mardi 8 mars 2022

La bienveillance dans 13 facettes d'une vie au travail


 

En août 2015, je publiais la carte mentale ci-dessous sur lesverbesdubonheur.fr dans l'article Une vie au travail pouvant contribuer au bonheur en 13 facettes :



Elle m'a été inspiré de mon investissement du concept de Qualité de Vie au Travail (QVT) . J'ai décidé à l'époque de "pousser le bouchon" un peu plus loin en évoquant l'idée de facettes de la vie au travail pouvant contribuer au bonheur (ou au bien-être psychologique pour celles et ceux pour qui le terme "bonheur" est urticant).

J'ai croisé les idées de bienveillance, de bonheur et de vie au travail dans l'article Bienveillance, bonheur et vie au travail sur LinkedIn.

J'ai fait référence à cette carte mentale mais sans reprendre une par une ces facettes pour voir en quoi elles pouvaient résonner avec la bienveillance.

C'est l'objet du présent article dans lequel je vais me (nous) replonger dans ces 13 facettes de la vie au travail avec ma grille de lecture de la bienveillance.


1/ Les émotions positives sont induites par nos façons de penser (bienveillantes, malveillantes, neutres) elles-mêmes impactées par notre façon d'observer la situation dans laquelle nous nous trouvons. (cf la page La bienveillance à travers des verbes et des processus)  La bienveillance pouvant être considérée comme la rencontre d'un individu ou un collectif donné avec une situation donnée. Rencontre génératrice de pensées, d'émotions, d'expressions, de prises de décisions, d'actions et de réactions. Et c'est la somme de toutes ces rencontres qui nous donne un sentiment général, probablement contrasté, de satisfaction par rapport à la vie au travail et ses impacts sur les autres sphères de vie.

2/ Je promeus l'idée que la Bienveillance puisse faire partie de l'ADN de l'organisation, de ses valeurs, de sa raison d'être (j'utilise plusieurs termes qui dans mon esprit ont le même sens). C'est à la fois de la responsabilité de l'individu et de l'organisation de contribuer au double sentiment créant du bien-être psychologique : celui du sens et celui de l'utilité. La dynamique et l'état d'alignement de la raison d'être individuelle et de la raison d'être collective méritent de faire l'objet d'une attention particulière, et d'être cogérés.

3/ Il est toujours utile de rappeler que l'organisation est responsable - avec une obligation de résultat - de préserver la santé physique, psychique et sociale. Cela relève même de la responsabilité pénale du dirigeant. ET il ne s'agit pas de concevoir la santé comme l'absence de maladie ou d'accident né de l'activité de travail ou de déplacement vers le lieu de travail. Si on se réfère à la définition de la santé par l'OMS, il s'agit d'investir ensemble dans l'organisation un cap considérant la santé comme un état de complet bien-être. Selon moi, le concept de bienveillance est facilitant pour une telle ambition. On voit ainsi en quoi la bienveillance n'a rien à voir avec la complaisance. En réalité, elle est exigeante et engageante.

4/ La bienveillance rime avec un bon niveau de transparence sur les aspirations, les attentes, les compétences, les tensions, les difficultés rencontrées, ... Le fait de pouvoir se reconnaître dans ce qu'on fait est aussi un objet d'attention à partager. La bienveillance porte non seulement sur le "quoi" mais également sur le "comment", et en ce sens, il ne s'agit pas de résumer le travail au résultat du travail.

5/ Il y a une articulation des responsabilités de bienveillance à ce que le travail soit intéressant (une partie suffisante des tâches) et que les objectifs soient réalistes. Je le dis clairement : le réalisme des objectifs est probablement l'enjeu N° 1 de la bienveillance et de la QVT dans le monde du travail. Et la meilleure façon de s'en assurer est qu'ils soient coconstruits, ou a minima que l'individu, ses compétences, ses envies, son état de santé du moment soient considérés dans la fixation des objectifs.

6/ L'autonomie et le sentiment de contribuer aux décisions constituent des facteurs de bonne santé psychologique. Il s'agit également ici d'une double responsabilité de bienveillance, individuelle et collective.

7/ Le sentiment de compétence se construit à la fois par soi-même, via le regard que soi-même et les autres portent sur soi, la pratique et le résultat du travail et de par la bonne adéquation entre les compétences et les objectifs. Des compétences qui ne sont pas seulement techniques, mais aussi liées au savoir être, au savoir coopérer, au savoir communiquer, ... Une bienveillance qui passe donc entre autres par le regard porté, la capacité à voir les choses positives et à ne pas focaliser sur ce qui mériterait à redire. Un champs insuffisamment exploré constituant un enjeu central de mes travaux de modélisation est la prévention et la bonne gestion des tensions.

8/ Les bienfaits sur la santé psychique de se sentir progresser constituent un enjeu important de bienveillance auxquels j'ai consacré la page dédiée Bienveillance et progrès. Un enjeu que chacun peut investir à la fois pour lui-même et en tant que facilitateur du travail d'autrui.

9/ Le sentiment d'appartenance à un écosystème dans lequel on se reconnaît, on se sent bien, on se sent protégé et sur lequel on pense pouvoir compter en cas de difficulté est contributeur du bien-être psychologique. Un tel sentiment qui repose également sur la bienveillance que l'on ressent de son écosystème d'appartenance : il veille sur soi et il porte soin le cas échéant.

10/ Cette facette comporte directement les mots "bienveillance" et "bienveillant", conjugués avec les mots "confiance" et "générosité" qui renvoie à l'altruisme. Etre bienveillant relève souvent d'un double bienfait : donner de la joie, du plaisir et se révéler efficace et gagnant-gagnant.

11/ La reconnaissance est un enjeu important à la fois en matière de bienveillance et de QVT, notamment par la capacité à exprimer justement, diversement et suffisamment des feedbacks positifs et constructifs. (cf 15 gestes de reconnaissance au quotidien)  Et probablement que la meilleure façon de recevoir de la reconnaissance, c'est de considérer la réciproque : apprécier et gratifier ce que font les autres, avec de belles émotions positives aux programmes pour soi-même (cf le processus de gratitude).

12/ S'il est contre-productif en matière de bien-être psychologique de viser exclusivement des motivations extrinsèques (argent, pouvoir, ce qu'autrui attend de nous, ...), en revanche, il est important de se sentir vivre décemment avec sa famille, dans une approche inspirée de Voltaire : le mieux est l'ennemi du bien et de l'idée d'APQP-AQN (cf page 3x3 + 1 principes pour une Société et des Territoires de la Bienveillance). La bienveillance consiste aussi à veiller à ce que chacun puisse se sentir justement rémunéré de sa contribution.

13/ Même si dans beaucoup d'organisations on pousse au cloisonnement avec les autres sphères de vie voire à contribuer au sous-investissement ou désinvestissement des autres sphères de vie du fait d'un engagement toujours plus exigeant et faussement profitable à l'organisation (gare au burnout !), la juste articulation entre les sphères de vie nécessite elle-aussi une bienveillance portée à la fois par l'individu, par le collectif et aussi notamment par l'entourage.

1 commentaire:

  1. La bienveillance est une qualité/un concept dont on voit ici les différentes facettes et implications. Par contre son application n'est pas innée et un indicateur (une mesure) est important pour ceux qui veulent favoriser la QVT (QVTC) RH ou autres. Les article de l'ANACT https://reflexqvt.anact.fr/fr/ sont intéressants à ce sujet.

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