2333" data-original-width="3300" height="452" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbkKrX1smejPA9b3Xlu9_2lBVxn93O1SSPR60T8IO5K3uxg24uyNt9JEdYGFblT4c-yzk6KtSOyHGnTDzFVKPmKPZlWSZ-yfZrkcFQXuAxBw20O_qX2CFuzAWyjhs67GjqIBWjUlbnNMzv6rwOJ8VCK-AFbkl0HiBnugKivhWZzquC3Y5-D5ACC6EX/w640-h452/bien%20mal%20soi%20autrui.jpg" width="640" /></a></div><br /><p></p><p>Ce nouvel article m'a été inspiré par ma lecture toute fraiche du livre <a href="https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/neurosciences/human-psycho-23901.php" target="_blank"><b><i>Human Psycho</i></b></a> de Sébastien Bohler et d'un proverbe tibétain que j'ai découvert sur un réseau social "<i>Fais-toi du bien sans faire de mal aux autres et fais du bien aux autres sans te faire du mal</i>".</p><p>J'ai déjà évoqué sur <a href="http://lesverbesdubonheur.fr" target="_blank"><i><b>lesverbesdubonheur.fr</b></i></a> Sébastien Bohler auteur successivement de <a href="https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Le_Bug_humain" target="_blank"><b><i>Le bug humain</i></b></a> et <a href="https://www.lisez.com/actualites/ou-est-le-sens-decouvrez-le-nouvel-essai-lumineux-de-sebastien-bohler/1846" target="_blank"><b><i>Où est le sens ?</i></b></a>, ses deux livres précédents. Les articles en question qui se réfèrent particulièrement à ces ouvrages sont :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li><a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2019/10/linsoupconnable-et-linsoutenable.html" target="_blank"><i><b>L'insoupçonnable et l'insoutenable</b></i></a></li><li><a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2020/10/question-de-sacrifices-chronique-sur-la.html" target="_blank"><i><b>Question de sacrifices - Chronique sur la Bienveillance - Episode 5</b></i></a></li></ul><div>Dans <b><i>Human et Psycho</i></b>, Sébastien Bohler (docteur en neurosciences et rédacteur en chef du magazine <b><i>Cerveau & Psycho</i></b>) pose le constat que l'humanité considérée comme un ensemble se comporte vis à vis du vivant comme un psychopathe. </div><div>Il caractérise un psychopathe à travers 4 dimensions :<span><a name='more'></a></span></div><div><ul style="text-align: left;"><li>un ego surdimensionné qui le fait se considérer comme supérieur à tout et au-dessus de tout ;</li><li>la manipulation, l'exploitation et/ou la soumission pour arriver à ses fins ;</li><li>une absence totale d'empathie (une incapacité à l'empathie) ;</li><li>une irresponsabilité par rapport aux conséquences moyen et long terme de ses actes et une impulsivité. En cela, il me semble qu'on peut le rapprocher de la dérive N°5 du striatum (cf <i><b>Le bug humain</b></i>) : <b>Après moi le déluge</b>. Je donne ci-dessous le schéma résumant les 5 dérives du striatum</li></ul><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-7tIAzBGeBViGNysKbA0M15fco4Qv_ZG9X6nVLNF8JfEhKi4p49aL3yqqVuQkAi9keit_COct8thVrQws2o8AVHXneT8_6mbFjYBf5zt-d8jF3qg6c4swKiAp16zkzwPoXuZpoJ4XIqRM/s960/Diapositive5.PNG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-7tIAzBGeBViGNysKbA0M15fco4Qv_ZG9X6nVLNF8JfEhKi4p49aL3yqqVuQkAi9keit_COct8thVrQws2o8AVHXneT8_6mbFjYBf5zt-d8jF3qg6c4swKiAp16zkzwPoXuZpoJ4XIqRM/w400-h300/Diapositive5.PNG" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div></div><div>Ce rapprochement que je fais avec les dérives du striatum trouve un écho dans l'article <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7398850/"><i><b>La psychopathie - L’éclairage des neurosciences medicolégales</b></i></a> de Jean Decety, professeur en neurosciences à l'université de Chicago (août 2020) : "<i>Le striatum, structure sous-corticale, qui possède un rôle clé dans l’anticipation des récompenses et la prise de décision, semble hypertrophié chez les psychopathes incarcérés</i>".</div><div><br /></div><div>Sébastien Bohler évoque principalement dans son ouvrage un dysfonctionnement - sous-activité - du <b><i>cortex orbitofrontal</i></b> et de sa liaison avec l'<b><i>amygdale</i></b> (que l'on nomme parfois le centre de la peur dans le cerveau). Il s'arrête dans <b>Human et Psycho</b> sur chacune des 4 dimensions à la fois pour :</div><div><ul style="text-align: left;"><li>éclairer la psychopathie individuelle ;</li><li>faire une transposition par rapport au comportement de l'humanité dans son ensemble ;</li><li>proposer des pistes de "traitement" du psychopathe Humanité.</li></ul><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Vous avez dit "empathie" ?</span></h2><div>Dans son livre de référence sur l'altruisme et la bienveillance <b><a href="https://www.matthieuricard.org/books/plaidoyer-pour-l-altruisme" target="_blank"><i>Plaidoyer pour l'altruisme - la force de la bienveillance</i></a></b>, Matthieu Ricard exprimait une forme de mise en garde pour la bonne compréhension de la notion d'empathie : <b>l'empathie sélective, réservée aux proches ou aux personnes qu'on choisit n'est pas de l'empathie véritable et généralisée</b>. Elle est ce que la coopération fermée est à la coopération ouverte. La coopération fermée est repliée sur elle-même, réservée à ses membres et possiblement orientée contre d'autres. La coopération ouverte est inclusive et respecte et prend en compte les autres parties prenantes et essaye de coopérer aussi avec elles.</div><div><br /></div><div>Sébastien Bohler met lui aussi en évidence que l'empathie ne doit pas être exclusive. Il va plus loin en expliquant que <b>l'empathie exclusive est à double tranchant </b>: autant elle prend soin de certains, autant elle déconsidère les autres et autorise possiblement à les ignorer, voire à les instrumentaliser, les asservir, leur faire du mal sans état d'âme, les détruire, ... On peut trouver de nombreux exemples dans les conflits entre humains dans toute l'histoire de l'humanité jusqu'à ce jour (pays, religions, ethnies, races, supporters de club de foot, orientation sexuelle, ...). Sans parler bien évidemment de la (non-)considération des humains envers le vivant en général et chacune des espèces, avec un niveau d'empathie inversement proportionnel à la distance de l'espèce humaine par rapport à l'espèce concernée dans l'arbre des espèces. C'est ce que Sébastien Bohler développe également dans son livre.</div><div><br /></div><div>Sébastien Bohler et Matthieu Ricard se rejoignent aussi sur l'enjeu de cultiver notre empathie, la renforcer en direction du vivant.</div><div><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Quand la bienveillance n'est pas/plus là</span></h2><div>Pour en revenir aux risques d'une empathie exclusive/sélective et ce qu'elle réserve à qui n'est pas dans le cercle fermé des sujets de l'empathie, je vous propose de les distinguer via ma modélisation d'échelle de la bienveillance :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgX8aMc-yrit_kLJcUIUm0nu0ufl5pus1Ge4Pg-0ZG-7BZrrpq6EswdqSWVem-PuhTks359J_sXkvRppbODGRkfi3sK8grKvqGiPdqxtl0ka3JYANvVWqwoh-MAeKmjjOyoj0xuxnAumfScpI_rTxb8qFX4cHlYB-kEainz1FGAixydtQyXAVXhreSR/s960/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgX8aMc-yrit_kLJcUIUm0nu0ufl5pus1Ge4Pg-0ZG-7BZrrpq6EswdqSWVem-PuhTks359J_sXkvRppbODGRkfi3sK8grKvqGiPdqxtl0ka3JYANvVWqwoh-MAeKmjjOyoj0xuxnAumfScpI_rTxb8qFX4cHlYB-kEainz1FGAixydtQyXAVXhreSR/w640-h480/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><div><br /></div>Le déficit d'empathie, ce qui est exclu de notre cercle d'empathie, risque de nous faire tomber dans l'<b>absence de bienveillance</b> (indifférence, ignorance) ou/et dans la <b>malveillance </b>(s'autoriser à faire du mal sous prétexte que la personne/l'animal/l'espèce vivante serait partie négligeable, nuisible, ...). </div><div><br /></div><div>Il me semble important non seulement de distinguer ces deux risques, ces deux types de comportement, mais aussi de comprendre qu'<b>il y a des situations où l'absence de bienveillance a de pires impacts que la malveillance</b>. Pourquoi l'absence de bienveillance peut-elle être pire ? Parce qu'un être vivant (ou une population) peut essayer de se mobiliser pour se défendre face à une agression, à mettre en place une dissuasion qui freine voire empêche l'agression. Et ce n'est pas le cas face à de l'indifférence, et notamment envers des êtres vivants qui ont besoin d'interactions. Des situations où peut se faire ressentir le sentiment de ne pas exister, de ne pas compter, individuellement ou collectivement. </div><div><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Ne pas se perdre dans l'empathie</span></h2><div>Le proverbe tibétain "<i>Fais-toi du bien sans faire de mal aux autres et fais du bien aux autres sans te faire du mal</i>" dans sa deuxième partie m'a rappelé les articles que j'ai écrits sur une bienveillance équilibrée qui ne se fait pas dans l'oubli de soi-même. Un oubli que l'on voit fréquemment dans le milieu associatif à travers le surengagement de certains bénévoles. Sujet que j'ai évoqué notamment dans les deux articles :</div><div><ul style="text-align: left;"><li><a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2021/03/juste-engagement-dans-less-et-dans-les.html" target="_blank"><i><b>Juste engagement dans l'ESS et dans les mouvements de transitionS - Chronique sur la Bienveillance - Episode 24</b></i></a></li><li><a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2021/03/soyons-presses-de-bien-donner-chronique.html" target="_blank"><i><b>Soyons pressés de bien donner ! - Chronique sur la Bienveillance - Episode 26</b></i></a></li></ul><div>Cet équilibre est visé dans ma modélisation de la bienveillance en 4 dimensions indissociables et réplicables :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjE0jsezjhfUQnHtqY5qjy_VnRpVgf74nplNJu5GeR6irZuRZmlN5uU9KoQkZp3OlOtErhHHljEKIQZ-HOQdrtl2yhcF9LSQFNUBKKMwf0eZNYmqrZst6AogIMzmazCyU3bIuGLNXVO9vsLwxwX1EUtcnMEpPcUHX9y5c7pIWiBs5ovAp8BrJFxkiRB/s960/4%20dimensions.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjE0jsezjhfUQnHtqY5qjy_VnRpVgf74nplNJu5GeR6irZuRZmlN5uU9KoQkZp3OlOtErhHHljEKIQZ-HOQdrtl2yhcF9LSQFNUBKKMwf0eZNYmqrZst6AogIMzmazCyU3bIuGLNXVO9vsLwxwX1EUtcnMEpPcUHX9y5c7pIWiBs5ovAp8BrJFxkiRB/w640-h480/4%20dimensions.jpg" width="640" /></a></div><div><br /></div>Il nous faut activer notre empathie et notre bienveillance à la fois pour nous-mêmes (nos aspirations - <i>Moi Je </i>-, notre hygiène de vie - <i>Vous en Moi</i> -), pour autrui (relation interpersonnelle, inter-individus humains et autres qu'humains - <i>Toi et Moi</i>), pour nos écosystèmes d'appartenance (<i>Moi dans des Nous</i>), en explorant toutes les strates de notre société, du plus petit (le couple) au plus vaste (le monde du vivant).</div><div><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Réciprocité et équilibre dans l'empathie</span></h2><div>Ne pas se perdre dans l'empathie n'est pas de notre seule responsabilité individuelle. C'est ce que j'ai évoqué dans mon article <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2022/08/un-prends-soin-de-toi-qui-passe-mal.html" target="_blank"><i><b>Un "prends soin de toi !" qui passe mal</b></i></a>.</div><div><br /></div><div>J'y ai développé l'idée d'une équation de l'équilibre des responsabilités de bienveillance :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg815b1PDHdHpCVPUf41AtAS5pM22ufjVCA0tLDNWw1Ri40c1caYXNlJOEaLwHJjiVdWpJ3Ajku8YEAzkqW7FSHbjC6iZJI7jeYhYbJUa-MB8XTQcPQgbnqlIa4ogQwoW_38-d9MoEyMvhzKCd5eBrBxqvZ4aQTkGIq3MVX6rrLGdwU4OxGogXwtnzzgg/s640/%C3%A9quation%20responsabilit%C3%A9s%20de%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="640" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg815b1PDHdHpCVPUf41AtAS5pM22ufjVCA0tLDNWw1Ri40c1caYXNlJOEaLwHJjiVdWpJ3Ajku8YEAzkqW7FSHbjC6iZJI7jeYhYbJUa-MB8XTQcPQgbnqlIa4ogQwoW_38-d9MoEyMvhzKCd5eBrBxqvZ4aQTkGIq3MVX6rrLGdwU4OxGogXwtnzzgg/w640-h480/%C3%A9quation%20responsabilit%C3%A9s%20de%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><div>Cette réciprocité mérite de ne pas être envisagée dans une dimension comptable, stricte ou donnant-donnant. Il s'agit quand cela est possible d'inviter le sujet de notre empathie à nous prendre aussi en considération pour nous aider à ne pas nous perdre dans l'empathie car il y a le risque que nous pâtissions lui/elle et nous d'un surengagement de notre part. Autrement dit, il s'agit de considérer un enjeu gagnant-gagnant Vs un enjeu donneur-receveur qui finirait par devenir perdant-perdant. C'est aussi une perche à lui tendre pour l'aider à cultiver sa propre empathie et à se faire du bien lui/elle-même par l'empathie qu'il/elle active.</div><div><br /></div><div>Cette équation mettant en jeu la réciprocité est implicite dans le réseau interconnecté de différents entités (individu ou collectif/communauté) à travers les 4 dimensions présentées précédemment (la réciprocité étant représentée dans les liens 5 et 6):</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgR38VOcaKHIS1yvw2oNBum1dCcHp4cwLFpRZJkN_PoF9W5ol2sOaOkfiTkUlYpnl9_Md2oHFmIai1_4bpMfggmteb_dBQ_g6PRm-lku23dswph0wqn4QcDmZ-tNH2JPUeFlABSf-rA2PUX0EyoN6oATOr-uKm4ZJq8ts9a_cx6fbGutmUe3ZZez5GI/s960/Diapositive1.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgR38VOcaKHIS1yvw2oNBum1dCcHp4cwLFpRZJkN_PoF9W5ol2sOaOkfiTkUlYpnl9_Md2oHFmIai1_4bpMfggmteb_dBQ_g6PRm-lku23dswph0wqn4QcDmZ-tNH2JPUeFlABSf-rA2PUX0EyoN6oATOr-uKm4ZJq8ts9a_cx6fbGutmUe3ZZez5GI/w640-h480/Diapositive1.JPG" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><div><br /></div><div>L'exemple est ici donné en termes de bienveillance réciproque et mutuelle pour ce qui concerne la vie professionnelle.</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Empathie et enjeux d'unification</span></h2><div>Sébastien Bohler traite longuement et pertinemment (compte tenu du processus dramatique en cours en termes de réchauffement climatique et de destruction de la biodiversité) du rapport de l'humain avec la nature.</div><div><br /></div><div>Avant la lecture de <b><i>Human & Psycho</i></b>, je voyais un enjeu de double unification pour l'être humain, présenté schématiquement et formalisé ci-dessous :</div><div><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq7qvUNwSpBdAkm7040FgvGvv5c2V_UASI0Wchwccv_OKkE2ulSyDL8SD66ZT-wL6sBLGWdwDK_nE-HssdMbQVbXwe_vhoIQmXl3khjAj2KiWYBUbpIH9XDlkQ4sS6OtateUOhpm6lszpk6Lu3UcKn6hLTDaLmP6M7h1wJUX_SrVh6FOlxBbx67vJ0/s960/double%20unification.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq7qvUNwSpBdAkm7040FgvGvv5c2V_UASI0Wchwccv_OKkE2ulSyDL8SD66ZT-wL6sBLGWdwDK_nE-HssdMbQVbXwe_vhoIQmXl3khjAj2KiWYBUbpIH9XDlkQ4sS6OtateUOhpm6lszpk6Lu3UcKn6hLTDaLmP6M7h1wJUX_SrVh6FOlxBbx67vJ0/w640-h480/double%20unification.jpg" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div>Je ressors de la lecture de son livre avec un troisième enjeu d'unification : celle de l'humanité - en tant qu'ensemble - avec le vivant, qui va au-delà du rapport de chaque individu avec le vivant. Et sa grille d'analyse à travers les 4 caractéristiques de la psychopathie me semble intéressante à utiliser, dans une logique d'unification :</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>les êtres humains individuellement et collectivement (à toutes les strates de la société) ne sont pas au-dessus des autres espèces ; et s'ils pouvaient l'être selon un ou quelques critères bien isolés, alors ils devraient plutôt considérer qu'ils ont une responsabilité plus grande que les autres espèces pour préserver la planète et l'univers (en lien avec le 4ème point) ;</li><li>ils doivent considérer autrui, humains et autres qu'humains comme des sujets et non comme des objets, des choses ; ile doivent agir dans la bientraitance et dès lors que c'est possible le faire dans la coopération ; </li><li>ils doivent leur prêter attention avec bienveillance et essayer de comprendre leur situation, leur état de santé, leurs enjeux, leur avenir, leurs attentes ;</li><li>ils doivent s'intéresser et prendre en compte des potentielles conséquences à court, moyen et long terme et se fixer comme ligne directrice : la préservation et la réparation des écosystèmes. Une responsabilité vue comme un devoir, un engagement, un élan de justice, de bienveillance, de solidarité.</li></ul><div><br /></div><h2 style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;">Empathie et bienveillance, c'est indéniablement exigeant</span></h2></div><div>Je me désole depuis un moment chaque fois que j'entends des personnes assimilant la bienveillance à la complaisance, à la tendance à vouloir faire plaisir à tout prix et/ou à ne pas parler de choses qui pourraient fâcher.</div><div><br /></div><div>Selon moi, la bienveillance et l'empathie est indéniablement exigeante. Pourquoi ? Parce que ...</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>activer la bienveillance sur les 4 dimensions (Moi Je, Toi et Moi, Vous en Moi, et Moi dans des Nous) n'est pas facile et n'est pas forcément bien vu, d'autant plus quand il s'agit de se revenir à un engagement équilibré (en cas de surengagement) pour se préserver ;</li><li>élargir son cercle d'empathie est un processus qui fait bouger les lignes de son rapport à autrui, humains et autres qu'humains et peut avoir des conséquences par exemple sur son alimentation, avec un entourage qui peut être bloquant ou non facilitant ;</li><li>je ne vois pas comment un tel élargissement pourrait ne pas conduire à une sobriété et notamment en terme de consommation ; même si je suis absolument convaincu de l'effet "sobriété heureuse" (pour celles et ceux qui ne sont pas déjà dans une sobriété forcée de pauvreté), nous sommes dans une société poussant aux comportements addictifs de consommation, et il faut de la détermination pour en sortir ;</li><li>comme je suis convaincu de l'importance de la réciprocité, il faut savoir inviter, demander, voire exiger la réciprocité dans le cadre de l'équation de l'équilibre de responsabilité de bienveillance ;</li><li>on peut se sentir impuissant tout seul, ou au niveau de son foyer face aux enjeux vitaux et à l'état très préoccupant de la planète et des écosystèmes. Il faut beaucoup de détermination pour faire sa part, alors qu'éventuellement le voisinage y est insensible voire réfractaire, pour chercher d'autres personnes, collectifs avec qui faire ce que l'on ne peut pas faire tout seul dans son coin.</li></ul><div>Et une bienveillance à la juste hauteur est tellement exigeante que c'est probablement aussi une des raisons du fort niveau d'inaction face à des enjeux que nous devrions considérer individuellement et collectivement comme vitaux.</div></div><div><br /></div><div>Pour d'autres considérations sur l'empathie, je renvoie à ma série d'articles sur autourdelabienveillance.fr - <b><i>Tirons des fils de l'empathie en lien avec la bienveillance</i></b> - en 3 parties : <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/04/tirons-des-fils-de-lempathie-en-lien_8.html">partie 1</a>, <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/04/tirons-des-fils-de-lempathie-en-lien_77.html">partie 2</a>, <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/04/tirons-des-fils-de-lempathie-en-lien.html">partie 3</a>.<br /><div><br /></div><div><br /></div><div><br /></div><div><br /></div></div><p></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-20572016958225572792022-10-13T21:20:00.002+02:002022-10-13T21:33:42.093+02:00Une équation pour une Société et des Territoires de la Bienveillance<p>Je propose dans la présente publication une équation mettant en jeu 5 ingrédients pour investir la bienveillance, aussi bien individuellement que collectivement, dans l'idée de cheminer vers <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/contours-dune-societe-et-de-territoires.html" target="_blank">la Société et des Territoires de la Bienveillance</a> dont j'ai lancé l'idée :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhG_rx6NOUB-wvUUVityvCFCHXgmHrrFms0FUnPDl42NdEmCIeuj6hwdK7ThlSebLaocIkPn0pj_2nDv7xu8pRbVYr1gYqBWQXhiwEMVtLqp29iRgc1KnTsfAqLKhJSyUg6xzvQ1iL4Y16WnytkywMc2dsNkL219g0KX0FW_FXOc_HQZI0zJWjkFuaE/s960/%C3%A9quation%20soci%C3%A9t%C3%A9%20de%20la%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhG_rx6NOUB-wvUUVityvCFCHXgmHrrFms0FUnPDl42NdEmCIeuj6hwdK7ThlSebLaocIkPn0pj_2nDv7xu8pRbVYr1gYqBWQXhiwEMVtLqp29iRgc1KnTsfAqLKhJSyUg6xzvQ1iL4Y16WnytkywMc2dsNkL219g0KX0FW_FXOc_HQZI0zJWjkFuaE/w640-h480/%C3%A9quation%20soci%C3%A9t%C3%A9%20de%20la%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><p><a href="https://drive.google.com/file/d/1sNxD6QX_Z2yzqJQFKHNicsI83eKlaRZQ/view?usp=sharing" target="_blank">Le même schéma est aussi disponible en version pdf</a>.</p><p><b>L'ordre dans lequel sont donnés les ingrédients a toute son importance</b>. Comment bâtir une Société et des Territoires de la Bienveillance sans considérer en premier lieu la <b>tolérance </b>? </p><span></span><span><a name='more'></a></span><p><br /></p><h2 style="text-align: left;">La tolérance</h2><p>Une tolérance qui fait sortir de l'égocentrisme et considérer que <b>les autres peuvent penser, faire, vivre différemment que nous-mêmes</b> (individuellement ou collectivement). Une tolérance qui s'exerce avec discernement pour être en capacité d'identifier l'intolérance d'autrui et donc de faire une <b>exception à la tolérance : l'intolérance de l'intolérance</b>. En ce sens, cette exception a nourri la 3ème de 3 grandes motivations de la bienveillance : signaler et dénoncer le mal</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP63BiOB0ZGBYCuZ2myw7kaUjDomocF0elcz2LodhWH-d7xcDyFfxdalt07mAlNOsMOu4_hJxUSFwmNSeEzu7hyP_M0US8gQccTPvxPzUYZrtRiSgt71_DUCm5wjonU5l21oq53Y3P7E8XdT8DzWQO_sqXfXeVXoQhUMw4yVtDF4RWlPUQVd60i8wv/s640/Bienveillance%203D.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="537" data-original-width="640" height="538" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiP63BiOB0ZGBYCuZ2myw7kaUjDomocF0elcz2LodhWH-d7xcDyFfxdalt07mAlNOsMOu4_hJxUSFwmNSeEzu7hyP_M0US8gQccTPvxPzUYZrtRiSgt71_DUCm5wjonU5l21oq53Y3P7E8XdT8DzWQO_sqXfXeVXoQhUMw4yVtDF4RWlPUQVd60i8wv/w640-h538/Bienveillance%203D.png" width="640" /></a></div><br /><p>La tolérance qui permet d'apprécier la diversité des façons de penser, de s'exprimer, de décider, de partager, de gérer les tensions, de faire, ... Une tolérance qui permet d'enrichir ses propres façons de vivre ou tout simplement d'observer que l'on peut faire différemment et que ça marche aussi, et tant mieux. La tolérance peut même conduire à l'admiration (cf 5ème ingrédient).</p><p>Le frein à la tolérance est la <b>comparaison</b>. Elle conduit souvent au <b>jugement </b>("<i>Pourquoi tu ne fais pas comme moi alors que c'est moi qui suis dans le vrai ?</i>" - vision binaire). Il y a aussi la <b>projection </b>("<i>Moi à ta place, je ferais</i> ..." ) avec une fausse bonne conscience d'avoir été dans l'empathie sous prétexte de s'être mis à la place de l'autre, ce qui constitue un piège classique et redoutable. Pourquoi ? Parce qu'en réalité, on s'est projeté superficiellement dans le vie des autres avec ses propres façons de penser et de faire.</p><p>Plus de tolérance économiserait une quantité astronomique de tensions intrapersonnelles (intérieures), interpersonnelles (toi et moi) et collectives (entre nous, ou entre collectifs ou communautés) à l'échelle de la planète. L'intolérance peut parasiter largement les pensées et l'attention avec des conséquences émotionnelles et comportementales renforçant un cercle vicieux. A l'inverse, la tolérance s'inscrit dans un cercle vertueux. C'est ce que le schéma suivant décrit :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2vYb2HtKsWIfzT6JMUga7cOFYStWoDEItjqRVOAkAKxaVLxVJpT8FsxCEucCoO80BgAkRsfVwq_iciClRGY18T-zgeZCTwNNtn9KCqqc5DFrKO1prpau2ymj4D3dPKxKuYNuig4Qxj2ZFuWZ0OULz2m5kKXn2KmfmZdF2e2Cb5rViv6iuZ2O-iAM0/s960/processus%20bienveillance%20malveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2vYb2HtKsWIfzT6JMUga7cOFYStWoDEItjqRVOAkAKxaVLxVJpT8FsxCEucCoO80BgAkRsfVwq_iciClRGY18T-zgeZCTwNNtn9KCqqc5DFrKO1prpau2ymj4D3dPKxKuYNuig4Qxj2ZFuWZ0OULz2m5kKXn2KmfmZdF2e2Cb5rViv6iuZ2O-iAM0/w640-h480/processus%20bienveillance%20malveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><p>En un mot : la tolérance, c'est "<b>reposant</b>" pour tous les esprits au-delà de sa contribution à la culture de la bienveillance.</p><h2 style="text-align: left;">L'interdépendance</h2><p>Force est de constater que depuis l'ère industrielle, avec une accélération depuis une vingtaine d'années, peu de personnes peuvent réellement se considérer comme autonomes. Du lever du matin jusqu'au coucher, entre les matériels électriques, l'accès à l'eau potable, le transport, les biens alimentaires et les biens de consommation, les services publics et privés, ... nous dépendons les uns des autres et bien plus que les générations précédentes. Et d'ailleurs, combien d'entre nous sauraient survivre sans les biens et services, et notamment dans les villes ? Et quelques fois, on se trouve pieds et mains liés à des fournisseurs qui ont des monopoles. </p><p>Le moins que l'on puisse dire, c'est que le constat est ambivalent. Mais dans cette ambivalence, on peut en extraire des enseignements, des prises de consciences qui peuvent nous amener à plus :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>d'<b>humilité</b>, bien loin de l'idée de "<i>Je n'ai besoin de personne</i>", voire du "<i>Je me suis fais tout seul</i>" ; cette humilité est basée sur la lucidité</li><li>de <b>gratitude</b> que nous pouvons toutes et tous avoir à l'occasion de gestes du quotidien : l'eau pour la douche le matin, l'électricité pour la cafetière, le café moulu ou en grain, la baguette de pain du boulanger qui s'est levé bien avant l'aurore, ...</li><li>de <b>vision holistique</b> du monde dans lequel nous vivons, avec la compréhension que notre vitalité et notre bien-être est indissociable de la vitalité et du bien-être des membres des écosystèmes dans lesquels nous vivons, des plus proches et connus, aux plus éloignés et inconnus.</li></ul><div>Le sentiment d'interdépendance peut être source de (plus de) joie de vivre, d'appréciation et de gratitude envers tout ce et ceux qui contribuent à nous faciliter la vie. C'est relié directement avec le 5ème ingrédient.</div><p></p><h2 style="text-align: left;">L'attention et l'altruisme</h2><p>On en au cœur de la bienveillance (cf <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/la-bienveillance-en-2-mots-bien-et.html" target="_blank">la bienveillance en 2 mots</a>) avec l'attention et l'altruisme : porter attention et prendre soin.</p><p>Une bienveillance qui peut se concevoir en <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/4-dimensions-indissociables-et.html" target="_blank">4 dimensions indissociables et réplicables</a> :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglHOj4K6rAEAg890Ur4sDBJFWCUJuKGdfT6xoqXcAxQwn4_a_uoR2H9WIEfbAv1K7cVwWRWSz9hQI5WJQSqpd3e03a2jtSNvFGRkEYxIIkWk4WRJLHkjIktDbxWLKNtVU4hBWTZJV_y2WI15KZgXo5d18Yu7y_R9QALpn0vKo7Offq2EgtV-flp44q/s960/4%20dimensions.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglHOj4K6rAEAg890Ur4sDBJFWCUJuKGdfT6xoqXcAxQwn4_a_uoR2H9WIEfbAv1K7cVwWRWSz9hQI5WJQSqpd3e03a2jtSNvFGRkEYxIIkWk4WRJLHkjIktDbxWLKNtVU4hBWTZJV_y2WI15KZgXo5d18Yu7y_R9QALpn0vKo7Offq2EgtV-flp44q/w640-h480/4%20dimensions.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Ces 4 dimensions permettent de considérer la bienveillance à soi-même, à l'autre (interpersonnel) et aussi la bienveillance envers les écosystèmes d'appartenance.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Comme le montre le schéma suivant, la bienveillance est entendue dans une logique de réciprocité. Il s'agit ici de montrer la réciprocité au sein d'une cellule familiale. La même logique joue aussi dans le monde du travail : je contribue à mon collectif de travail et j'attends aussi que mon collectif prenne soin de moi.</div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinwQr1F148Kn2I8V4b_Y_2-GgzKj-rfrkauOqJtEWZOOSs3_GpiIJxE8t58rXRweQZvD6jMLsSMiCk6489TyQMKp0RYaZPFkUfP5OVV-EQpjr3yDfngVRqHrhnSjSWgl6GE1LLgHp2ZTppvpS9pOlM09DIPB75X6XQpAsvbEEddDmNjD75Isfcy0Df/s960/Diapositive2.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinwQr1F148Kn2I8V4b_Y_2-GgzKj-rfrkauOqJtEWZOOSs3_GpiIJxE8t58rXRweQZvD6jMLsSMiCk6489TyQMKp0RYaZPFkUfP5OVV-EQpjr3yDfngVRqHrhnSjSWgl6GE1LLgHp2ZTppvpS9pOlM09DIPB75X6XQpAsvbEEddDmNjD75Isfcy0Df/w640-h480/Diapositive2.JPG" width="640" /></a></div><br /><p>Constater, ressentir que des personnes, des collectifs, des communautés prennent soin de soi, c'est appréciable, précieux et source de gratitude et de réciprocité (lien avec le 5ème terme).</p><h2 style="text-align: left;">La coopération</h2><p>Contribuer de manière bienveillante dans les différentes dimensions évoquées précédemment, relève de choses qui sont à notre portée seul(e). D'autres choses ne sont pas à notre portée individuellement. Et c'est là que s'offre à nous les opportunités de coopération qui permettront notamment de sortir quelques fois d'un sentiment d'impuissance solitaire : je ne peux rien tout seul, je m'en désole ... mais en communiquant autour de moi, je peux m'apercevoir qu'on peut agir à plusieurs.</p><p>Il s'agit ici de coopération ouverte. Ouverte dans le sens où il ne s'agit pas d'un mode compétitif, exclusif, défensif contre d'autres coopérations, mais d'un mode où il y a inter-coopération avec les autres collectifs et communautés. Ouverte aussi dans le sens où la porte est ouverte à celles et ceux qui partagent le projet et les valeurs. Ouverte, enfin, car nul ne doit se sentir obligé d'y rester, soit par la pression du collectif, soit par son propre surengagement et un investissement dans lequel il se perd soi-même, et notamment sa santé. </p><p>Un des enjeux importants de bienveillance est que le collectif ou la communauté soit en mesure de prendre soin des membres qui y contribuent et cultive aussi la singularité : le projet est commun, mais chaque membre est reconnu et considéré dans ce qu'il est, ce qu'il fait, l'énergie qu'il donne, ...</p><p>Coopérer est rarement idyllique. Il faut savoir se donner du temps pour construire la coopération, la cultiver en s'assurant d'un accord suffisant entre les valeurs individuelles et les valeurs du collectif ou de la communauté. Il faut penser les tensions comme faisant partie de la vie norme d'un groupe et mettre en place des processus pour y faire face paisiblement et de manière déterminée (Vs laisser pourrir les situations).</p><p>Coopérer comporte donc ses difficultés, ses côtés ambivalents, mais il y a beaucoup à apprécier, à valoriser, à jouer à l'intérieur du collectif ou de la communauté pour distribuer et recevoir de la reconnaissance, de la gratitude (à relier avec le prochain et dernier terme de l'équation).</p><h2 style="text-align: left;">La gratitude, la reconnaissance et la valorisation</h2><div>Pour chacun des termes précédents de cette équation, j'ai évoqué les opportunités d'appréciation, de gratitude et de reconnaissance.</div><div><br /></div><div>On peut considérer que gratitude, reconnaissance et valorisation constituent le carburant de la Société et des Territoires de la Bienveillance que je promeus.</div><div><br /></div><div>La gratitude est absolument déterminante, et déjà parce qu'il faut la voir en premier lieu comme une émotion positive, une émotion qui fait du bien et peut même circuler le long de la moelle épinière quand elle est très intense. J'ai consacré une modélisation à la gratitude présentée dans l'article <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2018/12/edition-n2-de-deux-schemas-sur-le.html" target="_blank">Edition N°2 de deux schémas sur le processus de gratitude</a>, et résumée dans le schéma suivant :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSiQEZVQgIjrTBy7ZonMii2tbBRN3czn3mUNWMg0PnIt9gNp5xvlMS45k-QYiEPDrXL0-v7wfSxS94qRSdZN6SuhIItox5uVIPmQsEksl3pa4IixtkOGl85UL-c240b8Mhx8DvKHHYSXXPw7NQMFYCFcHRRrAV-hwLviSDhD3UBQYrXMAt9GoGlLw9/s640/feu%20d'artifice%20_motionnel%20de%20la%20gratitude%202018-12-22%20(1).png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="640" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSiQEZVQgIjrTBy7ZonMii2tbBRN3czn3mUNWMg0PnIt9gNp5xvlMS45k-QYiEPDrXL0-v7wfSxS94qRSdZN6SuhIItox5uVIPmQsEksl3pa4IixtkOGl85UL-c240b8Mhx8DvKHHYSXXPw7NQMFYCFcHRRrAV-hwLviSDhD3UBQYrXMAt9GoGlLw9/w640-h480/feu%20d'artifice%20_motionnel%20de%20la%20gratitude%202018-12-22%20(1).png" width="640" /></a></div><br /><h2>Se donner du temps pour la bienveillance</h2><div>Il apparaît dans le schéma précédent une condition centrale à la gratitude : le temps. Se donner du temps pour porter son attention aux choses agréables qui nous arrive, pour apprécier, pour attribuer, pour ressentir, pour exprimer, ...</div><div><br /></div><div>Ce même enjeu est central pour la culture de la bienveillance et pour jouer correctement les 5 termes de cette équation :</div><div><ul style="text-align: left;"><li><b>Tolérance </b>: du temps pour apprendre à connaître l'autre et ce qui est différent de nous, ce qui nous permettra plus facilement de l'apprécier.</li><li><b>Interdépendance </b>: du temps pour comprendre les processus qui conduisent les produits et services entre nos mains, les impacts à court, moyen et long terme, les coûts écologiques et sociaux, .... Du temps pour construire une vision holistique et appréhender les enjeux gagnant-gagnant</li><li><b>Attention et altruisme</b> : du temps pour porter attention à ce qui est précieux et vraiment important (Vs nous laisser voler notre attention pour des choses futiles) et pour aider, réparer, préserver, ...</li><li><b>Coopération </b>: du temps pour construire des coopérations ouvertes, vraiment démocratiques et bienveillantes envers ses membres.</li><li><b>Gratitude, reconnaissance et valorisation</b> : du temps pour donner des feedbacks, remercier, reconnaître les personnes, ce qu'elles font, l'énergie qu'elles déploient, valoriser les bonnes pratiques, ...</li></ul><div>Et quand on ne se donne pas vraiment le temps, aucun de ces 5 termes ne peut être investi de manière pleine et durable. J'ai pu malheureusement le constater de nombreuses fois autour de moi, y compris dans des projets dont l'essence semblait clairement bienveillante à tous, mais qui en réalité dérapent dans le comment, par faute de temps et d'appropriation insuffisante de l'enjeu de la bienveillance.</div></div><div><br /></div><div><b>Alors, donnons-nous du temps pour explorer et vivre pleinement chacun des 5 termes de cette équation, individuellement dans nos différentes sphères de vie, et collectivement.</b></div><p><br /></p><p><br /></p><p><br /></p><p><br /></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-65890102821822506092022-10-06T15:39:00.002+02:002022-10-06T15:39:57.635+02:00Aidants : Prendre soin de moi ?¿<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSZHo1afdExsEHbH-9xJZSGfMpiVj1n-TI_dO0TW0L6OxEjCiQlNyPFXNA_7dT5yGnOaV2xt8dGOE7nE2RQ0IoV8km3Uz3p1rGaVpVw7HFmqcPG60TQ3qk4YeDR8Ctx6Z95Wzu7a3WoRalQtad0ST5Pp0QAftTCA1UomPPGb5y2qjLHBROaVXg5hjh/s4400/prends%20soin%20de%20toi.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2310" data-original-width="4400" height="336" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSZHo1afdExsEHbH-9xJZSGfMpiVj1n-TI_dO0TW0L6OxEjCiQlNyPFXNA_7dT5yGnOaV2xt8dGOE7nE2RQ0IoV8km3Uz3p1rGaVpVw7HFmqcPG60TQ3qk4YeDR8Ctx6Z95Wzu7a3WoRalQtad0ST5Pp0QAftTCA1UomPPGb5y2qjLHBROaVXg5hjh/w640-h336/prends%20soin%20de%20toi.jpg" width="640" /></a></div><p>Ce jeudi 6 octobre 2022, c'est la journée des aidants familiaux.</p><p>L'"aidant familial" est une personne qui vient en aide d'une personne proche de sa famille. Cette dernière étant dépendante ou handicapée. Cette aide a un caractère "non professionniel" (à différencier avec un aidant professionnel). Le terme "proche aidant" ou "aidant" élargit le terme "aidant familial" aux personnes qui aident à titre non professionnel, tout en n'étant pas un membre de la famille de la personne aidée. </p><p>Depuis quelques années, notre société a pris conscience de l'importance des aidants pour maintenir les personnes aidées à leur domicile (caractère notamment économique) et souvent au milieu de leurs proches (caractère d'humanité).</p><p>Des lois ont été votées pour donner des droits aux aidants : droit au répit, congés, temps partiels, aides financières, ... (cf <a href="https://www.economie.gouv.fr/files/files/2021/guide_proche-aidant.pdf" target="_blank">Guide ministériel du proche aidant</a>).</p><span><a name='more'></a></span><p><br /></p><p>Le 5 août dernier, je publiais l'article <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/08/equation-des-responsabilites-de.html">Equation des responsabilités de bienveillance</a> qui évoquait 3 niveaux de responsabilité de bienveillance :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirqU_xzb7bVjhlcmfcYO4-ssyrlpuK__BilrXSO2aWyJ0vNpe0MC3N-qzRW2rMkw2e3Y9JbFjwikDq3YanXg11ScKR-FVxXYNcmDlLHS9tWeCxnNIM5fR4vUfqi5gBSCEbWAbhT0yFU9ZiNfV8WSRL8aN6NboTN4VzEY9J2bpOfG22NSuJlnogXmdW/s960/%C3%A9quation%20responsabilit%C3%A9s%20de%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirqU_xzb7bVjhlcmfcYO4-ssyrlpuK__BilrXSO2aWyJ0vNpe0MC3N-qzRW2rMkw2e3Y9JbFjwikDq3YanXg11ScKR-FVxXYNcmDlLHS9tWeCxnNIM5fR4vUfqi5gBSCEbWAbhT0yFU9ZiNfV8WSRL8aN6NboTN4VzEY9J2bpOfG22NSuJlnogXmdW/w640-h480/%C3%A9quation%20responsabilit%C3%A9s%20de%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><h2 style="text-align: left;">Aidant : bienveillance à la personne aidée</h2><p>Considérons qu'un aidant joue la première partie de l'équation par rapport à la personne aidée : en prenant soin de la personne aidée, elle lui porte attention et lui porte soin. </p><p>Attention tout de même à mettre de la variabilité, de la diversité, de la nuance dans cette analyse : si la bienveillance est dans le "quoi", elle ne l'est pas forcément dans le "comment", à considérer en intensité et en fréquence (par exemple, quelques fois, elle s'énerve plus ou moins, dépasse les bornes ou non, elle fait des impasses, ...).</p><p>La bienveillance peut être abordée, comprise, analysée, guidée par une échelle de la bienveillance en 3 segments : la bienveillance, l'absence de bienveillance et la malveillance. Je vous invite à consulter la <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/echelle-de-la-bienveillance-en-3.html">page dédiée à l'échelle de la bienveillance</a> qui me semble intéressante pour aborder la situation des aidants et des aidés.</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjk2cBLimXlwXAlh_19KPnNgbUgqe797IgzF3GGKRpKFgVGmorCZhTztSF4SSZP7eeJCMJsCtBUDFqFNBFOa16bIbBBFw7SdHxc4vyqRwQA5qzezj6rBokXGlm4gSf4mCpxkhtw8XPPBc42VGvLNiwML7PgJX5Y0U_0v3Zptf9zJTbBkZqSd8w-aR4S/s960/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjk2cBLimXlwXAlh_19KPnNgbUgqe797IgzF3GGKRpKFgVGmorCZhTztSF4SSZP7eeJCMJsCtBUDFqFNBFOa16bIbBBFw7SdHxc4vyqRwQA5qzezj6rBokXGlm4gSf4mCpxkhtw8XPPBc42VGvLNiwML7PgJX5Y0U_0v3Zptf9zJTbBkZqSd8w-aR4S/w640-h480/%C3%A9chelle%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><p><br /></p><h2 style="text-align: left;">Aidant : bienveillance à soi-même</h2><p>La bienveillance à soi-même, c'est là que souvent le bât blesse : la personne aidant ne prend pas suffisamment (pas du tout) soin d'elle-même. Et ce pour une diversité de raisons qui peuvent se conjuguer :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>elle a tellement la tête dans le guidon qu'elle n'a pas le temps ;</li><li>ses motivations, ses valeurs sont tellement tournées vers les autres, qu'elle est dans l'oubli de soi ;</li><li>elle aimerait bien se donner du temps, elle voudrait tirer la signal d'alarme, mais elle se sent dans l'indécence de le faire au vu de la difficulté et/ou la souffrance de la personne aidée;</li><li>elle aimerait bien se donner du temps, elle tire le signal d'alarme, mais elle ne se sent pas entendue ; le seul retour qu'elle a est un "prends soin de toi !" qui sonne comme un "bonjour" ou à un "à bientôt" sans substance et exprimé dans un coup de vent. Quelques fois, soit il est carrément exprimé dans un mélange de cynisme et d'hypocrisie, soit/et il est reçu ajoutant une tension supplémentaire : celle de l'injustice ou de l'auto-culpabilité de ne pas prendre soin d'elle-même qui se rajoute éventuellement à l'auto-culpabilité de ne pas en faire assez pour l'aidé.</li></ul><p></p>La bienveillance à soi-même joue la 2ème partie de l'équation pour l'aidant et nécessite aussi que les écosystèmes familial et professionnel (et plus globalement la société) donnent pleinement le droit et les moyens à l'aidant de prendre soin de lui-même. OUI, aidant, il est légitime - et efficace - que tu veuilles prendre soin de toi.<div><br /></div><div>Et la responsabilité des écosystèmes d'appartenance ne s'arrête pas à accepter que l'aidant ait besoin de prendre soin de lui-même, et que le cas échéant, qu'il s'exprime/revendique à ce sujet.<br /><div><br /></div><h2 style="text-align: left;">Aidant : bienveillance des écosystèmes d'appartenance</h2></div><div>Il est donc nécessaire que notre société prenne soin des aidants. Comme, il faut qu'elle prenne soin des soignants et des enseignants avec la même équation des responsabilités en 3 termes qui se joue.</div><div><br /></div><div>C'est le rôle de l'Etat, et de tous les écosystèmes d'appartenance des aidants et des aidés, à toutes les strates de la société.</div><div><br /></div><div>Le niveau le plus élémentaire est la relation entre l'aidant et l'aidé : si l'aidant est bienveillant avec l'aidé, il faut aussi engager de manière adaptée la responsabilité de l'aidé à être bienveillant envers l'aidant (notamment le ton utilisé et le niveau d'exigence). C'est aussi la culture d'une gratitude qui ne se double pas d'un sentiment d'infériorité, de complexe, de redevabilité pesante.</div><div><br /></div><div>Plutôt que d'asséner des "prends soin de toi !", les écosystèmes d'appartenance ont à prendre en compte deux enjeux INDISSOCIABLES : l'attention à l'aidé ET l'attention à l'aidant.</div><div><br /></div><div>Et je termine par une invitation : </div><div><br /></div><div style="text-align: center;"><span style="background-color: #fcff01;"><span style="font-size: large;">remplacer le facile "Prends soin de toi !" adressé à l'aidant </span></span></div><div style="text-align: center;"><span style="background-color: #fcff01;"><span style="font-size: large;">par un "Comment pourrais-je t'aider ?" ou/et "Qu'est-ce qui pourrait te faciliter la vie ?"</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="background-color: white;"><br /></span></div><div style="text-align: left;"><span style="background-color: white;">Une invitation qui vaut plus largement qu'à l'aidant : l'aidé ou toute personne de l'écosystème d'appartenance. Une invitation qui peut être bien entendu plus engageante. Qui a dit que la bienveillance rime avec complaisance ? Elle rime plutôt avec exigence.</span></div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-21764361192612126522022-09-28T09:49:00.002+02:002022-09-28T09:52:42.631+02:00Articulation des responsabilités individuelle et collectives : ça chauffe !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgm3sfS_RBCzjSNOpFLDDoVa7b6KQDrY-rRi1LpzfdOXvrAXqKtiNJ8rx2pcw9aln6RqNoJ6dPMI8-np2LXbxLgWl9p1vbGtYlJJIhquxX4MiStkB4uqAnsyvRMd0E-bnVV_RNYe5SOslBiRBu8QXt5ShKlI_wnUVA7xOW7fv_rZmHm6CVN4ZkkbxfP/s1280/gas-g4294860df_1280.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="692" data-original-width="1280" height="346" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgm3sfS_RBCzjSNOpFLDDoVa7b6KQDrY-rRi1LpzfdOXvrAXqKtiNJ8rx2pcw9aln6RqNoJ6dPMI8-np2LXbxLgWl9p1vbGtYlJJIhquxX4MiStkB4uqAnsyvRMd0E-bnVV_RNYe5SOslBiRBu8QXt5ShKlI_wnUVA7xOW7fv_rZmHm6CVN4ZkkbxfP/w640-h346/gas-g4294860df_1280.jpg" width="640" /></a></div><p>Où il sera question dans cet article de l'articulation des responsabilités face aux enjeux sociétaux, et notamment les enjeux climatiques et un sujet brulant de l'actualité : le coût du chauffage ce prochain hiver.</p><h2 style="text-align: left;">De la QVT à l'écologie</h2><p>Dans de nombreux articles que j'ai rédigés pour <a href="http://laqvt.fr">laqvt.fr</a> (site internet sur la QVT - Qualité de Vie au Travail), j'ai évoqué un enjeu central : <b>l'articulation entre responsabilités individuelle et collectives</b>. Le <a href="http://laqvt.fr/coresponsabilite/" target="_blank">dossier Articulation des responsabilités</a> y est consacré.</p><p>Le schéma ci-dessous résume différents enjeux et une double dynamique verticale : </p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>descendante et classique (qui part de la responsabilité collective vers la responsabilité individuelle) </li><li>et ascendante (qui part de la conscience et l'action individuelle vers la conscience et l'action collective). </li></ul><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhepdsBj_g8ua-GgY9dfdoW3sgyxwAWN9ESCwcd9gbezRliV8Grflb9UpCuD8mZ2xvHFl-acothTBcgaP3F9MwLQyP8Ij-Zdo2mlfrJjj_N63bZ8W5L9B5ozUDrnV3HqL8a3pGZUsHEhHGnZzAtGQACWmMFEaFRnHONqUCtcdhWRqpROXtaTPJGmDym/s630/Combiner-2-mouvements-4-630x473.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="473" data-original-width="630" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhepdsBj_g8ua-GgY9dfdoW3sgyxwAWN9ESCwcd9gbezRliV8Grflb9UpCuD8mZ2xvHFl-acothTBcgaP3F9MwLQyP8Ij-Zdo2mlfrJjj_N63bZ8W5L9B5ozUDrnV3HqL8a3pGZUsHEhHGnZzAtGQACWmMFEaFRnHONqUCtcdhWRqpROXtaTPJGmDym/w640-h480/Combiner-2-mouvements-4-630x473.png" width="640" /></a></div><br /><p>Ressortent de ce schéma 3 grands niveaux de responsabilité :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>la <b>responsabilité individuelle</b> (ce que je pense et fais pour moi-même)</li><li>la <b>responsabilité interpersonnelle</b> (ce que je pense et fais pour toi en lien avec ce que tu penses et fais pour moi)</li><li>les <b>responsabilités collectives</b> (ce que nous pensons et faisons ensemble au sein d'un collectif ou d'une communauté, à toutes les strates de la société).</li></ul><div><b>La QVT est vue comme un enjeu d'attention, de prise de décision, de conduite des actions et d'analyse des impacts des actions, au sein d'un cercle vertueux faisant vivre notamment les valeurs de bienveillance (porter attention et agir), de confiance, d'humilité et gratitude</b>.</div><p></p><p>Cet enjeu d'articulation des responsabilités vise à s'extirper de phénomènes peu productifs, improductifs voire contre-productifs dans lesquels on se renvoie dos à dos les responsabilités individuelles et collectifs. Cela a été particulièrement flagrant avant 2010 sur les questions de santé psychique au travail où le mouvement patronal réduisait les questions de stress au travail à une fragilité individuelle alors que les représentants des salariés et les chercheurs et experts de la santé au travail pointaient la dimension collective et systémique (les conditions de vie au travail impactent la santé psychique).</p><p>Face à la situation d'emballement climatique, je vois de la même façon un enjeu central d'articulation des responsabilités avec ces deux types de dynamique : du collectif à l'individu et de l'individu vers le collectif. Un équilibre des responsabilités que j'ai abordé d'une façon différente avec l'enjeu de bienveillance dans mon article récent <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/08/equation-des-responsabilites-de.html">Equation des responsabilités de bienveillance</a>. Le schéma ci-dessous qui part de l'individu, résume cette équation :</p><span><a name='more'></a></span><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAgjYVGVDVlm1dnHOh2BIRrPeO1eIKbKMv4bfFjoKBmzihJxZI4GO-XCzn5njEuh4LV0WNxTitq01QQuvyvIRnFk5JEtaP08_G7zJbRuWYwMvZ9wnNP91q_4jUn03StnabD9VBqU3MFlg46aYecsWGsBmsPpTsMWfb_TrM4X8WLZ_blGbHM7iOSY_3/s960/%C3%A9quation%20responsabilit%C3%A9s%20de%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAgjYVGVDVlm1dnHOh2BIRrPeO1eIKbKMv4bfFjoKBmzihJxZI4GO-XCzn5njEuh4LV0WNxTitq01QQuvyvIRnFk5JEtaP08_G7zJbRuWYwMvZ9wnNP91q_4jUn03StnabD9VBqU3MFlg46aYecsWGsBmsPpTsMWfb_TrM4X8WLZ_blGbHM7iOSY_3/w640-h480/%C3%A9quation%20responsabilit%C3%A9s%20de%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><p>En complément des deux dynamiques exposées pour la QVT, est élargie dans ce schéma l'idée de réciprocité que j'avais évoquée dans l'attention réciproque au niveau interpersonnel (j'agis pour ta QVT et tu agis pour ma QVT). En effet, je promeus l'idée d'une réciprocité non seulement entre individus, mais aussi entre individu et collectif (l'individu contribue au collectif/communauté et le collectif/communauté prend soin de celles et ceux qui y appartiennent).</p><p><br /></p><h2 style="text-align: left;">Parlons chauffage pour aborder articulation des responsabilités et autres enjeux</h2><p>Suite à la demande du gouvernement aux entreprises, administrations et population de baisser leur consommation d'énergie cet hiver, l'enjeu du chauffage devient un sujet central de l'actualité depuis la rentrée. Et soyons lucides qu'il s'agit plus de questions de risque de pénurie et de coût de l'énergie que des motivations écologiques, et notamment d'émission de GES (Gaz à Effet de Serre). Et malheureusement, la sobriété énergétique est abordée dans ce contexte plus dans le mode "subi", un peu au pied du mur, que dans le mode "choisi".</p><p>Ce sujet, outre le fait qu'il soit important pour nos portemonnaies, pour notre santé et pour celle de la planète, est intéressant car, abordé par la question de la responsabilité, il permet de mettre en évidence des situations très diverses et aussi des enjeux sociaux, démocratiques, psychologiques, culturels, ...</p><p>Partons du chauffage d'un foyer. Le sujet du chauffage ne sera pas du tout le même, notamment selon :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>que l'on vive seul ou non,</li><li>que l'on vive en appartement, ou en maison, ou en logement mobile, ou sous une tente,</li><li>que le chauffage soit individuel ou collectif,</li><li>que l'on soit propriétaire ou locataire,</li><li>que l'on se chauffe par le gaz, l'électricité, le fuel, le bois, ...</li><li>que l'on veuille avoir un impact à court, moyen ou long terme</li><li>l'emplacement géographique (localisation, orientation, altitude, ville ou campagne, ...),</li><li>ses moyens financiers et le poids de la facture chauffage dans le budget,</li><li>le niveau d'isolation de son logement et sa possible conception bio-climatique,</li><li>le choix du fournisseur d'énergie dans la classe d'énergie correspondante (acteur historique ou nouveaux acteurs) et le type de contrat,</li><li>la durée de présence dans son logement pendant une journée,</li><li>les habitudes culturelles de température et de tenue vestimentaire chez soi (par exemple, en tee-shirt sous 24° à l'intérieur en hiver),</li><li>les habitudes culturelles de chauffage des pièces, entre le jour et la nuit, entre les pièces occupées et les pièces vides, et plus généralement la sensibilité aux économies d'énergie, </li><li>...</li></ul><p></p><p>Cette grande diversité me fait proposer quelques fils à tirer dans les parties qui suivent sur l'articulation de responsabilités et d'enjeux autres qu'économiques et écologiques, en commençant par m'inspirer de mon cas personnel.</p><h3 style="text-align: left;">Une (partie de) vie de célibataire</h3><p>Tant que j'ai été célibataire, c'est moi qui me déterminais sur mes besoins/envies de chauffage. J'ai successivement vécu dans un appartement puis dans une maison. </p><p>En <b>appartement</b>, il me fallait attendre le top départ de la saison de chauffage car il était collectif. Je ne me souviens pas d'avoir souffert d'un départ tardif. Et j'essayais d'adopter une température correcte en tournant quelques fois les robinets des radiateurs selon mes sensations et la confirmation de ses sensations que je cherchais en lisant le thermomètre intérieur que j’avais installé. </p><p>Dans la <b>maison </b>que j'ai habitée ensuite, c'est moi qui étais <b>maître de la décision d'allumer le chauffage et du niveau de température</b>, avec une consommation de gaz qui m'était directement affectée. Je suis d'une génération à qui on a rabâché que <b>19° est la bonne température en journée et 17°/18° pour les chambres la nuit</b>, et cela m'a toujours plutôt bien convenu. Et cela m'a été facilité par la présence d'un <b>thermostat </b>dans cette maison.</p><p></p><h3 style="text-align: left;">Marié dans un appartement</h3>Quand je me suis marié, vivant dans un appartement au chauffage individuel, c'était aussi mon libre-arbitre qui était en jeu ... plus précisément, celui de la cellule familiale. <p></p><p>Quand on passe d'un foyer à une personne à un foyer à deux ou plus, s'ajoute consciemment ou inconsciemment <b>la façon de prendre les décisions</b> : une personne décide pour les autres ? c'est collégial ? prend-on en considération les besoins/demandes des enfants, des invités qui sont là pour passer la nuit ou plusieurs jours ? </p><p>Dans mon souvenir, c'était assez fluide, et je le confirme après avoir posé la question à mon épouse au cours de l'écriture du présent article. Nous disposions d'un <b>programmateur </b>qui nous permettait d'adapter la température selon le créneau horaire.</p><p>Nous avons le souvenir d’avoir été invité chez des amis l’hiver chez qui, non seulement nous éteignions le radiateur de notre chambre, mais nous entrouvrions la fenêtre pour faire baisser la température de la serre tropicale dans laquelle nous avions l’impression de nous trouver. Et pour ce qui était des pièces communes, il nous fallait accepter l’inconfort d’une température trop élevée pour nous en cette saison.</p><p></p><h3 style="text-align: left;">Achat d'une maison</h3>Quand nous avons acheté une maison avec mon épouse, nous avons eu l'opportunité et la chance d'en choisir une avec un <b>chauffage au sol utilisant la géothermie</b> répondant ainsi à des critères d'économies d'énergie et d'écologie (avec un bénéfice collatéral : une non dégradation de l'état des peintures du fait de l'absence de radiateurs). <p></p><p>Ce n'était pas un critère non négociable de notre recherche, mais cela aurait pu l'être. Une part de notre responsabilité en matière de chauffage s'est donc jouée à <b>l'achat de notre maison</b>.</p><p></p><h3 style="text-align: left;">Piscine, pompe à chaleur et bâche à bulles</h3>Après quelques années, nous avons fait construire une <b>piscine avec une pompe à chaleur pour la chauffer</b>. Une décision qui a été prise nourrie essentiellement par l'attente de mon épouse. Si j'avais été seul, je ne l'aurais pas fait. Non pas que je le regrette, mais je m'en serais passé, bien que je sache en apprécier tous les avantages quand je me baigne. <p></p><p>Par contre, bien qu'ayant installé une pompe à chaleur, elle a dû fonctionner au maximum quelques heures en 3 ans, et c'est ma <b>motivation à inspiration écologique de ne pas la mettre en fonctionnement qui l'a emporté dans la décision</b>, avec ponctuellement des remarques de mon épouse sur la non utilisation de ce matériel. </p><p>En revanche, nous avons installé dès le début une <b>bâche à bulles</b> pour conserver au maximum la température pendant les nuits fraîches de mi-saison (et aussi pour réduire le phénomène d'évaporation). </p><p>Les enjeux autour de la piscine mettant en évidence des <b>recherches de compromis</b>, et notamment à l'intérieur de notre couple en terme de prise de décision. Cet enjeu du <b>processus de prise de décisions</b> à l'intérieur d'un foyer me semble très important à considérer dans l'articulation des responsabilités écologiques. Il peut être source de tensions et de jeux de pouvoir à l'intérieur d'un couple.</p><p></p><h3 style="text-align: left;">Installation de panneaux photovoltaïques</h3>Nous avons installé ensuite des <b>panneaux photovoltaïques</b>, ce qui nous a permis de réduire notre facture d'électricité, de contribuer humblement à la production d'électricité, sans pour autant devenir plus dispendieux dans notre façon de nous chauffer. <p></p><p>On voit ici une double responsabilité : celle de <b>faire évoluer les installations de la maison</b> et aussi de <b>ne pas relâcher nos comportements de consommation sous prétexte que l'énergie deviendrait moins coûteuse</b>. 19° nous convient, et <b>le mieux est l'ennemi du bien</b> (Merci Voltaire !) en la matière comme pour beaucoup de situations de la vie quotidienne. </p><p>La décision d'installation a été favorisée aussi par la baisse des prix des équipements en quelques années et par la prime à l'installation versée par EDF. Je mets donc ici en évidence l'<b>articulation de notre responsabilité individuelle</b> (nous équiper de panneaux) <b>et la responsabilité collective</b> (aides de l'Etat, de la région, ...). Je mentionne aussi l'<b>intérêt de disposer d'informations techniques et économiques et de témoignages sur Internet</b>.</p><p> Et enfin, je n'oublie pas <b>la personne qui m'a orienté vers un prestataire sérieux</b>, ce qui n'est pas le cas de tous les prestataires. Et depuis, j'ai moi-même orienté des personnes de mon entourage intéressées par la technologie vers ce prestataire. </p><p>Je précise ici, et avant de tirer d'autres fils extraits de l'actualité, que si je m'appuie jusqu'ici dans cet article sur notre exemple personnel, l'humilité et la lucidité me font dire que nos comportement n'ont rien d'exemplaire et que l'on peut certainement faire beaucoup mieux en terme de sobriété énergétique et de qualité écologique des équipements choisis (par exemple, la difficulté de recyclage des panneaux photovoltaïques).</p><h3 style="text-align: left;">Froid l'hiver et chaud l'été</h3><p>J'ouvre une petite parenthèse pour envisager l'inverse du chauffage : se protéger du chaud, ce qui met en évidence des considérations communes avec la protection au froid, et notamment l'enjeu de la bonne isolation du bâtiment. Chez nous, l'été se déroule selon un rituel immuable : ouverture des fenêtres et portes extérieures tôt le matin, fermeture des volets dans la matinée, ouverture des fenêtres avec utilisation de moustiquaires quand la température extérieure devient inférieure à la température intérieure. Un rituel qui met l'intérieur dans une semi-obscurité pendant la journée alors que l'hiver c'est la lumière et la chaleur par les baies vitrées qui sont recherchées. </p><p>Nous avons résisté pour le moment à l'utilisation de climatisation, essentiellement pour des raisons écologiques et rationnelles (nombre de jours de canicules sur une année). J'ai posé la question de l'utilisation de la géothermie pour refroidir par le sol, et pour l'instant je suis avec l'information que mon équipement ne le permet pas. Je suis bien conscient de l'effet cercle vicieux de l'usage de la climatisation et cela me semble un enjeu sociétal tout aussi important que le chauffage.</p><p></p><h3 style="text-align: left;">Université de Strasbourg</h3>En milieu de semaine dernière, j'ai pris connaissance de la décision de la Présidence de l'Université de Strasbourg de prolonger les vacances de Noël et de fermer pendant une semaine début février 2023. <p></p><p>Dans le petit reportage que j'ai vu au journal de 20H de France 2, était interviewé un étudiant qui expliquait qu'il serait obligé de rester chez lui en télétravail et donc qu'il lui faudrait faire fonctionner le chauffage pendant la journée. </p><p>Cela me fait revenir à la question de <b>la prise de décision et de considération des parties prenantes dans un collectif ou une communauté</b> : une telle décision a un impact sur des parties prenantes (étudiants, enseignants, administratifs et techniques) et à plusieurs titres, et notamment leur propre dépense énergétique et leur santé physique, psychologique et sociale (3 dimensions de la santé selon l'OMS). </p><p>Je me suis posé deux questions : <b>les autorités ont-elles pris en considération les différentes parties prenantes ?</b> et <b>ces parties prenantes ont-elles été associées à la prise de décision ?</b></p><p></p><h2 style="text-align: left;">Des responsabilités indissociables face aux enjeux de chauffage</h2>Depuis le début de la rentrée, deux leitmotivs corrélés circulent dans notre société en boucle : la <b>fin de l'abondance</b> (voire la <b>sobriété</b>) et l'<b>augmentation exponentielle des prix de l'énergie</b>, avec toutes ses conséquences, souvent inquiétantes et quelques fois angoissantes sur la presque totalité des secteurs de notre économie et dans nos foyers. <p></p><p>Et je revois jouer <b>le petit jeu pendulaire que j'avais constaté pour la QVT : se renvoyer la responsabilité entre individu et collectif</b>. Avec d<b>eux vérités qui méritent d'être indissociables : l'Etat, les entreprises les plus énergivores, les fournisseurs d'énergie doivent prendre leur responsabilité ET les individus doivent prendre à bras le corps ce qui est à leur portée et compte tenu de leurs marges de manœuvre qui peuvent être pour certains très faibles voire nulles</b>. </p><p>Je fais la parallèle avec le proverbe "L'argent ne fait pas le bonheur" qui est forcément peu entendable pour celles et ceux qui n'en n'ont pas assez pour vivre décemment. </p><p>Voici donc un enjeu essentiel à mes yeux : <b>ne pas renvoyer trop facilement la responsabilité comme une patate chaude aux personnes en difficulté qui se retrouvent à jouer leur libre arbitre par un choix qui se limite entre de mauvaises solutions</b> (par exemple, choisir entre se chauffer et manger). Je fais partie de celles et ceux qui promeuvent l'idée du libre arbitre, mais encore faut-il que les marges de manœuvre soient présentes ; sinon, c'est un poids psychologique qui peut s'accompagner d'une petite musique culpabilisante et cynique ("<i>Tu as voulu décider ? Maintenant, c'est ton choix, ta responsabilité !</i>").</p><p></p><h2 style="text-align: left;">Vrai prix des choses et biens communs</h2>L'inflation, et notamment l'augmentation folle des prix de l'énergie rend de plus en plus pertinentes deux questions de fond : <b>c'est quoi le vrai prix des choses ?</b> ET <b>à qui appartiennent les ressources de la planète ?</b> <p></p><p>On connait tous l'expression "<i>ce qui est rare est cher</i>". Je lui préfère de loin une expression que j'ai adaptée de la première "<i>ce qui est rare doit nous être cher</i> (dans le sens "chéri")". </p><p><b>L'enjeu premier n'étant pas de savoir combien on va payer, mais comment on va prendre soin, préserver, apprécier, consommer en conscience, faire bien commun d'attention généralisée </b>(dans le sens de la bienveillance) <b>ce qui est rare, que la chose rare soit matérielle ou immatérielle </b>(par exemple : confiance, coopération, bienveillance, altruisme, ...). </p><p>Ne pas savoir le vrai prix des choses me semble un véritable problème. Au même titre que de ne pas savoir ce que contiennent les produits (ou ce qu'induisent les services) que nous achetons, ni les processus qui les ont conduits, des matières premières jusque dans notre panier (ou dans notre boite aux lettres pour les commandes par internet), avec les impacts écologiques et sociaux de ces processus. Et on retrouve ici, <b>une articulation des responsabilités : celle du consommateur de consommer en conscience et celles des Etats, des entreprises, des associations de consommateurs, des associations écologiques, ... de faire en sorte que le consommateur puisse disposer des informations pour acheter en (toutes) connaissance de cause</b>. </p><p>Pour en revenir au vrai prix des choses, je trouve anormal que les ressources de la planète, les matières premières agricoles, et tous leurs sous-produits fassent l'objet de spéculations qui font varier très artificiellement les prix à la hausse. Inversement, il n'est pas normal que des agriculteurs par exemple soient obligés de vendre à perte ou que les transports de voyageurs en avion puissent être vendus en-dessous du prix de revient, et encore plus en-dessous du coût qui intègrerait les impacts écologiques (ce qu'on appelle les externalités ; cf mon article sur laqvt.fr <a href="http://laqvt.fr/qvt-impacts-activite-eco/" target="_blank">QVT et impacts de l’activité économique</a>).</p><p>Il y a des situations où l'on ne paye pas le vrai prix des choses, et notamment en matière de santé, par exemple dans les hôpitaux, et on peut apprécier le modèle français par rapport à d'autres pays où ce n'est pas le cas. Pour une meilleure consommation et utilisation des services publics en conscience, il me semble important de savoir le vrai prix des choses même si on paye en-dessous. Cela va dans le sens de la responsabilité individuelle et d'une consommation raisonnée.</p><p>Les aides de l'Etat relatives à notre consommation énergétique méritent aussi d'être considérées par les consommateurs/citoyens à leur juste valeur et par leurs bénéfices et dommages collatéraux à court, moyen et long terme de manière à garder en enjeu central notre responsabilité de (et face à) l'emballement climatique.</p><p>Pour en revenir à l'enjeu que j'évoquais précédemment - prendre soin de ce qui est rare - : un autre enjeu devrait se greffer pour éviter de réagir systématiquement quand la situation s'est trop dégradée : <b>l'aptitude à prendre soin aussi de ce qui est abondant</b>. <i>Abondance d'un jour n'est pas toujours</i>. En cela, j'invoque <b>l'idée de bienveillance généralisée, et pas seulement limitée à ce qui nous est rare et/ou cher</b>. A titre de métaphore, ce n'est pas parce que mon potager me donne plus de tomates que j'en consomme personnellement que je ne vais pas en prendre soin. <b>Il y a un vrai piège cognitif à ne porter attention qu'à ce qui nous manque ou pourrait nous manquer au détriment de ce qui est présent et pourrait être apprécié et cultivé</b>.</p><p>Ces derniers mois, la guerre de la Russie (de Poutine) contre l'Ukraine et la sécheresse rend encore plus pertinente selon moi <b>la question de l'appartenance des ressources de la planète</b> (minerais, eau potable, eau des fleuves transitant sur plusieurs régions et/ou pays, ressources végétales, ressources animales marines, ...) et le rapport entre public et privé. N'est-il pas devenu insupportable que les Etats octroient le droit à des acteurs privés (ou s'octroient le droit via des entreprises publiques) de siphonner les ressources de la planète, quelques fois sans aucune limite et selon les principes délétères "<i>la fin justifie les moyens</i>" et "<i>après moi le déluge</i>" ? </p><p>Il est temps à toutes les échelles de notre société de considérer bon nombre de ressources comme des biens communs :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>à gérer avec bienveillance et équité ;</li><li>articulant les responsabilités individuelle et collectives, dans la coopération et l'intercoopération (coopération entre communautés et ou collectifs pour éviter la création de coopérations fermées qui se positionnent les unes contre les autres ) ;</li><li>en considérant toutes les parties prenantes, leurs attentes, leurs aspirations, leurs problématiques propres ;</li><li>dans une approche gagnant-gagnant ;</li><li>avec des processus de prise de décision intégrant la démocratie ;</li><li>facilitant l'appropriation et la contribution adaptée de chaque individu, quel que soit son âge ;</li><li>cultivant la lucidité, la prévoyance, l'appréciation, la gratitude ;</li><li>avec un processus formalisé de gestion des tensions et une fonction de médiation ;</li><li>dans une logique de sobriété choisie (en allant en direction d'une sobriété heureuse).</li></ul><h2 style="text-align: left;">En résumé, les enjeux d'articulation des responsabilités évoqués dans cet article</h2><div>Concernant l'enjeu de l'articulation des responsabilités, voici les quelques fils tirés dans cet article :</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>chaque individu a son propre contexte de chauffage dépendant de sa situation de famille, son logement, sa localisation, le type d'énergie, sa culture dans le domaine, ... les jugements radicaux sur le rapport d'autrui à son chauffage sont à la fois malveillants et souvent injustes ;</li><li>dès lors que l'on habite à plusieurs dans le même logement se jouent des responsabilités et des processus de prise de décision (quelle température, quels créneaux, quel budget, ...), avec l'existence inévitable d'attentes différentes et de tensions à gérer ;</li><li>renvoyer à la seule responsabilité individuelle quant à son chauffage est aussi non pertinent que de renvoyer à la seule responsabilité de l'Etat, des producteurs d'énergie, ... Au contraire, ces responsabilités méritent d'être indissociables et de se comprendre dans une logique de coopération ;</li><li>les trois fils précédents mettent en évidence l'enjeu de la bienveillance : de la bienveillance pour ce qui est rare ET aussi pour ce qui est abondant, mais qui ne le sera pas toujours si on n'y prend pas garde, comme on a pu le constater pour l'utilisation de ressources de la planète qui semblaient sans limite ; d'autres enjeux sont étroitement liés : ceux de la lucidité, de l'humilité, de l'appréciation et de la gratitude ;</li><li>l'enjeu du chauffage s'appréhende dès le choix du logement (achat ou location) et dans la mesure du possible en considérant aussi l'enjeu inverse : celui du maintien d'une température acceptable l'été ;</li><li>thermostat et programmateurs sont des aides bien pratiques, voire des installations connectées qui permettent de gérer à distance ;</li><li>pour le chauffage collectif, il y a un enjeu de participation aux décisions, notamment en tant que copropriétaire (par exemple, des copropriétaires d'un immeuble ont décidé de stopper le système de chauffage collectif trop coûteux au profit de l'installation par chacun de radiateurs individuels dans les logements) ; les locataires devraient aussi avoir leur mot à dire.</li><li>l'installation de nouveaux modes de chauffage et l'isolation peuvent réduire la facture d'énergie (l'isolation jouant aussi pour les périodes de chaleur) ; l'aide de l'Etat facilite cette transition énergétique, avec un double enjeu : disposer des bonnes informations et avoir accès à un réseau de prestataires de confiance ;</li><li>la mutualisation à petite échelle d'installations de production d'énergie mérite d'être envisagée en pensant à la gouvernance et la gestion de communs dans le sens évoqué juste avant mon résumé ;</li><li>La mutualisation nécessite la prise de conscience de ce qui est à notre portée individuellement, ce qui est à notre portée à plusieurs, et ce qui ne l'est pas ; discernement, coopération et acceptation (et notamment l'acceptation de la décroissance et de la sobriété) sont des capacités à cultiver ;</li><li>l'installation de piscines, des systèmes de filtration et de pompes à chaleur mérite d'être a minima auto-régulée pour éviter des consommations d'énergie invraisemblables pour s'octroyer la possibilité de se baigner en (presque) toute période. Idem pour les jacuzzis très consommateurs d'énergie. Probablement qu'assez rapidement le modèle de la piscine individuelle pourrait être remis en cause avec la raréfaction de la ressource eau ; en réalité, consommation d'énergie l'hiver, consommation d'énergie l'été et usage de l'eau méritent d'être pensés et investis en les reliant dans des approches <a href="https://fr.wiktionary.org/wiki/holistique" target="_blank">holistiques</a> et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Heuristique" target="_blank">heuristiques</a>.</li></ul><div>Je termine par une carte mentale dans laquelle j'ai aussi tiré quelques fils qui se recoupent avec ceux du présent article (cliquer sur l'image pour disposer d'une bonne lisibilité des textes) :</div></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNX8BVffRMmpTylZC59TOEgurvcBO-r-Dt5zJKSTzBsORqxYzQXDHmV4jlHNxm3fDSTLELRKFXQVf0XqW2TZnYbYmVvjc7fqLLSjmXwgwW4OQtck8CSGp53rrjCBgT6jpa6JswXTe6MhHNY2m6590b6BRo1LKuxGYUSGV6sr3_rU8gAbYk58eWnXCJ/s1450/chauffage.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="707" data-original-width="1450" height="312" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNX8BVffRMmpTylZC59TOEgurvcBO-r-Dt5zJKSTzBsORqxYzQXDHmV4jlHNxm3fDSTLELRKFXQVf0XqW2TZnYbYmVvjc7fqLLSjmXwgwW4OQtck8CSGp53rrjCBgT6jpa6JswXTe6MhHNY2m6590b6BRo1LKuxGYUSGV6sr3_rU8gAbYk58eWnXCJ/w640-h312/chauffage.jpeg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><div><br /></div><p></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-9038017465326960882022-09-10T18:46:00.007+02:002022-09-11T08:08:04.851+02:00La bienveillance via la justesse et la fluidité sur quelques verbes cardinaux<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFg3S96zh4k-yUsV_Yn6RQ0A1cFvskm4w9ARaJ0sTy5hTxJvSLJoGZEGl1L8BxLIfgfm-_mQ7bn6XGSma1JxZINq3-J7ptYdmrlCkbmCreojC4qpFNZLQ2WmqulPWfQY2QH77p62B28s8NKfbjFe6zdr4EpHzlo-qfbCB1iGT3H6VzVobCcgL6F7lw/s1280/justesse%20et%20fluidit%C3%A9.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFg3S96zh4k-yUsV_Yn6RQ0A1cFvskm4w9ARaJ0sTy5hTxJvSLJoGZEGl1L8BxLIfgfm-_mQ7bn6XGSma1JxZINq3-J7ptYdmrlCkbmCreojC4qpFNZLQ2WmqulPWfQY2QH77p62B28s8NKfbjFe6zdr4EpHzlo-qfbCB1iGT3H6VzVobCcgL6F7lw/w640-h360/justesse%20et%20fluidit%C3%A9.jpg" width="640" /></a></div><p></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">En décembre 2018, j'ai publié sur <a href="http://lesverbesdubonheur.fr">lesverbesdubonheur.fr</a> un diaporama commenté sur les enjeux du bonheur à travers des verbes (cf article contenant le diaporama <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2018/12/les-enjeux-du-bonheur-en-verbes.html" target="_blank">Les enjeux du bonheur en verbes</a>).</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Dans ce diaporama, j'ai essayé de montrer en quoi nous pouvions nous parasiter la vie, voire la gâcher, par insuffisance ou défaut de justesse dans notre façon d'aborder les verbes fondamentaux <b>être</b>, <b>avoir</b>, <b>faire</b>, <b>penser</b>, <b>ressentir</b>, <b>apprécier </b>et <b>reconnaître</b>. Par exemple, assumer "je suis ce que je suis", "j'ai ce que j'ai", et "je fais ce que je fais", et leur translation en négatif ("je ne suis pas ce que je ne suis pas ..."). J'ai abordé ces verbes au passé, au présent et en projection, espérance, planification, ... de l'avenir.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">La première partie de ce diaporama évoque le rapport à nous-mêmes et la deuxième le rapport à autrui, avec exactement les mêmes ressorts, les mêmes pièges et les mêmes impacts en terme de bienveillance, de tolérance, de cercle vertueux ou vicieux qui s'entretient. On peut prendre conscience ainsi que le niveau de bienveillance à soi et à autrui sont étroitement liés et qu'il est très très facile de se mettre en stress et de mettre en stress autrui par une forme de rigidité psychologique et comportementale dans la déclinaison quotidienne de ces verbes. </div><span><a name='more'></a></span><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Voici résumées en 4 images les principales idées en lien avec le présent article, et qui peuvent éclairer en quoi on peut facilement trouver des occasions dans la vie de vivre en tension. Je vous invite à passer à la moulinette vos pensées actuelles pour voir en quoi elles sont des déclinaisons des verbes suivants :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhuMpbGmzV9poUgL0JDIp3cMb-mdr9e0MKGicVqVLsWoKgL8XtYGcRKyJkAQmLs2lGyRg-boGm4G9iB0_y3Mkd--5l9_VcSLK0ndaAyWTDGWzhM4A9bVChYLQY_JYLOPJBHLMp0D7vRnz6bTTtsrLlvSpbHuWGLOEYw-4vBDfEac8-7jeZj2W_tBBUB/s960/Diapositive1.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhuMpbGmzV9poUgL0JDIp3cMb-mdr9e0MKGicVqVLsWoKgL8XtYGcRKyJkAQmLs2lGyRg-boGm4G9iB0_y3Mkd--5l9_VcSLK0ndaAyWTDGWzhM4A9bVChYLQY_JYLOPJBHLMp0D7vRnz6bTTtsrLlvSpbHuWGLOEYw-4vBDfEac8-7jeZj2W_tBBUB/w400-h300/Diapositive1.JPG" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhu8rw1bxwgXvEZkI-MFyRz0EDIJVfJecKx-FAkJyRzAWkA5FPH0ep5jUOppNVhjMUSzQ3ljZ-mVmznu0g8ncC8e5jJnOo0ISwQ0NCxhyXYOelif1Jlli0BiAfNPDa8yRv-TpDwFMA5lfO1luZ6fJBMHqHVX3upbUuUiN2qYqBsqL1MvTcUpaeSR739/s960/Diapositive2.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhu8rw1bxwgXvEZkI-MFyRz0EDIJVfJecKx-FAkJyRzAWkA5FPH0ep5jUOppNVhjMUSzQ3ljZ-mVmznu0g8ncC8e5jJnOo0ISwQ0NCxhyXYOelif1Jlli0BiAfNPDa8yRv-TpDwFMA5lfO1luZ6fJBMHqHVX3upbUuUiN2qYqBsqL1MvTcUpaeSR739/w400-h300/Diapositive2.JPG" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMoKnJDqmA-slWYqRYi9MotOqzUMZrIceY3ptAhQvNcmztG7AMz6re1-PnxEKaiyWXw9l61-rkG7IOytfpqZai6DtDv0u6dZby6kyoV5j9fQ_5k70zNIdERRq4euvnZRcmyGGyjOzG6QAFxGrcG4pQm94pyobD4JVCfHTtIQvLuoyjfwZLeOrfEdhd/s960/Diapositive3.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMoKnJDqmA-slWYqRYi9MotOqzUMZrIceY3ptAhQvNcmztG7AMz6re1-PnxEKaiyWXw9l61-rkG7IOytfpqZai6DtDv0u6dZby6kyoV5j9fQ_5k70zNIdERRq4euvnZRcmyGGyjOzG6QAFxGrcG4pQm94pyobD4JVCfHTtIQvLuoyjfwZLeOrfEdhd/w400-h300/Diapositive3.JPG" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgf0pvV5ZLddurEQpdtT7CFfqLNXTLlsfH9llG_ZYbCTwTHLlZiM0WoG_wsrN1_tdMAJS1P3fYQXZJmiH6MqojSmvf88N-GoHuv0-66VH1A_khow55pNptdrB2pFFHN6NmlDmfaRWfEJ_qUVTztf0Z3vxqv8nK7cq0M9HrgHojrvggpOJq-gdwonkhf/s960/Diapositive4.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgf0pvV5ZLddurEQpdtT7CFfqLNXTLlsfH9llG_ZYbCTwTHLlZiM0WoG_wsrN1_tdMAJS1P3fYQXZJmiH6MqojSmvf88N-GoHuv0-66VH1A_khow55pNptdrB2pFFHN6NmlDmfaRWfEJ_qUVTztf0Z3vxqv8nK7cq0M9HrgHojrvggpOJq-gdwonkhf/w400-h300/Diapositive4.JPG" width="400" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><h2 style="clear: both; text-align: left;">L'enjeu de l'humilité</h2><div>L'humilité par rapport à ce que l'on est, ce que l'on a et ce que l'ont fait est basée sur la <b>lucidité et l'honnêteté </b>par rapport à ces 3 dimensions. L'humilité se différencie selon moi de la modestie dans la mesure où cette dernière peut aller dans le sens de la sous-estimation. </div><div><br /></div><div>Je conçois l'humilité dans le cadre de mon travail de modélisation de la Bienveillance comme la <b>juste et honnête estimation de soi</b>, avec évidemment un questionnement sur le caractère juste de cette estimation, ce qui me fait introduire une mise en abime : pour être humble, il faut être humble sur ses capacités à s'autoestimer de manière juste. Ce qui introduit une notion fondamentale : <b>le droit à l'erreur</b> et <b>sa propre reconnaissance de la fragilité de l'exercice d'humilité</b>. </div><div><br /></div><div>C'est aussi la reconnaissance que la vision sur soi-même est un point de vue qui représente une partie de la réalité. Sachant qu'un défi majeur est de ne pas se raconter des histoires (notamment du fait du poids du regard des autres) puis le cas échéant de ne pas raconter des histoires. </div><div><br /></div><div>Une humilité, qui, même si elle est justement jouée, peut être considérée par tel ou tel autour de soi comme de l'arrogance, notamment parce que certains ont une conception de l'humilité qui la fait rimer avec rase-motte et tête baissée.</div><div><br /></div><div>Ma conviction est au contraire que <b>l'humilité constitue une force indispensable pour cultiver la bienveillance envers soi-même et autrui et faciliter la transparence dans les relations</b>. </div><div><br /></div><div>A l'inverse, </div><div><ul style="text-align: left;"><li>un manque d'estime de soi relève d'un déficit de bienveillance à soi-même, et possiblement aussi envers autrui, quand ce manque est nourri par une pensée jugeante en tout et pour tout ;</li><li>une surestime de soi, qui va de pair souvent avec la sous-estime d'autrui, entraîne souvent un déficit de bienveillance envers autrui.</li></ul></div><h2 style="text-align: left;">Les enjeux de l'acceptation et de l'engagement</h2><div>Accepter ce que l'on est, ce que l'on n'est pas, ce que l'on a, ce que l'on n'a pas, plus, ce que l'on fait, admettre que l'on n'a pas fait ce que l'on a dit, ... est étroitement lié avec la lucidité et l'honnêteté évoqués précédemment avec l'enjeu de l'humilité.</div><div><br /></div><div>L'acceptation concerne aussi notre capacité à absorber ce qui est désagréable dans notre vie : nos ressentis difficiles, nos pensées anxieuses, ce qui nous irrite, nos ruminations, le comportement des autres (notamment si on attend de la vie que les autres doivent se comporter comme soi-même), les imprévus, ... Ce qui met en exergue une dimension centrale : <b>l'état d'esprit</b>. Dans quelle disposition se trouve-t-on pour recevoir la chose qui est manifestement désagréable ou s'annonce désagréable ?</div><div><br /></div><div>Notre cerveau reptilien peut s'avérer super réactif face aux situations auxquelles nous sommes confrontés, et bien souvent il surréagit. Et plus nous tenons compte sans discuter des avertissements du cerveau reptilien, plus cela entretient un cercle vicieux de stress avec un séquencement mis en évidence dans les Thérapies Comportementales et Cognitives (<a href="https://www.aftcc.org/les-therapies-comportementales-et-cognitives" target="_blank">TCC</a>) : <b>situation >> pensée >> émotion >> comportement >> conséquence</b>. Un séquencement sur lequel je me suis basé pour la conception d'un schéma présenté sur ce site :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_cSeeF90Y7fvgmlT6bhEnSa2dBMNdNrqKuVLgRt_Cu9CfkxXjGcKAaRkD8K6hjw2Pg5xoFiGayliI1chys0DUGc6zac5YxV01PLQ6cjzu4zoEzvhk_YzG37g5FthRg0VqakQFda-4Y8JFWN-csqzAVyRZVI0ugDeNgaadCBsneCzyHmQBE_g4trln/s960/processus%20bienveillance%20malveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_cSeeF90Y7fvgmlT6bhEnSa2dBMNdNrqKuVLgRt_Cu9CfkxXjGcKAaRkD8K6hjw2Pg5xoFiGayliI1chys0DUGc6zac5YxV01PLQ6cjzu4zoEzvhk_YzG37g5FthRg0VqakQFda-4Y8JFWN-csqzAVyRZVI0ugDeNgaadCBsneCzyHmQBE_g4trln/w640-h480/processus%20bienveillance%20malveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><div>La 3ème vague des TCC a donné naissance à une thérapie nommée <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9rapie_d%27acceptation_et_d%27engagement" target="_blank">ACT</a> (Acceptance/Acceptation and Commitment Therapy). </div><div><br /></div><div>Une métaphore permet de comprendre un des enjeux de cette thérapie : celle des sables mouvants. La fausse bonne idée dans des sables de mouvants est de vouloir gesticuler dans tous les sens pour s'en sortir. Au contraire, il faut chercher à se mettre en position horizontale à l'image de quelqu'un qui ferait la planche sur le dos dans une piscine pour se relaxer. Autrement dit, <b>l'art de ne pas lutter quand lutter est contreproductif</b>. Ce qui nécessite bien évidemment du discernement.</div><div><br /></div><div>L'acceptation est donc la capacité à accueillir des choses désagréables pour lesquelles manifestement nos gesticulations, nos évitements sont inutiles voire délétères ou/et ont tendance à renforcer un cercle vicieux. Une acceptation qui ne relève ni de l'abattement ni du fatalisme. Une acceptation qui fait appel à la lucidité et au discernement, et notamment pour considérer successivement :</div><div><br /></div><div><ul style="text-align: left;"><li>ce qui à notre portée personnellement sans être aidé,</li><li>ce qui est à notre portée personnellement avec de l'aide,</li><li>ce qui est à notre portée collectivement,</li><li>ce qui n'est pas à notre portée.</li></ul><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguo54uRb2NyqbyVjcQKfzuFcaCPtlknTaEqYYR2mSMgq1696d2Kdbm5TtSq_aYCb3-bAjlZs5Zy8DLAABZr3CivMXAQiywzf7EgzA7IpNPHEgSnsALeseg4yOc9g6EAVMie1VSw_8q2Tcqv2QJpj0a7EEtI__sCzhntP6mK10yxeGdDC2zvXtJStNp/s960/quelle%20port%C3%A9e.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguo54uRb2NyqbyVjcQKfzuFcaCPtlknTaEqYYR2mSMgq1696d2Kdbm5TtSq_aYCb3-bAjlZs5Zy8DLAABZr3CivMXAQiywzf7EgzA7IpNPHEgSnsALeseg4yOc9g6EAVMie1VSw_8q2Tcqv2QJpj0a7EEtI__sCzhntP6mK10yxeGdDC2zvXtJStNp/w640-h480/quelle%20port%C3%A9e.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">(cf mon article <a href="http://www.lesverbesdubonheur.fr/2017/01/agir-dans-le-sens-de-ce-qui-est-notre.html" target="_blank">Agir dans le sens de ce qui est à notre portée</a>).</div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">A noter qu'à côté de la dynamique d'exploration de ce qui est possible (1, 2, puis 3), il peut être aussi envisagé l'articulation d'actions à plusieurs niveaux. Par exemple, par rapport aux enjeux climatiques, il est on ne peut plus efficace d'articuler les 3 niveaux : ce que je peux faire à mon niveau tout seul, ce que je peux faire soutenu par quelqu'un et ce qui peut être fait collectivement.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">La deuxième dynamique de la thérapie ACT, l'engagement, vise à soutenir la mise en action et l'expérimentation en alignement avec ce qui nous semble le plus important dans notre vie : nos aspirations les plus profondes, motivantes et stimulantes.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">L'idée de Société et de Territoires de la Bienveillance me semble pouvoir entrer en résonance avec les aspirations profondes, les valeurs d'une partie des individus de nos sociétés.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Un engagement qui peut s'articuler autour de l'enchaînement de verbes présentés sur ce site :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSvDx6p8V6S13bjUsnlPDQgtcXx7x2S6Wxr88IB82c7OWs3sbADMrLzmVCcVZs3mKSlDcaTKPsaox-ZWxy8zzLDXJtYAztMp7uqomTqlgCLngLUgyXvcCzfXsEb5iAhWkndaSnieOjnwYMafnztIFYrbhkYO799RD87FPYqJyXhVoibuvcexfWxyCZ/s960/verbes%20processus%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSvDx6p8V6S13bjUsnlPDQgtcXx7x2S6Wxr88IB82c7OWs3sbADMrLzmVCcVZs3mKSlDcaTKPsaox-ZWxy8zzLDXJtYAztMp7uqomTqlgCLngLUgyXvcCzfXsEb5iAhWkndaSnieOjnwYMafnztIFYrbhkYO799RD87FPYqJyXhVoibuvcexfWxyCZ/w640-h480/verbes%20processus%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><h2 style="text-align: left;">Unification ET non confusion</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Matthew Crawford dans son livre "L'éloge du carburateur" envisage deux façons de concevoir la vie au travail :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><ul style="text-align: left;"><li>les sphères co-dépendantes, où l'individu conçoit vie au travail et vie privée de manière cloisonnée ; la première sphère lui apportant les moyens de pouvoir vivre plus ou moins agréablement la première, avec des façons de penser et de faire qui peuvent complètement différer d'une sphère à l'autre. Au travail, "je suis un autre homme/ une autre femme" est une formulation qui peut en partie illustrer cette vision de la vie ;</li><li>la vie intégrée, où l'individu est lui-même, le même et authentique dans ses différentes sphères de vie (à ne pas confondre avec la vie d'une personne qui ferait complètement abstraction des frontières).</li></ul><div>Pouvoir se sentir unifié, se sentir aligné avec ses valeurs, tenir ses engagements, exprimer son libre-arbitre indépendamment de sa sphère de vie et de ses relations facilite grandement la culture de la bienveillance.</div><div><br /></div><div>Pour autant, il faut prendre garde à ne pas confondre unification et confusion ou assimilation. C'est par exemple le cas entre les verbes "penser" et "être" : la fusion/confusion entre les deux est souvent délétère notamment quand on connaît l'existence d'études montrant que 80% de nos pensées sont "négatives". S'assimiler à toutes les pensées que l'on a est un risque majeur pour la bienveillance envers soi-même et autrui.</div><div><br /></div><div>Un autre risque est de s'assimiler (verbe "être") : </div><div><ul style="text-align: left;"><li>à ce que l'on fait ou que l'on ne fait pas,</li><li>à ce que l'on a (possède) ou que l'on n'a pas,</li><li>à une partie de ce qu'on est (apparence, capacités physiques, intellect, santé, orientation sexuelle, religion, ...),</li><li>à l'image que les autres projettent sur nous.</li></ul><div>Un des outils de la thérapie ACT est la <b>défusion </b>qui permet de travailler les pensées d'assimilation envers soi-même et autrui génératrices de comportements inadéquats. Ma conviction est qu'un tel travail, et plus globalement tous les axes de travail de cette thérapie, améliorent non seulement la flexibilité psychologique (enjeu global de la thérapie ACT) mais contribuent aussi à mettre plus de bienveillance dans la vie. Faisant ainsi de cette thérapie une inspirante source pour le développement personnel.</div></div></div><h2 style="clear: both; text-align: left;">Les bienfaits de la gratitude et de la reconnaissance</h2><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">"Etre", "Avoir" et "Faire" se développent incontestablement grâce aux interactions avec les autres et à la nature interdépendante de nos vies. En prendre conscience, ressentir puis exprimer de la gratitude font partie intégrante de la culture de la bienveillance selon le processus représenté dans l'image ci-dessous et décrit dans l'article dédié <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2018/12/edition-n2-de-deux-schemas-sur-le.html" target="_blank">Edition N°2 de deux schémas sur le processus de gratitude</a> :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgM9H8xxASQ0HE7Hs3Blrf5UdwhJBiTdVoDEDDrOG2o5rXxE3a6Hm5Jbt1xQ-VhIsot_lJkVFejZxuOW7Ft-r2YpPPqr5tZvTyUTwTASx6hfaZn6vATx8PlzF3iEb4_PK8GxRyUnGWiX3HJ8UvWoke4fNc4wKT7yW7eCOPkjfzZ-uqOu7bTIGZ0SZDq/s640/feu%20d'artifice%20_motionnel%20de%20la%20gratitude%202018-12-22.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="640" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgM9H8xxASQ0HE7Hs3Blrf5UdwhJBiTdVoDEDDrOG2o5rXxE3a6Hm5Jbt1xQ-VhIsot_lJkVFejZxuOW7Ft-r2YpPPqr5tZvTyUTwTASx6hfaZn6vATx8PlzF3iEb4_PK8GxRyUnGWiX3HJ8UvWoke4fNc4wKT7yW7eCOPkjfzZ-uqOu7bTIGZ0SZDq/w640-h480/feu%20d'artifice%20_motionnel%20de%20la%20gratitude%202018-12-22.png" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Par ailleurs, pouvoir se reconnaître dans ce qu'on fait, ce qu'on a et ce qu'on est un enjeu primordial au même titre que reconnaître autrui dans ce qu'il fait, ce qu'il a et ce qu'il est. Une reconnaissance qui peut prendre de nombreuses formes. Je vous invite à prendre connaissance des <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2020/04/15-gestes-de-reconnaissance.html" target="_blank">15 gestes de reconnaissance au quotidien pour une société de la bienveillance</a> que j'ai publiés sur lesverbesdubonheur.fr.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE8TXYyV5O6cReYAxCcATaPOndAjXoHhNKxi31wbNonkicTBCl-_BdW83u1-oW2kKp9CUOXjQnbOkgzlWlz6j1-yG4RBkgRiS9hFmCNo_AOBOMhPP7cge1xllgxVyNWo4AYaXsGyrQ1QfLHgIqmwziptUj8qFPE2FE0_Ts2VmWrHQldFNTkjJnwFhB/s640/reconnaissance%2015%20gestes.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="640" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE8TXYyV5O6cReYAxCcATaPOndAjXoHhNKxi31wbNonkicTBCl-_BdW83u1-oW2kKp9CUOXjQnbOkgzlWlz6j1-yG4RBkgRiS9hFmCNo_AOBOMhPP7cge1xllgxVyNWo4AYaXsGyrQ1QfLHgIqmwziptUj8qFPE2FE0_Ts2VmWrHQldFNTkjJnwFhB/w640-h480/reconnaissance%2015%20gestes.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><h2 style="clear: both;">Justesse et fluidité</h2></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Notre cerveau reptilien à l'image d'un radar déréglé alertant à tout va, la force considérable de notre <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2019/10/linsoupconnable-et-linsoutenable.html" target="_blank">striatum</a>, le piège des biais cognitifs, les croyances limitantes, le déficit d'enseignement de la psychologie, la culture du faire et de l'excellence, ... sont autant de facteurs qui nous font vivre du stress inutilement et souvent dans une logique perdant-perdant.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Aborder nos pensées, émotions, ressentis, comportements et leurs conséquences en jouant avec justesse et fluidité les verbes cardinaux être, avoir, faire, penser, ressentir, apprécier et reconnaître nous permet d'être plus bienveillant dans les <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/4-dimensions-indissociables-et.html">4 dimensions de ma modélisation de la bienveillance</a> (la bienveillance comme objectif) :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2us44NOY7bSgWePoN6u8N_jFVXxYPRcv9XUA_a-kfn4aq97bkQz7PwZBQ-x_joIHHq9oxpX4Xx7ghobQFMIal93vQfyNIhkWnATOo04V0iCVaCrIpv4OlY4eIt82lOUhcs0UgutIkUqKhENfOwfEmcS-DpsLd0THo9WRlS_uRxLcT9UZ-7fksctDo/s960/4%20dimensions.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2us44NOY7bSgWePoN6u8N_jFVXxYPRcv9XUA_a-kfn4aq97bkQz7PwZBQ-x_joIHHq9oxpX4Xx7ghobQFMIal93vQfyNIhkWnATOo04V0iCVaCrIpv4OlY4eIt82lOUhcs0UgutIkUqKhENfOwfEmcS-DpsLd0THo9WRlS_uRxLcT9UZ-7fksctDo/w640-h480/4%20dimensions.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Et réciproquement, la justesse et fluidité ces verbes cardinaux est facilitée en les mettant en œuvre dans la bienveillance (la bienveillance dans le "comment").</div><p></p><p><br /></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-57989141319865834632022-08-22T09:27:00.001+02:002022-08-22T09:27:49.062+02:00Lâcher prise face au désagréable<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKG4G-D5vbyugdXYhJJCIZf1In-z90SPY_N0qQfZA8SpFV9JkHqkb34CwchIbRW2OMwFvODfRMmfqUvDeOlmtAgJWYiFZlSlMdPPnYCHHqcz2X4o8XcYGCqz-2GhuM9uV4QQEuyH-f5JWRn3ip1ndEhg8f21KtHE6i3K8Pmb7lfDocJwBAkLrJbNyr/s1280/l%C3%A2cher%20les%20pens%C3%A9es.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKG4G-D5vbyugdXYhJJCIZf1In-z90SPY_N0qQfZA8SpFV9JkHqkb34CwchIbRW2OMwFvODfRMmfqUvDeOlmtAgJWYiFZlSlMdPPnYCHHqcz2X4o8XcYGCqz-2GhuM9uV4QQEuyH-f5JWRn3ip1ndEhg8f21KtHE6i3K8Pmb7lfDocJwBAkLrJbNyr/w640-h360/l%C3%A2cher%20les%20pens%C3%A9es.jpg" width="640" /></a></div><br /><p></p><h2 style="text-align: left;">Les choses désagréables que l'on nous dit à notre propos</h2><p>Vous connaissez l'expression "entrer par une oreille et sortir par l'autre". Une expression qui peut résumer la saine attitude que l'on peut adopter quand quelqu'un nous dit quelque chose de désagréable méchamment à propos de nous-mêmes. Une attitude pour ne pas accorder d'importance aux propos, d'autant plus quand ils ne sont pas pertinents.</p><p>Maintenant, s'ils peuvent nous être utiles, on pourra toujours y revenir plus tard pour en extraire la substantifique moelle, mais la priorité du moment est de ne pas se laisser entraîner dans une spirale de rumination contre l'autre et/ou soi-même. Elle est aussi de faire comprendre avec bienveillance à l'autre qu'il est inutile qu'il recommence, ou alors seulement dans un mode constructif et bienveillant.</p><h2 style="text-align: left;">Les pensées sur nous-mêmes</h2><p>Outre les propos désagréables qui peuvent nous être servis par autrui, il y a aussi les pensées négatives sur nous-mêmes. De la même façon que pour les mots que l'on nous dit, nous pouvons ne pas accorder notre attention aux pensées qui nous envahissent sur nous-mêmes. Le docteur Russ Harris, auteur du livre "<a href="https://www.babelio.com/livres/Harris-Le-piege-du-bonheur-Version-illustree/723047" target="_blank">Le piège du bonheur</a>", excellent livre de vulgarisation sur la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT - Acceptation and Commitment Therapy), livre un chiffre : 80% de nos pensées sont négatives. Et beaucoup sont d'un côté non pertinentes (il y a à boire et à manger) et d'un autre côté une partie d'entre elles sont des pensées sur soi-même avec son lot de pensées dévalorisantes, anxiogènes, autoculpabilisantes, ... Il y propose des modalités très pratiques pour faire face à nos pensées et émotions désagréables, et notamment l'idée d'expansion (autre formulation de celle d'acceptation) pour leur faire de la place tout en refusant de les suivre dans une spirale qui peut s'avérer à la fois descendante et grande consommatrice de notre énergie, de notre vitalité et de notre attention.</p><h2 style="text-align: left;">La méthode "Olé !"</h2><p>J'ai élaboré en 2018 la méthode "Olé !" présentée à l'époque sur <a href="http://lesverbesdubonheur.fr">lesverbesdubonheur.fr</a> dans l'article <a href="http://www.lesverbesdubonheur.fr/2018/09/la-methode-ole-face-aux-affronts-et.html" target="_blank">La méthode "Olé !" face aux affronts et à l'autoflagellation</a>.</p><p>Elle avait cette double visée : les propos qui nous sont adressés par autrui à nous-mêmes et aussi les pensées désagréables sur nous-mêmes. J'y décris un intérêt spécifique : celui de pouvoir l'activer à n'importe quel moment d'une rumination, qu'elle ait débuté il y a 2 minutes ou qu'elle soit récurrente depuis des années. Je ne développe pas plus ici et vous renvoie sur l'article en référence.</p><h2 style="text-align: left;">Les choses désagréables que l'on nous dit sur autrui</h2><p>Pour la médisance sur autrui dont on nous abreuve, la stratégie mérite d'être un peu différente : en effet, la passivité, la non-réaction face à de la médisance est souvent très exactement ce qu'attend la personne médisante. Et ne rien faire est une forme de <b>complaisance </b>qui ne garantit qu'une seule chose : c'est la reproduction à l'infini de cette médisance dans la suite de la relation avec cette personne. Outre le fait qu'il serait très probablement présomptueux de croire que cette vipère ne crache pas sur nous dès notre dos tourné, la qualité d'une relation n'a rien à faire de la médisance qui agit comme un poison et peut finir un beau jour à la façon de la goutte d'eau qui fait déborder le vase.</p><p>Faire preuve d'assertivité (affirmation de soi) en refusant d'entrer dans le jeu de la personne complaisante me semble relever d'une approche gagnant-gagnant et de la bienveillance envers soi-même, la personne médisante et évidemment la personne sujet de la médisance.</p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-58001867710561173912022-08-05T09:15:00.006+02:002022-08-05T18:21:13.814+02:00Equation des responsabilités de bienveillance<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV5n7roHJTo7SwG74kACE0Tibo3zKTcEtxN_2_52u9373ohDIwDcxVHsxwLu2Aajc2rVQI8lvnKKaeTOjDQ0xRG4uE4XXdQHV1Bykn86kCLUhTNyxTfo2GQZdHXGoAcjH7pGIyain8AK-dfvSHCLj4tsjUIasWY1SfbFg1SzQNPQdto9en3NKR8mi-/s1280/marguerite-g8e8741ebe_1280.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="697" data-original-width="1280" height="347" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV5n7roHJTo7SwG74kACE0Tibo3zKTcEtxN_2_52u9373ohDIwDcxVHsxwLu2Aajc2rVQI8lvnKKaeTOjDQ0xRG4uE4XXdQHV1Bykn86kCLUhTNyxTfo2GQZdHXGoAcjH7pGIyain8AK-dfvSHCLj4tsjUIasWY1SfbFg1SzQNPQdto9en3NKR8mi-/w640-h347/marguerite-g8e8741ebe_1280.jpg" width="640" /></a></div><p>Une amie très proche s'est donnée la mort récemment. J'ai ressenti l'envie et le besoin de partager des enjeux de bienveillance inspirés de sa vie, de sa mort tragique et également d'autres personnes que j'ai pu côtoyer ces dernières années. Des personnes qui ont montré, voire exprimé, des signes d'épuisement du fait d'un surengagement dans leur vie professionnelle, associative ou familiale. </p><p>L'engagement à un projet, à un collectif, une communauté, ou à s'occuper ou à prendre soin d'autrui relève d'<b>un premier terme d'une équation de la responsabilité de bienveillance</b> : <b>la bienveillance envers autrui ou envers un écosystème d'appartenance</b>, à considérer à la première personne du singulier : </p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>je suis bienveillant envers toi (relation interpersonnelle en tant qu'humain, dans le cadre de mon travail, en tant que bénévole,... ) ;</li><li>je suis bienveillant envers ma cellule familiale, l'entreprise à laquelle je contribue, l'association dans laquelle je suis bénévole, ma communauté religieuse, ma commune, mon pays, la planète, ... En ce sens, je veille et je participe à la bonne santé de chaque écosystème et à leur vitalité. </li></ul><p></p><p>Quel que soit le bénéficiaire de cette bienveillance, la valeur que j'accorde à ce bénéficiaire est prépondérante. Dans une logique de cohérence et d'alignement, plus il me sera/semblera précieux, et plus je lui porterai de l'attention et plus je dépenserai de l'énergie à prendre soin de lui, en prenant conscience de l’interdépendance des choses, <b>faisant de la bienveillance un ensemble de sujets et d'objets d’attention indissociables</b>.</p><p>Cet engagement peut bénéficier de moteurs extrêmement puissants prenant la forme d'injonctions extérieures et d'introjections : "S<i>ois fort(e) !</i>", "<i>Fais des efforts !</i>", "<i>Tu dois réussir !</i>", "<i>Fais plaisir !</i>", "<i>Donne une bonne image !</i>", "<i>Prends soin de ...!</i>",... Il y a d'autres moteurs aussi puissants, tels que le diktat du faire, de l'avoir, de l'urgence, de la vitesse, de la réduction des coûts, de la mode, de l'excellence, …. Des moteurs qui peuvent surchauffer, s'emballer, tomber en panne, rendre l'âme. </p><p>Un grand nombre de produits motorisés utilisés par l'industrie ou par les particuliers prévoient des cycles de fonctionnement, des programmes d'entretien, des détecteurs de surchauffe qui peuvent couper le moteur si besoin. </p><p>Autant de mécanismes que, bizarrement, on ne retrouve pas souvent pour les humains. On pourrait même dire que la vie des machines fait l'objet de plus d'attention, de réflexion, de prévention que celle de la vie des humains, notamment dans le monde du travail. </p><p>Quand le surengagement se fait jour, notamment quand la personne concernée émet des plaintes, des demandes, apparaît <b>le 2ème terme de l'équation de la responsabilité de bienveillance</b> : <b>la bienveillance envers soi-même</b>. </p><p>Un tel niveau de responsabilité qui sonne souvent comme une forme de rappel à l'ordre à la personne en question : "<i>Prends soin de toi !</i>", qui peut s'ajouter à la liste des injonctions citées précédemment, quelque fois vécue comme injonction paradoxale. Une invitation qui peut surajouter une couche culpabilisante à la situation difficile vécue et qui peut s'accompagner d'autres phrases comme "<i>Tu en fais trop !</i>", "<i>Tu es trop perfectionniste !</i>", "<i>On ne te l'a pas demandé !</i>", “<i>Laisse tomber, ce n’est pas ta responsabilité !</i>”, ... teintées de maladresse, de mauvaise foi, de cynisme ou de manipulation, voire en multicolore. </p><p>Ce type d'invitation, sans autre forme de geste de bienveillance, et notamment pour aider à trouver des solutions alternatives, représente en réalité un minimum syndical de bienveillance envers personne en danger qui peut se révéler contre-productif voire malveillant quand il relève de la perversion. </p><p>En réalité, <b>cette 2ème responsabilité mérite d'être appréhendée à la première personne du singulier, en tout temps, et pas seulement en zone de turbulence : je veux prendre soin de moi et je prends soin de moi</b>.</p><p>Pour avoir un bon équilibre de responsabilité de la bienveillance, il faut nécessairement <b>un 3ème terme à l'équation, réciproque du 1ier terme</b> : <b>la bienveillance d'autrui et de mes écosystèmes d'appartenance envers moi-même</b>. Ce qui signifie :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>1/ qu'ils acceptent que je prenne soin de moi ;</li><li>2/ et qu'ils prennent soin de moi.</li></ul><p></p><p>Si cela fait appel à la responsabilité de bienveillance extérieure à moi, elle engage aussi la mienne et mes capacités d'assertivité. Notamment pour affirmer mon aspiration et ma détermination à prendre soin de moi, pour inviter à la réciprocité de bienveillance et pour rappeler à l'ordre face à des actes malveillants envers moi ou à une insuffisance de bienveillance à mon égard : <b>étant donné que je suis bienveillant en conscience envers autrui ou un écosystème, j'attends en retour de la bienveillance de manière équitable (pas forcément en réciprocité stricte), dans une logique gagnant-gagnant</b>. </p><p>Nous aboutissons ainsi à l'équation suivante :</p><p><b>Équilibre des responsabilités de bienveillance =</b></p><p><b>Ma bienveillance envers autrui et mes écosystèmes d'appartenance</b></p><p><b>+ Ma bienveillance envers moi-même </b></p><p><b>+ La bienveillance d'autrui et de mes écosystèmes d'appartenance envers moi-même. </b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBOOvHiovy_F9_eiNXWFiHl619QNr7-qMccslTnU9SmiW4U6S2FLkL2D0qRptkuuqUjnDTQmea8Y8at-xUKJyJekcqIP8L3d1OVKa2m6PnP_SyloszpweqW8l_MvoipmuMZZETb93CfhAvhq__qXPMU5AHYlow8t1mYRPhog0C5H5m3KihD76_Daat/s960/%C3%A9quation%20responsabilit%C3%A9s%20de%20bienveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBOOvHiovy_F9_eiNXWFiHl619QNr7-qMccslTnU9SmiW4U6S2FLkL2D0qRptkuuqUjnDTQmea8Y8at-xUKJyJekcqIP8L3d1OVKa2m6PnP_SyloszpweqW8l_MvoipmuMZZETb93CfhAvhq__qXPMU5AHYlow8t1mYRPhog0C5H5m3KihD76_Daat/w640-h480/%C3%A9quation%20responsabilit%C3%A9s%20de%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><p><b>Ma conviction est que bon nombre de burnouts et de suicides par désespoir trouvent en partie leur source dans une défaillance de cet équilibre de bienveillance</b>, avec une insuffisance voire une absence des deux derniers termes de l'équation et un premier terme qui prend une place exagérée et dangereuse, mais tellement profitable pour les personnes et écosystèmes qui bénéficient des actes de la personne surengagée. </p><p>C'est un vrai enjeu de société, notamment dans le secteur de la santé, de l'éducation, dans le milieu associatif, pour les parents isolés, pour les femmes vivant dans des cellules familiales relevant du patriarcat, pour les aidants familiaux, chez les autoentrepreneurs, les entrepreneurs, commerçants, agriculteurs, dans les syndicats, chez les élus,... toutes les personnes qui se donnent corps et âme avec une insuffisance ou une absence </p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>de garde-fou pour leur qualité de vie,</li><li>et de considération par autrui de ce qu'elles font, de ce qu'elles sont, de leur état de santé, de leur qualité de vie, de leur besoin de reconnaissance et de justice. </li></ul><p></p><p>Une telle équation peut aider à tirer de justes et nécessaires enseignements d'évènements dramatiques consécutifs du sur engagement, et à bâtir des écosystèmes bienveillants prévenant et régulant le surengagement. </p><p>Je publie en parallèle sur <a href="http://www.lesverbesdubonheur.fr">lesverbesdubonheur.fr</a> le billet <a href="http://www.lesverbesdubonheur.fr/2022/08/un-prends-soin-de-toi-qui-passe-mal.html" target="_blank">Un "prends soin de toi" qui passe mal</a> en lien avec le présent article.</p><div><br /></div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-42873820614219727772022-06-26T19:48:00.003+02:002022-06-28T08:20:33.275+02:00De la médisance à la bienveillance<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKz28QxNEs7b9K24t5oJS-86woG0y4oO3MoCdoCYpn9SbEytXFtdvtFu_TepEzo3V2frAFvSMw4i35UzmY_qOR_kyECHinn1sNFTy7HxS5IyXFy6Ra8jtXM7J7SkWXtXidoZu4_zqbuxGo7T_IpwgdcqTS4VzxFytV-MALhFDlF-050L6JU5lDeZ50/s1280/de%20la%20m%C3%A9disance%20%C3%A0%20la%20bienveillance.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKz28QxNEs7b9K24t5oJS-86woG0y4oO3MoCdoCYpn9SbEytXFtdvtFu_TepEzo3V2frAFvSMw4i35UzmY_qOR_kyECHinn1sNFTy7HxS5IyXFy6Ra8jtXM7J7SkWXtXidoZu4_zqbuxGo7T_IpwgdcqTS4VzxFytV-MALhFDlF-050L6JU5lDeZ50/w640-h360/de%20la%20m%C3%A9disance%20%C3%A0%20la%20bienveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><p>J'ai découvert il y a quelques semaines une vidéo extraite de l'émission "C à vous" sur France 5 dans laquelle André Dussolier a dit un texte de Victor Hugo que j'ai trouvé très savoureux.</p><p>J'ai eu l'envie d'écrire un texte pour rebondir sur ce poème de Victor Hugo, en contextualisant avec cette ère de communication numérique à tout va, et en reliant avec l'enjeu de la bienveillance sur lequel je travaille depuis 2019 et qui fait l'objet de ce présent site internet.</p><p>J'interprète ces deux textes successivement dans la vidéo ci-dessous :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="439" src="https://www.youtube.com/embed/waD0CpwDRdc" width="528" youtube-src-id="waD0CpwDRdc"></iframe></div><br /><p><br /></p>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-18827291635536524652022-04-08T17:16:00.018+02:002022-04-08T17:24:12.082+02:00Tirons des fils de l'empathie en lien avec la bienveillance - Partie 3<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglq3UHUMWAbFJqKMYPOkXFmg2uvxT7uqCKg6tHQouXT0DC1Rutk1vSAe3KGApyG5QSaH4e8ZgzjIIMmHaRiR0ciVppxW7GYtzqhK-QHzEJV-lrUrq18J6LqkkyAzmKV3c-8JWNuPPbkvcGUmp_ZFoq6jqvMNYVpYoTiwh1rcO_J-FXDsHr9HyuvFUV/s1920/empathie3.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1280" data-original-width="1920" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglq3UHUMWAbFJqKMYPOkXFmg2uvxT7uqCKg6tHQouXT0DC1Rutk1vSAe3KGApyG5QSaH4e8ZgzjIIMmHaRiR0ciVppxW7GYtzqhK-QHzEJV-lrUrq18J6LqkkyAzmKV3c-8JWNuPPbkvcGUmp_ZFoq6jqvMNYVpYoTiwh1rcO_J-FXDsHr9HyuvFUV/w640-h426/empathie3.jpg" width="640" /></a></div><br /><p></p><a href="https://drive.google.com/file/d/1Pc5S679pctVYqnrEa-a5Taplvw5j3SLb/view?usp=sharing" target="_blank">Télécharger la version pdf de la carte mentale résumant cet article en 3 parties</a>.<div><br /><div>Je finis de tirer des fils autour de l'idée d'empathie en lien avec la bienveillance, sujet auquel j'ai consacré ce blog <a href="http://autourdelabienveillance.fr">autourdelabienveillance.fr</a> (cf <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/04/tirons-des-fils-de-lempathie-en-lien_8.html">Partie 1</a> et <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/04/tirons-des-fils-de-lempathie-en-lien_77.html">Partie 2</a>).<div><br /></div><div><h2>L'empathie peut-elle être malveillante ?</h2><p>L'empathie n'est pas toujours dirigée dans un but bienveillant. Et c'est tout l'intérêt d'inscrire l'empathie dans un objectif de veiller sur l'autre et de lui porter soin si possible/nécessaire.</p><span><a name='more'></a></span><p><br /></p><p>Parce que l'empathie peut s'avérer négative, et notamment par les personnes manipulatrices, les perverses narcissiques, les psychopathes qui ont une capacité très grande à comprendre la façon de penser, les émotions et les comportements d'autrui pour s'en servir à leur seul profit, et éventuellement dans une logique de dévalorisation, de soumission, de destruction de l'autre.</p><p><br /></p><h2>Attention aux fakes news, méconnaissances et aux risques de négationnisme</h2><p>Depuis la montée en puissance des réseaux sociaux ces dernières années, je suis inquiet comme d'autres de la montée des positions radicales, des intégrismes, des visions et comportement de discrimination, de l'irrespect, des insultes, de la "<a href="https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiamq3WnoT3AhWqz4UKHY92A8sQFnoECA0QAQ&url=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FCancel_culture&usg=AOvVaw0S1WhVGU6cXt-KnzswMlpq" target="_blank">cancel culture</a>".</p><p>Les premiers signes très visibles me sont apparus avec ce qui a abouti à l'élection de Donald Trump. Avec l'arrivée du Covid, une bipolarisation s'est développée avec des positions radicales de part et d'autre.</p><p>J'ai été sidéré récemment de constater qu'une partie de la population en France (à quantifier) reprend des éléments de la propagande du pouvoir russe sur les crimes de guerre en Ukraine (après avoir justifié l'intervention russe sous prétexte que Poutine pouvait se sentir légitimement menacé par une perspective d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN). Des fakes news allant de la mise en scène de faux morts jusqu'à inverser les rôles : ce serait le pouvoir ukrainien qui aurait commis ces crimes pour incriminer le pouvoir russe. Des raisonnements qui conduisent inévitablement à nier globalement la nécessité qu'il y a à apporter de l'aide à la population, à accueillir celles et ceux qui en font la demande.</p><p>Les fakes news, les dynamiques complotistes, le négationnisme sont inquiétants car ils annihilent les capacités d'empathie de l'individu ou les réservent exclusivement à celles et ceux qui font partie du même clan. Non seulement, elles les annihilent, mais elles risquent de faire tomber dans la malveillance et la maltraitance selon la logique on peut/doit faire du mal à celles et ceux qui représentent le mal ou qui ne sont pas dans les bonnes cases.</p><p><br /></p><h2>La Théorie U à la rescousse</h2><p>Je me suis intéressé à la Théorie U conçue par Otto Scharmer il y a quelques années. J'en ai rapporté notamment 3 "carnets de voyage" sur mon autre blog <a href="http://lesverbesdubonheur.fr">lesverbesdubonheur.fr</a> (<a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2016/09/carnet-de-voyage-en-theorie-u-partie-1.html" target="_blank">Partie 1</a>, <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2016/09/carnet-de-voyage-en-theorie-u-episode-2.html" target="_blank">Partie 2</a>, <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2016/10/carnet-de-voyage-en-theorie-u-episode-3.html" target="_blank">Partie 3</a>). La Théorie U explicite justement un voyage, un cheminement pour faire émerger de nouvelles façons de faire en partant de la compréhension de la situation et du modèle dans lequel nous vivons.</p><p>Voici un schéma représentant ce cheminement :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPQ2yafd14tT20kMneOWagz5WttXiKuUxnoJupu4OoGCfDc3XDTMkQX8bYNwBTyg2Nde6EiXrS5tJkrf7pCXvs_hDy4MM1yvrYEYr-44BudNqTnWsoH90MiaTgT7B63IlaZLYtavt580A38lW1unkHKGPw5WdPZDatlTjh3VdAfY2poQ5fOZeD-Omq/s960/Th%C3%A9orie%20U%20AT.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPQ2yafd14tT20kMneOWagz5WttXiKuUxnoJupu4OoGCfDc3XDTMkQX8bYNwBTyg2Nde6EiXrS5tJkrf7pCXvs_hDy4MM1yvrYEYr-44BudNqTnWsoH90MiaTgT7B63IlaZLYtavt580A38lW1unkHKGPw5WdPZDatlTjh3VdAfY2poQ5fOZeD-Omq/w640-h480/Th%C3%A9orie%20U%20AT.jpg" width="640" /></a></div><br /><p>On voit que ce cheminement se heurte à des freins : d'abord le PFT (Putain de Facteur Temps), puis les habitudes, le jugement, le cynisme et l'égocentrisme, et la peur et l'impuissance.</p><p>Une empathie bienveillante déterminée essaye de faire face à ces freins en mettant en marche nos capacité d'ouverture d'esprit (esprit ouvert), de sensibilité (cœur ouvert) et de volonté.</p><p><br /></p><h2>La joie catalyseur de la volonté</h2><div><div class="separator" style="clear: both;">J'ai évoqué la volonté comme levier dans la section précédente sur la Théorie U. Pour prolonger cet aspect, voici une autre source d'inspiration : le livre <a href="https://www.fredericlenoir.com/le-miracle-spinoza/" target="_blank">Le miracle Spinoza de Frédéric Lenoir</a>, et particulièrement l'extrait suivant :</div><div class="separator" style="clear: both;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both;"><div class="separator" style="clear: both;"><span style="font-size: large;">« <i>Ces sentiments positifs pourront susciter en elle (la personne) un nouveau désir, lequel mobilisera sa volonté pour lui donner la force de suivre sa raison </i>»</span><span style="font-size: x-small;"> (page 208 de l'édition de 2019)</span></div></div></div><div><br /></div><div>Ce qui m'a fait concevoir le schéma suivant :</div><div><br /></div><div><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiASoQTnIavl9lCptagKA9DiIHO8V3vYsP62-Dx8lLJLtcZIp5SsNHfgYobYUC57YDFdLr8hwo5Z3GMfUVdFWfOWWekyba2U6qhBiUp-rK_NIHe5DDC8ICL3nnaWtDxQNutZ_VOYhXnSCFZoGryV2qWWo5XsTRLqKPpU7vuhCIDOqcyOmJANuZhwK8t=s960" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiASoQTnIavl9lCptagKA9DiIHO8V3vYsP62-Dx8lLJLtcZIp5SsNHfgYobYUC57YDFdLr8hwo5Z3GMfUVdFWfOWWekyba2U6qhBiUp-rK_NIHe5DDC8ICL3nnaWtDxQNutZ_VOYhXnSCFZoGryV2qWWo5XsTRLqKPpU7vuhCIDOqcyOmJANuZhwK8t=w640-h480" width="640" /></a></div><div><br /></div><div>On voit ici que la joie conduit à la raison en créant du désir puis en mobilisant la volonté. Ce schéma met en évidence inversement le risque d'un cercle vicieux basé sur les pensées négatives (notamment le ressentiment et le jugement facile ou radical) et les émotions négatives. La capacité à passer d'un affect négatif à la joie est primordiale pour que la raison reprenne la main et construise et cultive un cercle vertueux où le cortex préfrontal est aux commandes. (cf la chronique <a href="https://www.lesverbesdubonheur.fr/2022/01/ya-dla-joie-dans-la-bienveillance.html" target="_blank">Y'a d'la joie dans la bienveillance !</a>)</div><div>Cet enjeu de la joie est présent à la fois pour activer l'empathie (plutôt que motivé par le devoir) et pour aider l'autre à cheminer vers un affect positif s'il est bloqué sur des affects négatifs, sur des ruminations et que la situation comporte des aspects positifs à apprécier ou/et des opportunités de l'améliorer.</div><div><br /></div><h2>La combinaison gagnante : Bienveillance ET Humilité</h2><p>Sans humilité, on peut tomber dans le piège de vouloir régler le problème d'autrui et en cas d'impossibilité de tomber dans l'impuissance. Le piège est aussi, dans un réflexe de défense, de tomber dans l'insensibilité pour ne pas ressentir l'échec, pour ne pas écorcher son ego.</p><p>Au contraire l'humilité permet de poser une première pierre fondamentale : celle de l'écoute, et d'envisager le cas échéant de poser successivement d'autres pierres selon l'écologie de la situation, la volonté de l'autre, ses propres capacités, ses propres disponibilités, celles de l'autre, ...</p><p><br /></p><h2>Cercle vertueux empathie bienveillante Vs cercles vicieux de la malveillance et de l'absence de bienveillance</h2><p>Je termine par un fil mettant en évidence le caractère vertueux de l'empathie bienveillante et au contraire du caractère vicieux de la malveillance, et aussi de l'absence de bienveillance qui n'a rien de neutre.</p><p>Voici un schéma qui décline le cercle vertueux et les deux cercles vicieux :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgoD90TOW-O2j7GvI3xZUWlwKbfjCTZJBLycCJ4-j1HINzW_mw_DnoR_B1lX-A8UvWPEgd723ZaQuDnZYyeA_f2ve162pJ0l3T8SwDP95gEjAK6kX9GwZYwBML6zqSXDqyFxI0zhdjRLZdcWHiUScgKcrU8Zi9CVIIoV7X85Kq_wAUeWb7porjY86Vs/s960/Diapositive7.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgoD90TOW-O2j7GvI3xZUWlwKbfjCTZJBLycCJ4-j1HINzW_mw_DnoR_B1lX-A8UvWPEgd723ZaQuDnZYyeA_f2ve162pJ0l3T8SwDP95gEjAK6kX9GwZYwBML6zqSXDqyFxI0zhdjRLZdcWHiUScgKcrU8Zi9CVIIoV7X85Kq_wAUeWb7porjY86Vs/w640-h480/Diapositive7.JPG" width="640" /></a></div><br /><p><br /></p><p>L'empathie bienveillante crée un cercle vertueux qui fait progresser à la fois les deux personnes et aussi la relation qui les relie : plus on porte attention et on essaye de comprendre l'autre, plus on est amené à pouvoir le soutenir efficacement, plus on le connaît, plus on crée de la proximité, et plus on aura tendance à lui accorder de l'attention.</p><p>Inversement, l'empathie malveillante et l'absence d'empathie intentionnelle, crée de la distance, isole et peut mener à justifier le fait de se comporter mal avec lui, de ne pas l'assister quand cela serait nécessaire, voire attendu par la société (par exemple, la non-assistance à personne en danger). </p><p>Et dans le cas d'absence d'empathie par manque de temps, la distance relationnelle pouvant progresser avec l'autre, l'attention à lui porter pèsera de moins en moins lourd, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur la situation objective et subjective de l'autre, notamment quand il fait partie de l'entourage.</p><p><br /></p><h2 style="text-align: left;">Une carte mentale pour résumer</h2><p>Voici une carte mentale pour résumer les différents fils que j'ai tirés pour cet article :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7dXqwnqWhHjHpPD94KViUgyPbXFdhDbMalW7cu19-9a_kWVnQcaDvEu6Jtlf01IHmNUvddV7L9EMG9DJK5LLjHoD9KOHsP8wYeDeeR7b92yFg7h95xt2ep82Bwh__kLAZ8wNFy8HSL4U3goLPefUx-NG-mWcc-N35WTSckUg5EAyImFLaZyC3UIb5/s1234/Bienveillance%20et%20Empathie.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1234" data-original-width="833" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7dXqwnqWhHjHpPD94KViUgyPbXFdhDbMalW7cu19-9a_kWVnQcaDvEu6Jtlf01IHmNUvddV7L9EMG9DJK5LLjHoD9KOHsP8wYeDeeR7b92yFg7h95xt2ep82Bwh__kLAZ8wNFy8HSL4U3goLPefUx-NG-mWcc-N35WTSckUg5EAyImFLaZyC3UIb5/w432-h640/Bienveillance%20et%20Empathie.jpeg" width="432" /></a></div><br /><p><a href="https://drive.google.com/file/d/1Pc5S679pctVYqnrEa-a5Taplvw5j3SLb/view?usp=sharing" target="_blank">Télécharger la version pdf de la carte mentale résumant cet article en 3 parties</a>.</p></div></div></div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-50556619698548376802022-04-08T17:16:00.017+02:002022-04-08T17:23:54.035+02:00Tirons des fils de l'empathie en lien avec la bienveillance - Partie 2<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbdVaHJbuwukNgs-7sNEVmf36SGZKCZg__05T-7PrhZBfbj4JACjCEXaFarokvGqyCIVx3Ltg_AP_UMU4JdeScrP4zH4fP-Hoeol-l_n4NuCZzwrRa1_GeWcu8G9aapkY-3ER1RoIRz_LUmYKSm0WmJFzsmj1X_cTmHNFgcux-LWg_L1dzIKkaP5K2/s1920/empathie2.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1280" data-original-width="1920" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbdVaHJbuwukNgs-7sNEVmf36SGZKCZg__05T-7PrhZBfbj4JACjCEXaFarokvGqyCIVx3Ltg_AP_UMU4JdeScrP4zH4fP-Hoeol-l_n4NuCZzwrRa1_GeWcu8G9aapkY-3ER1RoIRz_LUmYKSm0WmJFzsmj1X_cTmHNFgcux-LWg_L1dzIKkaP5K2/w640-h426/empathie2.jpg" width="640" /></a></div><div><a href="https://drive.google.com/file/d/1Pc5S679pctVYqnrEa-a5Taplvw5j3SLb/view?usp=sharing" target="_blank">Télécharger la version pdf de la carte mentale résumant cet article en 3 parties</a>.</div><div><br /></div>Je continue à tirer des fils autour de l'idée d'empathie en lien avec la bienveillance, sujet auquel j'ai consacré ce blog <a href="http://autourdelabienveillance.fr">autourdelabienveillance.fr</a> (cf <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/04/tirons-des-fils-de-lempathie-en-lien_8.html">Partie 1</a>).<div><br /></div><div><h2>L'Attention Réciproque</h2><div>Je promeus depuis 2017 la pratique de l'Attention Réciproque pour se comprendre mutuellement (Dossier sur laqvt.fr <a href="http://laqvt.fr/enjeux-sda/" style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: border-box; color: #4ebded; font-family: "Open Sans", serif; font-size: 16px; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; outline: 0px; padding: 0px; text-decoration-line: none; vertical-align: baseline;" target="_blank"><span style="border: 0px; box-sizing: border-box; color: #00ccff; font-family: inherit; font-stretch: inherit; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; outline: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">A</span><span style="border: 0px; box-sizing: border-box; color: #ff9900; font-family: inherit; font-stretch: inherit; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; outline: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">ttention</span><span style="color: #4ebded; font-family: Open Sans, serif;"><span style="border-color: initial; border-image: initial; border-style: initial; box-sizing: border-box; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; outline-color: initial; outline-style: initial;"> </span></span><span style="border: 0px; box-sizing: border-box; color: #00ccff; font-family: inherit; font-stretch: inherit; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; outline: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">R</span><span style="border: 0px; box-sizing: border-box; color: #ff9900; font-family: inherit; font-stretch: inherit; font-style: inherit; font-variant: inherit; font-weight: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; outline: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">éciproque</span></a>). Pour comprendre autrui, cela nécessite d'interagir avec l'autre pour le faire s'exprimer sur ce qu'il vit réellement (et pas par le petit bout de la lorgnette que l'on a utilisé), sur ses perceptions et sentiments, et puis sur ses besoins, ses aspirations, ses attentes, ses demandes. </div><span><a name='more'></a></span><div><br /></div><div><br /></div><div><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEibbiJ6kluhJ6YmGLelyMrho4wrxelqkJAtNL5HJ-Zq521ALa2cp3XDF0kWeAe7Tw1Dospc06NTWiaW25ulHyOQeBSAMR-yl0xf1WAAEBx-O-AQFxyc-5jlioRQCuwTLikHxDiSwwEnb3hkWtLN-Q7a7Nt2jvSJziO0RJLbfDduGe4JbL-FwuIieJDRwg=s761" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="432" data-original-width="761" height="365" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEibbiJ6kluhJ6YmGLelyMrho4wrxelqkJAtNL5HJ-Zq521ALa2cp3XDF0kWeAe7Tw1Dospc06NTWiaW25ulHyOQeBSAMR-yl0xf1WAAEBx-O-AQFxyc-5jlioRQCuwTLikHxDiSwwEnb3hkWtLN-Q7a7Nt2jvSJziO0RJLbfDduGe4JbL-FwuIieJDRwg=w640-h365" width="640" /></a></div><div><br /></div><div>On retrouve les composantes "situations" et "émotions" évoquées précédemment auxquelles s'ajoute une composante qui va être utile pour une dynamique d'altruisme : quelles sont les besoins, aspirations et attentes de l'autre pour lesquels on pourra peut-être contribuer à une réponse.</div><div><br /></div><div>La partie "Réciproque" de l'Attention Réciproque vise à réduire l'asymétrie de l'attention dans les relations où une des deux parties concentre l'attention de l'autre, éventuellement par essence. Par exemple, il est normal que des parents soient attentionnés envers leurs enfants, notamment jusqu'à leur majorité, alors que notre société cultive assez peu l'idée que les enfants puissent porter attention aussi à leurs parents durant la même période. On retrouve le même enjeu entre soignant et patient : pourquoi le patient ne pourrait-il pas aussi porter attention au soignant ? Il s'agit donc selon moi, non pas d'arriver à des relations strictement égalitaires en matière d'attention, mais d'instiller une (bonne) dose d'attention par la partie habituellement au centre de l'attention dans la relation : <b>je te porte attention et je prends soin de toi, et je t'invite aussi à me porter attention et à prendre soin de moi, chacun à sa mesure et chacun dans sa responsabilité</b>.</div><div><br /></div><div>Chercher à comprendre est une dynamique vertueuse, particulièrement en situation de tension. Je renvoie à deux pages : <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/bienveillance-et-tensions.html">Prévention et gestion des tensions</a> et <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/la-strategie-de-cooperation.html">La stratégie de coopération bienveillante "Coopérenne"</a>. En notant que comprendre est un enjeu de gestion de tension, et à la fois de prévention puisque cela permet de limiter le nombre et l'intensité des tensions et des conflits qui sont associés.</div><div>En situation de tension, cela permet de mettre en musique une invitation de Spinoza "<i>Ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre</i>".</div><div><br /></div><h2>Besoins, aspirations et attentes</h2><div>Je viens d'évoquer rapidement dans la section précédente sur l'Attention Réciproque les besoins, aspirations et attentes de la personne sur qui porter son attention (et ce de préférence en essayant d'instiller de la réciprocité).</div><div><br /></div><div>La pratique de l'empathie dans une dynamique de bienveillance vise à rechercher quels sont les besoins de l'autre. Besoins qui peuvent être conscients - explicites (exprimés) ou implicites (non exprimés) - ou inconscients. La connaissance de l'autre et l'échange que l'on peut avoir avec lui permet de prendre en compte ses besoins et d'aider à les faire exprimer, voire émerger à partir de l'inconscient.</div><div>En cas de tension, elle permet aussi de prendre conscience de ses propres besoins. C'est un des enjeux de la <a href="https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiv95C0hYT3AhVHXBoKHdB5B6kQFnoECAkQAQ&url=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FCommunication_non_violente&usg=AOvVaw2oevOh_TZfE-P3PwuhGgo8" target="_blank">Communication Non Violente</a> (CNV) dont une des étapes consiste à faire le lien entre les émotions et les besoins.</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghbg5EFrKtmLf8N8WTL3zqfLOnwHgDZguRg0GKP2JjOYBl5x69B05dOxGzPg4h4henKFM18In3UcUwiCZB3cRZQ5Mfu6e24XItCxgnJYHyvsQc8gc2WaY2ck1fER9ZvQhhHx1xr-o9aVAAsWGKyg-Y9Iuk0LJlugTpAHlRvm8Fgnr8rSdKXoNQ40Rp/s960/cnv.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghbg5EFrKtmLf8N8WTL3zqfLOnwHgDZguRg0GKP2JjOYBl5x69B05dOxGzPg4h4henKFM18In3UcUwiCZB3cRZQ5Mfu6e24XItCxgnJYHyvsQc8gc2WaY2ck1fER9ZvQhhHx1xr-o9aVAAsWGKyg-Y9Iuk0LJlugTpAHlRvm8Fgnr8rSdKXoNQ40Rp/w640-h480/cnv.jpg" width="640" /></a></div><br /><div>La façon de demander me semble capitale pour cultiver des relations bienveillantes. En effet, à partir du moment où une personne a une demande à formuler à l'autre, il faut qu'elle sache l'exprimer dans l'affirmation de soi bienveillante (<a href="https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwi15IvyhoT3AhVSOhoKHQ7bDyEQFnoECA0QAQ&url=https%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FAssertivit%25C3%25A9&usg=AOvVaw2EJWvu5RzHu-L_cZFWWjYo" target="_blank">assertivité</a>). Il faut éviter les demandes sous forme de sous-entendus, et notamment celle que j'appelle les perches gluantes voire culpabilisantes. Je donne deux exemples : </div><div><ul><li>"<i>Ma sœur a bien de la chance que ses enfants l'invite le dimanche</i>" plutôt que "<i>Ca me ferait plaisir de vous voir un prochain dimanche en fonction de vos disponibilités</i>"</li><li>"<i>J'ai lu dans un magazine que dans 80% des couples, l'homme contribue aux tâches ménagères</i>" plutôt que de discuter franchement d'un déséquilibre dans la répartition des tâches.</li></ul><div><br /></div><h2>Un enjeu central de compréhension : l'écart entre la réalité et les attentes</h2></div><div>Que ce soit la compréhension de soi-même ou de celle d'autrui, il y a un enjeu central pour la santé psychologique : le réalisme des attentes.</div><div><br /></div><div><div>Gilles Dupuis et Jean-Pierre Martel, chercheurs québécois en psychologie ont élaboré la définition suivante que j'ai l'habitude de qualifier de lumineuse depuis que je l'ai découverte en 2010 :</div><div><br /></div><div><span style="font-size: medium;">"<i>La qualité de vie au travail, à un temps donné, correspond au niveau atteint par l’individu dans la poursuite dynamique de ses buts hiérarchisés à l’intérieur des domaines de son travail où la réduction de l’écart séparant l’individu de ses objectifs se traduit par un impact positif sur la qualité de vie générale de l’individu, sur la performance organisationnelle et, par conséquent, sur le fonctionnement global de la société.</i>"</span></div><div><br /></div><div>Cette définition, que l'on peut généraliser aux autres sphères de vie au-delà de la sphère professionnelle, met en évidence l'enjeu que représente <b>l'écart entre la réalité et les objectifs/attentes de l'individu : plus cet écart est grand plus l'impact est négatif sur la qualité de vie</b>. En ressort que l'inconfort dans une situation donnée peut résulter de la difficulté de la situation et/ou des attentes/objectifs de l'individu. C'est donc un enjeu de pouvoir comprendre cela quand on porte attention à autrui, et évidemment idem pour bien se comprendre soi-même. </div></div><div><br /></div><div>Deux autres éléments de cette définition sont importants :</div><div><ul><li><b>la pondération des attentes/objectifs</b>, avec un enjeu qui n'est pas mince : la non focalisation sur un sujet de tension qui ne représenterait en réalité qu'une toute partie du paysage alors que le reste du paysage est au beau fixe (notion de relativité) ;</li><li><b>la compréhension de la dynamique dans le temps</b> : amélioration, stagnation ou dégradation. Avec un point de vigilance : la stagnation n'est pas forcément neutre, surtout si la situation n'est pas bonne. Une situation objective qui stagne peut conduire à une dégradation subjective.</li></ul><div>Une telle analyse permet de sortir d'une vision en noir et blanc et de considérer toute l'ambivalence, toutes les nuances dans la rencontre entre un individu donné et une situation donnée.</div></div><div><br /></div><div>Et je fais ici un rapprochement avec un extrait de <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/ma-vision-de-la-bienveillance.html">ma vision de la bienveillance </a>: "<i>Un cheminement</i> ... <i>Singulier aussi à chaque instant, faisant de la rencontre entre un individu ou un collectif donné et une situation donnée, une opportunité de construire et cultiver une relation pérenne qui pourrait être bonne pour lui et pour les parties prenantes à recenser</i>."</div><div><br /></div><div>Ce qui m'amène à considérer <b>l'empathie bienveillante dans une approche holistique qui considère l'écologie de la situation, l'individu sur qui porte l'attention et une ligne de temps (passé, présent et avenir souhaité), et ce que les interactions mues par l'empathie vont impacter sur la relation, sur chacun des deux et au-delà par des potentiels bénéfices et/ou dommages collatéraux</b>.</div><div>Et quand certaines personnes voient dans la bienveillance de la complaisance et de la facilité, on peut voir à travers cette formulation que bien au contraire la bienveillance est une attitude particulièrement exigeante et responsable.</div><div><br /></div><h2>Empathie - Comprendre à travers 4 dimensions de bienveillance</h2><p>Essayer de comprendre l'autre peut être guidé par ma <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/4-dimensions-indissociables-et.html">modélisation de la bienveillance en 4 dimensions indissociables et réplicables</a> :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLDeqxQuGzXMekJOXg534ofoQUFcVDFfB2zN4NUZPl0CyvdVneED9fZOqUnub118Sv8HOcEWgfJwQ2Uq6rA4w8Yuo7N7Xp-jIaBEUx1K7P4qG3mqhwx3kE4yjz_zZDyel2oAKOIOCbI8EAe4vM5rdTP3tcRIej1dHYZ1aZj1lnwbANbruilpl_1TF0/s960/4%20dimensions.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLDeqxQuGzXMekJOXg534ofoQUFcVDFfB2zN4NUZPl0CyvdVneED9fZOqUnub118Sv8HOcEWgfJwQ2Uq6rA4w8Yuo7N7Xp-jIaBEUx1K7P4qG3mqhwx3kE4yjz_zZDyel2oAKOIOCbI8EAe4vM5rdTP3tcRIej1dHYZ1aZj1lnwbANbruilpl_1TF0/w640-h480/4%20dimensions.jpg" width="640" /></a></div><br /><p>On peut donc chercher à comprendre (dans une formulation "je cherche à te comprendre") :</p><p></p><ul><li>si tu es à l'écoute de tes aspirations, si tu ne t'oublies pas ;</li><li>tes relations interpersonnelles, et notamment dans ma relation avec toi en cas de tension entre toi et moi ;</li><li>tes relations avec les écosystèmes dans lesquels tu vis (travail, foyer, couple, amis, voisinage, ...) ;</li><li>si tu portes attention et si tu prends soin de ta santé physique (en lien indissociable avec la santé mentale).</li></ul><p></p><p><br /></p><h2>Empathie - Reconnaître, Connaître, Comprendre et Valider</h2><p>Quand une relation est installée entre soi et un autre, nous pouvons faire appel à notre capacité à <b>reconnaître </b>les pensées, émotions, comportements, aspirations, attentes de l'autre.</p><p>Pour une nouvelle relation, l'empathie nécessite d'apprendre à <b>connaître </b>l'autre. Pour cela, un double enjeu majeur se donner du temps et de l'énergie pour cela, et être dans de bonnes dispositions. Mais pour en revenir à la relation installée, reconnaître ne suffit pas car il y a toujours des choses à apprendre chez l'autre et il ne faut pas l'enfermer dans une vision qu'on s'en fait. Il y a donc aussi une dynamique d'apprendre à connaître, non seulement donc parce qu'on ne connaît jamais totalement l'autre, mais aussi que comme tout individu, il évolue dans un monde qui évolue.</p><p>Notamment en situation de tension, il est important de chercher à <b>comprendre</b>, sans juger, sans forcément avoir un rôle à jouer. Et pour s'assurer qu'on ne fait pas fausse route, il s'agit d'échanger avec l'autre pour <b>valider </b>que notre compréhension est la bonne et que nous ne projetons pas nos propres affects et modes de pensées.</p><p><br /></p><h2>Empathie - Complexité, Incertitude et Enjeu</h2><p>Comprendre l'autre n'est pas aisé quand il explique être dans une situation à problème, ou que la situation nous paraît à problème sans que l'autre se soit exprimé sur cette situation.</p><p>Le MOOC sur la complexité "<a href="https://www.coursera.org/learn/lavenir-de-la-decision" target="_blank">L'avenir de la décision : connaître et agir en complexité</a>" dirigé par Edgar Morin contient une mine de ressources sur le sujet, et notamment un module présenté par Laurent Alfandari intitulé "<a href="https://www.coursera.org/lecture/lavenir-de-la-decision/complexite-et-incertitudes-dans-la-prise-de-decisions-trois-petits-problemes-de-Q2ZGn" target="_blank">Complexité et incertitudes dans la prise de décisions, trois petits problèmes de décisions</a>".</p><p>Il y développe l'idée que la difficulté dans la prise de décision repose sur 3 dimensions :</p><p></p><ul><li><b>la</b> <b>complexité </b>de la situation, à ne pas confondre avec la notion de "difficulté". Une situation est complexe quand elle s'analyse à travers de multiples dimensions qui peuvent interagir les unes sur les autres ;</li><li><b>l</b>'<b>incertitude</b> quant aux conséquences de la prise de décision ;</li><li><b>l'enjeu</b> ou les enjeux que représentent la prise de décision et les impacts possibles.</li></ul><div>Essayer de comprendre l'autre qui objectivement ou subjectivement se trouve dans la difficulté à prendre une décision, c'est considérer ces 3 dimensions. Sachant qu'il faut distinguer le caractère complexe de manière objective et subjective : la situation peut être complexe objectivement, mais pas forcément subjectivement si la personne réduit la situation à un ou deux paramètres (par simplification rationnelle, par déni, par raisonnement émotionnel, ...).</div><div><br /></div><div>Quand l'empathie conduit à aider l'autre à prendre sa décision à sa demande, un des enjeux est notamment de vérifier que l'autre n'est pas en train de surjouer l'enjeu. Je m'aperçois que cela arrive souvent dans la vie courante. Inversement, il faut prendre garde de ne pas imposer sa propre dévalorisation de l'enjeu simplement parce que pour soi-même l'enjeu n'existerait pas dans la même situation.</div><p></p><div>Suite de l'article : <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/04/tirons-des-fils-de-lempathie-en-lien.html">Partie 3</a></div></div>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-150238935332175274.post-83939883362295848812022-04-08T17:16:00.016+02:002022-04-08T17:23:37.857+02:00Tirons des fils de l'empathie en lien avec la bienveillance - Partie 1<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfI6oKrcbwiVG84mM2CI1RipKjPx-fvSduESdlsrt_nTfjJjmWhjR84HsYeIQKrYSDfihypla16uC2LCR4PrhuYYG_NVK7Wo9zeT3I4q4FFhuxHEWVsnJhhLqHaUKN2BU8XJGHY4zkm-kA-YEnPfNkXWLhXdqYpw2wl5zpINxWQFtfeqTrVLlKjoew/s1920/empathie1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1280" data-original-width="1920" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfI6oKrcbwiVG84mM2CI1RipKjPx-fvSduESdlsrt_nTfjJjmWhjR84HsYeIQKrYSDfihypla16uC2LCR4PrhuYYG_NVK7Wo9zeT3I4q4FFhuxHEWVsnJhhLqHaUKN2BU8XJGHY4zkm-kA-YEnPfNkXWLhXdqYpw2wl5zpINxWQFtfeqTrVLlKjoew/w640-h426/empathie1.jpg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><a href="https://drive.google.com/file/d/1Pc5S679pctVYqnrEa-a5Taplvw5j3SLb/view?usp=sharing" target="_blank">Télécharger la version pdf de la carte mentale résumant cet article en 3 parties</a>.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Un échange avec un ami sur un cas pratique de problématique d'empathie dans son entourage m'a inspiré le présent article qui lui est dédié (en tant que grille d'analyse et support pour interagir avec l'entourage en question). Le sujet m'a semblé suffisamment générique pour le partager avec le plus grand nombre.</div><p>Il nous arrive de croiser des personnes ou d'avoir dans notre entourage des personnes dont le manque d'empathie à nos yeux est flagrant, avec la tentation de leur accoler virtuellement l'étiquette "manque d'empathie" dans nos pensées et dans nos propos.</p><span><a name='more'></a></span><p><br /></p><h2 style="text-align: left;">Problématique d'empathie : cheminer de l'inconditionnel vers le conditionnel, en nuance</h2><p>Le moins bienveillant que l'on puisse faire envers une personne, c'est de la réduire à ce que l'on juge être un défaut, une tare, voire une monstruosité, ... alors qu'à côté, bien évidemment, elle a des qualités ou tout au moins des caractéristiques, des comportements neutres ou bienfaisants. "<i>C'est un égoïste !</i>", "<i>Tu es un monstre !</i>", "<i>Elle est blonde !</i>" (dans le sens péjoratif du terme), "<i>On n'en fera jamais rien !</i>", ... voilà des formules qui sentent l'inconditionnel.</p><p>En m'aidant de <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/p/echelle-de-la-bienveillance-en-3.html">l'échelle de la bienveillance en 3 segments</a> (malveillance, absence de bienveillance et bienveillance) que j'ai mise au point, voici en trois étapes comment on peut essayer d'introduire de la nuance, et notamment envers des personnes de son entourage, de son voisinage quand on a le désir d'améliorer, de réguler la relation que l'on a avec elles :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghfVn_Algc3CxY2s5t6ggQsd8I7iVc4aFMTj9GGTU3jQ4pJBxMFb32tYWdFG4UGdYt-V-Ebl3UtLBYM0abtfZbqOjzSv9xIA4WAdvA78RpUxxiCMbFMbOYa1QUObSfmEmPGDaL84ws1XtRkqcAYh7McZFMAkNYmEmhKY8t0wPf78khMoe5YWVp8ICm/s960/Diapositive3.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghfVn_Algc3CxY2s5t6ggQsd8I7iVc4aFMTj9GGTU3jQ4pJBxMFb32tYWdFG4UGdYt-V-Ebl3UtLBYM0abtfZbqOjzSv9xIA4WAdvA78RpUxxiCMbFMbOYa1QUObSfmEmPGDaL84ws1XtRkqcAYh7McZFMAkNYmEmhKY8t0wPf78khMoe5YWVp8ICm/w640-h480/Diapositive3.JPG" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVNaZHSigjoqY-THkq6AY7qLwj7B915PDgfPi-KgyNSKbqx5aQmhuOInlm9Ix2H9tBQEXGEthcUtAStflT0B0kDHp4bzK5Ml4DDaHS6wormm8qCeGAgAQZ6XRddbpNwhfk5_LY0cCwTnYVWJpeddaKjCiIo5UAml41UT3RC6H1ga4E9fCJM4bHQD4W/s960/Diapositive4.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVNaZHSigjoqY-THkq6AY7qLwj7B915PDgfPi-KgyNSKbqx5aQmhuOInlm9Ix2H9tBQEXGEthcUtAStflT0B0kDHp4bzK5Ml4DDaHS6wormm8qCeGAgAQZ6XRddbpNwhfk5_LY0cCwTnYVWJpeddaKjCiIo5UAml41UT3RC6H1ga4E9fCJM4bHQD4W/w640-h480/Diapositive4.JPG" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2wgNAcj8gkdvgictikbQDUj5RJVj1RoHd2pa8WEceDSK5aDIMc83DbmS5rF67beuNq7VmzIKmzy7sIOcjoffFYlLLdNpLee0RTTRkKEYv-zjsMw6QEcwpBFnHye5VVhe7lWnoJCHalGO9-DqA_fJb-AZwL35EEUEF_vZN8wG3xMd4SZRIUZhyO-1m/s960/Diapositive5.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2wgNAcj8gkdvgictikbQDUj5RJVj1RoHd2pa8WEceDSK5aDIMc83DbmS5rF67beuNq7VmzIKmzy7sIOcjoffFYlLLdNpLee0RTTRkKEYv-zjsMw6QEcwpBFnHye5VVhe7lWnoJCHalGO9-DqA_fJb-AZwL35EEUEF_vZN8wG3xMd4SZRIUZhyO-1m/w640-h480/Diapositive5.JPG" width="640" /></a></div><br /><p>Savoir faire la part des choses, nuancer, dépasser la lecture de pensées, mettre les ressentiments en sourdine permet de mieux poser la problématique d'empathie, plus justement (en étant plus juste envers la personne) et se donner les moyens de dénouer d'éventuels malentendus et de dialoguer avec la personne pour essayer d'améliorer la relation en mettant en responsabilité chacune des parties.</p><h2 style="text-align: left;">Empathie and Co</h2><p>Il est temps maintenant de s'entendre sur le mot empathie et ce qui pourrait constituer une problématique d'empathie, notamment éclairé par ce que je viens d'introduire avec l'échelle de la bienveillance.</p><p>Je vais m'appuyer aussi sur le livre référence <a href="https://www.matthieuricard.org/books/plaidoyer-pour-l-altruisme" target="_blank">"Plaidoyer sur l'altruisme - La Force de la Bienveillance"</a> de Matthieu Ricard dans lequel il évoque l'empathie et la croise avec la compassion et l'altruisme, et par ailleurs la distingue avec la contagion émotionnelle.</p><p>Voici un extrait de son blog :</p><p>"<i>L’empathie peut être déclenchée par une perception affective du ressenti de l’autre ou par l’imagination cognitive de son vécu. Dans les deux cas, la personne fait clairement la distinction entre son ressenti et celui d’autrui, à la différence de la contagion émotionnelle durant laquelle cette différenciation est plus floue.</i></p><p><i>L’empathie affective survient donc spontanément lorsque nous entrons en résonance avec la situation et les sentiments d’une autre personne, avec les émotions qui se manifestent par ses expressions faciales, son regard, le ton de sa voix et son comportement.</i></p><p><i>La dimension cognitive de l’empathie naît en évoquant mentalement une expérience vécue par autrui, soit en imaginant ce qu’elle ressent et la manière dont son expérience l’affecte, soit en imaginant ce que nous ressentirions à sa place.</i></p><p><i>L’empathie peut conduire à une motivation altruiste, mais elle peut aussi, quand on se trouve confronté aux souffrances d’autrui, engendrer un sentiment de détresse et d’évitement qui incite à se replier sur soi-même ou à se détourner des souffrances dont on est témoin. </i>"</p><p>Certains utilisent la formulation "se mettre à la place", mais il s'agit de bien s'entendre sur la façon de se mettre à la place. En effet, il est facile de voir autour de nous des personnes qui se mettent à la place d'autrui pour mieux leur imposer leur façon de voir les choses. Il s'agit du fameux "<i>Moi, à ta place, j'aurais fait (je ferais) ...</i>" ... possiblement suivi de "<i>pourquoi tu ne l'as pas fait (ne le fais pas) ?</i>"</p><p>Matthieu Ricard évoque dans son livre l'idée de se mettre à la place de. Selon lui "<i>Pour être concerné par le sort d'autrui, il est essentiel de considérer attentivement sa situation, d'adopter son point de vue et de se rendre compte de ce que l'on ressentirait si l'on se trouvait soi-même dans cette situation</i>".</p><p>En cela, il fait référence à trois grands sujets de résonance qui s'intègrent dans un processus situation --> pensées --> émotions :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>la situation,</li><li>les pensées suscitées par la situation,</li><li>les émotions déclenchées par les pensées.</li></ul><div>Un processus sur lequel je me suis appuyé pour considérer des cercles vertueux et vicieux en terme de bienveillance (cf schéma ci-dessous).</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkYzbQLf52hindyZy5s13VI0kUSu7xPpfgqgFOREIIlS1VAc2YovBB_nw9GepYxjtGOmBTinbU8YIupX9CxgJJ5kX6Pv66j4eaiakouqQgIHpOSypdZ6r6N2ELooOSN5mnAbH4KrzhH5VSIZZN_Cm9VUJCcfviiraacUYGOUmqanL4A6ob9NYKGlxZ/s960/processus%20bienveillance%20malveillance.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkYzbQLf52hindyZy5s13VI0kUSu7xPpfgqgFOREIIlS1VAc2YovBB_nw9GepYxjtGOmBTinbU8YIupX9CxgJJ5kX6Pv66j4eaiakouqQgIHpOSypdZ6r6N2ELooOSN5mnAbH4KrzhH5VSIZZN_Cm9VUJCcfviiraacUYGOUmqanL4A6ob9NYKGlxZ/w640-h480/processus%20bienveillance%20malveillance.jpg" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div>Ces sujets constituant selon moi 5 portes d'entrée de l'empathie en ajoutant l'observation de la situation et les comportements induits par les émotions : </div><div><ul style="text-align: left;"><li>j'observe son <b>comportement </b>et les éventuels changements de comportement dans le temps. C'est par exemple ce qui permet de mieux saisir un processus de burnout dans lequel l'autre serait engagé. Une forme de résonance consiste à adopter le même comportement, mais l'empathie n'appelle pas à faire forcément comme l'autre, surtout quand le comportement n'est pas bienveillant à soi-même et/ou à autrui.</li><li>j'observe<b> les émotions</b> d'autrui qui peuvent entrer en résonance avec moi. Avec deux modes de résonance affective attribué à Paul Ekman : il y a la résonnance convergente qui me fait ressentir les mêmes émotions que l'autre (contagion émotionnelle) ; il y a par ailleurs la résonnance divergente qui permet le cas échéant d'interagir en cas d'émotion douloureuse de l'autre avec plus de recul et une émotion plus apte à pouvoir aider et entrer dans un mode constructif. C'est le cas quand notamment pensées et émotions conduiraient à une forme d'impuissance ou une lamentation/rumination en boucle.</li><li>je me mets en résonance avec sa <b>façon de penser</b> qui s'est traduite peut-être à travers ses mots. Entrer en résonance ne veut pas dire forcément être d'accord. En effet, on peut entrer en résonance en essayant d'écouter de manière active, de comprendre, de faire clarifier, à repérer des croyances négatives et biais cognitifs, à chercher des voies à l'accès de pensées alternatives plus justes et plus constructives, ...</li><li>je me mets en résonance avec sa <b>façon d'observer</b>, de filtrer les éléments de la situation. Une situation qui peut s'observer de différents points de vue, et pour bien comprendre l'autre, il s'agit de se mettre à son point d'observation, et aussi d'essayer de trouver d'autres points d'observation afin d'avoir une vision plus complète et plus juste.</li><li>je m'imagine dans <b>la situation</b> que l'autre est en train de vivre. Ou alors, je l'observe ou j'entre dedans pour la vivre plus ou moins. Et reste à savoir ensuite, si je m'arrête à la compréhension de cette situation ou si je la vis en imagination ou in situ à travers mes propres pensées et mes propres émotions qui peuvent le cas échéant différer des siennes. Et si c'est le cas, comment je gère cette différence ? Et là il y a bien un piège dans lequel ne pas tomber : celui évoqué précédemment "<i>Moi, à ta place ...</i>", et notamment si je me projette sans problème dans la situation : je risque de déconsidérer, délégitimiser l'autre dans ses difficultés à vivre cette situation. Inversement, si je vois de manière beaucoup plus intense la situation que l'autre, je risque à la fois de souffrir plus que lui-même, voire même de souffrir à sa place, et à la fois de m'agacer que l'autre ne souffre pas ou ne soit pas atteint comme moi.</li></ul><div>Voici un schéma de ma conception explicitant un certain nombre de façons d'envisager l'attention, l'empathie envers autrui :</div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJx6XLEF5nzgklfMqJJTeStndX28--4Eqb7Fee4UmlN_wJFnXMsCIe6eKpPl4K6zLGO5eAdw1RwGni0wNzmIF10A9BgMw7WY1KBS_Hb9k89-noqifQAcAWybSRRE_Cl3blrxRfQAy5q2ghMhXdKVzItg83iDmt6fPPRwxI0dHsTEZTiKWC5iGsxx3I/s960/Diapositive6.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJx6XLEF5nzgklfMqJJTeStndX28--4Eqb7Fee4UmlN_wJFnXMsCIe6eKpPl4K6zLGO5eAdw1RwGni0wNzmIF10A9BgMw7WY1KBS_Hb9k89-noqifQAcAWybSRRE_Cl3blrxRfQAy5q2ghMhXdKVzItg83iDmt6fPPRwxI0dHsTEZTiKWC5iGsxx3I/w640-h480/Diapositive6.JPG" width="640" /></a></div><br /><div>Suite de l'article : <a href="https://www.autourdelabienveillance.fr/2022/04/tirons-des-fils-de-lempathie-en-lien_77.html">Partie 2</a>.</div><p></p><h2 style="text-align: left;"><br /></h2>Olivier Hoeffelhttp://www.blogger.com/profile/04367648442738110103noreply@blogger.com0